The death has been announced of one of State broadcaster, CRTV’s most talented radio news presenter, Quinta-Belle Keale. She died this Monday September 13 at the Yaounde Gyneaco Obstetric and Paediatric Hospital after an operation.
Cameroon’s State broadcaster, the Cameroon Radio Television, CRTV is mourning the shocking exit of one of its best radio voices, Quinta-Belle Keale.
According to reports from the broadcasting house, the journalist in her thirties died this Monday September 13 at Yaounde Gyneaco Obstetric and Paediatric Hospital after an operation. We are yet to know what took her to the operating room. She last showed up at the broadcasting house on Wednesday September 8 where she read the 5am and the 6:30am news for the last time.
Colleagues are yet to believe they will no more see nor hear the ‘Queen of the mike’ as they used to call her in reference to her lovely voice on radio. Quinta-Belle Keale was the voice of the morning news over the radio and lately the face of the midday bilingual news on TV.
Tributes from colleagues have been pouring in for the rising broadcasting star who was from the 40th batch of journalists at the Advanced School of Mass Communication, ASMAC in Yaounde. She was recruited into CRTV in 2016.
May your soul rest in peace Quinta!
Ariane Foguem
L'audience de l'ancien Directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (CRTV) décédé le 09 avril dernier, s'est tenue le 29 juin 2021. Elle visait à examiner le recours introduit par Gervais Mendo Ze de son vivant. Au terme de ce recours, il a été décidé de l'exonération de ses peines privatives.
L’audience a consisté en l’examen du recours introduit par l’ex-directeur général de la Crtv. Au terme du procès, il est décidé de l’exonération peines privatives de liberté dont Gervais Mendo ze a été l’objet. En effet, le requérant avait été condamné à 20 ans d’emprisonnement dans une affaire relative à la gestion de la redevance audiovisuelle.
Sa première audience a eu lieu le 08 novembre 2015. L'on apprend que Gervais Mendo Ze a comparu avec 15 autres accusés. Dans l’intervalle, son coaccusé, Dieudonné Epo a bénéficié de l’arrêt des poursuites alors que le 19 mars 2019, le ciel s’assombrit pour le défunt. Il est reconnu coupable d’infractions de détournement de biens publics et coaction de près de 33 milliards de FCFA.
Gervais Mendo Ze est condamné à 20 ans d’emprisonnement. Ses coaccusés, Polycarpe Abah Abah, Jean Marie Akono Ze, et Jean Paul Amang à Bitegni écopent de 18 ans d’emprisonnement. En clair, l’Etat du Cameroun réclame la somme de 17 milliards Fcfa, au titre du préjudice subi, non sans compter les dépens, de l’ordre de 909 millions 671 mille 038 Fcfa.
Cependant, l’arrêt du Tribunal criminel spécial a été contesté par l’accusé. C'est ainsi qu'il va se pourvoir en cassation auprès de la Cour suprême. Le recours n’est pas examiné de sitôt. La juridiction ne rendra son verdict qu’après le décès du mis en cause. Bien avant, des rumeurs au sujet de la grâce présidentielle accordée à Gervais Mendo ze aura fait des vagues dans l'opinion publique surtout sur les médias sociaux.
Innocent D H
L’artiste Coco Argentée a accusé le présentateur Eric Christian Nya de recevoir en majorité des invités Bamilékés sur le plateau de Cameroun feeling, programme diffusé à la CRTV.
C’est aussi l’affaire qui retient en ce moment l’attention des internautes sur la toile. L’animateur de la CRTV Eric Christian Nya accusé de faire du tribalisme par l’artiste Coco Argentée. Celle qui se fait appeler la go galaxie, affirme que celui-ci accorde plus de place à des invités Bamilékés sur le plateau de l’émission «Cameroon Feeling» qu’il présente. Cette accusation n’est pas passée inaperçue. Parce qu’elle a attisé des débats autour de la question du tribalisme au Cameroun.
En réponse aux accusations de Coco Argentée, l’artiste Letis Diva a appelé à une sorte de soulèvement du peuple Bamiléké.
«Moi, Letis Diva, en tant que fille et artiste Bamileké et très très fière de l’être, je me sens directement concernée par cette affaire d’Eric Christian Nya. J’appelle donc le peuple bamileké à travers le monde à se lever et à prendre des mesures radicales contre tous ces artistes tribalistes. Quand c’est trop c’est laid. À comportement de mouton, réponse de berger. Le bamileké d’aujourd’hui n’est plus le bamileké d’avant ! Vous n’allez pas seulement exploiter les bamilekés pour servir vos intérêts et après les jeter en pâture quand ça vous arrange. Ce même animateur est celui qui a reçu en pompe une génocido-tribaliste dans son émission récemment, soulevant une vague d’indignation dans la population camerounaise. Il est temps d’agir !», a-t-elle écrit.
Il faut reconnaître que jusqu’ici, la plupart des personnes qui ont réagi par rapport à l’accusation de Coco Argentée ne partagent pas son avis. D’André Luther Meka à Valsero sans oublier les no name, tout le monde semble demander à l’artiste de faire son mea culpa.
«Coco Argentée Éric Nya de CRTV t'a fait quoi ?? Les problèmes ne sont pas bien. Donc si tu es sage va demander les excuses à ce monsieur. Comme vous croyez que le pays vous appartient là», a écrit un certain Lionel Nkonguili sur la page Facebook de l’artiste.
Liliane N.
Mireille Bisseck Eyouck, a été suspendue par Charles Ndongo le Directeur général de la CRTV, de ses fonctions de cheffe de la division des nouveaux médias.
Pour mieux comprendre ce qui se passe, il convient d’indiquer qu’en date du 30 avril 2021, la CRTV Web a publié sur sa plateforme un message en rapport avec la fête du travail.
«Nous sommes le vendredi 30 avril. Bonne fête du travail à tous. Et pour illustrer nos souhaits… juste un clin d’œil d’un de nos followers. Surtout n’oubliez pas notre rendez-vous demain à 10h, ici même. Merci pour votre fidélité», pouvait-on lire dans ledit message.
Seulement, ce message ci-haut rapporté, qui n’a rien de particulier au fond, a été l’objet de nombreuses polémiques sur la toile. La raison étant qu’il a été accompagné d’une image de Franck Biya, le fils aîné du président de la République. Pour certains internautes, ça été suffisant pour affirmer que pour ce qui est de la succession dynastique, la CRTV a déjà intronisé le premier enfant du Chef de l’Etat.
Toutefois, il faut souligner que le message en question a été supprimé par la CRTV Web. Visiblement, sa suppression n’a pas été suffisante. Car en date du 4 mai 2021, Charles Ndongo le Directeur général de la chaîne publique a décidé de suspendre Mireille Bisseck Eyouck de ses fonctions de cheffe de la division des nouveaux médias. De façon officielle, il n’est pas dit que c’est à cause de cette publication, que Mireille a perdu son poste au profit d’Elvis Mbimba. Cependant des sources indiquent que le message n’a pas plu, surtout en ce moment où les rumeurs sur une candidature de Franck Biya pour l’élection présidentielle de 2025 meublent les commentaires.
Liliane N.
La Crtv et la Fédération camerounaise de football ont récemment signé un contrat de droits d’image sur les championnats professionnels de football du Cameroun.
La Crtv chaîne à capitaux publics a récemment conclu un partenariat avec la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT) pour ce qui est de la diffusion des droits d’image sur les championnats professionnels. Les championnats concernés par ce partenariat sont ceux de première et seconde division à savoir « Super League », « Elite One » et « Elite 2 ».
Selon nos sources, la Crtv va devoir payer un montant avoisinant une centaine de millions de FCFA à la FECAFOOT. Et ce contrat concerne la saison 2020-2021. Investir au Cameroun qui relaie aussi cette information rapporte que d’après l’une de ses sources, il s’agit d’un contrat qui se veut expérimental avant les négociations de l’année prochaine, qui devront se faire en toute connaissance de cause.
La Crtv ayant donc acquis les droits d’image pour les championnats professionnels sus précisés, ce qui va se passer pour les autres chaînes de télévision locales qui souhaiteront diffuser les matches, est qu’il faudra négocier avec la chaîne à capitaux publics.
Liliane N.
Charles Ndongo l’actuel Directeur général de la CRTV a affirmé que l’hommage qui sera rendu au Pr Gervais Mendo Ze sera à la hauteur de ses états de service au sein de la chaîne à capitaux publics.
Tout comme ceux qui ont eu une certaine proximité avec le Pr Gervais Mendo Ze, Charles Ndongo Directeur général (DG) de la CRTV se dit touché par son décès. Dans un témoignage rendu au défunt dans la soirée du 9 avril 2021, il a affirmé avoir appris de lui, des choses qui lui ont permis d’assumer sa fonction actuelle.
«L’émotion est très forte, le choc est immense à titre personnel…Personne n’ignore dans la maison qu’il a été pour moi plus qu’un père. Ça a été un parent qui m’a tenu par la main, qui m’a appris beaucoup de choses et qui m’a, d’une certaine manière,-Dieu sait comment il fait ses choses-préparé aux fonctions que le Chef de l’Etat va me confier le 29 juin 2016», a déclaré Charles Ndongo.
Le DG de la CRTV a par la suite indiqué qu’au sein de la structure dont il a la charge, il n’est pas le seul à qui le Pr Gervais Mendo Ze a fait du bien.
«Il y a ici aujourd’hui 2235 personnes. Plus de la moitié lui doivent sa présence ici. Et tout le monde connaissait sa générosité. Tous ces personnels, ceux qu’il ont connus comme Directeur Général de la CRTV, autant qu’ils sont, savent à titre individuel ce qu’ils lui doivent», a-t-il ajouté.
Charles Ndongo a donc promis de rendre au Pr Gervais Mendo Ze, un hommage «qui sied à sa personnalité, qui convient à ses états de service, qui est à la hauteur de l’œuvre immense qu’il a accomplie dans cette maison, la CRTV».
Liliane N.
Bourse Ghislaine Dupond et Claude Vernon : Charles Abossolo Oba premier journaliste camerounais à remporter le prix RFI
Le prix lui a été attribué par Radio France internationale (RFI) ce lundi 02 novembre 2020, date décrétée par les Nations Unies pour la « Journée internationale de la fin de l’impunité pour les crimes commis contre des journalistes » en mémoire de Ghislaine Dupont et Claude Verlon, deux journalistes de RFI assassinés le 02 novembre 2013 à Kidal au Nord du Mali.
Dans une vidéo publiée sur la page Facebook de l’organisme public de radio-télévision, le journaliste en service la station régionale de la Cameroon Radio Television (CRTV) dans le Sud a réagi : « C’est une joie indescriptible (…) Cela montre que les efforts que l’on fait chaque jour ne tombent pas à l’eau. C’est bien évidemment la victoire de la Crtv et du Cameroun tout entier ».
C’est à l’issue de trois semaines de formation à distance dispensée par l’Académie France Médias Monde que le nom de Charles Donatien Abossolo Oba a été choisi dans la catégorie « journaliste ». Afin de départager les 20 professionnels (10 journalistes et 10 techniciens) venant de 13 pays d’Afrique francophones choisis parmi plus de 300 candidatures, il a été demandé aux journalistes de réaliser un reportage sur le thème « dialogue et tolérance », apprend-on. Ce titulaire d’une licence en journalisme obtenu à l’Ecole supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication (Esstic) de Yaoundé a focalisé son travail sur la polygamie.
Selon le lauréat, « La seule réalité sociale où je pouvais ressortir ce thème, c’était la polygamie. J’ai parlé du dialogue et de la tolérance dans ces couples polygamiques où il y a la jalousie et toutes sortes de rivalités. J’ai aussi montré la jeune fille africaine et camerounaise en particulier qui n’accepte plus vraiment la polygamie », indique-t-il.
Atouts du lauréat
Le journaliste camerounais, « s’est distingué par la clarté de son travail, son professionnalisme et la multiplicité et la qualité des témoignages recueillis dans le reportage de 3m30sec qu’il a choisi de focaliser sur la question de la polygamie à Ebolowa dans la région du Sud », a expliqué RFI. Précisons qu’en raison de la pandémie du coronavirus (Covid-19), c’est par téléphone, dans l’émission « 7 milliards de voisins » diffusée ce lundi sur RFI, que les noms des deux lauréats de la 7e édition ont été annoncés. Le Burkinabé Romain Bouda a remporté le prix dans la catégorie « technicien ».
Créée en 2014 par RFI en hommage à ses deux reporters assassinés le 02 novembre 2013 à Kidal, dans le Nord du Mali, la Bourse Ghislaine Dupont et Claude Vernon récompense chaque année un jeune journaliste radio et un jeune technicien de reportage.
Innocent D H
Après la sortie du Ministre de la Décentralisation, Mr Elanga Obam, sur les antennes de la CRTV à l’occasion de l’émission Dimanche Midi, le Maire de Djombé Penja a choisi de corriger quelques données qui ont visiblement échappées au Ministre.
Dans sa réponse, le Maire Paul Eric Kingué est clair. Monsieur le ministre ignore les réelles dispositions des textes de lois qui encadrent l’exploitation de la pouzzolane qui fait polémique depuis sa prise de fonction à a tête de cette Mairie. « Malgré le respect que je vous dois, qu’i me soit permis de dire que c’est vraiment vous qui ne comprenez pas la loi qui consacre votre ministère,
Monsieur le ministre, nulle part dans la loi, il n’est prévu un décret d’application auquel il faut ajouter un arrêté du ministre de l’industrie. Nulle part…
Nulle part dans la loi on ne parle de l’Etat central… Nulle part… le territoire camerounais a pour co-gestionnaires et co-gérants l’Etat d’une part et les collectivités territoriales décentralisées d’autres part. Cf art 2 de la loi portant urbanisme au Cameroun et, sans prééminence de l’Etat sur les collectivités territoriales décentralisées. Exciper un non-dit de la loi, c’est ramené le Cameroun à l’état antérieur et donc, la création du ministère dont vous avez la charge ne se justifierait pas.
Monsieur le Ministre respectez le choix porté sur vous par la Président Paul BIYA. Respectez le peuple camerounais qui souffre. Je sais que l’inclinaison du fonctionnaire-Jacobin est de bloquer la Décentralisation… Entrez dans l’histoire en ne tordant pas le cou à cette manne voulue par votre Président National, Président de la République. »
Le conflit de compétences en cours entre le Maire de Njombé Penja et le Préfet du Moungo est une question essentiellement technique. C’est la conséquence des superpositions de textes qui régissent les mêmes secteurs d’activités. Ici, la loi sur la décentralisation qui confère l’exclusivité de la gestion des mines de surfaces aux communes, un autre texte, la loi sur l’exploitation minière elle confie au ministre l’exclusivité de la délivrance des agréments pour l’exploitation de ce type de mine. Le contentieux qui jaillit ainsi est également l’occasion de discuter des mécanismes de décentralisations en cours au Cameroun. Les instances judiciaires devront arbitrer plusieurs contentieux sur les questions de répartitions de compétences entre les communautés territoriales décentralisées et les instances déconcentrées de l’Etat que représentent les gouverneur, préfet et sous-préfet.
Stéphane NZESSEU
Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général de la Crtv incarcéré dans le cadre de l’opération Epervier s’est expliqué sur les zones d’ombre de son affaire.
Alors qu’il était au Tribunal criminel spécial (Tcs), dans le cadre de son audience, Amadou Vamoulke l’ancien Directeur général (Dg) de la Crtv, s’est exprimé devant les juges de cette juridiction. Sur le point qui concerne son indemnité logement, l’ancien Dg de la chaîne à capitaux publics a laissé comprendre qu’il louait une maison, qui coûtait peu comparé aux autres Directeurs généraux d’entreprises.
« Il ne m’a jamais été possible de déterminer quel niveau de loyer il était possible de décaisser pour loger le DG car, aussi bien mon prédécesseur que notre adjoint commun habitaient dans leurs propres domiciles alors que moi, arrivant de Douala, j’ai dû entrer en location. J’informe le Tribunal que pendant les onze années de ma gestion de la CRTV, j’ai habité une maison qui a coûté mensuellement 700 mille FCFA à la CRTV alors que les DG d’entreprises comparables ne faisaient pas payer moins de 03 millions de FCFA à leur entreprise », a-t-il déclaré.
Amadou Vamoulke qui a précisé que tous les aspects liés n’étaient pas réglementés, s’est expliqué aussi sur le salaire qu’il percevait en tant que Dg de la Crtv. Il a affirmé qu’après avoir découvert le montant de sa paie, il a estimé qu’il était excessif et a demandé qu’il soit revu à la baisse.
«… S’agissant de la rémunération, j’ai simplement découvert le montant sur les bulletins de paie. Et j’ai eu la mauvaise réaction d’affirmer que cette rémunération était excessive. J’ai demandé à qui de droit qu’elle soit ramenée à des niveaux raisonnables. C’est ainsi que mon salaire est passé de 8,9 millions de FCFA à 3,6 millions de FCFA. On me l’a reproché. Et je suis à même de penser qu’il y a un lien de causalité entre les circonstances de ma traduction devant votre juridiction et cette réaction inhabituelle dans le contexte », a-t-il déclaré devant les juges du Tcs.
Poursuivi pour détournement de deniers publics, par gonflement de la Redevance audiovisuelle (Rav), Amadou Vamoulke a indiqué une énième fois, que cette accusation ne pouvait pas s’appliquer à lui. La raison étant selon lui, que le gonflement renvoie à une augmentation de volume. Et dans son cas, il y a plutôt eu diminution drastique de volume.
« La somme totale ayant transité dans ce compte en 2004 était d’un peu moins de 24 milliards de FCFA. En 2005 (à son arrivée), cette somme a plongé jusqu’au niveau de 16 milliards de FCFA. C’est un dégonflement. Ensuite, j’ai expliqué que, même si par extraordinaire et par artifices magiques, il y avait eu gonflement par ma faute, je ne comprenais pas pourquoi on parlerait de détournement puisque nulle part, on ne dit que j’ai puisé dans le compte de la RAV à des fins personnelles », a-t-il déclaré.
Liliane N.
Une fois de plus, l’ancien directeur général de la Cameroon Radio and Télévision a pris la résolution de s’épancher sur les réseaux sociaux afin de dénoncer « l'injustice » dont il se dit victime.
« Local 131. C’est la cellule de la Prison centrale de Kondengui, à Yaoundé, devenue ma demeure depuis le 29 juillet 2016.
Lorsque chacun de ses dix occupants (pour 20 mètres carrés) s’est glissé sous son drap, il m’arrive, avant d’arriver enfin à trouver le sommeil, de revivre ces émotions fortes qui m’avaient étreint au lycée lorsque que le professeur d’histoire racontait la traite négrière.
J’imaginais un de ces esclaves enchaînés, assis courbé dans une cale et se demandant: «Mais que fais-je ici ? Où allons-nous ? Quels Dieux ai-je pu offenser et quel prix paierai-je pour ma rédemption» ?
L’esclave d’alors n’avait pas de réponse, pas plus que moi aujourd’hui, puisque je ne saurais me satisfaire de celle que me donne la justice de mon pays: «Détournement de deniers publics par gonflement artificiel de la Redevance Audiovisuelle» au seul profit de la Crtv que je dirigeais alors.
En effet, il a été établi qu’il n’y avait eu ni détournement, ni gonflement, ni perte d’argent. La Redevance audiovisuelle est un impôt destiné à financer l’audiovisuel public. Cet argent est géré par le seul Trésorier Payeur Général.
Qui peut penser que, venant des bureaux de la Cameroon Radio Television (Crtv), j’aurais pu m’introduire dans ses services pour y manipuler ses livres comptables et ainsi «gonfler» les chiffres qui s’y trouvaient ? Eh bien, dès lors que la justice d’ici l’a admis contre tout bon sens, je ne peux que subir les plus de trois années d’emprisonnement illégal au regard de mon statut acquis d’inculpé libre.
Ce défaut de charges crédibles justifie le record de 24 renvois de mon procès qui ne peut se tenir valablement et qui s’apparente à une comédie... dramatique. Car, ici, la messe est dite dès lorsque vous êtes inculpé. Vous espérez à raison que la vérité si évidente à établir finira par jaillir. Ne voyant rien venir, vous vous raccrochez à l’espoir que les violations du Droit lors des différentes audiences seront dénoncées et finiront par être reconnues.
C’est ignorer que la justice ne repose pas sur les lois et que rien n’y changera, pas plus les délais légaux largement dépassés (détenu depuis plus de 1200 jours alors que la Loi fixe une limite de neuf mois) que les commissions illégales d’experts judiciaires qui n’en sont pas. Vous ne pouvez rêver d’aucun recours, car la Loi n’a pas prévu de procédure quand elle est violée par la justice.
Vous comprenez alors que vous ne résoudrez pas la quadrature du cercle, pas plus que vos juges qui reçoivent parfois comme instruction de leur «hiérarchie» qu’ils doivent «défendre la position du ministère public jusqu’à l’absurde». On peut continuer à palabrer sur cette «justice indépendante » et sur la «séparation des pouvoirs» sensée empêcher le Garde des Sceaux de se mêler des procédures judiciaires.
Quel cynisme il faut avoir pour m’empêcher d’aller me soigner à l’étranger alors même que les spécialistes camerounais et étrangers ont souligné l’extrême gravité de la neuropathie sévère dont je souffre désormais ? Ces mêmes experts ont demandé mon évacuation sanitaire compte tenu de l’absence des infrastructures nécessaires au Cameroun et du risque avéré de paralysie.
C’est encore sans doute la “hiérarchie” qui a décidé le 28 novembre de me priver non seulement de ma liberté mais aussi de toute l’assistance sanitaire dont j’ai un besoin urgent. Le Tribunal a encore dû se résoudre à «obéir» au mépris de la Loi et à rejeter ma demande de mise en liberté provisoire, qui s’imposait pourtant sur les plans humanitaire et juridique.
Dès lors, à quoi bon invoquer, comme l’ont souligné mes avocats, la longue liste de criminels condamnés et libérés pour raisons médicales ? Vous avez dit deux poids deux mesures ? Vous vous demandez alors pourquoi cette justice broyeuse de vies, qui accable des personnalités de haut rang frappées de peines d’emprisonnement pour des durées entre 10 ans et 50 ans: Premier ministre, secrétaires généraux de la présidence de la République, ministres, recteurs d’université, DG d’entreprises publiques, préfets, maires, comptables publics.
Pour ma part, je continue à m’interroger sans cesse sur l’acharnement dont je suis la victime. Ma carrière ne peut en être la raison, car mes collaborateurs, mon environnement, ma famille, tous plaident en ma faveur, mettant en avant ma probité et mon intégrité. Mais à quoi bon vouloir plaider ?
Le Président Paul Biya pourrait lui-même témoigner en ma faveur puisque c’est à lui que j’ai écrit dès ma nomination pour refuser d’hériter du salaire de mon prédécesseur, que je trouvais indécent et que j’ai ainsi pu diviser par quatre.
Si ce n’est ma carrière, alors quoi??? N’entrevoyant aucune raison crédible, je ne peux qu’en livrer en vrac quelques-unes, sans ordre hiérarchique : «il est hautain » (police, renseignement) ; il n’a rien à faire à la Crtv» (un ministre) ; «il a montré à la télévision la fille du président de la République en tenue légère» (vidéo montage réalisé à mon insu pour décider le chef de l’Etat à me démettre) ; «il a écarté l’entreprise de la fille du conseiller judiciaire du Chef de l’Etat de la Crtv» (ce qui est vrai, pour des raisons objectives) ; «il n’est pas fiable» (comprendre «contrôlable»), etc.
Il est vrai que j’avais veillé à ce que le professionnalisme ne soit pas trop sacrifié aux autres considérations incontournables. J’ai ainsi toujours veillé à placer le curseur, notamment éditorial, le plus près possible de l’équilibre sans prendre le risque d’aller trop loin pour ne pas tout briser.
Malgré les contraintes (pressions), je pense avoir réussi à réconcilier le public avec sa radiotélévision publique qui doit se situer «au cœur de la Nation», un slogan que j’ai conçu et forgé pour la Crtv. Il est aussi vrai que j’avais signé, en tant que président de l’Union des journalistes du Cameroun(UJC), un mémorandum directement adressé au Gouvernement pour demander rien de moins que la libéralisation du paysage audiovisuel ainsi que la dépénalisation des délits de presse. Ces actions m’ont valu de fortes pressions et ont bâti une réputation d’électron libre, c’est-à-dire, dans le contexte national, d’une personnalité indésirable !
Aujourd’hui encore, par naïveté ou bien par confiance dans le devenir de mon pays, je n’arrive pas à admettre que tout cela puisse justifier l’acharnement judiciaire, mon emprisonnement illégal ainsi que le traitement inhumain dont je suis la victime. Je suis en effet privé d’examens et de traitement médical adaptés à ma neuropathie sévère récemment diagnostiquée et pour laquelle je reste privé de tous soins, au risque de perdre l’usage de mes membres inférieurs.
J’ai bien conscience qu’exposer aujourd’hui ouvertement la prise en otage de la justice de mon pays n’est pas de nature à émouvoir les acteurs incriminés qui se croient encore inébranlables. On prête ainsi à l’un deux, habitué des propos truculents, d’avoir dit : Si vous m’attendez au jugement dernier, sachez que je n’y viendrais pas.
Je voudrais continuer à espérer que ces paroles d’un penseur du XlX ème siècle nous apparaîtront un jour comme une vérité dont il ne faut pas trop s’éloigner: «la vérité se venge, et quiconque la hait ou la méprise, tôt ou tard sera sa proie»
N.R.M