L’opinion publique s’interroge sur la lourdeur observée, de la corporation des journalistes à porter secours à celui qu’elle (l’opinion publique) considère comme l’un des leurs.
Le Syndicat national des journalistes du Cameroun par la voix de son président, Denis Kwebo a signifié dans un post publié sur son compte Facebook, que le syndicat ne soutient que ses membres. « Le Syndicat national des journalistes du Cameroun (SNJC) est une organisation qui défend les intérêts socioprofessionnels de ses membres. Nous faisons la promotion des bonnes pratiques professionnelles. Nous sommes engagés au respect des règles d'éthique et de déontologie. Le SNJC n'est pas la Croix Rouge ». Dixit Denis Kwebo.
Le journaliste blogueur incarcéré depuis peu à la prison centrale de Kondengui n’était pas membre du Snjc. D’après le président du Snjc pour la région du Centre, Thierry EBA, Paul Chouta avait été plusieurs fois approché par les responsables du syndicat question de le recadrer dans son travail de journaliste. De plus, nous avons appris que Paul Chouta avait sollicité une inscription dans les fichiers du syndicat. Seulement, il lui avait été demandé de choisir entre la casquette de journaliste ou d’activiste politique. Deux fonctions incompatibles. Pour la simple raison que l’activiste ne s’encombre pas du respect des principes de neutralité et d’objectivité, principes cardinaux pour l’exercice du métier de journaliste. Face à cette requête, Paul Chouta était resté silencieux et poursuivant dans le type de diffusion de l’information qui a construit sa popularité.
Paul Chouta est-il journaliste ou pas ?
La question relance le débat sur qui est journaliste et qui ne l’est pas au Cameroun. Seulement, pour certains journalistes, le Snjc (qui n’a pas encore de position ouverte et définitive sur le cas Paul Chouta), se retrouve dans une position ambivalente, notamment : soit rester légaliste et ne pas le défendre puisqu’il n’en est pas membre, soit mettre en avant le principe déontologique de solidarité confraternelle et de défense des droits des journalistes abusés. En attendant, il n’y a jusqu’ici aucune mobilisation des acteurs de la presse comme ce fut le cas pour la journaliste d’Equinoxe Télévision, MIMI MEFO.
De toute évidence, Paul Chouta semble récolter l’inimitié qu’il a souvent entretenue avec cette organisation de défense des droits des journalistes au Cameroun. De plus, au regard des chefs d’accusations à son endroit qui ont évolués depuis son arrestation, même s’ils se décidaient à le faire, il devient compliquer pour un syndicat de journaliste de porter secours pour des accusations de chantage et autres qui se sont rajoutées au dossier Paul Chouta. Toutefois, en tant que journaliste, il faudra veiller à ce que le citoyen Paul Chouta ait droit à un procès juste et équitable.
Stéphane Nzesseu