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Cameroon’s volleyball lionesses have made history for themselves by emerging winners of the 2021 Africa Women’s Volleyball Championship for the third consecutive time against the same opponent. They beat their Kenyan counterparts 3 sets to 1 during the final of the competition yesterday Sunday September 19 in Kigali, Rwanda.

Cameroon’s volleyball lionesses have successfully sailed through the just ended 2021 African Women's Volleyball championship in Kigali, Rwanda, winning all their matches, including the final against their long-time rival, Kenya to make a replica of the competition in 2017 and 2019.

Despite losing one of the sets to Kenya, the very first since the start of the competition, the volleyball lionesses thanks to their 25-21, 25-23 and 25-23 wins for the first two and last sets imposed themselves thereby winning the match on a three sets to one advantage.

The girls thus set record thanks to this third consecutive victory against same rival, Kenya. At the end of the competition, Leticia Moma was crowned best setter and captain Christelle Nana best player.

They team leaves Kigali this Monday morning to arrive Yaounde Tuesday September 21 ahead of preparations for the 2022 World Championship.

It is worth mentionning that with this win, Cameroon confirms its supremacy on the African continent as far as volleyball is concerned. Last week, volleyball lions emerged second after losing the final to 11 times defending champions Tunisia. They nonetheless grabbed their qualification ticket for the World championship.

 

Ariane Foguem

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En dépit du fait que les Lions indomptables se sont séparés avec les joueurs du Rwanda sur un score nul, l’entraîneur Antonio Conceiçao trouve, qu’il y a eu du positif dans la rencontre qui s’est déroulée hier 30 mars 2021, au stade de Japoma à Douala.

Après la défaite concédée au Cap vert lors de la cinquième journée des Eliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations, le Cameroun n’a pas pu battre le Rwanda hier. Alors que les Lions indomptables à l’instar de Clinton Njie avait promis la victoire, le Rwanda et le Cameroun ont fait un match nul (1-1). Réagissant au terme de la rencontre, le portugais Antonio Conceiçao entraîneur des Lions affirme que le résultat ci-haut mentionné est positif pour lui.   

«L’un des objectifs pour ces qualification c’était terminé premier. On a réussi. Le deuxième c’était de découvrir plusieurs joueurs tant sur la qualité que la technique, ça été un gros travail. Il y a 14 nouveaux joueurs qui sont sur nos listes capables d’être des titulaires. On n’est pas satisfaits du résultat. On avait pour objectif de découvrir des joueurs tant de l’étranger et du championnat local. L’absence de certains joueurs n’est pas de notre fait. Pour ce match on a eu des occasions mal exploités. On aurait pu gagner ce match. Malgré le résultat c’est très positif pour moi car ça a permis d’observer et de savoir qui est capable de jouer dans cette équipe. Car entre jouer en club et en équipe nationale, il y a une différence. On avait également besoin de voir certains joueurs des U20 et du CHAN. Cela nous a donné une large palette de choix pour les jours avenir car ce sera plus intense dans les prochains jours», a déclaré le portugais.

Tout compte fait, les Lions indomptables terminent premier de leur poule.

Liliane N.

 

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Narcisse Mouelle Kombi le ministre des Sports et de l’Education physique évoque la pandémie du Coronavirus, qui ne favorise plus les rassemblements de plus de 50 personnes.

Dans un communiqué de Narcisse Mouelle Kombi ministre des Sports et de l’Education physique (MINSEP) parvenu à la rédaction d’Agence Cameroun Presse, la communauté nationale et internationale est tenue informée du fait que, les spectateurs ne seront pas admis à assister à la rencontre qui va opposer ce jour à 20 heures, les Lions indomptables à la sélection fanion rwandaise. Se devant de respecter les mesures prescrites par le gouvernement dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus, et du fait de la résurgence de la pandémie, le match en question va se jouer à huis clos dans le Stade Japoma de Douala.

Même si la décision du MINSEP est justifiée et compréhensible, il reste qu’elle laisse un goût amer à certains Lions indomptables comme Clinton Njie qui auraient voulu jouer devant leur supporter. Toutefois, ils promettent la victoire après la défaite concédée face au Cap-vert lors de la cinquième journée des Eliminatoires de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2022. Les Lions indomptables ont essuyé un score de 1 but contre 3.

«C’est pour gagner mardi. On n’a pas le droit à l’erreur. On va tout donner pour cette victoire», a déclaré Clinton Njié l’attaquant de Dinamo Moscou.

Pour le petit rappel, rendu donc à la 6ème journée des Eliminatoires, le calendrier de la poule F, à laquelle appartiennent les Lions indomptables indique, que le Cameroun déjà qualifié, comptabilise 10 points. Le Cap-Vert a 7 points, le Rwanda 5 points et le Mozambique 4 points.

Liliane N.

 

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Fabien Neretsé, un ancien haut fonctionnaire rwandais,  reconnu coupable il y a quelques heures, a été condamné ce Vendredi  par la cour d’assises de Bruxelles

 

Dans son plaidoyer, le procureur a parlé des crimes de guerre commis au Rwanda, entre avril et juillet 1994. Il a ajouté devant les jurés : « Vous retiendrez la gravité extrême des faits (…) cette volonté d’exterminer l’autre, le caractère sans pitié  de ce Hutu de 71 ans… ».

L’homme qui clame son innocence, est le premier Rwandais reconnu coupable de génocide en Belgique.

« La Belgique ne sera jamais une terre d’impunité pour les génocidaires. Votre signal devra être donné non seulement à M. Neretsé, mais aussi au reste du monde. Le signal sera clair. C’est de dire : monsieur, madame, vous ne dormirez jamais tranquille et la Belgique ne sera jamais une terre d’impunité pour les génocidaires et les criminels de guerre (…) Vous ne serez jamais les bienvenus et on vous traquera jusqu’au bout », a lancé vendredi le procureur aux jurés dans son réquisitoire sur la peine.

Il a également insisté dans son réquisitoire sur « l’absence d’aveux  et de regrets  de M. Neretsé, qui a persisté dans la négation de l’Histoire avec un grand H… ».

« Mon client n’avouera jamais parce qu’il est innocent. Un innocent n’avoue pas », a répondu Me Jean Flamme, l’avocat de Fabien Neretsé. Si son client va en prison, a-t-il ajouté, « ce sera une mort lente, terrible ». Les jurés, qui partiront délibérer dans la matinée, doivent rendre vendredi leur décision sur la peine de Fabien Neretsé.

« Crime de génocide », une qualification rare

A la lecture du verdict de culpabilité, les avocats des parties civiles ont salué un arrêt historique. Fabien Neretsé est lui resté impassible à la lecture de cette décision, rendue après six semaines de débats et 48 heures de délibérations. « Il résulte des débats que l’ensemble des crimes de guerre dont s’est rendu coupable l’accusé s’inscrivent dans le génocide des Tutsis qui s’est déroulé à partir du 6 avril 1994 », est-il souligné dans cet arrêt.

La qualification de « crime de génocide » n’avait pas été retenue lors des quatre premiers procès de génocidaires rwandais qui ont eu lieu à Bruxelles, en 2001, 2005, 2007 et 2009. Elle recouvre le fait de s’être attaqué à un nombre indéterminé de personnes au nom de la volonté de « détruire » le groupe ethnique tutsi. Ce qui a été mis en évidence par des témoignages « accablants » pour Fabien Neretsé, selon l’accusation. L’arrêt de la cour a également relevé « de nombreuses invraisemblances dans les déclarations de l’accusé ».

 

N.R.M

 

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Accusée par le  directeur général de la Crtv, de n’avoir pas communiqué les paramètres satellitaires nécessaires à la  diffusion du match Rwanda-Cameroun (0-1) comptant pour les éliminatoires de la CAN 2021, le directeur général  de l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR) dans une interview accordée à Afrique Football Média, évoque une manipulation des autorités.

 

Qui de la télévision nationale camerounaise, CRTV et l’Union Africaine de Radiodiffusion (UAR), dit la vérité ? Les deux institutions s’accusent mutuellement au sujet  de la retransmission de la rencontre victorieuse des Lions Indomptables contre le Rwanda (0-1), comptant pour les éliminatoires de la CAN 2021 sur la chaîne publique camerounaise.

Le  directeur général de la Crtv, Charles Ndongo a accusé dans un communiqué publié le même jour, cet organe de s’être entendu avec la Confédération africaine de football (Caf) pour empêcher la CRTV d’avoir accès aux paramètres satellitaires nécessaires à la diffusion de ce  match qui s’est déroulé le  17 novembre 2019 à Kigali. «  Cette décision unilatérale des autorités de ces deux instances en charge de la gestion des droits des compétitions de la confédération africaine de football intervient alors que la Crtv, à travers l’État du Cameroun s’est acquittée de la somme de un million neuf cent soixante mille euros (1 960 000), soit un peu plus d’un milliard deux cent quatre-vingts cinq millions de FCFA qui  représentent  le prix de la licence des droits de diffusion de la CAN 2019 et des rencontres qualificatives de la CAN 2021 », souligne la CRTV.

Charles Ndongo a d’ailleurs précisé qu’il a saisi ses conseils afin d’obtenir réparation pour ce préjudice. Une déclaration qui ne semble pas perturber l’UAR, qui rejette toutes  les allégations de la chaîne nationale. « Je voudrais vous informer que nous attendons les conseils de la CRTV. Il faut être fou pour penser que l’UAR et la CAF peuvent s’entendre pour prendre une telle décision contre un organisme qui est en règle », a déclaré Grégoire Ndjaka, le directeur général  de l’UAR chez nos confrères d’Afrique Football Média. Selon lui, ce communiqué de Charles Ndongo a avait pour but de détourner l’attention des autorités. « Nous pensons que ce communiqué a été rédigé une fois de plus à l’intention des autorités qui n’ont toujours pas du temps de bien s’informer », a soutenu Grégoire Ndjaka. C’est peut-être la justice qui tranchera cette affaire et permettra au public d’avoir la bonne version des faits.  

Dans un communiqué signé par les membres du Conseil Exécutif de l’UAR et intitulé « La Vérité des Faits et des Chiffres », quelques faits sont relevés et qui viennent battre en brèche, les explications données  

- La CRTV n’a jamais acquis les droits de retransmission des Qualifications 2021 dont le match Cameroun VS Rwanda. L’offre envoyée à la CRTV le 10 Octobre 2019 n’a toujours pas reçu la réponse du Directeur Général de la CRTV.

- Le Gouvernement du Cameroun n’a jamais payé à la CAF ou à l’UAR la somme d’un million neuf cent soixante mille (1 960 000) Euro comme le prétend le communiqué de Monsieur le Directeur Général de la CRTV. Par contre, le Gouvernement Camerounais a payé pour l’acquisition des droits de retransmission de la CAN Egypte 2019 et autres compétitions CAF en dehors des Qualifications la somme d’un million cinq cent mille (1 500 000) Euro

- Au moment de l’acquisition des droits de retransmission de la Can Egypte 2018, une proposition d’achat des qualifications avait été faite à la Direction Générale de la CRTV qui avait décliné l’offre par lettre au Directeur Général de l’UAR

- Les malentendus persistants entre la CRTV et l’UAR d’une part, la CRTV et la CAF d’autre part sont nés du refus de la CRTV d’honorer ses engagements (UAR depuis bientôt quatre ans (4) au titre de l’acquisition des droits des Other Fifa Events 2016 pour un montant de cent soixante mille (160 000) dollars US, CAF depuis deux ans des droits de retransmission des qualifications de la CAN 2019 et d’autres services notamment des positions commentateurs). A ce jour, malgré les multiples relances et promesses, aucun début d’exécution des engagements pris n’a été enregistré

- Monsieur le Directeur Général de la CRTV a été invité le 13 Novembre 2019 à Libreville par le Conseil Exécutif de l’UAR dont il est membre, pour traiter des questions relatives aux qualifications 2021 dont le match Cameroun vs Rwanda querellé aujourd’hui, mais aussi les engagements de la CRTV. Le Directeur Général de la CRTV a décliné l’invitation et interdit à ses collaborateurs de prendre part aux travaux de Libreville…

 

Marie MGUE 

 

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Albert Nabonibo, chanteur gospel connu et apprécié au Rwanda, son pays natal vient de perdre son aura ainsi que l’amour de ses fans. Tout est allé de travers il y a quelques semaines, lorsqu’il  a décidé de faire son coming out, révélant son homosexualité à ses proches et au Rwanda entier. Une annonce qui a fait l’effet d’une bombe et qui l‘éloigne aujourd’hui de certains de ses proches.

 

Dans un pays encore puritain, ce message ne pouvait pas passer inaperçu. Dans une interview accordée à une chaîne YouTube, le chantre gospel a fait le pari risqué de révéler son orientation sexuelle : « J‘étais fatigué de vivre dans le déni. Je voulais avoir une vie normale… ».

Une attitude qui surprend ceux qui hier encore, l’admiraient lorsqu’il distillait de belles mélodies mais qui aujourd’hui, le rejettent, à l’instar de Nabonibo au cours d’un entretien avec l’Associated Press : « C’est fou. Je ne comprends pas pourquoi il pense que cela est normal… ».

Un autre « ami », qui fréquente la même église que Nabonibo, a déclaré qu’il était dans un état d’angoisse car le reste de sa famille savait qu’il le fréquentait. Pour faire table rase de cette amitié, il a bloqué Nabonibo de tout contact téléphonique, affirmant qu’il souhaitait « rester en sécurité ».

A 35 ans, le chanteur gospel est également un comptable qualifié. Et l’accueil dans son entreprise n’en est pas plus chaleureux. Une attitude que déplore l’homosexuel : « Mais il n’y a pas de retour en arrière, car je dois vivre ma vraie vie », confie le chanteur. C’est tellement triste de voir des gens que vous connaissez vous maltraiter ».

 

Soutenu par un membre du gouvernement

Dans ce  pays d’Afrique de l’Est, les relations entre personnes de même sexe ne sont pas réprimandées par la loi. Par contre, le mariage homosexuel est lui formellement interdit par les textes. Par ailleurs, la société reste conservatrice, critiquant sévèrement les relations « contre-nature ». Sur les réseaux sociaux d’ailleurs, des internautes n’arrivent pas à se faire à l’idée qu’un chanteur gospel puisse être gay.

Dans ce tribunal de la morale, Albert Nabonibo peut toujours compter sur certaines autorités de son pays, notamment le ministre des Affaires étrangères. Sur son compte Twitter, Olivier Nduhungirehe a assuré que « tous les Rwandais sont nés et restent égaux en droits et en libertés ».

Assez pour garantir au chanteur une vie paisible au Rwanda ? Rien n’est moins sûr : « L’important est que j’ai fait mon choix », se rassure pour sa part Nabonibo.

Bien de pays africains restent fortement opposés à la pratique homosexuelle, considérée comme aux antipodes des mœurs et valeurs africaines. Ainsi, plusieurs pays ont sauvegardé des lois héritées de la période coloniale, ou mis à jour des lois criminalisant les relations et/ou mariage entre personnes de même sexe.

  

Nicole Ricci Minyem

 
 
 
 
 
 
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Un Rwandais, soupçonné d’avoir pris part au génocide des Tutsis en 1994, vient d’être condamné à une peine de prison aux États-Unis. Se faisant passer pour une victime du génocide rwandais, il aurait en fait plutôt été du côté des bourreaux. Mais c’est pour fraude à l’immigration qu’il écope de huit ans de détention.

 

Selon les médias occidentaux, Jean Léonard Teganya, 47 ans, a été reconnu coupable en avril dernier pour deux chefs d’accusation que sont : fraude à l’immigration et trois chefs d’accusation de parjure, selon un communiqué du département de la Justice américaine.

 

Il a été « reconnu coupable et condamné pour la plus grave forme de fraude à l’immigration : mentir sur son statut de criminel de guerre pour obtenir l’asile aux Etats-Unis », a dit le procureur Andrew Lelling. Jean Léonard Teganya « a commis des crimes terribles durant le génocide au Rwanda et a ensuite menti aux autorités chargées de l’immigration sur son passé », a affirmé le procureur, évoquant les preuves présentées durant le procès.

 

En effet, quand les massacres ont commencé, Jean Léonard Teganya a « dirigé des groupes de soldats et des jeunes sympathisants pro-pouvoir autour d’un hôpital pour identifier les patients tutsi ainsi que d’autres qui avaient trouvé refuge. Une fois repérées, ces personnes étaient conduites derrière l’immeuble abritant la maternité et tuées », poursuit le communiqué du département de la justice.

 

« Jean Léonard Teganya a participé aux meurtres de sept Tutsi. Il a également violé deux femmes tutsis », selon la même source. « En mi-juillet 1994, il a fui le Rwanda, a traversé l’Afrique pour parvenir en Inde et s’est finalement rendu au Canada où il a demandé l’asile en 1999. A deux reprises, les autorités canadiennes ont établi que Jean Léonard Teganya n’était pas en droit d’obtenir l’asile pour avoir été complice dans des atrocités », renchérit le communiqué.

 

D’après RFI, les procureurs demandaient une peine de vingt ans qui aurait implicitement tenu compte des atrocités commises au Rwanda mais le juge a choisi de pénaliser seulement l’infraction reconnue par son tribunal. Huit ans d’emprisonnement donc, avant d’être peut-être contraint de se présenter devant les juges de son pays, cette fois pour des crimes bien plus lourds.

 

Perpétré entre avril et juillet 1994, le génocide au Rwanda a fait près de 800 000 morts selon l’ONU, essentiellement au sein de la minorité tutsi, mais aussi parmi les Hutu modérés. A l’époque, Jean Léonard Teganya était étudiant en médecine à l’université nationale du Rwanda et membre du parti au pouvoir, le Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND) dominé par les Hutu, qui a incité au génocide.

 

Danielle Ngono Efondo

 

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Le naufrage survenu jeudi dernier sur le lac Kivu avait fait plus de cent disparus. Samedi 20 avril, quinze corps, portés par le courant, ont été repêchés à Gisenyi, localité rwandaise frontalière de la RDC.

 

« Quinze corps de victimes du naufrage d’une pirogue motorisée sur le lac Kivu, dans l’est de la RDC, ont été retrouvés samedi sur la plage municipale de Gisenyi, localité rwandaise frontalière de la ville congolaise de Goma », ont indiqué des responsables de la Croix-Rouge et la police marine rwandaise qui se sont attelées à récupérer les dépouilles.

« Nous avons mobilisé cinq bateaux de sauvetage et nous avons commencé le travail très tôt le matin à 06h30 en collaboration avec la police marine côté rwandais. Au total, nous avons retrouvé quinze corps : treize femmes et deux hommes... », a précisé au micro de RFI, Dyrckx Dushime, président de la Croix rouge rwandaise pour le district du Rubavu, qui se trouvait sur les lieux.

Alerté dans la nuit de vendredi à samedi, les autorités congolaises et la coopération se sont rapidement mises en place notamment pour rapatrier les dépouilles mortelles. Neuf corps ont donc d'ores et déjà été rapatriés et inhumés samedi à Goma. « Nous avons été alertés dans la nuit de vendredi à samedi qu'il y avait des corps naufragés qui flottaient sur l'eau du côté Rwanda à partir de ce moment-là, nous avons commencé des pourparlers avec les autorités locales rwandaises mais en impliquant aussi les autorités centrales. Sur la base de ces échanges, nous avons récupéré neuf corps que nous avons pu enterrer à Goma. » A expliqué le gouverneur par intérim du Nord-Kivu, Me Feller Lutaichirwa.

Des sacs de plastique blanc, contenant les corps, étaient chargés à bord d'un camion par des agents de la Croix rouge sur cette plage habituellement lieu de détente pour les Rwandais et les Congolais le week-end.

Pour rappel, le naufrage d'une embarcation entre Goma et les montagnes du Kalehe, dans la province du Sud Kivu, avait endeuillé une centaine de familles, d'après le président de la République Félix Tshisekedi. Le bilan exact reste cependant incertain car la liste officiel des passagers n'est guère fiable et omet les clandestins.

Le président congolais qui s’était rendu jeudi par hélicoptère dans le village de Mukwidja, avait annoncé avoir ordonné une enquête visant le patron de l'embarcation. Il avait également décidé du port obligatoire de gilets de sauvetage par les passagers voyageant sur le lac Kivu.

Les recherches se poursuivre. Le gouverneur par intérim a par ailleurs précisé que les équipes de la force navale congolaise, celle du Rwanda ainsi que les deux Croix-Rouge restent mobilisées. « Nous serons vigilants dans les prochains jours », a-t-il indiqué.

 

Danielle Ngono Efondo

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Vingt-cinq ans après le génocide, qui a fait plus de 800 000 victimes entre avril et juillet 1994, le président rwandais Paul Kagame a vanté dimanche la force de son peuple sorti de l'abîme pour redevenir une famille «plus uni que jamais ».

 

Les commémorations des massacres qui coûtèrent la vie à plus de 800 000 personnes ont commencé, dimanche 07 avril, au mémorial de Gisozi à Kigali, (où plus de 250 000 victimes du génocide sont enterrées), devant les chefs d’État et de délégation présents, avec un moment très symbolique quand le président Kagame a rallumé la flamme du souvenir.

Le président rwandais, Paul Kagame, et son épouse en compagnie de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont rallumé en milieu de matinée la flamme du souvenir. Un événement qui marque le début des 100 jours des commémorations. Cent jours comme la durée des massacres en 1994.

Le discours le plus attendu était celui du président Paul Kagame. Un discours d’une demi-heure à la fois réconciliateur et combatif. « Le Rwanda est redevenu une famille », a annoncé le président rwandais qui a longuement remercié les rescapés et salué les anciens génocidaires qui avaient reconnu leurs crimes.

« En 1994, il n’y avait pas d’espoir, seulement les ténèbres. Aujourd'hui, la lumière irradie de cet endroit. Comment cela est arrivé ? Le Rwanda est redevenu une famille. Nous, les Rwandais, nous nous sommes donné un nouveau départ. Nous existons dans un état de commémoration permanente, chaque jour, dans tout ce que nous faisons, afin de rester fidèles à ce choix. Vingt-cinq ans après, nous sommes là. Tous. Blessés et le cœur brisé, mais invaincus », a déclaré Paul Kagame.

Et de poursuivre : « Notre peuple a porté un immense poids sans se plaindre ou presque. Cela nous a rendus meilleurs et plus unis que jamais. Rien n’aura jamais plus le pouvoir de tourner les Rwandais les uns contre les autres. Cette histoire ne se répétera pas. C’est notre ferme engagement ».

Par ailleurs, Paul Kagamé a aussi appelé la jeune génération, les moins de 25 ans, qui représentent 60% de la population à reprendre le flambeau. « Ils ont la responsabilité de prendre de plus en plus les choses en mains, et de participer à construire le Rwanda que nous voulons et méritons », a-t-il déclaré.

En début de soirée, une marche du souvenir a mené le président rwandais et environ 30 000 personnes vers le stade Amahoro (Paix, en kinyarwanda) où, s'étaient réfugiées en avril 1994 et sous protection de l'ONU des milliers de personnes pour échapper aux tueries. C’est  à ce lieu où a eu lieu une veillée de recueillement forte en symboles. 

 

Danielle Ngono Efondo

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La logique de la réconciliation en œuvre au Rwanda depuis le génocide de 1994 doit à la politique volontariste de l’État, mais aussi au courage de gens ordinaires qui ont su faire taire les différences. Thomas Ntashutimwe est de ceux-là.

 

Dans le village de Mutete, posé sur une crête à 40 km au nord de Kigali, Thomas, 48 ans, est connu de tous pour avoir initié la réconciliation dès la fin du génocide, souvent contre l'avis de ses voisins, moins enclins à l'oubli et au pardon.

Assis devant sa maison, un rectangle de ciment dénudé auquel est adossé une petite étable faite de branchages et de tôles abritant deux vaches, ce fermier modeste, marié et père de cinq enfants, est la tolérance incarnée.

L'évocation du génocide dans lequel au moins 800.000 personnes, selon l'ONU, ont péri entre avril et juillet 1994, essentiellement au sein de la minorité tutsi, déclenche chez ce rescapé un flot ininterrompu de paroles.

Quand les massacres ont commencé, tous ses proches ont fui : « Sauf moi qui suis resté à la maison parce que je ne voyais aucune raison de partir, du moment que les tueurs, étaient mes voisins, mes amis, des gens avec lesquels je partageais tout », dit-il.

Il a perdu la plupart des membres de sa famille et miraculeusement lui-même a échappé à la mort. Mais le drame, dont les ressorts heurtent sa nature profonde, a façonné à jamais le reste de son existence.

 

Cœur prêt à pardonner

Très vite, cet homme svelte et bien mis, a senti que sa voie était celle de la réconciliation. Dans une démarche apostolique, il a encouragé les gens des environs à revenir prier à l'église, qu'ils soient hutu ou tutsi. Seules des vieilles femmes sont d'abord venues : « Mais, avec le temps, de plus en plus de gens ont surmonté la peur et sont revenus à l’église parce qu’ils nous voyaient y vivre sans peur. Ils sont revenus un à un et finalement, l’église a commencé à se remplir, comme dans le temps », se rappelle Thomas, aujourd'hui secrétaire de la paroisse.

Lentement, il s'est senti gagné par l'idée du pardon : « Mon cœur prêt à pardonner me disait que ce qui était arrivé ne pouvait être l’œuvre d'êtres humains, que c'était l’œuvre de Satan (...) J’ai pardonné ceux qui ont détruit nos maisons et propriétés, ceux qui ont tué ma famille. Je leur ai à tous pardonné, qu’ils aient demandé pardon ou pas ».

Son initiative a d'abord suscité l'hostilité : « Ça été très dur pour moi. Je me suis efforcé de dépasser ce qui m’était arrivé, en voyant à quel point les gens avaient peur, les rescapés et ceux qui avaient commis les crimes. J’ai alors pris la résolution de me dresser au milieu d’eux ».

Mais il a ensuite reçu le soutien de l’Église, qui a même officiellement reconnu ses efforts. Une pastorale du repentir et du pardon a été créée par le diocèse, pour favoriser les discussions entre tueurs et victimes. Ces échanges ont accéléré la réconciliation.

Poussant sa logique à l'extrême, ce Tutsi a décidé en 2002 d'épouser une Hutu : « Ceci aussi a été une étape cruciale. Alors que les gens pensaient que j’allais épouser une survivante, j’ai choisi une personne d’ethnie différente. Ça été une décision personnelle. Personne ne m’a forcé et, Laurence Niyonsaba, 38 ans est devenue ma compagne », explique-t-il.

 

Bâtir le vivre ensemble

« J'ai vraiment travaillé dur. Il fallait une fondation sur laquelle bâtir la réconciliation et le vivre ensemble, pour que les gens puissent se regarder sans discrimination, non comme Hutu et Tutsi, et dépasser le clivage ethnique. Même si parfois je me souviens des membres de ma famille tués (...), je ne laisse pas ce souvenir me submerger au point de me faire basculer dans la haine ».

« On ne peut pas dire que l’unité et la réconciliation ont été atteintes à 100%, ce serait prétentieux, nous avons encore du chemin à parcourir. S’il y a des motifs de satisfaction légitime, il subsiste aussi, ici et là, des faiblesses .Il est clair qu’il y a encore des gens qui n’arrivent pas à se libérer de l’emprise de ce lourd passé. Les efforts doivent être canalisés de ce côté-là pour que nous puissions un jour dire: Voilà, les efforts que nous avons déployés en 2019 sont aujourd'hui, en 2025, couronnés de succès. Des choses qui n’étaient pas possibles le sont désormais, des gens qui ne se parlaient pas se parlent », affirme Thomas Ntashutimwe.

Le Rwanda a voté des lois qui  interdisent toute mention de l'appartenance ethnique dans la vie publique. Et au quotidien, les Rwandais préfèrent éviter de s'y référer. Mais les anciennes catégorisations n'ont pas entièrement disparu pour autant. Un survivant est fatalement tutsi, un tueur hutu. 

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01