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Fabien Neretsé, un ancien haut fonctionnaire rwandais,  reconnu coupable il y a quelques heures, a été condamné ce Vendredi  par la cour d’assises de Bruxelles

 

Dans son plaidoyer, le procureur a parlé des crimes de guerre commis au Rwanda, entre avril et juillet 1994. Il a ajouté devant les jurés : « Vous retiendrez la gravité extrême des faits (…) cette volonté d’exterminer l’autre, le caractère sans pitié  de ce Hutu de 71 ans… ».

L’homme qui clame son innocence, est le premier Rwandais reconnu coupable de génocide en Belgique.

« La Belgique ne sera jamais une terre d’impunité pour les génocidaires. Votre signal devra être donné non seulement à M. Neretsé, mais aussi au reste du monde. Le signal sera clair. C’est de dire : monsieur, madame, vous ne dormirez jamais tranquille et la Belgique ne sera jamais une terre d’impunité pour les génocidaires et les criminels de guerre (…) Vous ne serez jamais les bienvenus et on vous traquera jusqu’au bout », a lancé vendredi le procureur aux jurés dans son réquisitoire sur la peine.

Il a également insisté dans son réquisitoire sur « l’absence d’aveux  et de regrets  de M. Neretsé, qui a persisté dans la négation de l’Histoire avec un grand H… ».

« Mon client n’avouera jamais parce qu’il est innocent. Un innocent n’avoue pas », a répondu Me Jean Flamme, l’avocat de Fabien Neretsé. Si son client va en prison, a-t-il ajouté, « ce sera une mort lente, terrible ». Les jurés, qui partiront délibérer dans la matinée, doivent rendre vendredi leur décision sur la peine de Fabien Neretsé.

« Crime de génocide », une qualification rare

A la lecture du verdict de culpabilité, les avocats des parties civiles ont salué un arrêt historique. Fabien Neretsé est lui resté impassible à la lecture de cette décision, rendue après six semaines de débats et 48 heures de délibérations. « Il résulte des débats que l’ensemble des crimes de guerre dont s’est rendu coupable l’accusé s’inscrivent dans le génocide des Tutsis qui s’est déroulé à partir du 6 avril 1994 », est-il souligné dans cet arrêt.

La qualification de « crime de génocide » n’avait pas été retenue lors des quatre premiers procès de génocidaires rwandais qui ont eu lieu à Bruxelles, en 2001, 2005, 2007 et 2009. Elle recouvre le fait de s’être attaqué à un nombre indéterminé de personnes au nom de la volonté de « détruire » le groupe ethnique tutsi. Ce qui a été mis en évidence par des témoignages « accablants » pour Fabien Neretsé, selon l’accusation. L’arrêt de la cour a également relevé « de nombreuses invraisemblances dans les déclarations de l’accusé ».

 

N.R.M

 

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La logique de la réconciliation en œuvre au Rwanda depuis le génocide de 1994 doit à la politique volontariste de l’État, mais aussi au courage de gens ordinaires qui ont su faire taire les différences. Thomas Ntashutimwe est de ceux-là.

 

Dans le village de Mutete, posé sur une crête à 40 km au nord de Kigali, Thomas, 48 ans, est connu de tous pour avoir initié la réconciliation dès la fin du génocide, souvent contre l'avis de ses voisins, moins enclins à l'oubli et au pardon.

Assis devant sa maison, un rectangle de ciment dénudé auquel est adossé une petite étable faite de branchages et de tôles abritant deux vaches, ce fermier modeste, marié et père de cinq enfants, est la tolérance incarnée.

L'évocation du génocide dans lequel au moins 800.000 personnes, selon l'ONU, ont péri entre avril et juillet 1994, essentiellement au sein de la minorité tutsi, déclenche chez ce rescapé un flot ininterrompu de paroles.

Quand les massacres ont commencé, tous ses proches ont fui : « Sauf moi qui suis resté à la maison parce que je ne voyais aucune raison de partir, du moment que les tueurs, étaient mes voisins, mes amis, des gens avec lesquels je partageais tout », dit-il.

Il a perdu la plupart des membres de sa famille et miraculeusement lui-même a échappé à la mort. Mais le drame, dont les ressorts heurtent sa nature profonde, a façonné à jamais le reste de son existence.

 

Cœur prêt à pardonner

Très vite, cet homme svelte et bien mis, a senti que sa voie était celle de la réconciliation. Dans une démarche apostolique, il a encouragé les gens des environs à revenir prier à l'église, qu'ils soient hutu ou tutsi. Seules des vieilles femmes sont d'abord venues : « Mais, avec le temps, de plus en plus de gens ont surmonté la peur et sont revenus à l’église parce qu’ils nous voyaient y vivre sans peur. Ils sont revenus un à un et finalement, l’église a commencé à se remplir, comme dans le temps », se rappelle Thomas, aujourd'hui secrétaire de la paroisse.

Lentement, il s'est senti gagné par l'idée du pardon : « Mon cœur prêt à pardonner me disait que ce qui était arrivé ne pouvait être l’œuvre d'êtres humains, que c'était l’œuvre de Satan (...) J’ai pardonné ceux qui ont détruit nos maisons et propriétés, ceux qui ont tué ma famille. Je leur ai à tous pardonné, qu’ils aient demandé pardon ou pas ».

Son initiative a d'abord suscité l'hostilité : « Ça été très dur pour moi. Je me suis efforcé de dépasser ce qui m’était arrivé, en voyant à quel point les gens avaient peur, les rescapés et ceux qui avaient commis les crimes. J’ai alors pris la résolution de me dresser au milieu d’eux ».

Mais il a ensuite reçu le soutien de l’Église, qui a même officiellement reconnu ses efforts. Une pastorale du repentir et du pardon a été créée par le diocèse, pour favoriser les discussions entre tueurs et victimes. Ces échanges ont accéléré la réconciliation.

Poussant sa logique à l'extrême, ce Tutsi a décidé en 2002 d'épouser une Hutu : « Ceci aussi a été une étape cruciale. Alors que les gens pensaient que j’allais épouser une survivante, j’ai choisi une personne d’ethnie différente. Ça été une décision personnelle. Personne ne m’a forcé et, Laurence Niyonsaba, 38 ans est devenue ma compagne », explique-t-il.

 

Bâtir le vivre ensemble

« J'ai vraiment travaillé dur. Il fallait une fondation sur laquelle bâtir la réconciliation et le vivre ensemble, pour que les gens puissent se regarder sans discrimination, non comme Hutu et Tutsi, et dépasser le clivage ethnique. Même si parfois je me souviens des membres de ma famille tués (...), je ne laisse pas ce souvenir me submerger au point de me faire basculer dans la haine ».

« On ne peut pas dire que l’unité et la réconciliation ont été atteintes à 100%, ce serait prétentieux, nous avons encore du chemin à parcourir. S’il y a des motifs de satisfaction légitime, il subsiste aussi, ici et là, des faiblesses .Il est clair qu’il y a encore des gens qui n’arrivent pas à se libérer de l’emprise de ce lourd passé. Les efforts doivent être canalisés de ce côté-là pour que nous puissions un jour dire: Voilà, les efforts que nous avons déployés en 2019 sont aujourd'hui, en 2025, couronnés de succès. Des choses qui n’étaient pas possibles le sont désormais, des gens qui ne se parlaient pas se parlent », affirme Thomas Ntashutimwe.

Le Rwanda a voté des lois qui  interdisent toute mention de l'appartenance ethnique dans la vie publique. Et au quotidien, les Rwandais préfèrent éviter de s'y référer. Mais les anciennes catégorisations n'ont pas entièrement disparu pour autant. Un survivant est fatalement tutsi, un tueur hutu. 

 

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Le 7 avril prochain, le Rwanda va organiser des manifestations, à l’occasion du 25ème  anniversaire du génocide de 1994, dont le traumatisme reste présent dans l’esprit des populations, malgré les progrès accomplis en un quart de siècle par ce petit pays d'Afrique des Grands Lacs.

 

« Souvenir, unité et renouveau » est le thème choisi par les autorités rwandaises cette année, qui veulent mettre un accent particulier sur la sensibilisation de la  jeunesse, qui n'a pas vécu le génocide mais continue à en subir les conséquences.

Comme chaque année, le président rwandais Paul Kagame va ouvrir une période de deuil national de 100 jours, en allumant une flamme du souvenir au mémorial de Gisozi à Kigali, avant d'assister à une cérémonie au stade Amahoro.

Cent jours comme le temps qu'aura mis, entre avril et juillet 1994, le régime extrémiste hutu pour tuer au moins 800.000 personnes, selon l'ONU, essentiellement parmi la minorité tutsi, mais aussi chez les Hutu modérés.

L'assassinat au soir du 6 avril 1994 du président rwandais hutu Juvénal Habyarimana a déclenché le génocide. Le lendemain, les Forces armées rwandaises (FAR) et les miliciens Hutu Interahamwe, fanatisés par des années de propagande contre les « Inyenzi » (cafards) tutsi, donnaient le signal des massacres.

Les tueries s'étendent à l'ensemble du pays. Toutes les couches de la population, encouragées par les autorités et les "médias de la haine", s'y adonnent. Hommes, femmes et enfants sont exterminés à coups de machette, jusque dans les églises où ils s'étaient réfugiés.

Le carnage prend fin lorsque la rébellion Tutsie du Front patriotique rwandais (FPR) s'empare de Kigali le 4 juillet, déclenchant en retour l'exode de centaines de milliers de Hutu apeurés vers le Zaïre voisin (aujourd'hui la République démocratique du Congo).

Vingt-cinq ans après le dernier génocide du XXe siècle, la terre rwandaise continue de recracher des corps. Des journalistes ont vu il y a quelques jours, des ossements d'au moins 30 corps tout juste trouvés dans une fosse commune être déposés au mémorial de Nyamata (sud).

 

Le défi de l'unité nationale

Pour les plus de 12 millions de Rwandais, la période de commémoration est chaque année sombre : « Plus on se rapproche de la date, plus j'y pense. Des bruits, des images d'Interahamwe me reviennent à l'esprit. Je ne dors plus », raconte Damien Munyakayanza, un rescapé du génocide.

Des groupes de discussion sont prévus, ainsi que des veillées. Les survivants nettoient et enterrent à nouveau des os de victimes. Les sites mémoriaux sont aussi nettoyés. Le violet, couleur du deuil, est de mise. 

En l'espace d'une génération, le Rwanda a fait beaucoup, devenant un pôle de stabilité politique, faisant d'un pays en ruines une économie robuste, et en retrouvant une certaine cohésion sociale. 

« Lors de ces 25 dernières années, le grand souci ou le grand défi du Rwanda a été la reconstruction de l'unité nationale. Il a été question d'amener tous les Rwandais à comprendre que nous partageons un même pays, les mêmes droits, donc la construction d'un État de droit a été un défi essentiel et capital », déclare Jean-Damascène Bizimana, secrétaire général de la Commission nationale de lutte contre le génocide.

 

Des obstacles à la réconciliation

Dans la quête de réconciliation, la justice a joué un rôle crucial. Des dizaines de responsables du génocide ont été condamnés par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR). Et quelque deux millions de Rwandais ordinaires ont été jugés par les tribunaux populaires (gacaca). Ces derniers  fonctionnaient sur le principe des aveux. Mais dans certains cas, l'absence de repentir et le non paiement des réparations dues pour les biens pillés ou détruits restent des obstacles à la réconciliation.

Les Rwandais ne cachent pas que leur pays a encore du chemin à parcourir avant d'être définitivement apaisé. Mais pour les détracteurs du pouvoir, le consensus social n'est qu'apparence, masquant l'emprise totale du régime sur sa population.

Le Rwanda comptait sur la présence à Kigali le 07 avril d'Emmanuel Macron. Mais le président français a décliné l'invitation et demandé au député Hervé Berville, orphelin d’origine rwandaise adopté par une famille française en 1994, de le représenter.

 

Nicole Ricci Minyem

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Le président français Emmanuel Macron, ne se rendra pas à Kigali le 7 avril prochain pour la 25e commémoration du génocide rwandais. Il sera représenté sur place par Hervé Berville, un jeune député de 29 ans, natif de Kigali.

 

Invité officiellement par Paul Kagame, président du Rwanda, à participer aux commémorations du 25e anniversaire du génocide des Tutsi, Emmanuel Macron ne se rendra pas à Kigali le 7 avril. La France, dont le rôle au printemps 1994 est sujet à de nombreuses controverses, sera représentée par Hervé Berville, député de la deuxième circonscription des Côtes-d’Armor et porte-parole de la République en marche (LRM) au Parlement.

« La France sera aux cotés du Rwanda dans ce moment de recueillement », a indiqué l’Élysée, sans donner de raison à l'empêchement de M. Macron. « Le président de la République m'a demandé d'être son représentant personnel lors des commémorations du 25e anniversaire du génocide des Tutsi le 7 avril », a indiqué à l'AFP Hervé Berville, député du parti présidentiel LREM âgé de 29 ans.

Pour le représenter aux commémorations, le président français n’a finalement pas opté pour un de ses ministres mais plus modestement pour un député, Hervé Berville. Un choix loin d'être anodin. Orphelin tutsi, né à Kigali, son histoire personnelle est associée au génocide. Une partie de sa famille a en effet été massacrée en 1994.

Âgé de 29 ans, Hervé Berville est né au Rwanda où il a perdu ses parents pendant le génocide au cours duquel 800 000 à 1 million de Tutsi et Hutu modérés ont été massacrés en seulement cent jours. Évacué à l’âge de 4 ans par des soldats français, il a été adopté par un couple installé dans le village de Pluduno (Côtes-d’Armor). Là, entre un père chaudronnier et une mère laborantine, il a appris à se sentir « Français, Breton », comme il l’a confié au journal Libération.

Hervé Berville fait ensuite ses études à l’Institut d’études politiques de Lille puis à la London School of Economics, où il décroche une maîtrise en histoire économique et se spécialise en macroéconomie. En 2013, il s’installe à Maputo, capitale du Mozambique, où il travaille pour l’Agence française du développement (AFD). Deux ans plus tard, il part pour le Kenya où il devient chargé de programme au sein de l’Université Stanford.

C’est à l’automne 2015 qu’Hervé Berville se lance en politique, en rejoignant les Jeunes avec Macron quelques mois après le lancement du mouvement. Aux élections législatives de 2017, il remporte le siège de député de la deuxième circonscription des Côtes-d’Armor avec 64,1 % des voix et devient porte-parole du groupe parlementaire LRM, et membre de la Commission des affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Il est l’auteur d’un rapport sur la modernisation de la politique de développement et de solidarité internationale qui a été remis en août au premier ministre, dans lequel il plaide l’idée qu’« il existe une instance politique formelle décidant de l’allocation de l’aide publique au développement ».

Notons que, Emmanuel Macron avait été invité à la commémoration du génocide de 1994, ce qui aurait fait de lui le deuxième président français à se déplacer à Kigali depuis le génocide. Nicolas Sarkozy avait été le premier chef de l'État français à se rendre au Rwanda en février 2010. A cette occasion, il avait admis à Kigali des « erreurs d'appréciation » de la France à l'époque du génocide, sans présenter d'excuses formelles.

Danielle Ngono Efondo

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Sunday, 05 June 2022 11:01