Vingt-cinq ans après le génocide, qui a fait plus de 800 000 victimes entre avril et juillet 1994, le président rwandais Paul Kagame a vanté dimanche la force de son peuple sorti de l'abîme pour redevenir une famille «plus uni que jamais ».
Les commémorations des massacres qui coûtèrent la vie à plus de 800 000 personnes ont commencé, dimanche 07 avril, au mémorial de Gisozi à Kigali, (où plus de 250 000 victimes du génocide sont enterrées), devant les chefs d’État et de délégation présents, avec un moment très symbolique quand le président Kagame a rallumé la flamme du souvenir.
Le président rwandais, Paul Kagame, et son épouse en compagnie de Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’Union africaine, et du président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, ont rallumé en milieu de matinée la flamme du souvenir. Un événement qui marque le début des 100 jours des commémorations. Cent jours comme la durée des massacres en 1994.
Le discours le plus attendu était celui du président Paul Kagame. Un discours d’une demi-heure à la fois réconciliateur et combatif. « Le Rwanda est redevenu une famille », a annoncé le président rwandais qui a longuement remercié les rescapés et salué les anciens génocidaires qui avaient reconnu leurs crimes.
« En 1994, il n’y avait pas d’espoir, seulement les ténèbres. Aujourd'hui, la lumière irradie de cet endroit. Comment cela est arrivé ? Le Rwanda est redevenu une famille. Nous, les Rwandais, nous nous sommes donné un nouveau départ. Nous existons dans un état de commémoration permanente, chaque jour, dans tout ce que nous faisons, afin de rester fidèles à ce choix. Vingt-cinq ans après, nous sommes là. Tous. Blessés et le cœur brisé, mais invaincus », a déclaré Paul Kagame.
Et de poursuivre : « Notre peuple a porté un immense poids sans se plaindre ou presque. Cela nous a rendus meilleurs et plus unis que jamais. Rien n’aura jamais plus le pouvoir de tourner les Rwandais les uns contre les autres. Cette histoire ne se répétera pas. C’est notre ferme engagement ».
Par ailleurs, Paul Kagamé a aussi appelé la jeune génération, les moins de 25 ans, qui représentent 60% de la population à reprendre le flambeau. « Ils ont la responsabilité de prendre de plus en plus les choses en mains, et de participer à construire le Rwanda que nous voulons et méritons », a-t-il déclaré.
En début de soirée, une marche du souvenir a mené le président rwandais et environ 30 000 personnes vers le stade Amahoro (Paix, en kinyarwanda) où, s'étaient réfugiées en avril 1994 et sous protection de l'ONU des milliers de personnes pour échapper aux tueries. C’est à ce lieu où a eu lieu une veillée de recueillement forte en symboles.
Danielle Ngono Efondo