C’est ainsi que Dieudonné Essomba a intitulé sa tribune publiée ce lundi sur sa page Facebook.
« Les massacres des populations dans un village du Nord-Ouest m’amènent à rappeler ce que j’ai demandé bien avant le déclenchement des événements, à savoir qu’il fallait immédiatement rentrer à la Fédération de 1961 ou toute autre formule renouvelée et ceci pour plusieurs raisons :
Malheureusement, nos positions ont été combattues sur des bases affectives et idéologiques. Bien plus, on nous a accusés de tous les noms d’oiseaux : antipatriotes, pro-ambazoniens, traitres, etc.
Car ce que ceux-là voulaient, c’est de nous départir de notre posture d’analyste froid et de grand patriote pour encourager le Gouvernement à aller sombrer dans le marécage puant où il se débat maintenant désespérément, sans qu’on voit exactement l’issue.
Et les faits sont là, durs et implacables : les Sécessionnistes Anglophones ne déposeront jamais les armes, à moins d’être battus, ce qui est improbable avec l’Etat unitaire ! Il ne faut jamais croire qu’il y aura un moment où les Sécessionnistes, écoutant la voix de la sagesse, viendront déposer tranquillement leurs armes pour rentrer humblement dans l’Etat unitaire. Bien entendu, on aura quelques défections, mais sans grand impact sur le cours des événements.
Car, qu’est-ce que la Sécession anglophone ?
Il faut le dire de manière claire, dans cette histoire, c’est la cause séparatiste qui avance, qui gagne des points sur le plan militaire, diplomatique et médiatique. La cause du Cameroun qu’on croyait acquise perd de plus en plus du terrain.
Et moi, de faire un TERRIBLE RAPPEL : L’Afrique Noire est née avec quatre Etats fédéraux qui ont eu la maladresse de supprimer la Fédération : l’Ethiopie, le Soudan, la Somalie et le Cameroun. Les 3 premiers ont connu des sécessions victorieuses, les seules d’ailleurs en Afrique.
Il se peut aussi que le Cameroun, dernier sur la liste, empreinte la même voie… ».
N.R.M
L’attaque a eu lieu dans la nuit du 06 au 07 janvier 2020.
Selon des témoins, le groupe qui a attaqué la brigade de gendarmerie à Bangourain était composé de neuf personnes. Les assaillants sont venus à bord de trois motos. Ils étaient armés et avaient des masques sur les visages. Ils ont réussi à emporter les armes et un important stock de munitions. Le gendarme qui était de garde dans la nuit du 06 au 07 janvier 2020, pris de peur, a pris la poudre d’escampette. Le groupe armé a lui aussi réussi à fuir avant l’arrivée des militaires sur les lieux.
Officiellement l’identité des assaillants n’a pas été révélée. Ils restent non identifiés. Cependant, à Bangourain, une certaine frange de la population pointe du doigt les séparatistes qui sévissent dans les deux régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Il se trouve que ces sécessionnistes ont toujours menacé de s’infiltrer à Bangourain, cette ville située dans le département du Noun. D'ailleurs ce n’est pas la première fois que cette localité connait une attaque de ce genre.
En décembre 2018, des sécessionnistes avaient attaqué dans la Commune de Bangourain. Une personne notamment membre du comité de vigilance avait perdu la vie. Un responsable local avait affirmé qu’un nombre encore indéterminé d’habitants avaient également été blessés et des maisons incendiées. 72 heures plus tard, les populations avaient pris leur revanche. Car, les sécessionnistes sont revenus pour commettre d’autres forfaits. Malheureusement pour eux, ils avaient essuyé un échec et deux des leurs ont été tués.
Il faut souligner que depuis le déclenchement en fin 2017, des violences sécessionnistes dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, quelques attaques ont été perpétrées dans des régions francophones proches, notamment dans celles du Littoral et de l’Ouest. Depuis trois années, des groupes armés réclamant la sécession du Cameroun ont pris les armes au Noso, mettant ainsi en mal le bien-être des populations.
Liliane N.
Pour Dieudonné Essomba, l'idée d'accorder aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un statut particulier, pourrait s'avérer plus problématique.
« Je me demande comment des gens peuvent se permettre de telles gymnastiques pour apporter à un problème vital une solution bancale qui va créer plus de problèmes encore ».
Si on en croit les rumeurs, la solution vers laquelle le Dialogue tente de se diriger pour éviter à tout prix la Fédération est de doter les Régions Anglophones d’un statut particulier! Les participants se fondent ainsi sur l’article 61 et 62 de l’actuelle Constitution qui a prévu de telles exceptions.
Je me demande comment des gens peuvent se permettre de telles gymnastiques pour apporter à un problème vital une solution bancale qui va créer plus de problèmes encore.
C’est en effet la pire solution à ce problème, et ceci pour plusieurs raisons :
Une telle solution confirme qu’il y avait effectivement un problème anglophone auquel on a pensé apporter la solution du statut spécial, ce qui est évidemment un démenti cinglant des thèses initiales des gens qui niaient le problème et qui a fondé la répression de leur mouvement, déclenchant la guerre. Par le fait même, elle donne des arguments à la Sécession sur l’autisme d’un Gouvernement qui, après avoir lui-même reconnu ses propres erreur et sa responsabilité, persiste dans son entêtement à imposer ses propres solutions qu’il va piquer dans son arsenal de lois.
Pour autant, le problème de fond n’est pas résolu, car les Anglophones n‘ont jamais réclamé des passe-droits, ni un statut administratif particulier. Ce qu’ils demandent, c’est de leur restituer la souveraineté qu’ils partageaient dans l’Etat Fédéral et qui constituait la promesse qui les avait conduits à aller au Cameroun plutôt qu’u Nigeria, alors qu’ils avaient le choix.
En second lieu, cette solution gèle la spécificité anglophone au lieu de la dissoudre. Le fait de leur conférer ce statut spécial est le message évident qu’ils sont intrinsèquement différents des autres Camerounais et le resteront à jamais. On crée par là un abcès de fixation définitif qui sera une source permanente de tensions sécessionnistes.
En troisième lieu, la gestion de ces particularismes va poser des problèmes opérationnels insurmontables. Sur quoi va porter la spécificité ? Sur l’étendue des droits qu’on va leur donner ou sur la nature, ou alors sur les deux ?
a. L’étendue des droits signifie que les régions anglophones auront des attributions plus larges que les autres. Par exemple, ils ne seront pas couronnés par un Gouverneur alors que celui-ci sera présent dans la Zone Francophone, ou bien ils pourront avoir des représentations consulaires interdites aux régions francophones ;
b. La nature des droits signifie que les droits des régions francophones peuvent être retirés à la guise par le Gouvernement central alors que ceux des régions anglophones ne peuvent pas l’être.
Quel que soit le cas, de manière opératoire, comment les choses seront organisées ? Quand on veut prendre une loi à Yaoundé, on la formule comment ? Par exemple : « la présente loi est valable pour tous les Camerounais, sauf les Anglophones qui obéissent à leur loi? »
C’est ce modèle que nous voulons bâtir ?
En quatrième lieu, cette mesure va déclencher une contagion généralisée. A supposer que les Anglophones bénéficient de ces droits spéciaux dont l’intérêt apparaîtra évident aux autres, comment va-t-on empêcher les 8 autres Régions francophones de les réclamer à leur tour ? Sur la base de quelle logique les Régions Anglophones disposent des droits exceptionnels qui leur donnent un avantage en matière de gestion, alors qu’un tel droit serait refusé aux 8 Régions anglophones ?
Comme on le voit, les gens du Dialogue sont entrain de nous produire une monstruosité institutionnelle, alors même que cela n’aura aucun impact sur le terrain du conflit. Nous avons déjà un modèle institutionnel très compliqué, avec ses concepts d’équilibre régional, de liste sociologique, de respect des minorités, etc. S’il faut encore ajouter des législations tenant compte des spécificités régionales, on ne s’en sortira pas !
On voit bien qu’ils sont clairement perdus ! On leur a pourtant dit que le niveau de diversité du Cameroun ne peut pas être géré par un Etat unitaire ! S’arc-bouter sur ce modèle ne peut conduire qu’à un édifice bizarre et biscornu, brinquebalant, sans cohérence et sans solidité structurelle. Avec pour conséquence la multiplication à l’infini des tensions et la dégradation continue d’une gouvernance déjà défaillante.
Il ne faut pas nous amener cette sinistre comédie au Cameroun ! Quelle est cette histoire où on va bricoler des institutions juste pour maintenir la fiction d’une Constitution qu’on ne peut pas changer ?
Les gens qui sont au Palais des Congrès ont-ils vraiment la tête ? On vous demande d’adopter un système cohérent, dans lequel un Grand Etat, appelé Etat fédéral s’occupe de grandes choses de la Nation, avec des Etats fédérés qui s’occupent chacun de ses spécificités, vous nous ramenez cette monstruosité ?
Ces gens ont vraiment la tête ?
Dieudonné Essomba
Tel est le point de vue donné par Dieudonné Essomba, alors que le débat suscite beaucoup de passion au sein de l’opinion nationale, à quelques jours de l’ouverture du Grand Dialogue National.
« Je ne sais pas pourquoi les gens s’attardent encore sur cette histoire de décentralisation !
La décentralisation administrative aurait pu marcher il y a 10 ans, avant le premier coup de feu de la Sécession ! Mais aujourd’hui, c’est terminé !
Certains nous en parlent avec arrogance, comme si le Gouvernement contrôlait encore tout et qu’il avait affaire à une population civile docile qui craint le moindre commandant de brigade !
Les Sécessionnistes sont armés, bon Dieu ! Ils se font tuer, mais ils tuent aussi !
Et en trois ans d’annonces triomphalistes au sujet d’un Etat qui est un monstre froid et tout-puissant auquel rien ne résiste, nous voyons bien que ce sont les Sécessionnistes qui montent en force ! C’est eux qui sont partis avec des mains nues, quand tout le monde croyait que l’Etat allait les mater en deux semaines !
Mais trois ans plus tard, ils sont toujours là, édictant leur loi ! Ils ont détruit les grands fleurons qui nous procuraient de très précieuses devises, la CDC et la PAMOL, déstabilisé les réseaux commerciaux, incendié les bâtiments publics, sans que ce fameux Etat puisse les en empêcher !
Ils ont pourchassé l’Etat, et il n’y a plus de sous-préfet et de commandant de brigade en dehors des grandes villes transformées en bunker, où les agents publics grelottent de terreur !
Ils perçoivent les impôts, contrôlent les routes et se sont installés dans des écoles construites par l’Etat qu’ils ont transformés en leur base, au vu et au su de tout le monde !
Et même dans les villes hyper sécurisées de Bamenda et Buea, c’est eux qui édictent le rythme de vie, en imposant les Villes Mortes, les Rentrées Mortes, sans qu’on puisse y faire quoi que ce soit, en dehors de stériles condamnations.
Sur le plan international, ils ont imposés leur cause comme une problématique majeure, contrairement aux pseudo-patriotes qui ont trompé le Gouvernement en lui faisant croire que c’était une simple affaire intérieure qui n’allait susciter aucune ingérence.
Et aujourd’hui, ce n’est pas eux qui souffrent, mais bien l’Etat du Cameroun! C’est l’Etat du Cameroun qui épuise ses ressources dans une guerre parfaitement inutile, c’est lui qui perd ses recettes c’est lui qui est dénoncé pour les violations des droits de l’Homme et qui se défend désespérément ! C’est lui que le monde entier regarde méchamment, avec un immense reproche !
A contrario, on n’a vu nulle part les Sécessionnistes demander le dialogue, mais plutôt dénoncer violemment l’archevêque émérite TUMI et tous les fédéralistes qui proposaient de négocier, impatients qu’ils sont de combattre et de chasser ce qu’ils appellent les forces d’occupation!
Voilà la réalité sur le terrain !
Les gens qui continuent à fanfaronner à Yaoundé sur leur Cameroun unitaire veulent nous conduire où là ? Ils nous affirment qu’ils vont mater la Sécession, ils vont la mater quand ? Avec des mots ronflants ? Ils attendent quoi ? Un sifflet ?
Qui peut mater la Sécession sans l’adhésion franche de la population anglophone ? Personne !
Je l’avais dit il y a trois ans : le Cameroun n’a pas les moyens politiques, économiques, financiers et diplomatiques pour mater militairement la Sécession anglophone ! On m’a traité de traitre à la patrie !
Comment les gens de Yaoundé ont pu croire qu’on pouvait imposer les liens d’un Etat unitaire à une Communauté représentant 20% de la population, et qui plus est, a déjà vécu dans un système fédéral, et sous la supervision des Nations-Unies ?
L’Etat unitaire est clairement un faux projet qui ne peut aboutir qu’à l’horreur ! Il faut en sortir définitivement et immédiatement!
Sinon, nous allons connaître exactement le même sort les 3 autres pays qui sont nés fédéraux et se sont amusés à supprimer la Fédération : l’Ethiopie, le Soudan et la Somalie !
On ne supprime pas une Fédération ! On peut la modifier, mais on ne la supprime pas !
Il est impératif de rentre dans la Fédération et c’est cela qui doit être l’objet du Dialogue !
Sinon, cela risque d’être tard !
Allons à la Fédération au risque de porter une terrible responsabilité historique ! Les Anglophones ne reviendront plus jamais à l’Etat unitaire ! Ils l’on dit et redit, leurs Chefs traditionnels, tous membres du parti au pouvoir l’ont clairement dit ! Ne donnons aucun prétexte à la Sécession, car nous ne pouvons pas la battre militairement, en dépit des fanfarons !
Allons à la Fédération ! La Fédération ne tue pas !
Le Nigeria est fédéral ! L’Ethiopie est fédérale ! L’Afrique du sud est fédérale ! La Tanzanie est fédérale ! Le Soudan est fédéral !
Les gens sont morts là-bas ?
Bien au contraire, ce sont les pays les plus puissants d’Afrique du point de vue économique. Et ils alignent aussi 16 Universités sur les 20 premières dans toute l’Afrique ! »
Dieudonné Essomba
Dix dirigeants du pseudo gouvernement des séparatistes ont interjeté appel le 26 août 2019 contre leurs condamnations et peines à perpétuité prononcées le 20 août par un tribunal militaire. L’ONG international soulève de « graves préoccupations quant au respect d'une procédure équitable et aux violations des droits du procès », dans un rapport publié le 3 septembre 2019.
L'ONG internationale des droits de l'homme affirme que « bien que le procès, pour des chefs d'accusation tels que terrorisme, rébellion et sécession, ait débuté en décembre 2018, toutes les preuves alléguées contre les hommes n'ont été présentées à la défense qu'au cours d'une seule audience de 17 heures qui a débuté le 19 août dernier ».
L’on apprend que le tribunal a admis des milliers de pages de déclarations et de documents comme éléments de preuve contre l'accusé et plus de 1 000 éléments de preuve médico-légale, tels que des armes à feu, des lances et des ordinateurs portables. Les avocats de la défense ont dit à Human Rights Watch qu'ils n'étaient pas au courant et qu'ils ne pouvaient les examiner, en discuter avec leurs clients ou contester efficacement.
« Il semble que le tribunal militaire ait rendu un verdict et une sentence hâtive sans donner aux accusés la possibilité de se défendre eux-mêmes », a déclaré Lewis Mudge, directeur pour l'Afrique centrale de Human Rights Watch. « Ce processus a été entaché d'abus avant le procès et d'allégations graves de violations du droit à un procès équitable qui justifient un contrôle judiciaire indépendant et impartial, qui, nous l'espérons, fera l'objet d'un appel ».
Le rapport de mardi se lit comme suit : « Le procès, qui s'est déroulé en français sans traduction adéquate alors que les accusés avaient droit à un procès en anglais, leur langue maternelle et une langue officielle au Cameroun, a eu lieu après de graves violations des droits des accusés en détention. Les avocats de la défense ont accusé les juges de partialité et se sont retirés de la procédure après que le juge militaire principal les ait menacés d'arrestation pour avoir soulevé des objections ».
Sisiku Julius Ayuk Tabe, président du gouvernement intérimaire de l’ "Ambazonie" et neuf autres dirigeants avaient été arrêtés le 5 janvier 2018 à Abuja, capitale du Nigeria, et « renvoyés de force au Cameroun, lors d'un transfert extrajudiciaire dénoncé par le HCR comme violant le principe fondamental du non-refoulement - la pratique consistant à ne pas contraindre les réfugiés ou demandeurs d'asile à retourner dans un pays où ils risquent la persécution, la torture ou autres peines, peines, traitements ou peines cruelles, inhumaines, dégradants ».
Human Rights Watch affirme que le retour forcé des dix dirigeants a également été déclaré illégal par un tribunal nigérian en mars 2019. « Les hommes ont ensuite été détenus au secret dans le centre de détention du Secrétariat d'État à la défense (SED) pendant six mois, pendant lesquels ils n'ont pas eu accès à leurs avocats et à leur famille. Human Rights Watch a documenté que la torture et d'autres abus sont endémiques au SED ».
Otric N.
Patrick Ekema le Maire de Buea fustige les idées prônées par les sécessionnistes dans le but d’enrôler les jeunes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Pour l’autorité administrative, les séparatistes ne font que tromper les jeunes. « Mon message est que nos frères devraient cesser de tromper nos frères plus jeunes. Il n’y a pas de nation dans laquelle tout le monde travaille et aucune économie dans ce monde où l’État se positionne comme un employeur géant. Nous devrions faire preuve de créativité », déclare Patrick Ekema.
Autre idéologie prônée par les séparatistes que dénonce le Maire de Buea, c’est la question de la sécession. Les groupes armés n’ont eu de cesse de réclamer la division, le partage du Cameroun. Et c’est sous ce fallacieux prétexte qu’ils justifient leurs forfaits qu’ils commettent dans les régions anglophones. Patrick Ekema cite en modèle John Ngu Foncha qui pour lui, a pris une décision raisonnable de rejoindre la République du Cameroun, tenant compte des similitudes culturelles entre certains groupes ethniques.
« Si vous regardez les gens du département de la Menoua dans la région Ouest, ils ont une culture identique à celle des gens de Mezam. Si vous regardez les gens de Noun, ils ont un lien avec les gens de Ndu, etc. C’est ce qui nous lie. Nous partageons les mêmes ancêtres et nos ancêtres nous poussent à vivre et à mourir ensemble », explique-t-il.
Lire aussi : Cameroun : Quel cauchemar les sécessionnistes infligent-ils aux ressortissants de l’« Ambazonie »
Le Maire de Buea fustige aussi l’opération ville morte qu’il n’a de cesse de combattre. Il note que du fait de cette opération qui vise à paralyser l’ensemble des activités dans la région, a poussé la société d’Hygiène et de salubrité du Cameroun (Hysacam) à cesser sa mission de nettoyage. Et c’est ce qui justifie l’insalubrité aujourd’hui observée dans certaines zones de la ville de la Buea. En dépit de cet état de choses, pour le Maire, Buea reste la ville de l’excellence et est propre.
« Je veux dire que nous faisons de notre mieux. Si vous vous rendez dans d’autres villes qui traversent ce que la nation traverse, vous réaliserez que Buea est propre. Nous nettoyons la ville », affirme-t-il.
Liliane N.
Alors que retentissent sur l’ensemble du triangle national, les cloches de la célébration de la fête de l’Unité Nationale, il a accepté de répondre aux questions de l’Agence Cameroun Presse.
- Le Cameroun célèbre ce jour, la 47ème édition de la fête Nationale de l’Unité. D’après vous, peut–on parler d’Unité en cette année ?
Je tiens déjà à vous remercier de l’opportunité que j’ai de m’exprimer en ce jour solennel dans notre pays. Par rapport à votre question, je pense qu’au-delà de l’actualité ambiante, il est difficile de rester indifférent et de penser qu’il y’a unité, dès lors qu’une partie de la population, fut – elle minime parle de « sécession »
- « Unité dans la diversité, atout majeur du peuple camerounais dans sa marche résolue vers l’émergence ». C’est le thème choisi pour commémorer la célébration de cette année. A quoi peut –il renvoyer d’après vous ?
Le Cameroun a toujours été reconnu et, à juste titre comme l’«Afrique en miniature »et, au vu de notre richesse culturelle, il est bon de voir dans cette grande diversité, une richesse. Et, si unis nous sommes, cela devient un puissant levier pour affronter tous les défis et ainsi travailler tous ensembles pour le développement de notre pays.
- Le Cameroun vit en ce moment, des problèmes d’ordre sécuritaire et la région de l’Est dans laquelle vous résidez est citée parmi celles qui sont touchées. Votre avis sur la question
Nous sommes en effet confrontés à des problèmes d’ordre sécuritaire au regard de notre proximité avec certains pays dont nous déplorons l’instabilité. Et, en dehors de la porosité des frontières, il y’a cette hospitalité qui est notre marque de fabrique. Ce qui favorise aisément l’installation de tous et, malheureusement aussi des hommes mal intentionnés. La situation peut dès lors devenir inquiétante mais, fort heureusement, les autorités veillent.
- Peut – on affirmer que dans cette partie du Cameroun, les populations ne partagent pas le vivre ensemble ?
Comme je l’ai relevé plus haut, le Cameroun est un pays hospitalier et ici, plus qu’ailleurs, cela se vérifie. Toutes les tribus se côtoient et vivent en parfaite harmonie.
- Pensez vous que le fait d’accueillir les réfugiés peut favoriser et mettre à mal l’Unité du Cameroun, à travers sa diversité comme le révèle thème ?
Chaque fois que quelqu’un est dans le besoin, i faut lui venir en aide, sans tenir compte de sa région, de son pays d’origine. Ceux qui ont trouvé refuge ici n’ont pas toujours choisi de quitter leur pays aussi, devons nous les aider. Et, lorsqu’ils respectent les lois, cela ne saurait mettre à mal, à mon humble avis bien sûr, l’Unité de notre pays.
- Nous ne pouvons parler de l’Unité sans évoquer les questions sécuritaires dans les régions du Nord et du Sud Ouest. Que pensez – vous de la démarche du gouvernement ? Je veux ici faire allusion à la descente du premier ministre dans cette zone ?
Vous savez, je ne m’intéresse pas véritablement à la politique. Toutefois, je suis sensible à ce que vivent nos frères et sœurs de ces régions. Et, toute initiative qui peut mettre fin à cette guerre est à saluer. Chaque vie est précieuse aux yeux de Dieu. Nous devons y veiller et la préserver.
- Pensez vous que la descente de Joseph Dion Ngute était juste du folklore, comme l’ont souligné certains ?
Négatif. C’est déjà quelque chose et, il incombe à l’Etat de trouver de trouver une solution à cette crise, d’où la démarche du Premier ministre. Nous prions qu’il y’ait une bonne voie de sortie.
- Certains acteurs de la scène politique camerounaise se proposent comme médiateurs pour trouver des solutions à cette crise. Quelles sont les propositions que vous pouvez leur faire ?
Je ne pense pas être à même de leur donner des idées car en se portant médiateur, ils ont une idée bien précise de ce qu’il faut faire pour que la paix revienne dans ces régions en crise. Mais, si chacun pouvait mettre l’Homme au centre de ses préoccupations, peu d’actions comme celles que nous déplorons se poseraient dans ce monde.
- A l’Est, notamment à Dimako, vous faites face à quelques difficultés. Je pense aux coupures intempestives d’énergie électrique. Vouez vous vous prononcer sur la question ?
Je crois que depuis des années, il est de notoriété publique que la région de l’Est connait de grosses difficultés en ce qui concerne l’énergie. Chacun cherche à trouver des solutions et, nous espérons qu’avec le barrage de Lom Pangar, le problème sera complètement résolu.
- Un message ? Et à qui ?
Qui n’aimerait pas vivre dans un pays de paix ? Si cela devenait une réalité au Cameroun, ce serait déjà ça. A chacun de jouer sa partition, à la place que Dieu lui a donné et, tout ira pour le mieux.
Entretien réalisé par Nicole Ricci Minyem