Avec cette plateforme numérique, Joshua Osih le Député du Social democratic front entend recueillir les propositions des camerounais, qu’il se chargera de porter à l’attention du gouvernement.
En plein Coronavirus, Joshua Osih le Député du Social democratic front (Sdf) pense déjà au Cameroun d’après la pandémie. C’est cette pensée, qui est à l’origine de la plateforme virtuelle, qu’il vient de créer: www.237after.com. Ladite plateforme a été officiellement lancée hier 4 juin 2020. « Le Cameroun d'après est une plateforme citoyenne pour recueillir vos propositions sur 10 thèmes phares de notre contrat social. Cette consultation durera 3 mois, où vous pourrez partager vos idées et contributions pour transformer notre pays et nous préparer pour l’avenir », peut-on lire sur la page Facebook de cette plateforme virtuelle.
Les camerounais qui devront donc faire leurs propositions sur l’après Coronavirus au Cameroun, sont appelés à s’exprimer sur des thèmes relatifs au développement rural et urbain ; à la gouvernance ; à l’éducation, à la formation et à l’apprentissage; la démocratie, le régime politique et les institutions; la citoyenneté, l’identité nationale et la diaspora; la culture, l’art et les sports…
Joshua Osih fait savoir que toutes les propositions seront mises ensemble après avoir été synthétisées. Après il les portera au gouvernement sous forme d’un rapport. « Parce qu’en réalité, C’est maintenant que nous devons trouver l’énergie pour transcender nos douleurs actuelles et la force de saisir l’opportunité que nous donne cette crise de nous réinventer en tant que peuple. Je suis persuadé que nous pouvons le faire », fait savoir Joshua Osih.
Liliane N.
Le Député du Social democratic front précise que les ambazoniens ne font que s’en prendre aux élus du parti politique fondé par le Chairman Ni John Fru Ndi.
L’Honorable Joshua Osih du Social democratic front (Sdf) a accordé une interview à Abk radio. Il s’est exprimé sur la présence des Ambazoniens dans les deux régions anglophones à savoir le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Le Député du Sdf a fait remarquer que ces amba boys ne font que s’en prendre aux élus du partis de la balance. Pour cela, ledit parti ne les considère non pas seulement comme des adversaires mais plutôt comme des ennemis.
« Aujourd’hui les ambazoniens ne sont pas seulement nos adversaires, mais ils sont nos ennemis. C’est nos maires, nos députés qui sont attaqués ou enlevés. S’ils étaient majoritaires dans ces deux régions, ils n’auraient pas besoin des armes », a-t-il déclaré.
Il convient d’indiquer que de nombreux élus du Sdf avaient décidé de se retirer de la course lors des dernières élections législatives et municipales. Ce fut le cas de l’Honorable Cyprian Awudu Mbaya. Au cours du point de presse donné à Yaoundé, il avait expliqué aux hommes de la presse, la raison de ce désistement.
« Je ne concourrai pas pour ma réélection au parlement pour l’élection législative prévue le 9 février 2020… La sécurité de tous mes mandants au-dessus de mes ambitions personnelles. Je ne retournerai pas au parlement en marchant sur le sang et l’honneur des mandants qui ont perdu leur vie dans cette guerre », avait-il déclaré.
Liliane N.
Le Député du Social democratic front pense que l’Honorable Nourane Foster veut faire de la récupération politique, en ce moment de crise sanitaire.
Joshua Osih a accordé ce 27 mai 2020 un entretien à Abk radio. Il s’est exprimé sur le choix de Nourane Foster Député du Parti Camerounais pour la réconciliation nationale (Pcrn) à vouloir réorienter sa dotation véhicule pour la lutte contre la pandémie du Coronavirus. Pour l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018, la camarade de parti du Député Cabral Libii laisse penser qu’elle est dans la récupération politique. D'après lui, elle a souvent rendu publiques ses actions sur le terrain. Pourtant de son point de vue, elle n’a pas besoin de médiatiser ses actions.
« Le rôle du député n’est pas de descendre dans la rue ou dans les villages. Vous pouvez le faire de façon concertée ou individuellement. L’Honorable Nourane Fotsing a fait une très belle publication. Ce qui me dérange ce n’est pas ce qu’elle dit, mais le moment choisi pour le dire, ce qui donne l’impression qu’elle fait de la récupération politique sur un drame humain. Il y a des centaines de députés qui font les descentes de terrain sans publicité. On n’a pas besoin de faire des publications sur les initiatives de solidarité », a déclaré le Député du Sdf.
Sur la polémique qui a cours au sujet de l’allocation financière des Députés pour l’acquisition de leur voiture de fonction, Joshua Osih pense qu’il est tout à fait normal que cela se fasse.
« Je suis à mon 2e mandat et les députés ont droit à une prime de 02 millions par an, ce qui fait malheureusement 10 millions sur 05 ans... L’État n’a pas le droit d’acheter les véhicules, on remet l’argent aux députés. Ce dont les Camerounais parlent aujourd’hui, on en a parlé depuis novembre 2019... Il faut qu’on sorte du bashing constant pour continuer de penser que, le député qui doit contrôler l’action du ministre, va arriver à l’Assemblée nationale à pied ou en descendant du benskin », a déclaré l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018.
Liliane N.
Le Député du Social democratic front pense que la loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées doit avoir un impact sur les personnes qui ont pris les armes.
Après la session ordinaire comptant pour le mois de novembre, les députés ont été convoqués pour une autre extraordinaire. Durant ladite session extraordinaire, les parlementaires ont été appelés à appréciés le projet de loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées. Ils ont adopté le texte que le Président de la République a promulgué le 24 décembre 2019. Réagissant à la fin de la session extraordinaire, le Député Joshua Osih du Social democratic front a indiqué que c’est déjà une bonne chose. Cependant cette loi doit avoir un impact positif sur les personnes qui ont pris les armes.
« C’est déjà un grand pas dans le bon sens de reconnaître que le centralisme ne paie pas et qu'il faut donner le pouvoir au peuple. Nous pensons qu'aujourd'hui, le Cameroun devrait naturellement avoir, au vu de sa diversité et de l'intérêt que nous portons à l'unité nationale, la seule chose qui peut véritablement garder ce pays en paix et soudé. Quand les entités régionales fédèrent entre elles pour créer une nation, celle-ci est plus forte que lorsqu'on oblige les gens à vivre ensemble. C'est un premier pas. La loi a été présentée à l'Assemblée nationale pour résoudre une crise. Si elle ne touche pas le cœur de ceux qui ont pris les armes, nous avons encore un long chemin à parcourir », a-t-il déclaré.
Il convient de préciser que la loi portant Code général des collectivités territoriales décentralisées est celle, qui contient les dispositions du statut spécial à accorder aux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette loi tout comme celle portant sur le tribalisme a suscité la polémique dans son interprétation. Pour l’Honorable Jeanne Ottou, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais, le souhait est que celle-ci soit tout simplement effective.
« Le fait qu'elle soit là donne déjà une idée de comment sera appliquée la décentralisation. Les quelques polémiques soulevées sont normales, parce que tout le monde ne voit pas les choses de la même façon. Il est évident que cette loi vient mettre un coup d'accélérateur sur le processus de décentralisation en cours. Par rapport aux régions du Nord-Ouest et du Sud- Ouest, il y a désormais cette liberté de pouvoir conserver l'héritage du point de vue de la langue, de leur loi et même du système éducatif », a-t-elle déclaré.
Liliane N.
Le premier vice - président Joshua Osih, dans l’explication donnée au sujet de ses réserves à la participation du SDF aux prochaines échéances électorales, a mis en avant la volonté de son parti à ne pas participer à la sécession de fait du Cameroun.
Le fief politique du SDF est paralysé. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’où le parti tire l’essentiel de ses élus sont en guerre. Impossible en l’état actuel de tenir des élections libres et transparentes dans le respect des règles de démocratie. Les deux régions cumulées ont perdu plus du million de sa population. Entre les trois mille morts voir plus, les plus de sept cent mille déplacés internes et les déplacés du côté du Nigéria voisin, les villages des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont au jour d’aujourd’hui des villages fantômes. Ce serait un suicide politique que de choisir d’aller à des élections locales avec toute sa base politique décomposée.
C’est au vu de toutes ces réalités que le premier vice-président du Social Democratic Front a décidé d’émettre des réserves quant à sa participation aux prochaines échéances électorales. Demandant au Chef de l’Etat, Paul Biya de trouver très rapidement une solution à la crise, de sortes que des élections puissent se tenir dans ces régions.
Plus encore, le SDF voudrait jouer un rôle prépondérant dans le règlement cette crise. D’autant plus que c’est le parti le mieux implanté dans les régions. Joshua Osih propose deux portes de sorties au pouvoir en place. D’abord le report pur et simple des élections envisagées, ou alors une mise en place effective et ce dans de brefs délai du statut spécial accordé à ces régions à l’issue du Grand Dialogue National. Des pistes de résolution qui apporteraient un apaisement de nature à permettre que des élections puissent se tenir dans ces régions.
Le SDF joue la carte du rassemblement. En s’inscrivant dans le processus électoral, le parti montre sa bonne foi et son désir de rester républicain. D’un autre côté, le parti ne voudrait pas donner caution à la séparation de fait du Cameroun. Car procéder à une élection qui exclurait les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest serait de fait acter la séparation de ces parties du Cameroun. C’est donc un message clair à l’endroit, à la fois du gouvernement mais aussi des populations des régions en crise, un message d’invite à l’apaisement de part et d’autres. Le SDF se présente désormais comme le trait d’union entre les différentes parties à la crise.
Stéphane NZESSEU
Le Chairman a à cet effet sorti un communiqué officiel.
Alors que la toile est inondée de déclaration sur la non-participation du Social democratic front (Sdf) aux élections législatives et municipales 2020, un communiqué de la coordination nationale donne la position officielle du parti politique de Ni John Fru Ndi. Cette position est telle que le Sdf va participer à ces élections. D’ailleurs le Chairman en sa qualité du président national du parti par ailleurs président de la Commission nationale d’investiture appelle les députés sortants du Sdf à préparer leur dossier de candidature.
«…J’investis par la présente avec un droit de révision, tous les membres actuels de l’Assemblée nationale et leur enjoins de constituer leur dossier de candidature en conséquence. Je demande également à tous les maires, maires adjoints et conseillers municipaux actuels et dûment investis de constituer leurs dossier de candidature», instruis le Chairman Ni John Fru Ndi.
Le président du Sdf dans ce même communiqué demande aux membres élus de son parti, qui ne souhaitent plus briguer un autre mandat de rapidement tenir informer par écrit l’exécutif régional aux fins de pourvoir à ces postes dans la circonscription électorale concernée. Ni John Fru Ndi demande par ailleurs à tous les membres du parti «qualifiés» et qui sont à jour de leurs cotisations et souhaitant être candidats aux élections à venir, de constituer leurs dossiers selon le Code électoral.
La compilation et la composition des dossiers des candidats et des listes de candidats potentiels seront faites par l’équipe de coordination nationale du parti. Cette équipe est composée de l’Honorable Joshua Osih, le Sénateur Jean Tsomelou, le Maire John Kumase et Grace Ngwafor.
Voilà donc qu’il est officiellement et clairement dit. Le Sdf ne va pas boycotter les prochaines élections législatives et municipales. Même si on se souvient qu’à la suite de la convocation du corps électoral, le parti avait dénoncé le fait que les élections aient à se tenir alors que la crise dans les régions anglophones se poursuit toujours.
Liliane N.
Le premier vice-président du social democratic front (Sdf), député et candidat malheureux à la présidentielle de 2018 donne la position du parti de la balance en pleine ouverture de la session parlementaire et dans un climat de convocation du corps électoral pour les municipales et législatives de février 2020. Ses propos sont relayés par nos confrères de Le Messager.
« La vraie question est de savoir si ces élections doivent se tenir dans les conditions actuelles. Vous ne pouvez pas prétendre organiser une élection dans des territoires où mêmes les autorités n’existent pas. Notre position fondamentale est que la paix revienne au Cameroun afin que les activités politiques aussi se tiennent.
Nous ne sommes pas dans une logique électoraliste,il faut d’abord ramener la paix dans le Nord-ouest et le Sud-ouest.Pour l’instant il y a deux parties en conflit, le régime de Yaoundé et les sécessionnistes qui doivent tout faire pour cesser la violence. Et là les choses sérieuses comme les élections pourront avoir lieu.
Je me demande combien de bureau d’Elecam sont ouverts au Noso. Il est par exemple impossible pour les originaires de ces deux régions d’établir des casiers judiciaires ou tout autre pièce parce que l’administration est inexistante. Il faut-ne comprendre que la situation est grave sur le terrain. Les différents rapports que nous avons font croire qu’il est impossible d’organiser les élections dans un tel climat ».
« Nous voulons le retour de la paix. Les autres’considérations sont secondaires. Le code électoral doit impérativement être revu voir sécuriser. Un des problèmes que nous avons au Cameroun et le Chairman depuis le 25 mai 1992 le dit est le code électoral qui ne permet pas une saine compétition. Du coup tant que celui-ci n’est pas correct le jeu électoral ne serapas accepté. »
Rappelons que le Social democratic party a pris la décision selon laquelle, ses députés ne participeront pas à la session parlementaire de novembre si le Gouvernement ne propose pas des solutions concrètes pour une sortie de crise sociopolitique dans les régions Nord-Ouest et Sud-ouest.
Cette décision a été prise à l’issue de la réunion du Comité exécutif national (NEC) du SDF. Selon Le président national du parti, Ni John Fru Ndi, il était important que les enfants puissent retourner à l’école en toute sécurité après que le Gouvernement ait mis un terme à la guerre civile.
N.O
Certains Députés n’ont pas caché leur satisfaction sur la manière dont le débat d'orientation budgétaire a été conduit à l’Assemblée nationale. Joshua Osih le Député du Social democratic front (Sdf) a trouvé que c’est un bon début. Approché par le quotidien gouvernemental Cameroon tribune, l’Honorable a déclaré : « Je me réjouis du fait que le travail débuté en 2013, notamment ce combat de l'amélioration de la gestion des finances publiques ait atteint un nouveau palier avec le débat d'orientation budgétaire que nous avons pu obtenir in extremis. Nous nous attendons à ce que d'ici novembre, les suggestions que les représentants du peuple ont faites au gouvernement par rapport au budget de 2020 seront intégrées et surtout que l'année prochaine, que ce débat prenne encore plus de volume et plus de profondeur ».
Il convient de souligner que la deuxième session parlementaire ordinaire de l'année a été entre autres marquée par l'inauguration du débat d'orientation budgétaire. Ce moment a été présenté comme un «rendez-vous historique», obéissant aux dispositions de la loi du 11 juillet 2018 portant régime financier de l'Etat. Cette occasion a permis au Ministre des Finances, Louis Paul Motaze, de présenter aux élus «le profil de la loi de finances 2020 ». Le débat d'orientation budgétaire ainsi inauguré est un exercice en amont dans le cadre de la préparation du budget. Il constitue un échange sans vote entre le Parlement et le gouvernement sur le futur budget.
« L'innovation concernant le débat d'orientation budgétaire qui nous a été servi presque à la fin de la session est vraiment bienvenue. Nous déplorons juste le fait que cela ait été fait dans la précipitation. On aurait bien voulu l'avoir en début de session pour bien maîtriser les contours. Néanmoins, nous avons pu dire ce que nous en pensons, notamment les différentes lignes budgétaires à implémenter pour accélérer le développement de notre pays. Le gouvernement pourra déjà intégrer cela. Pour cette première fois, il faudra que le budget puisse être à l'image des sollicitations données lors du débat. Nous continuons à y réfléchir et verrons comment ajuster cette orientation en novembre », a déclaré l’Honorable Pierre Laoussou, Député du Mouvement pour la Défense de la République (MDR).
Liliane N.
Le 12 juin 2019, le Cameroun avec son partenaire de l’Union européenne (Ue) a passé en revue la situation socio-politique du pays. Le partenaire européen a salué les efforts consentis par le gouvernement pour construire un dialogue. « Nous saluons les initiatives tout récemment prises par le Président de la République en vue d’ouvrir un dialogue véritable et constructif qui permettra une sortie durable et non-violente de la crise, tout en préservant l’unité nationale », a déclaré Hans-Peter Schadek le chef de la délégation de l’Ue au Cameroun.
Si l’Union européenne tend à reconnaître que les prémices de la construction d’un dialogue sont visibles, pour Joshua Osih le Député du Social democratic front (Sdf) rien n’a encore été fait dans ce sens. « Le dialogue n’a pas encore été entamé. Nous ne sommes même pas encore au début des préparatifs des conditions pour aller vers un dialogue. Vous savez que l’impératif serait que cesse la violence. Il est impossible de discuter tant qu’il y a violence dans ces deux régions. Les écoles, les hôpitaux sont fermés, tout le monde tire sur tout le monde.
Il faut une architecture pour parvenir au dialogue. Qui est-ce qui participe au dialogue, comment est-ce que ces participants seront sélectionnés ? Les sécessionnistes se posent la question de savoir avec qui ils discuteront, le gouvernement camerounais pose la même question. En plus, si on va parler du problème des Anglophones autour de la table avec huit francophones et deux anglophones, on perd son temps », pense le Député du Sdf.
Joshua Osih ajoute que pour qu’il y ait un véritable dialogue, il faut pouvoir s’accorder sur les points qui feront l’objet de la discussion. Il faut pour lui, s’accorder si on parlera des réformes institutionnelles. Car le Député Sdf rappelle que Joseph Dion Ngute le Premier Ministre lors de sa descente dans les régions anglophones, a indiqué que le gouvernement est prêt à parler de tout, sauf de la sécession du Cameroun.
Liliane N.
Le SDF ne va pas prendre part à la célébration de la fête Nationale de l’Unité et propose la désignation de médiateurs pour résoudre le problème du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
- Merci de nous avoir reçus ce matin, monsieur Parfait Mbvoum. Nous vous invitons à vous présenter
Merci madame, pour l’honneur que vous me faites. Vous l’avez dit, Je m’appelle Parfait Mvoum, je suis vice président régional du Social Democratic front pour le Centre. Sur le plan professionnel, je suis biologiste, épidémiologiste, produit des Universités catholiques de France et du Cameroun.
- Depuis combien d’années êtes-vous militant du SDF ?
Je suis dans le SDF depuis 20 ans, avec une interruption de 5ans, alors que se livraient de très fortes batailles pour l’alternance en 2006. A cette époque, j’avais choisi de suivre Bernard Muna, ce qui m’a valu une exclusion. Mais, je suis revenu lorsque les choses se sont calmées.
- Nous n’allons pas revenir sur le rang occupé par cette formation politique à l’issue des élections présidentielles du 07 Octobre 2018 mais, toutes les formations politiques préparent déjà les prochaines échéances électorales. Quel est le plan d’action du SDF ?
Nous ne pouvons parler de ces autres élections, sans évoquer ne serait ce que brièvement, ce qui s’est passé en 2018.
Nous avons été classé 4ème, avec un pourcentage de 3%, ce qui est dû à plusieurs facteurs. Le premier est la transition au sein du SDF. Lorsque le président Ni John Fru Ndi a cédé sa place à Joshua Osih, il y’a eu des remous à cause de la difficile application de la démocratie par tous les prétendants.
Il y’a eu le facteur Temps parce que c’est huit mois avant l’élection présidentielle que Joshua Oshi a été choisi, ce qui ne lui a pas permis de s’implanter facilement.
La difficile entrée en scène pendant la période de pré – campagne, parce qu’après son élection au congrès en Février, il n’a pu descendre sur le terrain que quatre mois plus tard, alors que ses concurrents le devançaient.
Un autre facteur, c’est celui de la crise dans les zones anglophones. Vous savez qu’i y’a près d’un million de compatriotes qui n’ont pas voté dans ces régions et, ces personnes représentent au moins 15 voire 20 % de notre électorat.
- En tenant compte de ce dernier facteur et peut être même des autres, Ni John Fru Ndi et le SDF ne sont pas méconnus sur la scène politique camerounaise, alors ces personnes qui leur ont fait confiance lors des dernières élections auraient pu leur accorder leurs voix le 07 Octobre 2018...
Nous pensons qu’i y’a deux raisons principales qui n’ont pas joué en notre faveur: La première c’est qu’au delà des résultats que le parti au pouvoir ou alors le Conseil Constitutionnel a donné, vous constaterez que dans ces résultats, en zone anglophone, le premier c’est le RDPC et le deuxième c’est le SDF. Cela veut dire que s i la majorité des anglophones avaient voté, le SDF se trouverait un peu plus en avant par rapport aux autres candidats.
En deux, sans cette crise, il y’aurait eu des motivations de vote en dehors des zones anglophones. Ici par exemple dans le Centre, vous constaterez que plusieurs anglophones ne sont pas allés voter.
Permettez-moi d’ajouter que pour nous, l’essentiel n’était pas d’être deuxième, troisième ou quatrième. Tel qu’il était conçu, notre programme était de prendre le pouvoir à travers les grandes reformes qui n’ont pas été suffisamment comprises par les populations.
- Quel est le plan d’action du SDF pour les prochaines échéances ?
D’abord, le SDF s’est engagé à la remobilisation et au réarmement moral des militants après avoir fait le diagnostic réel de notre déconvenue en Octobre 2018. Toutefois, le SDF estime que tant que la crise anglophone persiste, l’élection ne sera pas organisée. Nous n’accepterons pas qu’une élection municipale ou législative se tienne. D’ailleurs, c’est l’une des recommandations fortes du SDF qu’on a donné au premier ministre qui était en tournée dans les régions du Nord et du Sud Ouest.
Pour être plus précis, le SDF s’engage à ce qu’i n’y’ait aucune élection, tant que les sept régions du Cameroun sur les dix, sont en crise.
- Sept régions sur dix ?
Bien évidement, madame. Celles du Grand Nord, de l’Est et bien sûr le Nord et le Sud Ouest. Dans ces régions, l’on note la présence des bandes armées un peu partout et, dans ces conditions, nous, au SDF estimons qu’on ne pourrait organiser des élections dignes de ce nom. Vous savez, c’est différent des élections présidentielles au cours desquelles le RDPC a voulu donner l’impression que tout s’est parfaitement déroulé.
Ici, il s’agit des élections locales et, si nous prenons le cas des zones anglophones, il n’ya plus un seul député ou maire qui réside dans les communes et c’est indépendamment du parti politique. Tous ont replié dans les villes. Il est impossible d’organiser les élections dans ces conditions et, c’est la raison pour laquelle nous demandons un retour à la paix.
- Que pensez-vous des sécessionnistes ou des ambazoniens, comme ils se font appeler ?
Nous pensons que c’est le gouvernement qui a encouragé le sécessionnisme, parce qu’il n’a pas tenu compte à temps, des revendications ou alors des demandes qui ont été faites par les avocats, les enseignants, des étudiants …Certes, quelques problèmes ont trouvé des pistes de solutions mais, du jour au lendemain, il a envoyé les modérés en prison. Ce qui a entraîné une montée en puissance de ce mouvement et, avec les premiers morts, nous voyons la situation qui prévaut actuellement. Et pourtant, nous avons sonné l’alarme à travers la marche des députés, l’an passé nous avons défié torse nu au boulevard pour dire que la crise est grave et, qu’il est impératif de la résoudre.
- Parlons de l’enlèvement de Ni John Fru Ndi. De nombreux camerounais pensent qu’il s’agit d’une simulation.
Vous savez, chacun a droit à la parole, chacun est libre de dire ce qu’il veut. Autant ils doutent du kidnapping du chairman, autant ils peuvent dire qu’on n’a pas tiré sur les voitures des gouverneurs du Nord Ouest et du Sud ouest, sur celles des ministres de la défense et de l’Administration Territoriale. Autant ils peuvent dire que le secrétaire d’était Ngaferson n’a pas été enlevé
- Vous parlez là des personnes qui peut être ne représentent rien dans ces régions. Ma question est précise, a t- on, oui ou non enlevé ni John Fru Ndi ?
Ils peuvent dire que le frère de Fru Ndi n’a pas été enlevé, que la sénatrice Emilia n’a pas été enlevée… Ce qu’il en est c’est que le chairman a été privé de liberté pendant six heures, il a été libéré autour de 18h 34. Il se rendait aux obsèques de l’honorable Banadzen lorsqu’une cohorte d’individus est arrivée et a décidé de le kidnapper.
- Qu’est ce qui ressort du tête à tête entre Ni John Fru Ndi et les terroristes de l’ambazonie ?
Il ressort de cette rencontre que Ni John Fru Ndi est crédible, il est resté ferme, malgré le danger qu’il encourait. On lui a demandé de faire partir ses parlementaires de l’Assemblée Nationale. Ils ont obtenu un non péremptoire. Le chairman leur a fait comprendre que c’est parce qu’ils sont là, qu’il peut facilement parler au Président de la République, pour que cette crise s’arrête.
- Que pensez – vous du fédéralisme ?
Le fédéralisme c’est une forme de l’Etat qui est dans notre programme depuis de très longues années, parce que nous estimons que c’est la forme de l’Etat qui est la mieux adaptée au contexte camerounais aujourd’hui. Elle rapproche les populations de l’administration. Ce sont les communautés qui choisissent leurs dirigeants. Ce qui permet d’être au fait des problèmes que rencontrent ces dernières et, d’apporter les solutions idoines, constitutionnelles. Pas comme la décentralisation qui dépend parfois du décret d’un seul individu.
- Le premier ministre a été dans les zones anglophones. Pendant quatre jours, il a rencontré tout le monde. Croyez vous que sa démarche est différente de celles des personnalités qui l’ont précédé au Nord et au Sud Ouest ?
La descente du ministre Dion Ngute est un peu différente parce que ça ne se passe pas au même moment, il y’a un contexte de plusieurs morts, il y’a une pression internationale plus accentuée et, tout le monde éprouve comme in raz le bol. Vous avez vu qu’il a reçu le SDF et, que ce sont les services du premier ministre qui ont tweeté après cette rencontre. Le SDF a apporté sa contribution à travers quatre propositions.
La première proposition c’est un cessez le feu bilatéral. Cela signifie que d’un côté, les sécessionnistes déposent les armes et l’armée rentre dans les casernes.
La deuxième proposition c’est la libération de tous les prisonniers qui ont été embastillé du fait de cette crise
La troisième c’est la désignation d’un médiateur. Il peut être international, ça peut être Ni John Fru Ndi, ça peut être le cardinal Christian Tumi avec des observateurs chargés du suivi de cette résolution. Ce médiateur doit aller dans quatre pôles pour retrouver les séparatistes
La dernière résolution c’est la non organisation avant le retour de la paix.
- Pensez vous réellement que le gouvernement que vous semblez accuser n’a rien fait pour que la pais revienne ? I y’a eu des démarches, des dispositions légales, sans pour cela que n’arrive les pressions internationales que vous avez relevé plus haut ?
Dans la commission désarmement, démobilisation, réinsertion, c’est un programme du candidat Joshua Oshi, nous le revendiquons mais, ce n’était pas de cette manière. Nous pensons que le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs. Il aurait tout d’abord dû provoquer un cessé le feu.
- Les ambazoniens qui n’ont manifesté aucune bonne volonté sont – ils prêts à déposer les armes aujourd’hui ? Face à cette énième démarche du gouvernement ?
A un moment donné, les protagonistes d’une guerre se fatiguent et moi, je suis convaincu que c’est le gouvernement qui a fabriqué ces sécessionnistes et, que ces derniers sont prêts à déposer les armes. Pourvu qu’il y’ait des bons interlocuteurs, qu’ils ne soient pas tournés en bourrique par le pouvoir de Yaoundé.
- Si vous refusez de respecter les institutions de votre pays, avec qui pensez – vous échanger ?
Il ne s’agit pas de respecter ou de ne pas respecter les institutions. D’ailleurs, ces dernières sont obligées de résoudre ce problème. Il faut néanmoins que de l’autre côté, qu’il y’ait de bonnes dispositions et, je le répète des médiateurs. Je vous rappelle qu’i y’a eu beaucoup d’initiatives que le gouvernement n’a pas suivi et, c’était une erreur.
- Prendrez vous part à a 47ème édition de la fête de l’Unité Nationale ?
Non cette année, pour les raisons d’aggravation de la crise, la hiérarchie a décidé que personne ne défilera, pour marquer notre désapprobation face à a gestion de la crise. On ne peut pas parler d’unité dans cette désunion alors que beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, alors que le pays est entièrement divisé, alors qu’on ne remarque pas une volonté d’arranger les choses. Les militants du SDF ne vont pas défiler.
Entretien mené par Nicole Ricci Minyem