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Entretien avec Parfait Mbvoum : "Pour résoudre les problèmes anglophone, il est important de désigner des médiateurs"

lundi, 13 mai 2019 12:35 Nicole Ricci Minyem

Le SDF ne va pas prendre part à la célébration de la fête Nationale de l’Unité et propose la désignation de médiateurs pour résoudre le problème du Nord-Ouest et Sud-Ouest.

 

-         Merci de nous avoir reçus ce matin, monsieur Parfait Mbvoum.  Nous vous invitons à vous présenter

Merci madame, pour l’honneur que vous me faites. Vous l’avez dit, Je m’appelle Parfait Mvoum, je suis vice président régional du Social Democratic front pour le Centre. Sur le plan professionnel, je suis biologiste, épidémiologiste, produit des Universités catholiques de France et du Cameroun.

 

-         Depuis combien d’années êtes-vous militant du SDF ?

Je suis dans le SDF depuis 20 ans, avec une interruption de 5ans, alors que se livraient de très fortes batailles pour l’alternance en 2006. A cette époque, j’avais choisi de suivre Bernard Muna, ce qui m’a valu une exclusion. Mais, je suis revenu lorsque les choses se sont calmées.

 

-         Nous n’allons pas revenir sur le rang occupé par cette formation politique à l’issue des élections présidentielles du 07 Octobre 2018 mais, toutes les formations politiques préparent déjà les prochaines échéances électorales. Quel est le plan d’action du SDF ?

Nous ne pouvons parler de ces autres élections, sans évoquer ne serait ce que brièvement, ce qui s’est passé en 2018.

 

Nous avons été classé 4ème, avec un pourcentage de 3%, ce qui est dû à plusieurs facteurs. Le premier est la transition au sein du SDF. Lorsque le président Ni John Fru Ndi a cédé sa place à Joshua Osih, il y’a eu des remous à cause de  la difficile application de la démocratie par tous les prétendants.

Il y’a eu le facteur Temps parce que c’est huit mois avant l’élection présidentielle que Joshua Oshi a été choisi, ce qui ne lui a pas permis de s’implanter facilement.

La difficile entrée en scène pendant la période de pré – campagne, parce qu’après son élection au congrès en Février, il n’a pu descendre sur le terrain que quatre mois plus tard, alors que ses concurrents le devançaient.

Un autre facteur, c’est celui de la crise dans les zones anglophones. Vous savez qu’i y’a près d’un million de compatriotes qui n’ont pas voté dans ces régions et, ces personnes représentent au moins 15 voire 20 % de notre électorat.

 

-         En tenant compte de ce dernier facteur et peut être même des autres, Ni John Fru Ndi et le SDF ne sont pas méconnus sur la scène politique camerounaise, alors ces personnes qui leur ont fait confiance lors des dernières élections auraient pu leur accorder leurs voix le 07 Octobre 2018...

Nous pensons qu’i y’a deux raisons principales qui n’ont pas joué en notre faveur: La première c’est qu’au delà des résultats que le parti au pouvoir ou alors le Conseil Constitutionnel a donné, vous constaterez que dans ces résultats, en zone anglophone, le premier c’est le RDPC et le deuxième c’est le SDF. Cela veut dire que s i la majorité des anglophones avaient voté, le SDF se trouverait un peu plus en avant par rapport aux autres candidats.

En deux, sans cette crise, il y’aurait eu des motivations de vote en dehors des zones anglophones. Ici par exemple dans le Centre, vous constaterez que plusieurs anglophones ne sont pas allés voter.

Permettez-moi d’ajouter que pour nous, l’essentiel n’était pas d’être deuxième, troisième ou quatrième. Tel qu’il était conçu, notre programme était de prendre le pouvoir à travers les grandes reformes qui n’ont pas été suffisamment comprises par les populations.

 

-         Quel est le plan d’action du SDF pour les prochaines échéances ?

D’abord, le SDF s’est engagé à la remobilisation et au réarmement moral des militants après avoir fait le diagnostic réel de notre déconvenue en Octobre 2018. Toutefois, le SDF estime que tant que la crise anglophone persiste, l’élection ne sera pas organisée. Nous n’accepterons pas qu’une élection municipale ou législative se tienne. D’ailleurs, c’est l’une des recommandations fortes du SDF qu’on a donné au premier ministre qui était en tournée dans les régions du Nord et du Sud Ouest.

Pour être plus précis, le SDF s’engage à ce qu’i n’y’ait aucune élection, tant que les sept régions du Cameroun sur les dix, sont en crise.

 

-         Sept régions sur dix ?

Bien évidement, madame. Celles du Grand Nord, de l’Est et bien sûr le Nord et le Sud Ouest. Dans ces régions, l’on note la présence des bandes armées un peu partout et, dans ces conditions, nous, au SDF estimons qu’on ne pourrait organiser des élections dignes de ce nom. Vous savez, c’est différent des élections présidentielles au cours desquelles le RDPC a voulu donner l’impression que tout s’est parfaitement déroulé.

Ici, il s’agit des élections locales et, si nous prenons le cas des zones anglophones, il n’ya plus un seul député ou maire qui réside dans les communes et c’est indépendamment du parti politique. Tous ont replié dans les villes. Il est impossible d’organiser les élections dans ces conditions et, c’est la raison pour laquelle nous demandons un retour à la paix.

 

-         Que pensez-vous des sécessionnistes ou des ambazoniens, comme ils se font appeler ?

Nous pensons que c’est le gouvernement qui a encouragé le sécessionnisme, parce qu’il n’a pas tenu compte à temps, des revendications ou alors des demandes qui ont été faites par les avocats, les enseignants, des étudiants …Certes, quelques problèmes ont trouvé des pistes de solutions mais, du jour au lendemain, il a envoyé les modérés en prison. Ce qui a entraîné une montée en puissance de ce mouvement et, avec les premiers morts, nous voyons la situation qui prévaut actuellement. Et pourtant, nous avons sonné l’alarme à travers la marche des députés, l’an passé nous avons défié torse nu au boulevard pour dire que la crise est grave et, qu’il est impératif de la résoudre.

 

-         Parlons de l’enlèvement de Ni John Fru Ndi. De nombreux camerounais pensent qu’il s’agit d’une simulation.

Vous savez, chacun a droit à la parole, chacun est libre de dire ce qu’il veut. Autant ils doutent du kidnapping du chairman, autant ils peuvent dire qu’on n’a pas tiré sur les voitures des gouverneurs du Nord Ouest et du Sud ouest, sur celles des ministres de la défense et de l’Administration Territoriale. Autant ils peuvent dire que le secrétaire d’était Ngaferson n’a pas été enlevé

 

-         Vous parlez là des personnes qui peut être ne représentent rien dans ces régions. Ma question est précise, a t- on, oui ou non enlevé ni John Fru Ndi ?

Ils peuvent dire que le frère de Fru Ndi n’a pas été enlevé, que la sénatrice Emilia n’a pas été enlevée… Ce qu’il en est c’est que le chairman a été privé de liberté pendant six heures, il a été libéré autour de 18h 34. Il se rendait aux obsèques de l’honorable Banadzen lorsqu’une cohorte d’individus est arrivée et a décidé de le kidnapper.

 

-         Qu’est ce qui ressort du tête à tête entre Ni John Fru Ndi et les terroristes de l’ambazonie ?

Il ressort de cette rencontre que Ni John Fru Ndi est crédible, il est resté ferme, malgré le danger qu’il encourait. On lui a demandé de faire partir ses parlementaires de l’Assemblée Nationale. Ils ont obtenu un non péremptoire. Le chairman leur a fait comprendre que c’est parce qu’ils sont là, qu’il peut facilement parler au Président de la République, pour que cette crise s’arrête.

 

-         Que pensez – vous du fédéralisme ?

Le fédéralisme c’est une forme de l’Etat qui est dans notre programme depuis de très longues années, parce que nous estimons que c’est la forme de l’Etat qui est la mieux adaptée au contexte camerounais aujourd’hui. Elle rapproche les populations de l’administration. Ce sont les communautés qui choisissent leurs dirigeants. Ce qui permet d’être au fait des problèmes que rencontrent ces dernières et, d’apporter les solutions idoines, constitutionnelles. Pas comme la décentralisation qui dépend parfois du décret d’un seul individu.

 

-         Le premier ministre a été dans les zones anglophones. Pendant quatre jours, il a rencontré tout le monde. Croyez vous que sa démarche est différente de celles des personnalités qui l’ont précédé au Nord et au Sud Ouest ?

La descente du ministre Dion Ngute est un peu différente parce que ça ne se passe pas au même moment, il y’a un contexte de plusieurs morts, il y’a une pression internationale plus accentuée et, tout le monde éprouve comme in raz le bol.  Vous avez vu qu’il a reçu le SDF et, que ce sont les services du premier ministre qui ont tweeté après cette rencontre. Le SDF a apporté sa contribution à travers quatre propositions.

La première proposition c’est un cessez le feu bilatéral. Cela signifie que d’un côté, les sécessionnistes déposent les armes et l’armée rentre dans les casernes.

La deuxième proposition c’est la libération de tous les prisonniers qui ont été embastillé du fait de cette crise

La troisième c’est la désignation d’un  médiateur. Il peut être international, ça peut être Ni John Fru Ndi, ça peut être le cardinal Christian Tumi avec des observateurs chargés du suivi de cette résolution. Ce médiateur doit aller dans quatre pôles pour retrouver les séparatistes

La dernière résolution c’est la non organisation avant le retour de la paix.

 

-         Pensez vous réellement que le gouvernement que vous semblez accuser n’a rien fait pour que la pais revienne ? I y’a eu des démarches, des dispositions légales, sans pour cela que n’arrive les pressions internationales que vous avez relevé plus haut ?

Dans la commission désarmement, démobilisation, réinsertion, c’est un programme du candidat Joshua Oshi, nous le revendiquons mais, ce n’était pas de cette manière. Nous pensons que le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs. Il aurait tout d’abord dû provoquer un cessé le feu.

 

-         Les ambazoniens qui n’ont manifesté aucune bonne volonté sont – ils prêts à déposer les armes aujourd’hui ? Face à cette énième démarche du gouvernement ?  

A un moment donné, les protagonistes d’une guerre se fatiguent et moi, je suis convaincu que c’est le gouvernement qui a fabriqué ces sécessionnistes et, que ces derniers sont prêts à déposer les armes. Pourvu qu’il y’ait des bons interlocuteurs, qu’ils ne soient pas tournés en bourrique par le pouvoir de Yaoundé.

 

-         Si vous refusez de respecter les institutions de votre pays, avec qui pensez – vous échanger ?

Il ne s’agit pas de respecter ou de ne pas respecter les institutions. D’ailleurs, ces dernières sont obligées de résoudre ce problème. Il faut néanmoins que de l’autre côté, qu’il y’ait de bonnes dispositions et, je le répète des médiateurs. Je vous rappelle qu’i y’a eu beaucoup d’initiatives que le gouvernement n’a pas suivi et, c’était une erreur.

-         Prendrez vous part à a 47ème édition de la fête de l’Unité Nationale ?

Non cette année, pour les raisons d’aggravation de la crise, la hiérarchie a décidé que personne ne défilera, pour marquer notre désapprobation face à a gestion de la crise. On ne peut pas parler d’unité dans cette désunion alors que beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, alors que le pays est entièrement divisé, alors qu’on ne remarque pas une volonté d’arranger les choses. Les militants du SDF ne vont pas défiler.

 

Entretien mené par Nicole Ricci Minyem

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