Le premier vice - président Joshua Osih, dans l’explication donnée au sujet de ses réserves à la participation du SDF aux prochaines échéances électorales, a mis en avant la volonté de son parti à ne pas participer à la sécession de fait du Cameroun.
Le fief politique du SDF est paralysé. Les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’où le parti tire l’essentiel de ses élus sont en guerre. Impossible en l’état actuel de tenir des élections libres et transparentes dans le respect des règles de démocratie. Les deux régions cumulées ont perdu plus du million de sa population. Entre les trois mille morts voir plus, les plus de sept cent mille déplacés internes et les déplacés du côté du Nigéria voisin, les villages des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sont au jour d’aujourd’hui des villages fantômes. Ce serait un suicide politique que de choisir d’aller à des élections locales avec toute sa base politique décomposée.
C’est au vu de toutes ces réalités que le premier vice-président du Social Democratic Front a décidé d’émettre des réserves quant à sa participation aux prochaines échéances électorales. Demandant au Chef de l’Etat, Paul Biya de trouver très rapidement une solution à la crise, de sortes que des élections puissent se tenir dans ces régions.
Plus encore, le SDF voudrait jouer un rôle prépondérant dans le règlement cette crise. D’autant plus que c’est le parti le mieux implanté dans les régions. Joshua Osih propose deux portes de sorties au pouvoir en place. D’abord le report pur et simple des élections envisagées, ou alors une mise en place effective et ce dans de brefs délai du statut spécial accordé à ces régions à l’issue du Grand Dialogue National. Des pistes de résolution qui apporteraient un apaisement de nature à permettre que des élections puissent se tenir dans ces régions.
Le SDF joue la carte du rassemblement. En s’inscrivant dans le processus électoral, le parti montre sa bonne foi et son désir de rester républicain. D’un autre côté, le parti ne voudrait pas donner caution à la séparation de fait du Cameroun. Car procéder à une élection qui exclurait les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest serait de fait acter la séparation de ces parties du Cameroun. C’est donc un message clair à l’endroit, à la fois du gouvernement mais aussi des populations des régions en crise, un message d’invite à l’apaisement de part et d’autres. Le SDF se présente désormais comme le trait d’union entre les différentes parties à la crise.
Stéphane NZESSEU