Quatre jours pour réfléchir sur de nouvelles stratégies à adopter pour une meilleure insertion socio-professionnelle des jeunes. C’était tout le sens de la Conférence internationale organisée du 20 au 24 juillet par l’Université de Yaoundé II (UYII) en collaboration avec son Centre de recherche en économie et gestion.
Placés sous le thème « Améliorer les politiques d’emploi des jeunes en Afrique francophone », les travaux de cette session ont été présidés mercredi par le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, Issa Tchiroma Bakary. Celui-ci était accompagné de ses homologues, Mounouna Foutsou, ministre de la Jeunesse et de l’Education civique, et Marie Thérèse Abena Ondoa, de la Promotion de la Femme et de la Famille. Des ministères parmi tant d’autres, mis en place par le gouvernement camerounais pour soutenir et favoriser l’employabilité des jeunes.
Comme l’a précisé Issa Tchiroma Bakary, « Le marché du travail camerounais se caractérise à la fois par un secteur informel, avec un pourcentage de 80% et un taux de chômage estimé à 13% au plan national, dont 15 % et 20% respectivement à Yaoundé et à Douala. Le tiers des jeunes de 15 à 35 ans n’ont pas d’emplois décents ».
De manière générale, a-t-il poursuivi, « le marché du travail camerounais se caractérise par des milliers de jeunes diplômés à côté desquels on retrouve deux millions de personnes qui n’ont pas de métiers, parce qu’elles n’ont pas de qualification. Il faudrait pour ce faire, converger nos efforts pour renverser cette mauvaise tendance en changeant de paradigme et de perceptions vis-à vis de la formation professionnelle. » Des propos rapportés par Cameroon Tribune.
Afin de mettre en place ces stratégies d’insertion professionnelle, cinq pays d’Afrique francophone dont le Cameroun, le Sénégal, le Tchad, la Côte d’Ivoire, le Congo Brazzaville, ainsi que des universitaires, des chercheurs, des partenaires techniques et financiers (Centre de recherche pour le développement international du Canada) entre autres, se sont livrés au jeu de partage d’expérience pour réduire au maximum le taux de chômage en Afrique subsaharienne.
Au rang de ces stratégies, il s’agit de mettre ensemble tous les acteurs qui travaillent sur cette question dans le but de mutualiser les moyens et améliorer la productivité des résultats. Le renforcement des capacités de tous les acteurs qui interviennent dans la chaîne de la politique de l’emploi en termes de formation initiale est également une autre solution à envisager.
« Il serait souhaitable que les techniques d’insertion professionnelles soient intégrées de façon initiale dans une licence, un master ou un doctorat pour enfin être plus utiles », a soutenu le Pr. Benjamin Fomba Kamga, coordonnateur général du projet.
Otric N.
Dans une interview accordée au quotidien national Cameroon Tribune dans le sillage de la célébration de la journée internationale de la femme, elle présente les mesures prises par le gouvernement pour réduire les inégalités entre les hommes et les femmes.
« A mon humble avis, la situation de la femme camerounaise s’est considérablement améliorée, même si d’indéniables disparités restent perceptibles, dues à des préjugés sexistes séculaires et certaines survivances socio-culturelles inappropriées. La volonté politique et l’irréversible évolution du temps finiront, j’en suis persuadée, par en avoir raison.
J’évoquerai, à titre d’illustration, et sans la moindre prétention à l’exhaustivité, le domaine de l’éducation où les indicateurs côtoient ostensiblement les standards internationaux, ainsi qu’il ressort tant de l’évaluation achevée des anciens Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), que du suivi des 12 domaines critiques de la plateforme d’action adoptée à la faveur de la 4e Conférence des Nations unies sur les femmes, tenue à Beijing en 1995.
Ainsi, le taux de fréquentation des programmes au niveau préscolaire est de 27% chez les garçons contre 23% chez les filles. Les filles représentent 84% des effectifs contre 87% de garçons dans l’enseignement primaire. Les filles représentent 94% des jeunes achevant le cycle primaire contre 93% de garçons.
L’indice de parité entre les sexes au niveau primaire est de 0,96%, et de 0,92% au niveau secondaire (MICS 2015). En ce qui concerne le cadre institutionnel de promotion et de protection des droits de la femme et de la fille, un document de politique nationale genre a été élaboré, sa mise en œuvre est en cours. Ce document qui n’existait pas avant définit le cadre des interventions dans les sept secteurs arrêtés dans le Document de stratégie pour la croissance et l’emploi (DSCE).
Bien plus, des unités techniques spécialisées se multiplient sur l’ensemble du territoire national. Elles ont pour mission la formation, l’encadrement, l’autonomisation économique et l’insertion professionnelle des femmes dans une société camerounaise en quête de l’Emergence.
Il s’agit, vous vous en doutez, des Centres de promotion de la femme et de la famille, des unités polyvalentes de transformation des produits agricoles, des maisons digitales qui permettent à nos cibles d’accéder aux opportunités économiques via les TIC, des centres d’accueil et de prise en charge des femmes et filles victimes de violence, des Gender Desk dans les commissariats et des espaces de cohésion des femmes et espaces sûrs dans les camps de réfugiés.
Dans la même foulée, d’importants programmes et projets sont mis en place à la fois pour réduire la pénibilité du travail des femmes, et pour faciliter et massifier l’accès de celles-ci aux opportunités économiques. Parmi les nombreux exemples que l’on pourrait citer, il y a le projet routier Batchenga-Ntui-Yoko-Lena, un bel exemple d’intégration du genre dans les projets structurants.
Ce projet d’envergure a rendu possible la construction de nombreuses unités d’appui aux activités productrices des femmes, permettant la mise en place ou le développement d’activités génératrices de revenus des femmes, sans oublier des activités connexes liées à la planification familiale, à la promotion de la santé sexuelle et reproductive, et à la lutte contre les violences basées sur le genre et le Vih/Sida. Bien avant cela, un projet d’appui aux femmes pauvres dans les CPFF, sur financement PPTE, a octroyé des micro-crédits en vue du montage et de la gestion de projets productifs».