Cabral Libî Li Ngué, président du Parti Univers s’approprie la décision du Président de la République et, l’invite à prendre en compte, toutes les propositions qu’il lui avait faite, pour que prenne fin la situation socio – sécuritaire dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest
La position du leader 11 millions de concitoyens, a été rendue publique ce 13 Décembre, à travers un communiqué.
Dans un premier temps, tout Cabral Libî Li Ngué Ngué estime que le nombre de personnes qui doivent ainsi bénéficier de la grâce présidentielle, ne représente rien, au regard de ceux qui sont incarcérés depuis le début de cette crise
« Suite à la publication le 13 décembre 2018 d’un communiqué du Secrétaire Général de la Présidence de la République, faisant état de l’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire contre un certain nombre de personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, 289 détenus de la crise anglophone seront bientôt libres. Comparé au nombre total de détenus, ce chiffre est encore loin du compte ».
Il invite le Chef de l’Etat à travailler en parfaite symbiose avec les leaders des partis de l’opposition, parce que ces derniers constituent une force de proposition, car ce qui est important, c’est la construction du Cameroun
« Néanmoins, ce communiqué démontre à suffisance qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre de l’opposition. En effet, depuis mon adresse à la jeunesse le 10 février 2018, j'ai demandé de façon constante et répétée au Président de la République de libérer dans un but d’apaisement, ces compatriotes incarcérés, ce d'autant qu’un grand nombre d’entre eux, voulait se dévouer à la construction d'une paix durable et concertée…le foyer de l’édification d’un nouveau vivre ensemble dans un contrat social aux clauses renouvelées. J’ose espérer que cette mesure de libération de 289 détenus aura un impact d’apaisement sur l’ardeur des combattants dans le bush…».
Le président de Univers pense néanmoins que la décision « tardive » du Chef de l’Etat Camerounais a contribué à envenimer la situation et, a incité les séparatistes à demeurer ancrés dans leurs positions
« Toutefois, le caractère inexplicablement tardif de la mesure a, non seulement laissé dépérir l'état de santé de certains détenus, mais a aussi exacerbé les tensions occasionnant de nombreuses pertes en vies humaines. Laissant même l’impression du franchissement d’un point de non-retour. C’est encore le lieu d’adresser mes encouragements aux forces nationales de défense engagées dans cette crise, qui les exaspère et donne lieu par moments, à des débordements inhumains… ».
« J’appelle le gouvernement à accélérer le processus de libération des autres personnes arrêtés sur l’étendue du territoire national dans le cadre de cette crise. La mention du terme "délit" utilisé stricto sensu pour qualifier les infractions évoquées et l’exclusion proclamée dans un communiqué du Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense, des « commanditaires », des « planificateurs », des « criminels, assassins et autres dangereux terroristes », laissent penser que la libération des leaders anglophones sur qui pèsent des charges criminelles et non délictuelles, n’est pas envisagée ».
Il est important, d’après Cabral Libî, de mettre en place, des bases véritables pour un dialogue franc et inclusif
« Ce dialogue ne peut être efficacement mené qu'avec les leaders dont la légitimité est établie et dont le mot d'ordre peut être suivi d'effet. Si la justice sait sévir, elle doit aussi être capable de recoller les morceaux et de ramener la paix. Elle doit être un arc en ciel après l’orage… ».
Le Gouvernement devrait assumer ses erreurs et mettre sur pied, une politique visant à ramener à la maison, les camerounais qui ont trouvé refuge au-delà des frontières nationales
« J’appelle le Président proclamé élu suite au scrutin du 7 octobre 2018 à prendre enfin ses responsabilités en se rendant lui-même dans le Nord Ouest et dans le Sud-ouest. De même, j’interpelle le Gouvernement à prendre des mesures concrètes pour ramener en terre camerounaise, les milliers de compatriotes refugiés dans les pays voisins à cause de la crise ».
Nicole Ricci Minyem
Le ministère de l’Eau et de l’Energie (Minee) annonce la finalisation du projet d’électrification de 166 localités par système solaire photovoltaïque mené par le Chinois Huawei.
Ce projet, apprend-on, a bénéficié d’une allocation budgétaire de 1,5 milliard FCFA pour l’année 2018 au titre des fonds de contrepartie. Le projet a connu l’achèvement des travaux de construction et la mise en service des 166 centrales solaires ainsi que les réseaux de distribution.
Le nombre d’abonnés de ces centrales s’élève, au 30 septembre 2018, à 6 159. Ainsi, l’énergie électrique est déjà commercialisée dans 116 localités. Les fonds mobilisés pour sa réalisation ont été obtenus grâce à un emprunt crédit-acheteur chez le partenaire chinois Huawei, dont le montant total de financement s’élève à 106 millions de dollars américains, soit environ 61 milliards FCFA.
Le projet d’électrification de 166 Localités par systèmes solaires photovoltaïques, fruit de la coopération entre la République du Cameroun et la République Populaire de Chine, est un projet pilote qui comporte outre la construction des mini-centrales solaires d’une capacité totale de 11,2 MW, la construction des réseaux de distribution associés et I’installation de système de comptage et de facturation de L’énergie pour l’alimentation en énergie électrique de 22 000 ménages à travers le territoire national.
Pour la deuxième phase du projet concernant 184 localités, une allocation budgétaire de 454,446 millions FCFA au titre des fonds de contrepartie a été mobilisée par le gouvernement camerounais. Les travaux de ladite phase sont réalisés à hauteur de 31%. Pour ce projet, le Cameroun a signé avec Bank of China, en 2017, un accord de prêt d’un montant de 123,3 millions de dollars US (environ 71 milliards FCFA).
En effet, comme pour la première partie, il est question de construire des centrales photovoltaïques dans les parties du pays situées hors du périmètre concédé depuis des décennies au fournisseur actuel de l’énergie électrique au Cameroun. Dans la pratique, une fois qu’une centrale est construite, les ménages qui le souhaitent, souscrivent un abonnement et paient leur consommation mensuellement sur la base des taux discutés. C’est cela qui aidera l’Etat à rembourser la dette contractée pour réaliser le projet.
Avant de faire le choix du solaire, les zones n’ayant pas accès au réseau et inclus dans le plan d’électrification rurale étaient alimentées par des groupes électrogènes. Les charges de ces groupes avaient un impact négatif sur le prix de l’énergie produite dont le coût atteignait 375 F CFA [environ 0,57 euro] le kilowattheure.
Avec le projet exécuté par Huawei, le prix du kilowattheure (kWh) d’énergie dans les zones éloignées des réseaux interconnectés et de distribution coûte actuellement 100 FCFA [0,15 euro], très en deçà des 375 FCFA le kilowattheure suivant l’option des groupes électrogènes. Les fonds issus de cette commercialisation contribueront au paiement du prêt de 53 milliards de FCFA accordé par Exim Bank Chine à l’Etat pour le développement de la première phase de cet important projet.
Bon à savoir, l'énergie solaire photovoltaïque est une énergie électrique produite à partir du rayonnement solaire grâce à des panneaux ou des centrales solaires photovoltaïques. Elle est dite renouvelable, car sa source (le Soleil) est considérée comme inépuisable à l'échelle du temps humain. En fin de vie, le panneau photovoltaïque aura produit 20 à 40 fois l'énergie nécessaire à sa fabrication et à son recyclage.
L'énergie photovoltaïque est un enjeu mondial affirmé par la Conférence de Paris de 2015 sur les changements climatiques (COP21) avec en novembre 2015 le lancement de l'alliance solaire internationale (ASI) ou « International Solar Alliance » (ISA), une coalition chargée de coordonner les politiques de développement du solaire thermique et photovoltaïque en matières de formation, de développement de standards communs, de partage d'expérience et de coentreprises à destination des états riches en ressources solaires.
Otric N.
Jusqu’ici peu loquace sur les affaires africaines, l’administration de Donald Trump a, par la voix du conseiller à la sécurité nationale John Bolton, dévoilé les nouveaux axes de sa stratégie sur le continent. Approuvée en milieu de semaine par le président américain, cette nouvelle politique vise notamment à contrer les influences russes et chinoise en Afrique, a précisé John Bolton devant la Heritage Foundation, think-tank conservateur où il avait été invité à venir s’exprimer.
« Les grands concurrents, la Chine et la Russie, étendent rapidement leur influence financière et politique en Afrique. Ils ciblent délibérément et de manière agressive leurs investissements dans la région pour avoir un avantage compétitif sur les États-Unis ».
Faire des intérêts américains la priorité
Accusant les deux pays de pratiques prédatrices, Bolton a affirmé que les politiques africaines de Moscou et Pékin ralentissent la croissance économique en Afrique, menacent l’indépendance financière des nations africaines, limitent les opportunités d’investissement américains, interfèrent avec les opérations militaires américaines et menacent les intérêts américains en sécurité nationale. Il a notamment accusé Pékin d’utiliser la dette des États africains pour les rendre « captifs » de leur volonté.
Livraisons d’armes, signatures de contrats pour Gazprom ou Rosatom, offensive diplomatique du Rwanda au Soudan…Le poids de la Russie sur le continent africain, n’a cessé de croître ces dernières années. Ciblé par les sanctions occidentales, Moscou cherche à trouver de nouveaux débouchés sur le continent et à y étendre son influence, notamment à l’aide de ses compagnies nationales. Selon le conseiller en sécurité nationale, la priorité de l’administration Trump sera notamment de développer des relations économiques avec la région pour créer des opportunités pour les entreprises américaines et ainsi reprendre du terrain sur Moscou et Pékin.
Précisant que le président « restait fidèle à sa politique consistant à faire des intérêts américains une priorité sur et à l’extérieur du territoire », John Bolton a également annoncé que les États-Unis allaient plaider pour « mettre fin » aux missions de l’ONU en Afrique qui ne favorisent pas « une paix durable ». L’aide économique américaine devrait selon le conseiller du président être revue pour faire en sorte qu’elle apporte des résultats, alors que le locataire de la Maison Blanche veut drastiquement couper les ressources budgétaires affectées à la diplomatie.
Le Soudan du Sud en première ligne des coupes budgétaires
En première ligne de ces coupes budgétaires, le Soudan du Sud en proie à une guerre civile après avoir reçu une importante assistance américaine pourrait rapidement faire les frais de cette « nouvelle stratégie : « Nous ne fournirons plus de prêts ou de ressources américaines supplémentaires à un gouvernement sud-soudanais dirigé par les mêmes dirigeants en faillite morale qui perpétuent cette horrible violence », a insisté le conseiller du président des États-Unis.
« À partir de maintenant, les États-Unis ne toléreront plus cette longue tradition d’aide sans résultats, d’assistance sans responsabilité et, de soutien sans réforme. L’Amérique est une nation généreuse, mais nous insistons pour que l’on fasse bon usage de notre argent (…) Malheureusement, des milliards et des milliards de dollars des contribuables américains n’ont pas abouti aux résultats escomptés », a-t-il estimé.
Le président américain ne s’est exprimé qu’à de rares reprises sur l’Afrique, laissant au continent comme principal souvenir sa déclaration sur les pays de merdre qui avait provoqué un tollé sur et en dehors du continent. La première dame, qui s’était rendu dans quatre pays du continent en octobre, avait de son côté choqué avec le port d’un chapeau évoquant le passé colonial.
Nicole Ricci Minyem
S’achemine t- on vers un report ?
Un ruban jaune estampillé « police technique et scientifique » barre l’entrée à l’un des entrepôts de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), avenue des Forces armées, à Kinshasa.
À neuf jours des élections en RDC, près de 8 000 machines à voter ont été consumées dans un incendie qui s'est déclaré dans la nuit de mercredi à jeudi dans un entrepôt de la Ceni à Kinshasa. Très rapidement, une cellule de crise a été mise en place au sein de la Ceni avec comme objectif de : procéder à une évaluation préliminaire du sinistre.
Lors d’une conférence de presse organisée au siège de la commission, le président de cette institution, Corneille Nangaa a fait une évaluation : « En attendant les estimations définitives de cet ignoble événement, la Ceni constate que le feu a consumé le matériel de 19 sur 24 communes de Kinshasa, soit près de 8 000 machines à voter sur les 10 368, 3 774 isoloirs sur 8 887, 552 kits bureautiques sur 8 887, 17 901 encres indélébiles, 800 nouvelles motos et 15 véhicules, près de 9 500 batteries externes ».
Avant l’incendie, le déploiement du matériel électoral n’était effectif que dans 3 % du territoire national, selon la Ceni. Là bas, on pense qu’un report des élections va avoir de graves conséquences. Cette inquiétude est partagée par le gouvernement de Joseph Kabila : « Aujourd’hui, peu importe les raisons, un nouveau report des scrutins entraînera une crise de trop dont l’issue sera incertaine. Pour le moment, il n’est pas question de repousser les échéances -La Ceni s’emploie pour que ces élections se tiennent conformément à son calendrier, soit le 23 décembre… ».
La Ceni et son stock tampon
Mais comment compte-t-elle s’y prendre pour équiper des bureaux de vote de Kinshasa de machines à voter ? L’hypothèse d’une nouvelle commande auprès du fabricant sud-coréen a été écartée, car cela risque de prendre des mois. Oubliez également le recours aux bulletins papiers classiques. La Ceni dit miser surtout sur la contingence et, plus précisément sur le stock tampon.
105 257 machines à voter ont été commandées pour 75 781 bureaux de vote. De ces 29 476 machines à voter de réserve, la Ceni en a déjà déployé une supplémentaire dans chacun de 17 785 centres d’inscription qui vont être transformés en centres de vote. « En réalité, nous avons dû déployer 21 000 machines à voter de réserve parce que, suivant leur grandeur, certains centres d’inscription ont été scindés à deux centres de vote », précise une source proche du dossier au sein de la Ceni.
Se fondant sur ces chiffres disponibles, il existerait donc quelque 8 476 autres machines à voter dans le stock tampon de la Ceni. Pourtant, ces machines à voter ne sont pas à Kinshasa, elles sont déjà disséminées à travers le pays. Mais, en dépit de cette contrainte, le discours des responsables de la commission électorale se veut rassurant.
« Une instruction a été donnée au secrétariat exécutif national qui est déjà en train d’identifier, d’empaqueter ce matériel par voie aérienne (…), a indiqué Corneille Nangaa. L’enjeu maintenant, c’est de les faire revenir le plus tôt possible dans la capitale. » Mais, pour l’instant, aucune date de l’arrivée de ces machines à voter à Kinshasa n’a été communiquée.
Les accusations fusent de partout
Les politiques s’accusent déjà mutuellement. Pour le Front commun pour le Congo (FCC), plateforme électorale soutenant Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin du président Kabila, le coupable est tout trouvé : Martin Fayulu, candidat de la coalition Lamuka, qui draine des foules aussi enthousiastes que nombreuses depuis le début de la campagne électoral. L’opposant rejette le recours à la machine à voter.
Certains, à l’instar de Moïse Katumbi, membre influent de la coalition pensent qu’il ne s’agit que d’un simple montage, parce que selon le régime ne veut pas organiser les élections: « Il n’y a que des gens qui ont vécu dans le maquis pour réfléchir de la sorte. Ils doivent être intelligents lorsqu’ils se lancent dans des tels montages - des images montrent par exemple que des palettes en bois n’ont pas brûlées lors de l’incendie, alors que des véhicules ont été calcinés. Et l’endroit se trouve dans un lieu hautement sécurisé, à moins de 200 mètres du bureau du chef d’état-major des forces terrestres …».
Nicole Ricci Minyem
Alors que la Cour Pénale Internationale entend rendre ce vendredi 14 décembre sa décision quant à la demande de mise en liberté provisoire déposée par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, le procureur, Eric MacDonald, a posé ses conditions.
Le procureur, l’avocate des parties civiles et ceux de la défense ont tenté de trancher sur la demande de liberté provisoire émise par Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé au cours d’une audience à huis clos, devant la première chambre de la CPI. Cette dernière doit reprendre ce vendredi 14 décembre.
Durant les débats, le procureur Eric MacDonald s’est, une nouvelle fois, opposé à la mise en liberté provisoire des prévenus, notamment du fait de leur grande capacité de mobilisation. Il a informé la Cour de son intention de faire appel si la décision des juges était contraire à ses recommandations.
Outre la libération ou non des prévenus, c’est le pays hôte, celui qui les accueillerait en cas de décision favorable, qui a été largement débattu devant la chambre de première instance, le procureur souhaitant une résidence en Europe, et de préférence aux Pays-Bas afin que les deux hommes soient facilement à la disposition de la Cour.
« Si le Président Laurent Gbagbo devait être libéré en Côte d’Ivoire, il est possible qu’il ne soit pas présent à son procès, même avec un mandat d’arrêt international», a prétendu Eric MacDonald, citant le cas de l’ancienne première dame, Simone Gbagbo qui, malgré un mandat d’arrêt de la CPI, est sortie de prison grâce à une amnistie des autorités ivoiriennes.
Pour minimiser les risques de fuite, le procureur a en outre recommandé que les accusés, en cas de libération, remettent leur passeport au greffe et portent un bracelet électronique, mais aussi qu’ils paient une caution dont le montant serait fixé par la chambre. Il s’agirait d’« une somme qu’ils pourraient perdre si les conditions de liberté provisoire n’étaient pas respectées », a-t-il précisé. Une de ces conditions serait de s’abstenir de tout contact direct ou indirect avec les témoins.
Pour maître Emmanuel Alti, l’avocat de la défense, qui a rappelé que la première demande de liberté de provisoire de Laurent Gbagbo date du 27 avril 2012, « c’est au procureur de prouver que la détention de Laurent Gbagbo est nécessaire. Étant présumé innocent, sa détention ne peut être qu’une mesure exceptionnelle». L’homme de loi a par ailleurs précisé que « le dossier du procureur ne permet pas de fonder une suspicion raisonnable permettant la poursuite de la détention ».
Une personne âgée détenue connaît un vieillissement accéléré. C’est une forme de punition incompatible avec la présomption d’innocence
Dire qu’« il faut maintenir Laurent Gbagbo en détention parce qu’il est populaire » est un non-sens, relève maître Altit qui poursuit : « Il est populaire depuis longtemps, il sera toujours populaire. Ce qui veut dire qu’il ne sera pas libéré. Et ça ce n’est pas du droit. Il ne faut pas confondre les admirateurs et le réseau », note l’avocat.
Maître Altit a par ailleurs souligné l’âge (73 ans) et les pathologies de son client. «Lorsque le détenu est âgé, il devient fragile. Une personne âgée détenue connaît un vieillissement accéléré. C’est une forme de punition incompatible avec la présomption d’innocence. Les pathologies dont souffrent Laurent Gbagbo commandent sa mise en liberté».
Charles Blé Goudé
Les conditions de liberté provisoire avancées par le procureur ne sont pas les mêmes pour les deux hommes : Eric MacDonald s’est montré plus strict envers l’ancien général de la rue, qui a déjà tenté d’utiliser de faux passeport par le passé.
S’il est libéré, ce dernier devra se présenter deux fois par semaine devant les forces de police et être soumis à un couvre-feu de 23 h à 6 h du matin. Une requête qui a fait sourire le concerné dans son box. « Contrairement à l’ancien président, Charles Blé Goudé n’avait jamais encore présenté de requête de mise en liberté provisoire. Il était déterminé à répondre à la justice », a précisé maître Geert-Jan Alexander Knoops, son avocat.
Cependant, en janvier 2019, cela va faire exactement sept ans et demi, en comptant les quatorze mois de détention en Côte d’Ivoire, que l’ancien ministre de la Jeunesse est en détention. « Sur la base de la jurisprudence de la CPI et de la Cour européenne des droits de l’homme, Charles Blé Goudé est admissible à une mise en liberté provisoire », a relevé son avocat, précisant que son client se conformerait à toutes les conditions fixées par la Chambre. Toutefois, « ces conditions ne doivent pas être si contraignantes que cette mise en liberté deviendrait une détention de facto », a-t-il précisé.
La liberté provisoire des deux hommes ne pourra être prononcée le 14 décembre que si un pays est disponible à les accueillir. « Sans préjuger du verdict », le greffe « a pris la liberté de consulter » les pays hôtes proposés par la défense. « La réponse des Pays-Bas [l’option privilégiée par le procureur, NDLR] est défavorable », mais un autre « pays hôte évoqué en huis clos » s’est montré favorable, a fait savoir le greffe.
Nicole Ricci Minyem
Le président de la République a décidé le jeudi 13 décembre 2018 de l’arrêt des poursuites pendantes devant les tribunaux militaires contre un certain nombre de personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Deux cent quatre-vingt-neuf personnes (289) détenues au total sont concernés par cette décision qui sera mise en œuvre à la diligence du ministre délégué à la présidence chargé de la Défense.
Intervenant après la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration, cette décision du chef de l'Etat procède de sa volonté de permettre à ceux de nos jeunes compatriotes de ces deux régions désireux de renoncer à la violence et de revenir dans le droit chemin de pouvoir de nouveau participer à la grande œuvre de construction nationale.
Dans son discours d’investiture le 6 novembre 2018, Paul Biya annonçait déjà ces mesures d’apaisement. «Je veux souligner que je me suis attentivement penché sur les frustrations et les aspirations de la grande majorité de nos compatriotes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Un bon nombre de réponses à ces préoccupations et à ces aspirations sera apporté dans le cadre de l’accélération du processus de décentralisation en cours», avait-il déclaré.
Pour Paul Biya, «ces actions et d’autres seront prises pour régler nombre de problèmes qui sont à l’origine des frustrations et des insatisfactions qui se sont manifestées ces derniers temps. Nous espérons que cela permettra de rétablir le calme indispensable au retour à des activités économiques et sociales normales. J’ai l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale».
Le chef de l'Etat réaffirme sa détermination à poursuivre sans relâche ses efforts dans la recherche des voies et moyens d'une résolution pacifique de la crise qui affecte les régions de notre pays, en vue de la normalisation souhaitée par l'immense majorité du peuple camerounais.
Le ministre de la défense, chargé de mettre en œuvre la décision du Chef de l’Etat portant sur l’arrêt des poursuites contre 289 personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les Régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest, a rendu publique jeudi soir la répartition des bénéficiaires.
Dans le communiqué du ministre de la défense, l’on découvre que les personnes arrêtées dans le cadre de la crise anglophone, sont incarcérées dans différentes prisons sur une partie du territoire nationale. Ainsi, sur les 289 bénéficiaires, 16 sont en détention à la prison de Bafoussam, 49 à la prison de Bamenda, 99 à la prison de Buea, 14 à New-Bell Douala et 120 à Yaoundé.
Selon Joseph Beti Assomo, la liste des deux cent quatre-vingt-neuf personnes concernées sera publiée à l'issue des audiences du vendredi 14 décembre 2018.
Le ministre délégué à la présidence chargé de la Défense précise que cette mesure concerne uniquement les personnes dont l'examen approfondi des dossiers pendants devant des juridictions militaires et les dossiers d'enquêtes en cours ont fait ressortir à leur encontre des charges d'une amplitude de gravité relative.
Elle ne concerne donc pas les criminels, assassins et autres dangereux terroristes, ainsi que les commanditaires et planificateurs de la pernicieuse crise sécuritaire en cours dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. La justice poursuit sereinement son cours pour le cas de ces derniers.
Otric N.
Le lundi 10 décembre 2018, les représentants de la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (Cemac) en tête desquels le Pr Daniel Ona Ondo Président de la commission de la Cemac, étaient présents à Washignton. Ainsi, il s’agissait pour ces derniers, d’évoquer avec Christine Lagarde, diverses questions à la fois sécuritaires et économiques.
Reçue par Christine Lagarde au siège du Fonds monétaire international, la délégation de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) conduite par le Pr Daniel Ona Ondo, a pu présenter à la dirigeante, la situation économique de cette sous-région.
En effet, dans un contexte marqué par une crise sécuritaire et sociale, qui a des répercussions sur l’activité économique de la zone, les dirigeants se sont montrés soucieux quant aux perspectives à moyen terme. Ils ont donc émis le souhait que ces problématiques, soient mieux prises en compte par l’institution et les différents partenaires techniques et financiers de la zone.
Prenant acte de ces requêtes, la directrice générale du FMI a montré sa satisfaction, face à la « volonté des dirigeants de la zone, de parvenir à une amélioration significative de la situation et à une sortie de crise ». Elle a en outre « réaffirmé le soutien et l’appui de son institution à aider les États de la Communauté dans la poursuite de politiques budgétaires et monétaires efficaces pour le développement ».
Les parties ont également échangé sur les progrès réalisés et les défis à venir dans la mise en œuvre des programmes relatifs à la Facilité élargie de crédit, en réponse à la forte baisse des prix du pétrole de 2014.
« Nous avons convenu que les efforts ont permis de prévenir une crise plus profonde, mais qu’une mise en œuvre vigoureuse des programmes au niveau des pays, combinée avec le soutien des institutions régionales, est nécessaire pour le succès de la stratégie », a déclaré Mme Lagarde.
La directrice générale du FMI a noté avec « satisfaction » l’engagement des autorités de la Cemac, à tous les niveaux, à mettre en œuvre des politiques vigoureuses et des réformes en profondeur, pour le succès des programmes soutenus actuellement par le FMI, dans le court et le moyen terme.
Ces programmes appuient aussi financièrement, jusqu’en 2019, quatre (Cameroun, Gabon, Tchad et Centrafrique) des six pays de la Cemac. « Des efforts sont en cours pour conclure des programmes soutenus par le FMI avec les deux pays restants [Guinée équatoriale et Congo] », a affirmé Christine Lagarde.
Conclu le 26 juin 2017, pour une durée de 3 ans, le programme économique entre le Cameroun et le FMI prévoit la mise en œuvre d’un certain nombre de réformes budgétaires et un appui budgétaire global d’un montant global de 680,7 millions de dollars US (environ 378 milliards de francs CFA), représentant 175% du quota du pays au FMI.
A noter que la délégation, dans laquelle on retrouvait également Mahamat Abbas Tolli Gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) et le ministre Gabonais de l’Economie Jean Marie Ogandaga, a émis le souhait que le rapatriement des recettes des entreprises présentes dans la zone, contribue à sa juste part à l’amélioration de la situation économique.
Otric N.
Le ministère de la Santé publique, conjointement avec des partenaires au développement, a annoncé mercredi, le lancement dès 2019 d’un programme quinquennal de vaccination de plus de 6,3 milliards de FCFA destiné pour le stockage des vaccins à travers l’acquisition de plus de 3 000 réfrigérateurs et congélateurs.
Le projet, explique-t-on au Programme élargi de vaccination (PEV), qui durera cinq ans, vise à améliorer la couverture vaccinale en augmentant la capacité de stockage des vaccins. Un programme financé par le gouvernement camerounais à hauteur de 50% et les 50% restants cofinancés par l'Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (l'UNICEF), la Clinton Health Access Initiative, CHAI et d'autres partenaires.
En vue d’une meilleure couverture nationale de ce programme et pour faire face au déficit énergétique notamment dans les zones rurales, le gouvernement a annoncé l’acquisition de nouveaux réfrigérateurs à énergie solaire et électrique.
Dans certaines parties du pays, a expliqué Dr Christine Nkengue Pouth, le coordonnateur du PEV dans la région de l'Est, l’on doit faire face à de fréquents mouvements massifs de réfugiés entre la République centrafricaine et le Cameroun et à l'insuffisance des ressources disponibles pour venir en aide aux enfants non vaccinés.
Elle a déploré le taux d'abandon actuel de 11% de la vaccination systématique des bébés dans la région, affirmant qu'il était bien supérieur au chiffre national de 7%.
Bon à savoir: La vaccination est l’introduction dans le corps d’un individu sain ou malade d’un produit fabriqué à base d’un microbe, et qui soit capable de provoquer dans l’organisme qui le reçoit des éléments protecteurs contre le développement de ce microbe. Les vaccins renforcent les moyens de défense de l'organisme. Une personne est protégée par les vaccins qui sont injectés ou avalés.
Au Cameroun, on doit vacciner les enfants en priorité contre 11 maladies dans le cadre du Programme Elargi de Vaccination (PEV), sachant qu’il existe également d’autres vaccins utiles. Ces 11 maladies sont: La tuberculose, la rougeole, la diphtérie, le tétanos, la coqueluche, l’Hépatite virale B, les Infections à Haemophilus influenzae b, les infections à Pneumocoque, la poliomyélite, la fièvre jaune, la diarrhée à Rotavirus.
Des effets peuvent survenir après avoir donné à l’enfant un vaccin. Ils sont rares, et peuvent disparaitre dans les 24 heures suivant la prise. Les différents effets auxquels on pourrait s’attendre sont : un gonflement douloureux au point d’injection, la formation d’un ganglion douloureux, un corps chaud/ fièvre. La plupart de temps ces signes sont passagers. On pourra éventuellement donner du paracétamol.
Le Programme élargi de vaccination (PEV) a été lancé par l'Organisation mondiale de la santé en 1974 dans le but de rendre les vaccins accessibles à tous les enfants dans le monde. Dix ans après la création du PEV, en 1984, l'OMS a établi un calendrier standard de vaccination pour les premiers vaccins du PEV : le BCG (bacille de Calmette et Guérin), le DTCoq (diphtérie, tétanos, coqueluche), le vaccin oral contre la poliomyélite, et le vaccin contre la rougeole. Par la suite, de nouveaux vaccins ont été développés et ajoutés à la liste du PEV des vaccins recommandés : le vaccin contre l'hépatite B, le vaccin contre la fièvre jaune dans les zones d'endémie, et le vaccin conjugué contre Haemophilus influenzae de type b (Hib) pour les pays à forte prévalence.
En 1999 a été créée l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination (GAVI) dans le but d’améliorer la santé des enfants dans les pays les plus pauvres en étendant la portée du PEV.
Les buts actuels du PEV sont : assurer l’immunisation totale des enfants de moins de un an dans toutes les régions du monde, éradiquer globalement la poliomyélite, réduire le tétanos maternel et néonatal jusqu’à un taux d’incidence de moins de 1 cas pour 1000 naissances d’ici à 2005, diminuer de moitié le nombre de décès liés à la rougeole par rapport à 1999, et étendre tous les nouveaux vaccins et les interventions de santé préventive pour les enfants dans toutes les régions du monde.
Par ailleurs, le GAVI a fixé des jalons pour atteindre les buts du PEV : que d’ici à 2010 tous les pays aient une couverture vaccinale de routine de 90 % de la population infantile, que le vaccin contre l’hépatite B soit introduit dans 80 % des pays d’ici à 2007, et que 50 % des pays les plus pauvres aient le vaccin contre Haemophilus influenza b avant 2005
Otric N.
Il n’est pas possible de donner avec exactitude, le chiffre exact des personnes qui ont été tuées entre mardi et mercredi par des jihadistes présumés dans la région de Ménaka, dans le nord-est du Mali, près de la frontière nigérienne.
« Entre la nuit du 10 et la matinée du 11 Décembre dernier, des bandits armés sur plus de vingt motos ont fait irruption dans plusieurs localités au sud de la région de Ménaka et ont exécuté des civils de la communauté Idaksahak » selon les informations rendues public à travers un communiqué du Mouvement pour le salut de l'Azawad. Même si on parle de près de 50 morts.
Les assaillants après leur forfait, sont repartis vers la frontière
nigérienne après avoir allumé un feu de brousse, a ajouté ce groupe
principalement touareg soutenant la force française Barkhane et
l'armée malienne, qui affronte régulièrement dans la région des
jihadistes ayant prêté allégeance au groupe Etat islamique (EI).
Plusieurs centaines de personnes, dont de nombreux civils, appartenant
surtout aux communautés peule et touareg, ont péri depuis le début de
l'année dans cette région.
Des élus locaux ont confirmé l'attaque, évoquant entre une vingtaine
et plusieurs dizaines de tués. L’un des parlementaires venu de la
région de Ménaka a confirmé que les assaillants étaient venus de la
frontière nigérienne et repartis dans cette direction. Cependant, il a
indiqué qu’il est incapable de se prononcer sur le bilan parce que
lorsque l'armée malienne s'est rendue sur les lieux, les corps étaient
déjà enterrés par des combattants du Mouvement pour le salut de
l'Azawad.
Un autre élu local, qui affirme avoir pu brièvement parler avec un
blessé transféré à Ménaka, a accusé les assaillants d'avoir tiré sur
tous les civils rencontrés dans les campements : «Je ne sais pas s'il
y a quarante morts. Le blessé m'a dit que dans son campement, ils
étaient sept ».
- La Mission de l'ONU au Mali (Minusma) a condamné sur Twitter "les
faits collectés concernant cette série d'attaques", sans donner
d'estimation chiffrée
Conformément à son mandat, la Minusma déploie une équipe spéciale
d'enquête des droits de l'Homme pour établir les faits ainsi que les
circonstances de l'exécution des civils dans ces localités et situer
les responsabilités. Les autorités maliennes ont été invitées à
enquêter sur ces incidents et à traduire les responsables en justice.
Dans un rapport remis au Conseil de sécurité de l'ONU en août, un
groupe d'experts souligne que les conflits entre communautés de la
région, pour les postes de pouvoir, le contrôle d'axes commerciaux ou
de contrebande, les pâturages et l'accès aux puits, exacerbent les
tensions dues aux affrontements entre jihadistes et forces
internationales et maliennes.
Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de
groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, à la faveur de la déroute de
l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces
groupes qui l'ont ensuite évincée. Ces groupes en ont été en grande
partie chassés ou dispersés à la suite du lancement en janvier 2013, à
l'initiative de la France, d'une intervention militaire, qui se
poursuit actuellement.
Mais des zones entières échappent au contrôle des forces maliennes,
françaises et de l'ONU, régulièrement visées par des attaques
meurtrières, malgré la signature en 2015 d'un accord de paix censé
isoler définitivement les assaillants. Et, c’est au cours de cette
même année que ces attaques se sont étendues au centre et au sud du
Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le
Burkina Faso et le Niger, se mêlant souvent à des conflits
intercommunautaires.
Nicole Ricci Minyem
La Cour pénale internationale reprend l’examen du dossier ivoirien. La chambre d'instruction examine ce jeudi une demande de remise en liberté provisoire pour l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, ancien leader des Jeunes patriotes.
La chambre d'instruction de la Cour pénale internationale (CPI) veut évaluer les risques que présenterait une éventuelle remise en liberté provisoire de ces deux responsables politiques ivoiriens, rapporte RFI. Tous les deux sont en détention dans la prison de Scheveningen, depuis 2011 pour Laurent Gbagbo et depuis mars 2014 pour Charles Blé Goudé. Ils sont poursuivis pour crimes contre l'humanité concernant les violences postélectorales de 2010-2011 en Côte d'Ivoire.
Après une demi-heure de débats à huis clos, les rideaux de la galerie s’ouvrent et le public, peu nombreux, suit les discussions sur la possibilité de remettre Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé en liberté provisoire. Eric Mc Donald, le substitut du procureur, reste ferme : les deux prévenus doivent rester en détention le temps de leur procès.
Selon lui, Laurent Gbagbo bénéficie toujours d’un « réseau de supporters » qui réclament sa libération et qui pourraient selon lui, organiser sa fuite. Quant à Blé Goudé, le procureur brandit une arme pour le décrédibiliser : de fausses pièces d’identités béninoises et maliennes.
Le procureur soumet des conditions strictes en cas de remise en liberté provisoire de Laurent Gbagbo : il devra résider dans un pays signataire du statut de Rome et respectant ses principes ; il devra se présenter de manière hebdomadaire devant les autorités, porter un bracelet électronique avec un GPS et ne sera pas être autorisé à quitter sa résidence territoriale.
L’accusation suggère le dépôt d’une caution de garantie auprès de la Cour. La liste est longue et beaucoup plus restrictive envers Charles Blé Goudé : le procureur recommande ainsi qu’il se présente deux fois par semaine auprès des autorités du pays d’accueil, et qu’un couvre-feu quotidien, de 23h à 3h du matin lui soit imposé.
Puis la défense prend la parole. Après 14 demandes de remise en liberté refusées depuis le début du procès, Me Emmanuel Altit rappelle que son client reste présumé innocent, que sa détention est supposée être une « exception ». Me Emmanuel Altit veut « éviter toute atteinte injustifiée des droits » de Laurent Gbagbo. Or selon lui, le procureur n’apporte aucune preuve de l’existence d’un « réseau » ou d’une « structure » reliée à son client et qui serait en mesure de le soustraire à la justice.
Selon l’avocat, l’accusation fait référence à « des admirateurs » et à des membres du FPI « jusqu’au-boutistes » sans pour autant fournir d’éléments probants sur « leurs intentions criminelles ». Les débats se poursuivent encore cet après-midi.
Pour de nombreux partisans de l’ancien président ivoirien, une décision en faveur d’une remise en liberté de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé serait une « victoire ». Certains parient même sur un abandon des charges.
« La décision qui sera rendue concerne la mise en liberté provisoire. La décision sur la demande d’acquittement est une toute autre chose. Et nous ne pouvons spéculer ni sur l’une, ni sur l’autre », répond le porte-parole de la CPI, Fadi El Abdallah.
En cas de remise en liberté, les juges doivent s’assurer que les accusés comparaîtront bien devant la Cour, qu’ils ne prendront pas la fuite. Ils doivent en outre obtenir la garantie que les accusés ne vont pas entraver les enquêtes ou menacer les témoins. Enfin, l’accusé ne doit pas profiter de sa mise en liberté provisoire pour nuire à nouveau.
Otric N.