Après plusieurs jours de comparution devant le tribunal militaire de Ouagadougou, le général Gilbert Diendéré continue de réfuter la paternité de la tentative de déstabilisation du pouvoir de la Transition survenue le 16 septembre 2015.
L’audition de l’ancien patron des services secret burkinabé et ex – bras droit de Blaise Compaoré se poursuit devant le tribunal militaire, délocalisé dans la salle des banquets de Ouaga 2000.
Alors que la partie civile entend toujours connaître l’identité du véritable cerveau du coup d’État manqué, la défense de l’accusé donne la même version des faits, tels que ceux-ci se sont déroulés, d’après eux : « Le 16 septembre, ce n’était qu’un mouvement d’humeur du régiment de sécurité présidentielle qui a dégénéré… ».
Se levant du banc des accusés, Gilbert Diendéré hurle ces propos : « Ce n’est pas à moi de dire qui est le commanditaire, mais à l’instruction menée depuis trois ans ». J’ai pris la responsabilité morale des événements pour ne pas laisser le pouvoir aux mains des sous-officiers et plonger ainsi le pays dans le chaos. J’ai accepté de prendre la direction du pays parce que les médiateurs, notamment l’ancien président Jean – Baptiste Ouédraogo et Mgr Paul Ouédraogo, ont dit que le pouvoir était vacant ».
Toujours vêtu de son treillis militaire, prenant des documents dans une pile de dossiers à côté de lui, l’homme a estimé que toute la hiérarchie militaire est impliquée dans le coup d’Etat, notamment l’ancien chef d’état-major général, le général Pingrenoma Zagré, et le secrétaire général du ministère de la Défense nationale, le colonel-major Alassane Moné.
Toujours campé sur ses positions et, alors que le parquet procédait à la lecture des déclarations de ces responsables qui l’accablent, le général a riposté, s’exprimant d’un ton ferme : « Ils ont eu le temps d’harmoniser leurs déclarations. Dans un premier temps, la hiérarchie militaire a été convoquée par le juge d’instruction mais ils ont refusé de se présenter. Il a fallu la pression populaire pour qu’ils se présentent plus de six mois après ».
Sur ces entrefaites, la partie civile rappelle que les autorités avaient été arrêtées par le Régiment de sécurité présidentielle qui refusait de les libérer. Dans ces conditions, peut-on parler de vacance du pouvoir ? Interroge Me Yanogo : « Ce sont les hommes qui ont refusé la libération des autorités », affirme le général. Des versions contradictoires
Le témoignage de Gilbert Diendéré renseigne davantage sur les auteurs de l’arrestation des autorités de la Transition que sur les commanditaires de ce putsh manqué. Pour Maria Kanyili, membre de l’équipe d’avocats du général : « si jusque-là la paternité du coup d’État n’a pu être établie, c’est bien parce qu’il n’a pas été planifié ».
Au total, quatre vingt quatre personnes sont jugées par un tribunal militaire à Ouagadougou depuis le début du procès en février dernier, dont un autre général, Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, également présent au procès.
Nicole Ricci Minyem
Même si d’aucuns voient dans le limogeage de Thierry Tanoh, intervenu ce 10 décembre, une action anti-Bédié, le gouvernement met en avant des objectifs non atteints dans le secteur de l'énergie.
Une décision qui n’est pas une surprise car, depuis plusieurs mois, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, a fait des remarques à son ministre, lui reprochant de tâtonner sur plusieurs dossiers, notamment dans le secteur pétrolier. Et, le gouvernement de Ouattara rejette l’idée que se font ses alliés : « On pourrait voir dans ce limogeage les tensions entre le président Alassane Ouattara et son allié Henri Konan Bédié, dont Tanoh est le protégé. Il n’en est rien, son départ est purement technique ».
La mise sur la touche de Thierry Tanoh intervient dans un contexte de situation politique très tendue, marqué par une crise sans précédent entre Alassane Ouattara et son ancien allié du PDCI, dont Tanoh est le protégé. Les deux anciens ne se parlent plus et s’évitent. À plusieurs reprises, le président Alassane Ouattara a annoncé que le « temps des clarifications » était venu avec ses ministres issus du PDCI, ne
cachant pas sa volonté de remanier le gouvernement.
Certes, Thierry Tanoh a fait revenir dans l’offshore ivoirien des majors du secteur pétrolier. Mais tous les contrats signés ne satisfaisaient pas le chef du gouvernement. Dans les 17 contrats de partage de production signés avec les compagnies pétrolières, le montant des bonus à verser à l’État était très bas, dans le contexte de fortes tensions budgétaires que connaît le pays. Les bonus payés par BP et l’américain Kosmos Energy après la signature des permis pétroliers sur les blocs pétroliers (CI-526, CI-603, CI-602, CI-707 et CI-708) étaient de moins de 2 millions de dollars par bloc.
Plusieurs projets dans le gaz naturel ont été arrêtés ou bloqués, notamment l’installation du terminal de regazéification et de stockage de gaz naturel liquéfié dans le port d’Abidjan pour alimenter les centrales thermiquesde production d’électricité du pays. Ce projet deplus 200 millions de dollars est piloté par un consortium conduit parle français Total. Or, depuis plusieurs mois, les négociationsbutaient sur le prix du gaz que paiera le gouvernement. Ce désaccord aretardé l’installation du terminal prévu mi-2018.
Le britannique Vitol était également à l’arrêt sur le bloc CI-202 oùil devrait produire du gaz naturel. En outre, si la capacité deproduction électrique installée a bien augmenté de 55 % depuis 2011,elle n’est aujourd’hui que de 2 200 MW. Soir loin des 4 000 MW quiconstituaient l’objectif par atteindre à l’horizon 2020, rappelé à plusieurs reprises par Alassane Ouattara. Le come-back d’Abdourahmane Cissé
Pour succéder à Thierry Tanoh, Amadou Gon Coulibaly a choisi Abdourahmane Cissé, qu’il a reçu le 9 décembre. Ancien ministre du Budget et du Portefeuille de l’État, qui officiait comme conseiller
spécial du président, ce polytechnicien fait son come-back dans le gouvernement qu’il avait quitté en juillet 2017 en accord avec le Alassane Ouattara et son Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly pour
convenance personnelle.
L’ancien ministre du Budget travaillait déjà sur les questions de pétrole à la Présidence. Parmi les dossiers brûlants qui l’attendent, la relance des négociations avec Total et Vitol.
Nicole Ricci Minyem
L'annonce a été faite ce lundi. L’UE a fait part de la prolongation pendant un an de plus, jusqu'à décembre 2019, de ses sanctions visant quatorze (14) responsables du régime du président congolais Joseph Kabila accusés de violations des droits de l'homme, dont son dauphin pour la présidentielle Emmanuel Ramazani Shadary.
Il a été désigné cette année pour représenter le camp Kabila à l'élection présidentielle prévue le 23 décembre et, dans le gouvernement, il a occupé le poste de ministre de l'Intérieur entre décembre 2016 et février 2018.
A ce titre, l'Union européenne le considère comme l’un des responsables de l'arrestation des opposants ainsi que de la violente répression de manifestations survenues en janvier-février 2017 à Kinshasa, selon un document officiel de cet organisme.
Il est aussi question d'un usage disproportionné de la force pour réprimer le mouvement religieux Bundu Dia Kongo (BDK) et d'autres manifestations au Kasaï, dans le centre du pays.
En mai 2017, le nom de Ramazani Shadary comptait parmi ceux de neuf responsables de l'appareil sécuritaire congolais ajoutés à une liste de sept personnalités déjà sanctionnées à la suite de violences survenues en septembre 2016.
Ce total de 16 sanctionnés est ensuite tombé à 14 en février 2018 quand deux noms ont été transférés sur une autre liste, sous la responsabilité des Nations Unies, selon une source européenne.
Les sanctions consistent en un gel d'éventuels avoirs et une interdiction de visa pour l'UE. Elles sont prolongées jusqu'au 12 décembre 2019, précise l'UE.
Parmi les 14 hauts responsables visés figurent aussi le ministre de la Communication, Lambert Mende, ou le chef de l'Agence nationale de renseignements (ANR), Kalev Mutondo.
En octobre dernier, M. Ramazani Shadary avait déjà protesté par la voix de ses avocats belges contre ces sanctions, jugées injustes et, avait demandé leur levée.
M. Ramazani Shadary a été désigné par le président Kabila et sa famille politique élargie au Front commun du Congo (FCC) candidat de la majorité à l'élection présidentielle qui doit se tenir le même jour que les législatives et les provinciales.
Au total, 21 candidats sont en course pour la succession du président Joseph Kabila qui ne peut briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.
Lundi, le Conseil de l'UE qui est une instance représentant les 28 pays membres a évoqué dans son communiqué ce contexte électoral, et réaffirmé l'importance de la tenue d'élections crédibles et ouvertes à
tous dans le respect du peuple congolais.
Le Conseil va à nouveau réexaminer les mesures restrictives compte tenu des élections en RDC et se tient prêt à les adapter en conséquence, est-il aussi souligné dans ce communiqué.
Pour les échéances du 23 Décembre prochain, Joseph Kabila ne peut se représenter mais, il n’exclut pas de revenir en 2023. Malgré les reproches qu’on lui fait après les dix sept années qu’il a passé à lavtête de son pays, il ne regrette rien et est plutôt fier de ce qui a été fait : « Nous avons de nombreuses réalisations à notre actif. Le plus important est d’avoir réussi à réunifier le pays et de l’avoir remis sur les rails. Mais il y a encore beaucoup à faire… ».
Nicole Ricci Minyem
La Banque islamique de développement (Bid) a ouvert une ligne de crédit de 12,1 milliards de FCFA pour le financement du Projet d’élimination de la transmission du VIH/SIDA de la mère à l’enfant au Cameroun, rapporte un décret publié ce mardi par le Journal officiel (JO).
Selon le décret, il s’agit d’un « Accord de vente à tempérament (services) » pour lequel le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire est habilité à signer un accord avec la Bid. Cet appui financier de la Bid intervient dans un contexte de redéploiement de la lutte contre le Sida, dont le taux de prévalence est de 3,4% au Cameroun en 2018 contre 4,3% en 2011 et 3,9% en 2016, selon les résultats d’une enquête menée auprès des ménages pour l’évaluation de l’impact de la pandémie (CAMPHIA).
Malgré cette baisse du taux de contamination, il est question de mettre l’accent sur la prévention, bien que la transmission de la mère à l’enfant soit passée de 7,8% en 2012 à 0,1% en 2018. Par ailleurs, les données du Comité national de lutte contre le Sida (CNLS) font état de quelque 225.000 malades sous antirétroviraux (ARV).
On parle de transmission de la mère à l’enfant, lorsqu’une mère séropositive transmet le VIH à son enfant pendant la grossesse, le travail, l’accouchement ou l’allaitement. En l’absence d’interventions, les taux de transmission vont de 15 à 45%. Des interventions efficaces permettent toutefois de ramener ces taux à des niveaux inférieurs à 5%.
L’OMS collabore avec ses partenaires pour fixer des normes mondiales en matière de prévention du VIH, de soins et de traitement des femmes enceintes, des mères et de leurs enfants et pour favoriser l’intégration de la PTME dans les services de santé. L’OMS recommande par exemple de mettre sous traitement antirétroviral (TAR) à vie toutes les mères vivant avec le VIH pour protéger leur santé et assurer le bien-être de leurs nourrissons.
Les lignes directrices publiées par l’OMS en juillet 2016 conseillent, dans les pays ayant opté pour la promotion et le soutien de l’allaitement au sein parallèlement au traitement antirétroviral, aux mères vivant avec le VIH qui sont sous traitement et prennent bien leur traitement, d’allaiter leurs enfants exclusivement au sein pendant les 6 premiers mois de vie puis d’introduire une alimentation complémentaire jusqu’à l’âge de 12 mois. L’allaitement au sein et l’alimentation complémentaire peuvent être poursuivis jusqu’à l’âge de 24 mois et au-delà. Auparavant, le conseil de l’OMS était d’allaiter au sein jusqu’à 12 mois puis de cesser l’allaitement si une alimentation sûre et suffisamment nutritive pouvait être fournie.
Les nouvelles orientations se fondent sur des données scientifiques montrant que le traitement antirétroviral est très efficace pour la prévention de la transmission du VIH par le lait maternel si l’observance du traitement par la mère est bonne. Les nouvelles données impliquent que les mères vivant avec le VIH et leurs enfants peuvent bénéficier des nombreux avantages de l’allaitement au sein, concernant notamment la croissance et le développement de l'enfant, de la même manière que les mères qui n’ont pas le VIH et leurs enfants.
Les recommandations de l’OMS soulignent la nécessité pour les systèmes de santé de proposer des services de qualité pour le VIH, capables d’assurer la délivrance du traitement antirétroviral et de continuer à s’occuper des mères vivant avec le VIH.
Otric N.
Le président de la République, Paul Biya, a signé le 10 décembre 2018, un décret habilitant le ministre en charge de l’Economie à signer avec la Banque allemande de développement (KFW), un contrat de prêt et une convention séparée d’un montant total de 15 millions d’euros, soit environ 9,8 milliards FCFA, au bénéfice de la Direction générale des impôts (DGI).
Grâce au financement de la Banque allemande de développement, la DGI pourra étendre progressivement la télé déclaration dans les Centres des impôts des moyennes entreprises (CIME). Par ailleurs, le système «Mobile Tax» sera mieux développé pour le paiement des autres prélèvements aujourd’hui réglés en espèces. La DGI espère que la rationalisation de ces méthodes de travail permettra de gérer avec plus d’efficacité les risques d’indiscipline fiscale.
Il faut tout de même signaler que les réformes du dispositif de mobilisation des impôts et taxes intérieurs mises en place depuis quelques années ont permis à l’administration fiscale de rester sur une dynamique haussière en 2017, renforçant ainsi son rang de premier poste de mobilisation des ressources publiques.
Ainsi, les recettes fiscales au titre de l’exercice budgétaire 2017 s’élèvent à 2066 milliards de FCFA, selon les chiffres publiés lundi par la Direction générale des impôts (DGI). Malgré la tension sociale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et en dépit des menaces de la secte Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, l’administration fiscale précise que c’est pour la première fois que les recettes fiscales franchissent la barre de 2000 milliards de FCFA.
Dans les détails, apprend-on, les recettes issues des ressources budgétaires propres c’est-à-dire hors emprunts et dons s’élèvent à 1 856,9 milliards de FCFA contre 1 724,6 milliards de FCFA en 2016, soit une hausse de 132,3 milliards de FCFA en valeur absolue et de 7,7% en valeur relative. Sa contribution se situe à 60,7% des ressources propres de l’Etat, pour l’exercice 2017.
«Comme par le passé, les principaux impôts de notre système fiscal, du fait de leur forte contribution, sont restés la TVA (Taxe sur la valeur ajoutée), l’impôt sur les sociétés non pétrolières (ISP), les Droits d’accises (DA), l’Impôt sur les traitements et salaires (ITS) et la Taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP)», indique le rapport.
En outre, le rendement de la TVA en 2017 est de 731,8 milliards de FCFA, soit un taux de contribution de 40,9%. A moins d’un mois de la fin de l’exercice budgétaire 2018, la DGI table sur une « tendance haussière » ce qui laisse croire qu’on devrait dépasser les 2066 milliards de FCFA collectés l’exercice écoulé.
Une embellie due à l’introduction il y a deux ans de la télé-déclaration des impôts. D’après la direction générale des Impôts, cette nouvelle mesure et son extension à tous les contribuables, a permis de partir de la souscription manuelle et physique de leurs déclarations à une méthode informatisée et à distance, évitant ainsi de pénibles déplacements et d’énormes pertes de temps.
Dans le même sillage, cette nouvelle opération a permis l’élargissement de l’assiette fiscale pour l’Etat et a également permis à l’ensemble des structures d’être plus productives et plus performantes.
Otric N.
Après la décision étrange d'Ahmad Ahmad de retirer la CAN 2019 au Cameroun et alors que les installations sont toujours en construction (en très bonne avancée), on apprends ce mercredi soir que le Maroc, qui militait pour spolier la CAN au Cameroun, n'est plus candidat à l'organisation de l'évènement en juin prochain.
Il faut dire que, pour l'heure, aucun candidat sérieux n'est déclaré et la date buttoir de l'annonce de l'organisation avance à grands pas.
Sur les réseaux sociaux, comme dans certains cercles, l'annonce d'une co-organisation entre le Cameroun et un autre pays, ne fait plus aucun doute. Le Gabon et la Côte d'Ivoire sont les Nations les plus citées et les deux possibilités sont envisageables.
La Côte d'Ivoire, qui se verrait prendre l'organisation de la CAN21 si le Cameroun n'organisait pas celle de juin 2019, pourrait être tout à fait prête à accueillir la moitié des matchs de cette première CAN... Et le Maroc, très envieux, pourrait dès lors être nommé dès 2021 pour remplacer la Côte d'Ivoire. Une solution qui satisferait tout le monde.
Reste que, le très incompétent Président de la CAN, va devoir trancher. Et avec lui... Rien n'est jamais très droit !
De son côté, le Cameroun, est plus prêt que jamais et les Lions Indomptables rêvent de relever le défi de gagner la compétition à domicile !
Le Premier ministre a signé vendredi drnier un décret portant nomination des chefs de centre régionaux du Comité national de désarmement, démobilisation et réinsertion (CNDDR).
Monsieur Gabsa Nyagha Sixtus dirigera les opérations du CNDDR dans la région du Nord-Ouest où certains militants de la cause sécessionniste se livrent à des activités armées depuis près de deux ans. Il sera établit à Bamenda pour l’exercice de ses fonctions. Non loin de là, à Buea, région du Sud-Ouest, Les activités du Comité national de désarmement, démobilisation et réinsertion, seront conduites par Monsieur Fonju Njukang Bernard.
Le Premier ministre, Philemon Yang, a également désigné Monsieur Dumar Bichair chef du centre régional du CNDDR de l’Extrême-Nord à Mora. La décision du Premier ministre survient moins d’une semaine après le décret du président de la République plaçant l’ancien gouverneur du Littoral, Fai Yengo Francis, à la tête du Comité de désarmement.
Placé sous l’autorité du Premier ministre, le CNDR disposera de ressources constituées par les subventions de l’Etat, les dons et legs, les contributions des partenaires techniques nationaux et internationaux. Il bénéficiera également de toutes autres ressources qui pourraient lui être affectées conformément à la législation en vigueur, souligne le décret rendu public vendredi.
En matière de désarmement, le CNDDR a pour missions d’accueillir et de désarmer les ex-combattants, de collecter, de répertorier et de stocker les armes et munitions remises volontairement par les ex-combattants, de prendre toutes les dispositions appropriées pour la destruction desdites armes, munitions et explosifs, en liaison avec les administrations compétentes.
S’agissant de la démobilisation, le Comité devra mettre en place des sites de cantonnement d’ex-combattants et en assurer la gestion, assurer l’encadrement des ex-combattants, leur apporter une assistance multidimensionnelle dans le cadre de leur préparation à un retour à la vie civile.
Au plan de la réintégration, il s’agira de prendre les dispositions nécessaires à la déradicalisation des ex-combattants, de mener des actions de sensibilisation et d’apporter une assistance multidimensionnelle aux communautés d’origine aux fins de faciliter la réintégration des démobilisés, d’aider à leur réinsertion dans la vie civile, notamment par l’organisation, la formation, la mise à disposition d’outils ou moyens de production et l’assistance à la création d’activités génératrices de revenus.
En rappel, depuis décembre 2017, des dizaines de combattants repentis de Boko Haram ont été accueillis dans plusieurs localités de l’Extrême-Nord du Cameroun, puis rassemblés dans un camp de la Force multinationale mixte (FMM) situé dans la localité de Mehé, d’où ils n’ont pas le droit de sortir.
Quant aux sécessionnistes anglophones, qui poursuivent leur activisme armé sur le terrain, aucune reddition n’a été officiellement annoncée à ce jour en dépit d’un appel pressant de Paul Biya qui, lors de sa prestation de serment, le 6 novembre dernier, avait demandé «aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain» de «retrouver le droit chemin».
«A ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain», avait déclaré Paul Biya.
Otric N.
La France a remis ce mardi 1.400 fusils d'assaut aux forces armées centrafricaines (Faca), réaffirmant ainsi, face à l'influence croissante de la Russie, son soutien à une Centrafrique en conflit depuis 2012.
La ministre française des Armées Florence Parly a remis ces 1.400 fusils, des Kalachnikov de type AK-47, ainsi que trois embarcations légères, lors d'une cérémonie sur la base de M'Poko à Bangui, rapporte l’AFP. Ce stock de Kalachnikov, cédé gratuitement, avait été saisi en 2016 sur un boutre près du Yémen, pour non-respect de l'embargo sur les armes à destination de ce pays, apprend-on.
La ministre centrafricaine de la Défense, Marie-Noëlle Koyara, s'est réjouie de ce geste, rappelant que «notre frontière de 1.600 km doit être assurée», or «pour l'instant nous avons encore de sérieuses difficultés». La France a obtenu une exemption à l'embargo de l'ONU sur les livraisons d'armes à la Centrafrique, tout comme la Russie qui a livré 1.700 Kalachnikov aux Faca en janvier.
«Il n'y a aucun obstacle de principe du côté de la France pour que cet embargo soit levé» définitivement, selon Mme Parly. «Ce qui est important c'est que ces armes, dès lors qu'elles seront livrées aux forces armées centrafricaines, puissent être identifiées, stockées et tracées», a-t-elle souligné.
Les forces armées centrafricaines, faiblement équipées et peu structurées, peinent à prendre pied dans un pays toujours en proie aux violences intercommunautaires deux ans après la fin de l'opération française Sangaris en octobre 2016. Aujourd'hui, «la reconstruction de l'armée est une de nos priorités dans le cadre de la recherche de la paix et de la stabilité», a déclaré le président centrafricain Faustin-Archange Touadéra lors d'un entretien avec Mme Parly. «Nous comptons énormément sur nos partenaires traditionnels», a-t-il ajouté.
L'armée française était intervenue entre 2013 et 2016 pour faire cesser les violences de la coalition rebelle Séléka (à dominante musulmane) et les représailles des milices anti-balaka prétendant défendre les chrétiens. Deux ans plus tard, la quasi-totalité de ce pays de 4,5 millions d'habitants parmi les plus pauvres du monde reste contrôlée par des groupes armés qui combattent pour s'accaparer les ressources minières telles que l'or et les diamants et renforcer leur influence locale.
Les Faca comptent environ 7.000 soldats, confrontés à au moins autant de combattants de groupes armés et qui doivent encore s'implanter sur l'ensemble du territoire pour aider à établir l'autorité de l'Etat. En quelques mois, la Russie a investi tous azimuts dans cette ancienne colonie française, formant 2.000 soldats et les aidant à se déployer dans certaines localités reculées du nord, du centre ou du sud-est.
Elle y a envoyé 170 instructeurs civils, qui ne sont autres que des mercenaires étroitement liés à des sociétés minières russes et avoisinent aujourd'hui les 300 à 400 hommes, selon des sources occidentales. Figure emblématique de cette présence, le Russe Valeri Zakharov conseille directement le président Faustin-Archange Touadéra sur les questions de sécurité.
«Ce qui est important, c'est que l'aide apportée notamment par la Russie puisse respecter les règles qui sont posées au niveau de la communauté internationale et par les Nations unies», a déclaré Mme Parly lors d'un point de presse. Selon elle, «il est important également que cette contribution positive qu'un certain nombre de pays, parmi lesquels la Russie, apportent, puisse s'inscrire dans l'initiative africaine de paix qui est soutenue par l'UA», l'Union africaine, a-t-elle ajouté.
«La France est très attachée (..) à ce que cette aide puisse être coordonnée avec l'aide apportée par la communauté internationale», selon Mme Parly.
La France, dont le retrait militaire a été mal vécu par les Centrafricains, est devenue de son côté la cible de campagnes de dénigrement souvent virulentes dans les médias locaux. «La France n'est pas partie, la France est toujours présente sur différents terrains, militaire, diplomatique et sur le plan du développement (...) La France est là et elle le restera», a assuré Florence Parly.
Environ 200 militaires français restent présents en RCA - contre 2.000 à l'époque de Sangaris - où ils mènent des actions de formation des Faca et assurent un appui à la force de l'ONU (Minusca - 11.000 hommes) si nécessaire.
Otric N.
Alors que les supputations allaient bon train autour du retrait de la CAN 2019 au Cameroun, et la possibilité d’organiser ou non cette de 2021 au détriment de la Côte d’Ivoire, le président de la Confédération africaine de football a tranché au cours d’une interview sur RFI lundi.
«Il y a eu une préparation de cette prise de décision», a affirmé le malgache. «Je sais que ma présence au Cameroun, avant les élections présidentielles, a intrigué beaucoup de personnes. Mais il faut faire comprendre aux gens qu’il y a une distinction à faire entre la personne, Ahmad, et le président de la CAF. Je dois diriger une institution sans tenir compte de ma personnalité. Je représente 54 pays africains et pas seulement Madagascar. Tout ça m’oblige évidemment à prendre beaucoup plus de précautions», a-t-il ajouté.
L’annonce de l’octroi de la CAN 2021 au Cameroun a créé un tollé général en Côte d’Ivoire, notamment chez les dirigeants sportifs. Ces derniers estiment qu’ils n’ont pas été consultés et qu’ils seront prêts en 2021. Ce que ne partage pas Ahmad qui se dit étonné.
«Ne pas remercier la Confédération africaine de football (CAF) d’avoir donné du temps. Surtout venant de la part des techniciens. Si ça avait été le chef de l’Etat, j’aurais pu facilement comprendre. Car, en politique, on n’est pas forcé de connaître et de comprendre les arcanes de l’organisation d’une grande compétition. Ça démontre peut-être l’insuffisance des responsables qui, au lieu de convaincre leurs chefs que cette décision [accueillir la CAN deux ans plus tard, Ndlr] est une bonne chose, font de la politique politicienne afin de créer des polémiques.
Comment voulez-vous construire cinq stades [en Côte d'Ivoire pour la CAN 2021, Ndlr] en deux ans ? Il y a certaines villes censées abriter la CAN où il n’y a rien, pas d’hôtels notamment. Ces gens font croire à leurs chefs qu’un village comme celui qui a accueilli les athlètes des Jeux de la Francophonie peut être utilisé avec la CAF. Non, car le football, c’est autre chose», explique le président de la CAF.
L’article 92 du règlement de la CAN prévoit dans un cas de retrait comme celui-ci [celui du Cameroun, Ndlr] une amende et une suspension pour deux éditions. Mais, ce règlement sera contourné. «On ne peut pas appliquer bêtement les règlements, même pour le cas du Cameroun. Faire ce glissement d’une édition à l’autre est une faute de la CAF. C’est une entorse aux règlements. Mais nous ne pouvons pas faire autrement. On est dans une phase très compliquée», explique Ahmad.
Le président de la CAF estime qu’ «il faut être constructif. Le Comité exécutif a fait le règlement. Et s’il décide de changer ce règlement, c’est son droit. Comment pourrait-on laisser tomber le Cameroun et le sanctionner par rapport aux investissements qui ont été consentis ? En tant que responsables, nous ne pouvons pas faire ça. […] On se rend bien compte que ce n’est pas évident pour un pays africain d’investir dans la construction de telles installations. Donc, on ne peut pas « assassiner » la jeunesse camerounaise, la jeunesse africaine. Car, ce sont eux qui vont bénéficier des avantages», conclut-il.
Otric N.