Cabral Libî Li Ngué, président du Parti Univers s’approprie la décision du Président de la République et, l’invite à prendre en compte, toutes les propositions qu’il lui avait faite, pour que prenne fin la situation socio – sécuritaire dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest
La position du leader 11 millions de concitoyens, a été rendue publique ce 13 Décembre, à travers un communiqué.
Dans un premier temps, tout Cabral Libî Li Ngué Ngué estime que le nombre de personnes qui doivent ainsi bénéficier de la grâce présidentielle, ne représente rien, au regard de ceux qui sont incarcérés depuis le début de cette crise
« Suite à la publication le 13 décembre 2018 d’un communiqué du Secrétaire Général de la Présidence de la République, faisant état de l’arrêt des poursuites devant le tribunal militaire contre un certain nombre de personnes arrêtées pour des délits commis dans le cadre de la crise dans les Régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, 289 détenus de la crise anglophone seront bientôt libres. Comparé au nombre total de détenus, ce chiffre est encore loin du compte ».
Il invite le Chef de l’Etat à travailler en parfaite symbiose avec les leaders des partis de l’opposition, parce que ces derniers constituent une force de proposition, car ce qui est important, c’est la construction du Cameroun
« Néanmoins, ce communiqué démontre à suffisance qu’il n’est jamais trop tard pour apprendre de l’opposition. En effet, depuis mon adresse à la jeunesse le 10 février 2018, j'ai demandé de façon constante et répétée au Président de la République de libérer dans un but d’apaisement, ces compatriotes incarcérés, ce d'autant qu’un grand nombre d’entre eux, voulait se dévouer à la construction d'une paix durable et concertée…le foyer de l’édification d’un nouveau vivre ensemble dans un contrat social aux clauses renouvelées. J’ose espérer que cette mesure de libération de 289 détenus aura un impact d’apaisement sur l’ardeur des combattants dans le bush…».
Le président de Univers pense néanmoins que la décision « tardive » du Chef de l’Etat Camerounais a contribué à envenimer la situation et, a incité les séparatistes à demeurer ancrés dans leurs positions
« Toutefois, le caractère inexplicablement tardif de la mesure a, non seulement laissé dépérir l'état de santé de certains détenus, mais a aussi exacerbé les tensions occasionnant de nombreuses pertes en vies humaines. Laissant même l’impression du franchissement d’un point de non-retour. C’est encore le lieu d’adresser mes encouragements aux forces nationales de défense engagées dans cette crise, qui les exaspère et donne lieu par moments, à des débordements inhumains… ».
« J’appelle le gouvernement à accélérer le processus de libération des autres personnes arrêtés sur l’étendue du territoire national dans le cadre de cette crise. La mention du terme "délit" utilisé stricto sensu pour qualifier les infractions évoquées et l’exclusion proclamée dans un communiqué du Ministre Délégué à la Présidence chargé de la Défense, des « commanditaires », des « planificateurs », des « criminels, assassins et autres dangereux terroristes », laissent penser que la libération des leaders anglophones sur qui pèsent des charges criminelles et non délictuelles, n’est pas envisagée ».
Il est important, d’après Cabral Libî, de mettre en place, des bases véritables pour un dialogue franc et inclusif
« Ce dialogue ne peut être efficacement mené qu'avec les leaders dont la légitimité est établie et dont le mot d'ordre peut être suivi d'effet. Si la justice sait sévir, elle doit aussi être capable de recoller les morceaux et de ramener la paix. Elle doit être un arc en ciel après l’orage… ».
Le Gouvernement devrait assumer ses erreurs et mettre sur pied, une politique visant à ramener à la maison, les camerounais qui ont trouvé refuge au-delà des frontières nationales
« J’appelle le Président proclamé élu suite au scrutin du 7 octobre 2018 à prendre enfin ses responsabilités en se rendant lui-même dans le Nord Ouest et dans le Sud-ouest. De même, j’interpelle le Gouvernement à prendre des mesures concrètes pour ramener en terre camerounaise, les milliers de compatriotes refugiés dans les pays voisins à cause de la crise ».
Nicole Ricci Minyem