Le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, recevant mercredi les vœux de nouvel an du corps diplomatique accrédité au Cameroun, a qualifié la secte terroriste Boko Haram de «menace résiduelle».
«Repoussé hors de nos frontières, ce mouvement terroriste ne représente plus qu’une menace résiduelle qui nous oblige cependant à rester très vigilants. C’est pourquoi nous maintiendrons une étroite coopération avec les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad qui se sont engagés, fin novembre à Ndjamena et mi-décembre à Abuja, à ne pas baisser la garde», a déclaré Paul Biya.
Les attaques de la secte Boko Haram ont fait près de 1.500 morts au Cameroun depuis 2013. Ces attaques se sont toutes concentrées dans la région de l'Extrême-Nord, frontalière de l'état nigérian du Borno, fief du mouvement terroriste. Les civils sont pour la plupart des villageois, tombés alors que le Cameroun servait de base de repli et de «réserves» aux miliciens de Boko Haram. Les raids et les pillages se sont multipliés en 2013 et 2014, notamment pour s'emparer de véhicules, d'armes et surtout de vivres.
Face à ces attaques, l'armée camerounaise a réagi, déployant à partir de 2013, avec un certain succès, l'opération Alpha pour sécuriser ses frontières. Mais c'est la mise sur pied, début 2015, d'une offensive conjointe des troupes tchadiennes, nigériennes, camerounaises et nigérianes qui permettra de réellement faire reculer les islamistes et de réduire l'influence de Boko Haram. Traqués dans leur repaire, les islamistes vont alors changer de stratégie, abandonnant les attaques massives dont ils n'ont plus les moyens pour des attentats plus ciblés.
Selon Paul Biya, l’instabilité que connaissent plusieurs régions du monde n’a pas seulement pris la forme de tensions ou de conflits armés. Elle est aussi la résultante d’une remise en cause de l’équilibre réalisé après la Seconde Guerre mondiale et la fin de la guerre froide. L’Organisation des Nations Unies et son Conseil de Sécurité en étaient les garants.
Au cours des dernières décennies, ce système de sécurité collective a eu le mérite d’éviter le déclenchement d’un conflit global et de permettre, après bien des péripéties, à de nombreux pays parvenus nouvellement à la souveraineté, de vivre en paix et d’engager des processus de développement. C’est dans ce contexte que la mondialisation des échanges a fini par s’accélérer.
Pour Paul Biya, s’il est pour le moment exagéré de parler de « guerre commerciale », on peut toutefois craindre que cette tendance ne s’étende au niveau mondial. On assisterait alors à une contraction des échanges qui ne profiterait à personne, et sans doute pas aux pays en développement dont les économies sont très dépendantes de l’extérieur.
La récente réunion du G20 en Argentine a montré que les principales puissances économiques mondiales n’étaient pas indifférentes aux conséquences du protectionnisme. Une majorité d’entre elles serait, semble-t-il, favorable à la liberté des échanges, sans que l’on puisse dire pour autant que la question est réglée.
Ce raidissement des relations commerciales n’a pas épargné le domaine politique. C’est ainsi que l’on a vu se tendre les rapports entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de la Crimée et de l’Ukraine, et du traité américano-soviétique de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire que Washington veut dénoncer.
Otric N.
Le Budget d’investissement public (BIP) pour l’année 2019 au Cameroun s’élève à 1 327,6 milliards de FCFA rapporte le journal des projets publié ce jeudi par le ministère de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire.
Elaboré dans le cadre de la mise en œuvre du nouveau régime financier de l’Etat qui consacre la ligne des engagements prioritaires à réaliser au cours de cet exercice, ce budget est en hausse de 35,6 milliards de FCFA par rapport à celui de l’année dernière qui s’élevait à 1292 milliards de FCFA, apprend-on. D’après le gouvernement, cette ligne directrice des investissements publics va être consacrée à l’achèvement et à la mise en service des grands projets de première génération et des autres projets en cours.
Parmi ces chantiers prioritaires figurent la construction des infrastructures prévues pour la Coupe d’Afrique des Nations 2021 (CAN), la poursuite de la mise en œuvre du plan d’urgence pour l’accélération de la croissance et le plan triennal spécial jeunes, la lutte contre l’insécurité et le renforcement du processus de la décentralisation.
Son action, a expliqué le ministre de l’Economie, Alamine Ousmane Mey, vise, «au-delà de la transparence, l’implication des administrations, des partenaires techniques et financiers, de la société civile, des collectivités territoriales décentralisées, des autres démembrements de l’Etat et des bénéficiaires, dans le suivi participatif du BIP».
Les cérémonies de lancement technique du budget sont prévues dans les dix régions du pays jeudi et vendredi où les différents acteurs recevront les explications des responsables des administrations impliquées pour une bonne exécution du BIP 2019. Par ailleurs, il est prévu d’après le ministère des Finances de corriger les anomalies observées dans la réalisation du BIP de l’année dernière qui a connu un taux physique de réalisation de 70% environ.
Notons que l’exercice budgétaire 2019 a été lancé ce jeudi à Bertoua, dans la région de l’Est. C’est une cérémonie qui a été articulée principalement sur le discours de circonstance du Ministre des Finances. Celui-ci a été suivi de quatre exposés techniques portant précisément sur la présentation de la circulaire portant instructions relatives à l’exécution; au suivi et au contrôle de l’exécution du budget 2019; sur les innovations fiscales de la loi des finances 2019; sur la présentation du Budget d’Investissement Public(BIP) ainsi que sur le processus de contractualisation et des innovations du décret portant code des Marchés publics.
D’un montant global de 4850,5 milliards de FCFA, le budget 2019 a été élaboré sur la base des perspectives macroéconomiques favorables, une croissance qui devrait rebondir à 4,4%. Cette reprise serait soutenue par le fonctionnement en plein régime de la nouvelle plateforme offshore de gaz naturel. Ainsi que l’amélioration de l’offre en énergie.
Du côté de l’offre, la croissance devrait être tirée par l’amélioration de l’offre d’énergie électrique, les BTP grâce à la poursuite des travaux de construction et de réhabilitation des infrastructures routières et la poursuite des travaux liés aux préparatifs de la CAN ainsi que la hausse des activités du port de Kribi.
Otric N.
La Conférence Episcopale Nationale du Congo (CENCO) considère que les résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre 2018 ne correspondent pas aux données en sa possession.
«Nous prenons acte de la publication des résultats par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), mais les résultats publiés ne correspondent pas aux données collectées par notre mission d'observation électorale», a déclaré l’Abbé Donatien N’shole, secrétaire général de la CENCO au cours d’une conférence de presse organisée ce jeudi 10 janvier au Centre interdiocésain de Kinshasa.
La CENCO n'a cependant pas révélé le nom de celui qui, selon son observation, devrait l'emporter. Elle appelle au calme et a demandé aux candidats donnés pour perdants de recourir aux voies légales pour contester, s'ils le désirent.
Un peu plus tôt dans la journée, c’était Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, qui abordait dans le même sens. «Il semble que les résultats proclamés, Monsieur Tshisekedi déclaré vainqueur, ne soient pas conformes aux résultats qu’on a pu constater ici ou là», a-t-il dit sur le plateau de CNews. Sans avancer plus de détail, il avait donné comme référence l’épiscopat catholique congolais.
«La CENCO a fait des vérifications et a annoncé des résultats qui étaient totalement différents (…) Je pense qu’il faut qu’on garde d’abord son calme, qu’on évite les résultats et qu’ensuite la clarté soit faite sur ces résultats», a encore dit Jean-Yves Le Drian.
Selon les résultats publiés par la CENI, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo l’a emporté avec 7.051.013 soit 38,57%. Il est suivi de Martin Fayulu Madidi avec 6.366.732 soit 34,83% et d’Emmanuel Shadary avec 4.357.359 soit 23,84%. Le taux de participation à ce scrutin est de 47,56%, selon la commission électorale.
Le mécontentement des pro-Fayulu s'est également fait entendre – «On nous a volé la victoire» - notamment à Kisangani (nord-est) où la police a usé de gaz lacrymogènes et tirs de sommation. De fait, Martin Fayulu a immédiatement rejeté les résultats et dénoncé un «véritable putsch électoral». «Ces résultats n'ont rien à voir avec la vérité des urnes», a-t-il affirmé à Radio France internationale (RFI).
La RDC, plus grand pays d'Afrique sub-saharienne, vit une double situation historique. C'est la première fois qu'un opposant est proclamé vainqueur d'une élection présidentielle après les deux élections de M. Kabila en 2006 et 2011. C'est aussi la première fois que le président sortant accepte de se retirer sous la pression de la Constitution et non des armes: Joseph Kabila ne pouvait pas briguer un troisième mandat d'affilée.
Mais ce scrutin à un tour, reporté trois fois depuis 2016, n'efface pas non plus le souvenir de la réélection de Joseph Kabila en 2011 entachée de violences et de fraudes. Dès jeudi matin, le chef de l'ONU Antonio Guterres a appelé les parties prenantes à «s'abstenir d'actes violents» dans un pays marqué par de nombreux conflits internes et deux guerres régionales.
Ces derniers jours, l'opposition et les observateurs de l'Eglise catholique avaient appelé la commission électorale à ne pas trahir «la vérité des urnes». Tout en affirmant connaître les résultats, les Evêques influents dans le pays et qui avaient déployé 40.000 observateurs le jour du scrutin n'ont jamais donné le nom du vainqueur et ne s'étaient pas exprimé à la mi-journée.
Otric N.
La Cour pénale internationale (CPI) se prononcera mardi prochain sur la demande d'acquittement et de mise en liberté provisoire de l'ancien président de la Côte d'Ivoire Laurent Gbagbo, jugé pour des crimes contre l'humanité.
«La CPI rendra ses décisions sur les demandes de mise en liberté provisoire et les demandes d'acquittement le 15 janvier 2019», a déclaré la Cour mercredi dans un communiqué relayé par l’AFP.
Laurent Gbagbo est accusé, ainsi que Charles Blé Goudé, ex-chef du mouvement des Jeunes patriotes fidèles à l'ancien président, de quatre chefs de crimes contre l'humanité: meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains. Tous deux ont plaidé non coupable.
Après plus de deux ans de procès, les avocats des deux hommes ont demandé un non-lieu total en octobre dernier, estimant «insuffisants» les éléments de l'accusation pour prouver les charges «au-delà de tout doute raisonnable». La défense a affirmé en novembre que le procès reposait sur une «déformation de l'histoire» et que les procureurs avaient déformé les faits concernant les violences en Côte d'Ivoire.
Les avocats ont déposé une demande distincte demandant la libération sous caution si le procès devait se poursuivre. Lors d'une audience sur cette demande en décembre, ils ont argué que l'ancien président, «âgé et fragile», ne poserait aucun risque de fuite. Les juges de la CPI ont rejeté en avril une autre demande de mise en liberté sous caution de Laurent Gbagbo.
Longtemps opposant à Félix Houphouët-Boigny, il est élu pour un mandat de cinq ans en 2000, face à Robert Guéï, à la présidence de la République de Côte d'Ivoire, fonction qu'il occupe du 26 octobre 2000 au 4 décembre 2010 (jusqu'au 11 avril 2011 selon ses partisans). Son mandat est notamment marqué pendant plusieurs années par une crise politico-militaire qui coupe le pays en deux.
L'élection présidentielle de 2010, qu'il a repoussée à six reprises, l'oppose à Alassane Ouattara : à l'issue de ce scrutin, il est considéré comme battu par la Commission électorale indépendante et la quasi-totalité de la communauté internationale, mais déclaré vainqueur par le Conseil constitutionnel. Il refuse alors de quitter le pouvoir, ce qui entraîne une crise de plusieurs mois. Il est finalement arrêté par les forces rebelles d'Alassane Ouattara avec l'appui de la France le 11 avril 2011 et incarcéré auprès de la Cour pénale internationale à La Haye depuis le 30 novembre 2011.
Les violences en Côte d'Ivoire ont fait plus de 3.000 morts en cinq mois, entre décembre 2010 et avril 2011, durant une crise née du refus de M. Gbagbo de céder le pouvoir à son rival Alassane Ouattara, reconnu vainqueur de la présidentielle.
Certaines zones du pays premier producteur mondial de cacao, moteur économique de l'Afrique de l'Ouest, avaient été transformées en champ de bataille.
Otric N.
Le Chef de l’Etat a reçu le 9 janvier 2019 les vœux de Nouvel An du corps diplomatique accrédité à Yaoundé et des corps constitués nationaux. Lors de son discours de circonstance, le président de la République s'est exprimé sur la relation qu'entretient le Cameroun avec l'extérieur. Il a signifié à ce titre que le pays exportateur de matière première et dont les coûts sont fixés sur le marché international doit réduire sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur.
«Il conviendrait, en effet, de procéder à une première transformation de la production, de développer le secteur industriel pour réduire les importations, de stimuler les échanges qui demeurent notoirement insuffisants au sein des ensembles régionaux et de prospecter de nouveaux marchés dans le reste du monde», a dit Paul Biya.
Voici l’intégralité du discours:
Qu’il me soit tout d’abord permis de vous remercier pour tous les propos aimables que vous venez de tenir à l’égard de mon pays et du peuple camerounais, ainsi qu’envers mon épouse et moi-même.
L’an dernier, dans les mêmes circonstances, je posais la question suivante : « Est-il permis d’espérer que les tensions qui ont marqué ces derniers années s’atténuent et que s’ouvre dans le monde une période plus appropriée au progrès économique et social ? » J’avais alors admis qu’il était prématuré d’y répondre.
Force est de constater que l’instabilité qui continue de caractériser les relations internationales laisse la question pendante.
Certes, au Proche et au Moyen Orient, les combats en Syrie et en Irak ne sont plus que sporadiques. Mais le destin de la région restera sans doute incertain aussi longtemps que les deux puissances majeures de la zone ne trouveront pas de compromis viable, comme en témoigne la situation au Yémen. Quant au problème israélo-palestinien, il paraît « gelé » pour un temps indéterminé.
On voit mal comment, dans les conditions actuelles, les grandes puissances dont l’influence et les intérêts sont prédominants et opposés dans la région, pourraient contribuer à y rétablir la stabilité.
Vaincu au Proche-Orient, l’Etat islamique a activé ses cellules djihadistes au nord de l’Afrique et dans la bande sahélienne. Bien que tenu en échec militairement, il conserve une forte capacité de nuire à divers pays africains. Le Cameroun en a fait l’amère expérience dans sa lutte contre Boko Haram.
Repoussé hors de nos frontières, ce mouvement terroriste ne représente plus qu’une menace résiduelle qui nous oblige cependant à rester très vigilants. C’est pourquoi nous maintiendrons une étroite coopération avec les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad qui se sont engagés, fin novembre à Ndjamena et mi-décembre à Abuja, à ne pas baisser la garde.
L’instabilité que j’ai mentionnée n’a pas seulement pris la forme de tensions ou de conflits armés. Elle est aussi la résultante d’une remise en cause de l’équilibre réalisé après la Seconde Guerre mondiale et la fin de la guerre froide. L’Organisation des Nations Unies et son Conseil de Sécurité en étaient les garants.
Au cours des dernières décennies, ce système de sécurité collective a eu le mérite d’éviter le déclenchement d’un conflit global et de permettre, après bien des péripéties, à de nombreux pays parvenus nouvellement à la souveraineté, de vivre en paix et d’engager des processus de développement. C’est dans ce contexte que la mondialisation des échanges a fini par s’accélérer.
Or, dans la période la plus récente, des tendances nationalistes ont ressurgi un peu partout dans le monde. Elles étaient porteuses d’une double contestation :
- Celle du multilatéralisme, incarné par l’ONU, accusé notamment de sacrifier les intérêts nationaux au bénéfice de causes prétendument « discutables », comme la lutte contre le réchauffement climatique ;
- et celle aussi de la mondialisation à qui il est reproché d’avoir favorisé les délocalisations et le dumping et, par là même, d’avoir dégradé le patrimoine industriel de certains pays.
Comme il était prévisible, ce regain de nationalisme s’est accompagné de mesures protectionnistes, suivies de négociations ou de mesures de rétorsion.
S’il est pour le moment exagéré de parler de « guerre commerciale », on peut toutefois craindre que cette tendance ne s’étende au niveau mondial. On assisterait alors à une contraction des échanges qui ne profiterait à personne, et sans doute pas aux pays en développement dont les économies sont très dépendantes de l’extérieur.
La récente réunion du G20 en Argentine a montré que les principales puissances économiques mondiales n’étaient pas indifférentes aux conséquences du protectionnisme. Une majorité d’entre elles serait, semble-t-il, favorable à la liberté des échanges, sans que l’on puisse dire pour autant que la question est réglée.
Ce raidissement des relations commerciales n’a pas épargné le domaine politique. C’est ainsi que l’on a vu se tendre les rapports entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de la Crimée et de l’Ukraine, et du traité américano-soviétique de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire que Washington veut dénoncer.
Au sein de l’OTAN, la répartition des charges est aussi sujette à controverse, de même que la conception d’une défense européenne.
L’Union Européenne n’échappe pas en effet aux pulsions nationalistes. Sans parler du Brexit dont les conséquences demeurent aléatoires, deux « camps » se dessinent désormais : l’un composé majoritairement des pays de l’Ouest, partisans de l’intégration ; l’autre, où se regroupent les pays de l’ex-Europe de l’Est, plus favorables à une fédération moins contraignante. Dans ces conditions, il est permis de s’interroger sur l’avenir du « rêve européen ».
La zone Asie-Pacifique est elle-même traversée par des courants contraires. Alors que les Etats-Unis tentent de se rapprocher de la Corée du Nord, ce qui est louable, mais n’est pas sans inquiéter Tokyo et Séoul ; de son côté, la Chine s’agace de ce qu’elle considère comme une intrusion dans son environnement stratégique.
Au chapitre des grandes questions multilatérales, le réchauffement climatique continue de faire l’objet de vives discussions. Même si une large majorité – dont fait partie le Cameroun – reste fidèle aux décisions de la COP21, la mise en œuvre de l’accord de Paris demeure tributaire de la mobilisation d’importantes ressources, ce qui signifie d’intenses négociations. Les dernières en date, qui ont eu lieu dans le cadre de la COP24 en Pologne, ont finalement abouti à un accord.
Le problème des migrations n’a pas non plus cessé de soulever des passions. On n’ignore pas le lien de causalité qu’il a avec l’explosion du populisme. Le pacte mondial des Nations Unies pour des migrations sûres était porteur d’espoir. Mais la négociation de Marrakech a bien montré qu’il rencontrait bien des résistances et qu’il n’avait pas dissipé bien des ambiguïtés. En attendant, malgré les efforts du HCR, la situation des migrants et des réfugiés demeure tout aussi alarmante.
Au total, on doit bien admettre que la montée du nationalisme et du populisme a sensiblement modifié le climat des relations internationales. En Europe, en Amérique du Nord et du Sud, des partis se réclamant de ces idéologies ont accédé au pouvoir. Cela ne sera pas sans conséquences sur l’équilibre des forces sur la planète. On le voit déjà. Le monde nouveau sera-t-il meilleur que l’ancien ? C’est toute la question.
Pour un pays comme le Cameroun, exportateur de matières premières dont les cours sont fixés sur les marchés étrangers, il serait sans doute indispensable, comme j’ai eu souvent l’occasion de le dire, de réduire sa dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Il conviendrait, en effet, de procéder à une première transformation de la production, de développer le secteur industriel pour réduire les importations, de stimuler les échanges qui demeurent notoirement insuffisants au sein des ensembles régionaux et de prospecter de nouveaux marchés dans le reste du monde.
Quelles que soient les circonstances, le Cameroun s’efforcera de développer autant que possible ses échanges avec ses partenaires traditionnels de l’Union Européenne. De la même façon, nous poursuivrons une politique active de coopération économique avec la Chine où je me suis rendu en mars dernier, en visite d’Etat, et en septembre, pour assister au forum de coopération Sino-Afrique. Ces visites ont confirmé la participation importante de ce grand pays ami à nos projets de développement.
Nous saisirons également toutes les opportunités qu’offrent nos excellentes relations avec le Japon et la République de Corée, ainsi qu’avec tout pays désireux de nouer avec nous une coopération mutuellement bénéfique.
Par ailleurs, nous avons, comme par le passé, maintenu des liens étroits avec l’Union Africaine. Nous nous sommes efforcés de contribuer à la réforme de ses institutions, laquelle devrait permettre d’avancer dans la voie de l’intégration et de garantir son autonomie financière.
Mon pays a eu également le plaisir d’accueillir à Yaoundé M. MOUSSA FAKI Mahamat, Président de la Commission de notre Organisation continentale. Sa visite a été marquée par la signature d’accords de siège concernant l’établissement, au Cameroun, de trois institutions panafricaines.
Peut-être vous souviendrez-vous que, l’an dernier, j’avais déploré devant vous que l’esprit de conciliation soit moins présent au niveau international. De ce point de vue, il ne paraît pas que la situation se soit vraiment améliorée.
Alors que les progrès de la science et de la technologie donnent à l’homme des pouvoirs chaque jour plus extraordinaires, va-t-on voir le « monde nouveau » qu’on nous annonce faire fausse route et revenir à des divisions et des querelles d’un autre temps ? Il en va de notre avenir à tous. Puisse le bon sens finir par l’emporter.
Le moment est maintenant venu pour moi de vous prier de transmettre aux hautes autorités que vous représentez, nos vœux les meilleurs pour l’Année Nouvelle.
A vous-mêmes, à vos familles, j’adresse mes souhaits les plus sincères de bonheur, de santé et de succès pour 2019.
Vive la coopération internationale !
Je vous remercie de votre aimable attention.
Yaoundé, le 09 janvier 2019
Otric N.
Des éléments de la police économique se sont rendus, mercredi, au domicile de Jacques Ehouo afin de lui remettre une nouvelle convocation. Le vainqueur de l'élection municipale du Plateau n'était pas présent.
La question taraude les esprits de nombreuses personnes : Jacques Ehouo va-t-il accepter d’être entendu par la police économique et financière ? Convoqué une première fois le 3 janvier dans une affaire de détournements de fond présumés, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau sous les couleurs du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire, avait opposé une fin de non recevoir à l’invitation qui lui avait été adressée par cette structure.
Les recherches se poursuivent pour mettre la main sur Jacques Ehouo
Ce mercredi 9 janvier dans l’après-midi, des policiers se sont rendus à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo reste introuvable ; ce qui a amené les éléments de la police économique à remettre une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.
Toutefois, d’après certaines informations, Jacques Ehouo pourrait finalement accepter d’être entendu par les enquêteurs dans les prochains jours : « La situation a évolué. Plus rien ne semble s’opposer ce que Ehouo soit auditionné. Le PDCI en a décidé ainsi », affirme un de ses proches.
Il ne s’agit pas d’une arrestation, mais plutôt d’une audition
Mardi soir, son avocat Me Claver N’dry avait assuré qu’un mandat d’arrêt a été émis contre son client. Une information démentie par le procureur de la République, Richard Adou : « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.
Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fonds organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.
La commune du Plateau en Côte d'Ivoire est dirigée depuis le 1er janvier 2019 non pas par un maire élu, mais par un préfet. Une décision prise par le ministre ivoirien de l'Intérieur et de la Sécurité, qui suscite de nombreuses critiques. D’autant plus que le communiqué est arrivé quelque temps après le discours de Nouvel An de Alassane Dramane Ouattara, président de ce pays. Un texte d’une page que personne n’attendait mais dont tout le monde parle aujourd’hui. Le ministre ivoirien de l’Intérieur et de la Sécurité Sidiki Diakité a décidé, dans un communiqué publié le 31 décembre 2018, de placer cinq communes sous tutelle préfectorale.
Interrogé à la sortie du conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.
Nicole Ricci Minyem
Elles sont de plus en plus nombreuses, les associations qui naissent et, qui se donnent pour objectif principal d’accompagner les entrepreneurs camerounais, afin d’en faire des sociétés professionnelles et compétitives, tant sur le plan national qu’internationale. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré, l’un des responsables du Réseau pour l’Accompagnement des Produits et Entrepreneurs Camerounais.
Entretien avec Kun IV – ME – Akono Ntadoumo Ngwan Jose.
Merci monsieur d’accepter de répondre à nos questions. Pouvez-vous en quelques mots, nous dire qui vous êtes ?
Je suis Kun IV – ME – Akono Ntadoumo Ngwan Jose, Secrétaire permanent du Rappec.
Que signifie Rappec ?
Le Rappec c’est le réseau pour l’accompagnement des produits et entrepreneurs camerounais. Nous avons le statut d’une association qui a été mise sur pied, pour accompagner les entrepreneurs camerounais, afin de les rendre un peu plus performants dans leurs activités.
Qu’est ce qui a suscité la création de cette association ?
En fait, l’idée vient d’un constat. Le Cameroun est constitué de beaucoup de petites entreprises. De l’autre côté, il y’a de nombreux jeunes qui veulent se lancer dans la création des entreprises mais n’ont pas les moyens d’accéder aux services qui sont offerts. Pourquoi ? Parce que certains services sont chers ou alors, c’est rare dans certaines localités. Il était question pour nous de proposer une solution, à ceux là qui n’ont pas la possibilité de s’offrir les services d’un expert ou qui ignorent même qu’ils en existent, donc, nous avons voulu combler un besoin identifié sur le marché. Le RAAPEC c’est un composé de tout. Vous avez ceux là, qui n’ont même pas d’idée, vous avez ceux qui ont des idées mais qui ne savent pas comment commencer, vous avez ceux qui ont démarré mais, qui ont du mal à évoluer. Nous allons de la création, au développement et, nous tendons vers la performance.
Que proposez-vous concrètement aux entrepreneurs qui vont vous faire confiance ?
Nous proposons des services financiers et non financiers. Quand je parle des services non financiers, il s’agit de tout ce qui relève de l’accompagnement par exemple, la formation en création d’entreprises, en gestion d’entreprises. Ca peut être une formation sur la gestion des ressources humaines, sur la comptabilité, les finances. En plus de ces services, il y’a le coaching qui implique d’aider un entrepreneur à développer ses capacités, d’améliorer son potentiel. Nous conseillons ceux qui nous sollicitent. Quand quelqu’un a un problème, il peut nous solliciter et nous l’aidons à trouver des solutions.
Nous avons d’autres services que nous offrons via Watsapp. Des débats. Nous donnons la possibilité à ceux qui nous ont fait confiance de présenter leurs entreprises, leurs produits, d’en faire le marketing et, nous facilitons l’inter action avec les experts, sans oublier le réseautage. Il y’a également l’accès aux marchés. Nous donnons la possibilité à nos membres de pouvoir vendre leurs produits. Cela est rendu possible via les conventions que nous signons avec les partenaires qui ont par exemple les grandes surfaces, les supermarchés, ou encore des plateformes de E- commerces.
Maintenant, dans les services financiers, c’est l’accès aux crédits. Vous savez que ils sont nombreux qui veulent se lancer, veulent créer mais n’ont pas les ressources financières pour mener leurs activités. Nous essayons de leur offrir ces services. C’est dans cette mesure que nous avons pu signer une convention par exemple avec SM PRO CREDIT, qui va permettre à nos membres d’accéder aux crédits sans garantie. Nous comptons également créer une coopérative, qui va financer les activités des membres. D’ici les mois de Mars – Avril, je pense que la coopérative sera fonctionnelle. Nous allons aussi, dans les services financiers, nous comptons développer les coopérations, avec les établissements de Micro finances, pour qu’ils puissent octroyer des crédits à nos membres.
Vos services doivent être hors de portée d’un porteur de projet lamda ?
Non, pas du tout. En fait, je vais vous surprendre. Nous ne coûtons pas chers. Par exemple, pour être membre du RAPPEC, l’adhérant donne vingt cinq mille. Et, une cotisation annuelle de trente cinq mille FCFA. Mais, avec la moitié, vous avez droit à une réduction de 50% sur tous les services que nous proposons. Ils bénéficient en plus de nombreux services gratuits.
Quels sont les secteurs d’activités dans lesquels on retrouve le plus ceux qui adhèrent au RAPPEC ?
De manière globale, c’est l’Agro Alimentaire qui domine. Vous avez des personnes qui vont vous faire le conditionnement de la viande, des jus de fruits, du séchage, des thés…
Êtes-vous ouverts à tous les secteurs d’activités ?
Oui, en fait le RAPPEC est une association ouverte à tout le monde. Quelque que soit le secteur d’activités, le réseau reçoit. Vous savez, l’entrepreneur, au plan de la création ou encore, au plan de la gestion, c’est pratiquement la même chose. Vous savez, c’est le volet technique qui peut faire la différence. Quelqu’un qui fait dans la transformation du plantain, du manioc ou alors, l’économie numérique, tous sont des entreprises qui ont besoin des mêmes outils de gestion.
Quels sont vos rapports avec l’administration camerounaise ?
Déjà, je partirais de notre philosophie. Nous pensons que nous sommes là pour aider l’administration à atteindre ses objectifs. Et, dans cette dynamique, nous travaillons en synergie. Nous avons envoyé des courriers partout où cela est nécessaire, notamment à l’Agence des Petites et Moyennes Entreprises, au Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, au Ministère du Commerce, à l’Anor et bien d’autres qui suivent de près nos activités. Certains nous ont même adjoints des responsables avec qui nous travaillons au quotidien parce que nous sommes enregistrés dans les bases de données des uns et des autres.
Quels sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Les difficultés, c’est le lot quotidien des structures qui se mettent en place, celles qui n’ont pas de ressources. La première c’est que justement, nous n’avons pas encore des ressources, afin de mener à bien nos projets, en tant que jeune association. Les membres sont alors obligés de puiser dans leurs économies propres afin de financer quelques unes de ces activités. Ils sont nombreux qui Suivent nos activités mais, malheureusement, ils sont beaucoup plus passifs qu’actifs, alors que c’est tout le contraire de ce que nous souhaitons.
Quels sont vos projets à plus ou moins long terme ?
Je vous ai parlé plus haut de la création d’une coopérative, il y’a également le démarrage des activités d’accompagnement sur le terrain, le grand lancement officiel des activités du RAPPEC au Cameroun en début mai. Nous sommes également sur un autre projet qui nous tient à cœur, c’est celui de la vitrine de l’entrepreneur camerounais. Il s’agit d’un magasine dont les articles seront plus portés vers la création et la gestion des entreprises. Dans un premier temps, ce sera un trimestriel et, au fût et à mesure que les choses vont évoluer, nous pourrons en faire un bimensuel.
Un dernier mot ?
Nous sommes une jeune association et, nous restons ouverts à toutes propositions qui nous sera faite, afin d’amener l’entrepreneur camerounais à être compétitif aussi bien sur le plan national qu’internationale. Nous avons de nombreuses ressources et, il est important de les exploiter à bon escient.
Entretien réalisé par Nicole Ricci Minyem
Ils ont eu la confiance du Président de la République le04 Janvier dernier, même si certains estiment que le remaniement de ce jour n’est pas de la plume du Chef de l’Etat camerounais. Sur les tables des nouveaux ministres, de nombreux dossiers.
Des chantiers dans lesquels l’ancienne équipe aurait travaillé pendant de nombreuses années, notamment et qu’ils doivent chacun, dans le cadre des missions qui lui sont attribuées, rendre effectif à l’ère des grandes opportunités, tel que définit parle Président de la République:
La crise anglophone – la mise en place d’une couverture santé universelle – les réformes institutionnelles – La poursuite des grands chantiers infra – structurels dont ceux liés à la Coupe d’Afrique des Nations …
Retour au calme dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest
Les populations camerounaises dans leur ensemble mais, plus encore celles qui vivent dans les régions en proie à la crise sécuritaire depuis un peu plus de deux ans, aspirent à un retour au calme. Les pertes en vies humaines et économiques sont énormes, les jeunes pour des raisons illogiques, acceptent de s’enrôler auprès de ceux qui, en mondovision, assassinent sauvagement aussi bien les civils que les éléments des forces de défense et de sécurité, au nom des revendications dont la plupart ont trouvé des solutions. L’on se souvient de l’analyse faite par le groupement inter patronal du Cameroun, en rapport avec les pertes économiques enregistrées jusqu’à ce jour : 2,153 milliards de FCFA de pertes en terme de destruction de biens immobiliers, 269,056 milliards de FCFA de manque à gagner pour les entreprises installées dans ces deux régions, près de 8000 emplois, relevant des secteurs formels et informels menacés …
Dans le cadre de la réduction du manque des infrastructures dans au Cameroun, Il est fait allusion aux multiples chantiers routiers en cours d’exécution mais, aussi de ceux qui sont encore sur les papiers. Le premier ministre ainsi que ses collaborateurs, en charge des départements ministériels concernés, d’accélérer la mise en place des différents projets structurant. En l’occurrence celui de la construction de l’autoroute Yaoundé – Douala qui tarde à s’achever à cause de la non indemnisation des populations riveraines. Douala – Limbé, la boucle autoroutière Kribi – Lolabe – l’autoroute Yaoundé – Nsimalen. Il en existe dans d’autres dans le domaine du transport, telles que la Ring – road, le projet de chemin de fer qui doit relier les villes de N’Gaoundéré et N’Djamena au Tchad… L’un des dossiers les plus importants est par ailleurs la poursuite des chantiers entamés pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations
Au niveau de l’enseignement supérieur, Jacques Fame Ndongo et ses collaborateurs doivent relever le pari de l’avènement d’une université numérique au Cameroun. Il s’agit d’un projet qui vise l’édification d’une université camerounaise de troisième génération, qui pourra donner une meilleure visibilité cybernétique aux universités d’Etat. Il va en outre permettre aux étudiants, de s’approprier des nouveaux modes d’enseignements et d’apprentissage basés sur les TIC…
La mise en place d’une couverture santé universelle pour tous. Evalués à 1300 milliards de FCFA, ce programme entend offrir aux camerounais, un kit de base de soins et de services composés de 285 interventions et, 101 sous interventions. Comme l’a relevé le directeur de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale devant les parlementaires le 13 novembre 2018 : « Il faut penser un mode de financement prudent, réaliste et supportable par tous les acteurs impliqués dans ce processus… ».
La relance de l’Economie qui impose à la nouvelle équipe gouvernementale de multiplier les efforts afin d’ajuster la finance locale tout en s’arrimant à la Fintech qui gouverne la finance mondiale. Cela implique une révolution agricole, la mise en place d’un véritable plan d’industrialisation, qui doit obligatoirement passer par la relance des travaux de construction des barrages hydroélectriques qui vont permettre de répondre aux besoins de l’agro industrie. La construction d’une usine de montage de véhicules tel que l’a démontré la Cameroon Automobile Holding Company.
L’équipe de Dion Ngute doit en plus donner un coup d’accélérateur dans le cadre de la mise en place du programme de Facilité élargi de crédit, entamé avec le FMI. Ce dernier prévoit des réformes ainsi qu’un appui budgétaire global de 378 milliards de FCFA, un programme conçu pour soutenir les programmes économiques des pays qui visent le rétablissement de la stabilité ainsi que de la viabilité macro économique, tout en favorisant une croissance vigoureuse, durable, avec en toile de fond, la réduction de la pauvreté.
Nicole Ricci Minyem
L’analyse de Xavier Messe
« Tout homme politique est à la quête permanente d’un grand moment. Un grand moment au cours duquel il pourrait entrer dans l’Histoire.
Un peuple qui traverse des moments difficiles, est en quête d’un homme providentiel pour le sauver, pour le rassurer : la France occupée par l’Allemagne nazie, accueilli avec ferveur l’appel de De Gaulle du 18 juin 1940 depuis Londres - Gandhi obtint l’indépendance de l’Inde - Mandela vainquit l’apartheid
L’année 2018 aura été une année très éprouvante pour les Camerounais :
Alors que Boko Haram n’avait toujours pas baissé les armes, les sécessionnistes ont allumé le feu au Nord-Ouest et au Sud-ouest du Cameroun.
Comme pour oublier ces instants où le bonheur s’en était allé, les Camerounais attendaient leur Coupe d’Afrique des Nations, comme un enfant attend de son père soin cadeau de Noël.
Nous voyons chaque jour les chances de paix s’éloigner de nous dans cette crise en zone anglophone. Etant en panne de solution et loin d’une réelle volonté de dialogue, nous vivons impuissants, les gestes du camp gouvernemental qui torpille des initiatives de dialogue qui ne viennent pas de lui.
S’agissant de la Can octroyée au Cameroun et pour laquelle le chef de l’Etat avait promis, la main sur le cœur qu’elle se jouera à date, les médias, dans leur mission de veille et d’alerte, ils ont dénoncé la gabegie et l’attribution des marchés relatifs à ce méga évènement. Fidèle à sa posture connue de n’agir qu’à sa guise, Paul Biya a bouché ses oreilles et fermé ses yeux car, il doit toujours démontrer à tous qu’il ne subit aucune influence et aucune pression d’où qu’elles viennent.
Pour démontrer encore plus que c’est lui le patron, comme à la Jule César, redessiné par Machiavel, le président de la République a ennobli tous ceux dont les noms étaient abondamment cités dans la gestion hors normes des fonds de la Coupe d’Afrique des Nations.
Comme les procureurs de la République n’ont aucun pouvoir pour ouvrir une enquête sur les dénonciations de la presse, Paul Biya reste donc le seul pontife devant l’Eternel ordonne.
Le 31 décembre 2018, le peuple camerounais attendait avec frénésie que ce pontife prononçât le meilleur discours de son nouveau septennat. Le peuple attendait, pour le faire entrer dans l’Histoire, comme Gandhi, comme de Gaulle, comme Mandela : - En annonçant une grande conférence inclusive pour débloquer la crise anglophone -En ordonnant l’ouverture d’une enquête pour établir les responsabilités dans l’humiliation du Cameroun après le retrait de la Can - En donnant un coup de pied dans la fourmilière gouvernementale dans un vrai remaniement.
Voilà une annonce et deux actes forts que les Camerounais attendaient de leur Président, pour entrer dans l’Histoire par la grande porte. Ce grand moment dont rêve tout homme politique, Paul Biya a choisi de ne pas l’attraper. Il a encore snobé son peuple, en lui servant des marronniers, comme par le passé.
Les Lions iront en Égypte, honteusement à cause de nos dirigeants incompétents et corrompus… ».
Au 19e jour de la crise du shutdown Donald Trump, le Président américain a dit non à toutes les négociations, mettant instantanément fin à une réunion avec les leaders démocrates du Congrès.
Face à l’impasse budgétaire autour du financement du mur, 800.000 employés fédéraux ont été placés de force en congés sans solde, ou travaillent sans être payés. Ce shutdown semble bien parti pour devenir le plus long de l’histoire et battre le précédent record de 21 jours sous la présidence de Bill Clinton en 1995.
Dans ce duel politico-budgétaire, personne ne veut céder du terrain et, 800.000 employés fédéraux sont au chômage technique depuis 13 jours. Pourtant, quelques jours auparavant, Donald Trump s’était dit prêt à ce que ce shutdown de l’administration américaine dure des mois, voire des années, même s’il estime ce scénario peu probable.
Les négociations butent toujours sur une enveloppe de 5 milliards de dollars exigée par Donald Trump pour construire une portion du mur qu’il a promis à la frontière mexicaine. Mais les démocrates, qui ont la majorité à la Chambre, refusent catégoriquement. Sans accord et sans argent, certains services de l’Etat américain sont forcés de fermer : «Je viens de quitter une rencontre avec Chuck Schumer et Nancy Pelosi, totale perte de temps. Je leur ai demandé ce qui va se passer dans 30 jours, si je rouvre l’administration rapidement ? Est-ce que vous approuverez un mur ou une barrière en acier ?'. Nancy a dit Non, j’ai dit bye-bye », a tweeté le président américain.
Face à cette impasse, Donald Trump a répondu à un journaliste qu’il n’excluait pas de déclarer l’état d’urgence, afin de pouvoir utiliser des fonds du ministère de la Défense pour faire construire le mur : « Oui, j’y pense et j’ai ce pouvoir », a-t-il assuré. De nombreux experts estiment toutefois qu’un président américain a besoin de l’accord du Congrès pour cela. Le blocage semble parti pour durer.
« Le président s’est levé et est parti. Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu’il ne pouvait obtenir ce qu’il voulait », a relaté Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après la rencontre.
La veille, le duo avait répondu à l’intervention devant les chaînes de télévision de Donald Trump. Le président n’a proposé aucune nouvelle porte de sortie, ciblant ses arguments contre les immigrants clandestins qu’il a accusés de faire couler « le sang américain.
Des deux côtés, le bras de fer est avant tout politique. Donald Trump ne veut pas céder face à ses supporteurs sur la promesse la plus emblématique sa campagne. Et les démocrates refusent de reculer car d’après le sondage réalisé il y’a peu pour Reuters, 6 Américains sur 10 sont opposés au mur. Surtout, les républicains qui ont eu deux ans avec la majorité au Congrès pour allouer une enveloppe pour le mur. S’ils en avaient fait une priorité, ils auraient pu passer outre l’obstruction démocrate via un processus complexe dit de « réconciliation », comme ils l’ont fait pour la réforme des impôts.
Nicole Ricci Minyem