Au 19e jour de la crise du shutdown Donald Trump, le Président américain a dit non à toutes les négociations, mettant instantanément fin à une réunion avec les leaders démocrates du Congrès.
Face à l’impasse budgétaire autour du financement du mur, 800.000 employés fédéraux ont été placés de force en congés sans solde, ou travaillent sans être payés. Ce shutdown semble bien parti pour devenir le plus long de l’histoire et battre le précédent record de 21 jours sous la présidence de Bill Clinton en 1995.
Dans ce duel politico-budgétaire, personne ne veut céder du terrain et, 800.000 employés fédéraux sont au chômage technique depuis 13 jours. Pourtant, quelques jours auparavant, Donald Trump s’était dit prêt à ce que ce shutdown de l’administration américaine dure des mois, voire des années, même s’il estime ce scénario peu probable.
Les négociations butent toujours sur une enveloppe de 5 milliards de dollars exigée par Donald Trump pour construire une portion du mur qu’il a promis à la frontière mexicaine. Mais les démocrates, qui ont la majorité à la Chambre, refusent catégoriquement. Sans accord et sans argent, certains services de l’Etat américain sont forcés de fermer : «Je viens de quitter une rencontre avec Chuck Schumer et Nancy Pelosi, totale perte de temps. Je leur ai demandé ce qui va se passer dans 30 jours, si je rouvre l’administration rapidement ? Est-ce que vous approuverez un mur ou une barrière en acier ?'. Nancy a dit Non, j’ai dit bye-bye », a tweeté le président américain.
Face à cette impasse, Donald Trump a répondu à un journaliste qu’il n’excluait pas de déclarer l’état d’urgence, afin de pouvoir utiliser des fonds du ministère de la Défense pour faire construire le mur : « Oui, j’y pense et j’ai ce pouvoir », a-t-il assuré. De nombreux experts estiment toutefois qu’un président américain a besoin de l’accord du Congrès pour cela. Le blocage semble parti pour durer.
« Le président s’est levé et est parti. Une nouvelle fois, nous avons assisté à un caprice parce qu’il ne pouvait obtenir ce qu’il voulait », a relaté Chuck Schumer, leader des démocrates au Sénat, juste après la rencontre.
La veille, le duo avait répondu à l’intervention devant les chaînes de télévision de Donald Trump. Le président n’a proposé aucune nouvelle porte de sortie, ciblant ses arguments contre les immigrants clandestins qu’il a accusés de faire couler « le sang américain.
Des deux côtés, le bras de fer est avant tout politique. Donald Trump ne veut pas céder face à ses supporteurs sur la promesse la plus emblématique sa campagne. Et les démocrates refusent de reculer car d’après le sondage réalisé il y’a peu pour Reuters, 6 Américains sur 10 sont opposés au mur. Surtout, les républicains qui ont eu deux ans avec la majorité au Congrès pour allouer une enveloppe pour le mur. S’ils en avaient fait une priorité, ils auraient pu passer outre l’obstruction démocrate via un processus complexe dit de « réconciliation », comme ils l’ont fait pour la réforme des impôts.
Nicole Ricci Minyem