Elles sont de plus en plus nombreuses, les associations qui naissent et, qui se donnent pour objectif principal d’accompagner les entrepreneurs camerounais, afin d’en faire des sociétés professionnelles et compétitives, tant sur le plan national qu’internationale. C’est dans ce cadre que nous avons rencontré, l’un des responsables du Réseau pour l’Accompagnement des Produits et Entrepreneurs Camerounais.
Entretien avec Kun IV – ME – Akono Ntadoumo Ngwan Jose.
Merci monsieur d’accepter de répondre à nos questions. Pouvez-vous en quelques mots, nous dire qui vous êtes ?
Je suis Kun IV – ME – Akono Ntadoumo Ngwan Jose, Secrétaire permanent du Rappec.
Que signifie Rappec ?
Le Rappec c’est le réseau pour l’accompagnement des produits et entrepreneurs camerounais. Nous avons le statut d’une association qui a été mise sur pied, pour accompagner les entrepreneurs camerounais, afin de les rendre un peu plus performants dans leurs activités.
Qu’est ce qui a suscité la création de cette association ?
En fait, l’idée vient d’un constat. Le Cameroun est constitué de beaucoup de petites entreprises. De l’autre côté, il y’a de nombreux jeunes qui veulent se lancer dans la création des entreprises mais n’ont pas les moyens d’accéder aux services qui sont offerts. Pourquoi ? Parce que certains services sont chers ou alors, c’est rare dans certaines localités. Il était question pour nous de proposer une solution, à ceux là qui n’ont pas la possibilité de s’offrir les services d’un expert ou qui ignorent même qu’ils en existent, donc, nous avons voulu combler un besoin identifié sur le marché. Le RAAPEC c’est un composé de tout. Vous avez ceux là, qui n’ont même pas d’idée, vous avez ceux qui ont des idées mais qui ne savent pas comment commencer, vous avez ceux qui ont démarré mais, qui ont du mal à évoluer. Nous allons de la création, au développement et, nous tendons vers la performance.
Que proposez-vous concrètement aux entrepreneurs qui vont vous faire confiance ?
Nous proposons des services financiers et non financiers. Quand je parle des services non financiers, il s’agit de tout ce qui relève de l’accompagnement par exemple, la formation en création d’entreprises, en gestion d’entreprises. Ca peut être une formation sur la gestion des ressources humaines, sur la comptabilité, les finances. En plus de ces services, il y’a le coaching qui implique d’aider un entrepreneur à développer ses capacités, d’améliorer son potentiel. Nous conseillons ceux qui nous sollicitent. Quand quelqu’un a un problème, il peut nous solliciter et nous l’aidons à trouver des solutions.
Nous avons d’autres services que nous offrons via Watsapp. Des débats. Nous donnons la possibilité à ceux qui nous ont fait confiance de présenter leurs entreprises, leurs produits, d’en faire le marketing et, nous facilitons l’inter action avec les experts, sans oublier le réseautage. Il y’a également l’accès aux marchés. Nous donnons la possibilité à nos membres de pouvoir vendre leurs produits. Cela est rendu possible via les conventions que nous signons avec les partenaires qui ont par exemple les grandes surfaces, les supermarchés, ou encore des plateformes de E- commerces.
Maintenant, dans les services financiers, c’est l’accès aux crédits. Vous savez que ils sont nombreux qui veulent se lancer, veulent créer mais n’ont pas les ressources financières pour mener leurs activités. Nous essayons de leur offrir ces services. C’est dans cette mesure que nous avons pu signer une convention par exemple avec SM PRO CREDIT, qui va permettre à nos membres d’accéder aux crédits sans garantie. Nous comptons également créer une coopérative, qui va financer les activités des membres. D’ici les mois de Mars – Avril, je pense que la coopérative sera fonctionnelle. Nous allons aussi, dans les services financiers, nous comptons développer les coopérations, avec les établissements de Micro finances, pour qu’ils puissent octroyer des crédits à nos membres.
Vos services doivent être hors de portée d’un porteur de projet lamda ?
Non, pas du tout. En fait, je vais vous surprendre. Nous ne coûtons pas chers. Par exemple, pour être membre du RAPPEC, l’adhérant donne vingt cinq mille. Et, une cotisation annuelle de trente cinq mille FCFA. Mais, avec la moitié, vous avez droit à une réduction de 50% sur tous les services que nous proposons. Ils bénéficient en plus de nombreux services gratuits.
Quels sont les secteurs d’activités dans lesquels on retrouve le plus ceux qui adhèrent au RAPPEC ?
De manière globale, c’est l’Agro Alimentaire qui domine. Vous avez des personnes qui vont vous faire le conditionnement de la viande, des jus de fruits, du séchage, des thés…
Êtes-vous ouverts à tous les secteurs d’activités ?
Oui, en fait le RAPPEC est une association ouverte à tout le monde. Quelque que soit le secteur d’activités, le réseau reçoit. Vous savez, l’entrepreneur, au plan de la création ou encore, au plan de la gestion, c’est pratiquement la même chose. Vous savez, c’est le volet technique qui peut faire la différence. Quelqu’un qui fait dans la transformation du plantain, du manioc ou alors, l’économie numérique, tous sont des entreprises qui ont besoin des mêmes outils de gestion.
Quels sont vos rapports avec l’administration camerounaise ?
Déjà, je partirais de notre philosophie. Nous pensons que nous sommes là pour aider l’administration à atteindre ses objectifs. Et, dans cette dynamique, nous travaillons en synergie. Nous avons envoyé des courriers partout où cela est nécessaire, notamment à l’Agence des Petites et Moyennes Entreprises, au Ministère des Petites et Moyennes Entreprises, au Ministère du Commerce, à l’Anor et bien d’autres qui suivent de près nos activités. Certains nous ont même adjoints des responsables avec qui nous travaillons au quotidien parce que nous sommes enregistrés dans les bases de données des uns et des autres.
Quels sont les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ?
Les difficultés, c’est le lot quotidien des structures qui se mettent en place, celles qui n’ont pas de ressources. La première c’est que justement, nous n’avons pas encore des ressources, afin de mener à bien nos projets, en tant que jeune association. Les membres sont alors obligés de puiser dans leurs économies propres afin de financer quelques unes de ces activités. Ils sont nombreux qui Suivent nos activités mais, malheureusement, ils sont beaucoup plus passifs qu’actifs, alors que c’est tout le contraire de ce que nous souhaitons.
Quels sont vos projets à plus ou moins long terme ?
Je vous ai parlé plus haut de la création d’une coopérative, il y’a également le démarrage des activités d’accompagnement sur le terrain, le grand lancement officiel des activités du RAPPEC au Cameroun en début mai. Nous sommes également sur un autre projet qui nous tient à cœur, c’est celui de la vitrine de l’entrepreneur camerounais. Il s’agit d’un magasine dont les articles seront plus portés vers la création et la gestion des entreprises. Dans un premier temps, ce sera un trimestriel et, au fût et à mesure que les choses vont évoluer, nous pourrons en faire un bimensuel.
Un dernier mot ?
Nous sommes une jeune association et, nous restons ouverts à toutes propositions qui nous sera faite, afin d’amener l’entrepreneur camerounais à être compétitif aussi bien sur le plan national qu’internationale. Nous avons de nombreuses ressources et, il est important de les exploiter à bon escient.
Entretien réalisé par Nicole Ricci Minyem