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Insécurité: Boko Haram est devenu «une menace résiduelle», selon Paul Biya

samedi, 12 janvier 2019 11:07 Mfoungo

Le chef de l’Etat camerounais Paul Biya, recevant mercredi les vœux de nouvel an du corps diplomatique accrédité au Cameroun, a qualifié la secte terroriste Boko Haram de «menace résiduelle».

«Repoussé hors de nos frontières, ce mouvement terroriste ne représente plus qu’une menace résiduelle qui nous oblige cependant à rester très vigilants. C’est pourquoi nous maintiendrons une étroite coopération avec les pays membres de la Commission du Bassin du Lac Tchad qui se sont engagés, fin novembre à Ndjamena et mi-décembre à Abuja, à ne pas baisser la garde», a déclaré Paul Biya.

Les attaques de la secte Boko Haram ont fait près de 1.500 morts au Cameroun depuis 2013. Ces attaques se sont toutes concentrées dans la région de l'Extrême-Nord, frontalière de l'état nigérian du Borno, fief du mouvement terroriste. Les civils sont pour la plupart des villageois, tombés alors que le Cameroun servait de base de repli et de «réserves» aux miliciens de Boko Haram. Les raids et les pillages se sont multipliés en 2013 et 2014, notamment pour s'emparer de véhicules, d'armes et surtout de vivres.

Face à ces attaques, l'armée camerounaise a réagi, déployant à partir de 2013, avec un certain succès, l'opération Alpha pour sécuriser ses frontières. Mais c'est la mise sur pied, début 2015, d'une offensive conjointe des troupes tchadiennes, nigériennes, camerounaises et nigérianes qui permettra de réellement faire reculer les islamistes et de réduire l'influence de Boko Haram. Traqués dans leur repaire, les islamistes vont alors changer de stratégie, abandonnant les attaques massives dont ils n'ont plus les moyens pour des attentats plus ciblés.

Selon Paul Biya, l’instabilité que connaissent plusieurs régions du monde n’a pas seulement pris la forme de tensions ou de conflits armés. Elle est aussi la résultante d’une remise en cause de l’équilibre réalisé après la Seconde Guerre mondiale et la fin de la guerre froide. L’Organisation des Nations Unies et son Conseil de Sécurité en étaient les garants.

Au cours des dernières décennies, ce système de sécurité collective a eu le mérite d’éviter le déclenchement d’un conflit global et de permettre, après bien des péripéties, à de nombreux pays parvenus nouvellement à la souveraineté, de vivre en paix et d’engager des processus de  développement. C’est dans ce contexte que la mondialisation des échanges a fini par s’accélérer.

Pour Paul Biya, s’il est pour le moment exagéré de parler de « guerre commerciale », on peut toutefois craindre que cette tendance ne s’étende au niveau mondial. On assisterait alors à une contraction des échanges qui ne profiterait à personne, et sans doute pas aux pays en développement dont les économies sont très dépendantes de l’extérieur.

La récente réunion du G20 en Argentine a montré que les principales puissances économiques mondiales n’étaient pas indifférentes aux conséquences du protectionnisme. Une majorité d’entre elles serait, semble-t-il, favorable à la liberté des échanges, sans que l’on puisse dire pour autant que la question est réglée.

Ce raidissement des relations commerciales n’a pas épargné le domaine politique. C’est ainsi que l’on a vu se tendre les rapports entre les Etats-Unis et la Russie au sujet de la Crimée et de l’Ukraine, et du traité américano-soviétique de 1987 sur les forces nucléaires à portée intermédiaire que Washington veut dénoncer.

Otric N.

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