Après le décès et l’incinération de cet artiste pluridimensionnel le Président français a tenu à se joindre à ce chorus qui salue la mémoire de l’icône africaine.
« La musique mondiale a perdu un géant. Manu Dibango, saxophoniste, compositeur, passeur de rythmes et lanceur de tubes, était l’un de ces musiciens virtuoses et généreux dont le talent ne connaissait pas de limites : ses créations ont fait danser plusieurs générations, plusieurs continents. Il est hélas l’une des premières personnalités mondiales à succomber à la pandémie du Covid-19.
C’est à Douala au Cameroun qu’Emmanuel Dibango a vu le jour en 1933. Au temple protestant où sa mère est chef de chœur, il apprend à vocaliser sur Bach et Haendel et à caresser les cordes sous la bienveillante férule d’un oncle guitariste.
En 1949, il a 15 ans lorsqu’il arrive en France pour faire ses études, avec 3 kilos de café dans ses bagages pour payer un premier mois d’accueil à ses hôtes. Mais, assez vite, la musique le tire loin des manuels scolaires. Un enseignant lui fait découvrir le piano, puis un ami, Francis Bebey, qui deviendra lui aussi une grande figure de la musique camerounaise, l’initie au jazz et au saxophone, son instrument-roi.
De Paris à Bruxelles, de caves en cabarets, il fréquente la diaspora afro-caraïbéenne et la bouillonnante scène jazz de l’après-guerre. Il rencontre bientôt Joseph Kabaselé, alias « Grand Kallé », le père de la rumba congolaise et le créateur de l’un des hymnes des indépendances africaines, Indépendance Tcha-tcha, qui l’embauche comme saxophoniste dans son orchestre African Jazz. Installé pour un temps à Léopoldville au Congo, Manu Dibango débute alors une carrière en solo, se fait connaître avec « Premier twist à Léo », et ouvre son propre club de musique, le Tam-Tam.
Revenu en France avec un répertoire qui s’est enrichi au fil de ses pérégrinations et de ses rencontres, qui s’est ouvert à la soul et au funk, il travaille avec quelques-unes des plus grandes vedettes de l’époque : Dick Rivers, Nino Ferrer, Mike Brant. A la fin des années 1960, il est le premier à faire jouer des artistes africains pour une émission de télévision française, Pulsations, dont il signe le générique en live avec son big band.
Manu Dibango se riait des frontières : il sautait d’un continent à l’autre, d’une culture à l’autre, d’un genre à l’autre, d’un instrument à l’autre – il les maîtrisait presque tous – pour créer une musique universelle, qui était à la fois africaine et caraïbéenne, américaine et européenne, mais qui était surtout chaloupée, entraînante et joyeuse. À chaque album, il inventait de nouveaux rythmes de joie, des mélodies du bonheur.
C’est avec un tube funk en diable, « Soul Makossa », qu’il avait accédé à une renommée internationale. Un hymne à la danse et au mélange qui n’était à l’origine que la face B d’un 45-tours sorti à l’occasion de la Coupe d’Afrique des Nations de 1972, et qui est devenu, par un improbable cheminement d’admirations et de reprises, un hymne mondial dont le succès ne se dément pas : découvert par les pionniers new-yorkais du Disco, pillé par les plus grandes stars, cité, repris, il est joué et rejoué depuis près de cinquante ans.
Infatigable musicien voyageur, il a fait résonner son art virtuose sur les scènes de France et de Belgique, aux États-Unis, en Amérique Latine, en Côte d’Ivoire où il a un temps dirigé l’Orchestre de la Radio-télévision ivoirienne.
Apôtre d’une musique où les artistes du monde entier dialoguent ensemble sur un pied d’égalité, Manu Dibango n’a jamais cessé de jeter des ponts, d’inventer des hybridations nouvelles, de susciter des rencontres, collaborant tour à tour et parfois en même temps avec Youssou N’Dour, Angélique Kidjo, Peter Gabriel, Sting, Serge Gainsbourg, Herbie Hancock ou Fela Kuti.
Avec le temps, celui qu’on surnommait « Papa Groove » était devenu « Papy groove », mais il n’avait jamais perdu son énergie et son enthousiasme : il était encore en tournée en France et à travers le monde l’an dernier, à l’occasion de ses 60 ans de carrière avec son « Safari symphonique », où s’entrelaçait harmonieusement le jazz et la musique classique.
Manu Dibango était aussi une voix, grave, engagée, qui savait se faire entendre pour célébrer les indépendances, pour dénoncer le racisme et l’apartheid, pour combattre partout les injustices, et pour célébrer cette Afrique dont il était l’un des fils les plus connus. En 1994, il en avait même pris le visage, sur la pochette de son album Wakafrica, auquel il avait fait participer les plus grandes stars du continent.
Immense musicien, il était aussi une figure d’humaniste universelle qui, par-delà les frontières géographiques et les styles musicaux, semait à foison la générosité et la joie. Le Président de la République adresse à ses proches et à tous ses admirateurs ses plus sincères condoléances ».
Hommage : Paul Biya écrit à la famille de Manu Dibango
N.R.M
Les deux chefs d’Etats ont échangé ce dimanche par téléphone. Au cœur de l’entretien de ces dirigeants, la situation sécuritaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du Cameroun, à en croire les informations relayées par l’Elysée, rapportées par l’Agence France Presse (AFP).
Selon les précisions de la présidence française à l’AFP, « ils se sont accordés sur la nécessité d’une enquête impartiale en réaction aux violences commises contre les populations civiles dans le village de Ngarbuh, dans la province du Nord-Ouest », apprend-on.
Un entretien qui intervient une semaine après la promesse faite par Emmanuel Macron à un opposant camerounais, de mettre « le maximum de pression » sur M. Biya pour que cessent « des violences au Cameroun qui sont intolérables ».
En effet, le Chef de l’Etat avait été interpellé par l’opposant le 22 février dernier sur cette question en marge d’une visite au Salon de l’agriculture de Paris. Se basant sur des témoignages recueillis par des travailleurs humanitaires, l’AFP rappelle que le 14 février, des hommes armés, 40 à 50 portant tous des uniformes de l’armée et certains masqués avaient attaqué le quartier de Ngarbuh dans la localité de Ntumbo, avant de tuer par balle et brûler des habitants.
L’Organisation des Nations Unies (Onu) pour sa part avait déjà appelé à l’ouverture à une enquête indépendante et impartiale sur les attaques qui ont fait 23 victimes parmi lesquelles 15 enfants dont 9 âgés de moins de cinq ans, des chiffres avancés par l’Organisation.
Dans la foulée, la présidence de la République camerounaise avait réagi en « rejetant » les « propos surprenants » du Président Emmanuel Macron. Le secrétaire général Ferdinand Ngoh Ngoh était alors monté au créneau pour ajouter, le Président camerounais « est comptable de son action devant le seul peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger, fût-ce un ami ».
Les deux présidents avaient « convenus de rester en contact sur le suivi des initiatives politiques issues du grand dialogue national, en particulier la mise en place d’un statut spécial pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest », a fait savoir ce dimanche l’Elysée.
Innocent D H
Dans une correspondance rédigée il y a quelques heures le ministre délégué auprès du ministre de la Justice Garde des Sceaux assène quelques vérités au président français après sa malheureuse sortie
« Cher Monsieur Macron,
Je vous ai entendu récemment affirmer que dans les pays où les élections transparentes ne sont pas organisées, vous soutenez les ONG et la société civile. Vous avez ensuite laissé entendre que le président camerounais SE Monsieur Paul Biya, n’aurait pas été élu dans le cadre d’une élection transparente. Cela est archi faux et je l’ai expliqué dans mon livre intitulé De la démocratie récréative.
Je suis la preuve vivante de ce que tout ce que vous avez dit là est faux. Avant, moi aussi je tombais dans ce piège de la désinformation qui laisse croire que les élections en Afrique seraient une mascarade tant qu’elles ne sont pas validées par les offices occidentales.
Depuis j’ai compris comment fonctionne le monde et le Grand Capital pour déstabiliser les pays africains dans des conflits post électoraux qu’ils organisent dans le cadre du chaos-business au détriment des peuples et des États moins puissants. J’ai bien compris que les entrepreneurs du chaos-business alimentent les révolutions pour faire disparaître les États afin de s’accaparer de leurs ressources du sol et du sous-sol.
J’ai compris que les guerres hybrides qui se mènent par procuration par les africains interposés contre d’autres africains souverainistes visent essentiellement à remettre l’Afrique comme elle était au moment du partage au congrès de Berlin en 1884, c’est à dire une terre sans maître où les puissances pouvaient venir exploiter voire piller les innombrables richesses sans être inquiétées.
Il s’agit essentiellement pour ces nouveaux conquérants du monde de couper les têtes dirigeantes des pays africains et sud américains pour pouvoir disposer librement des pays ainsi laissés sans dirigeants. La Libye est un exemple qui parle tout seul. La Yougoslavie a déjà disparu de la carte géographique du monde. Le Soudan divisé paie le prix de la démocrature occidentale.
Le Mali aussi dont le Nord reste sous occupation. L’Irak ne se relèvera pas se sitôt. La République Centrafricaine est un État sous perfusion depuis qu’on a déposé le” dictateur Bokassa”, la RDC, vaste pays africain, vit dans des remous sociopolitique depuis que Mobutu a quitté le pouvoir.
Je suis la preuve vivante que les élections sont libres et transparentes dans mon pays le Cameroun (certes les irrégularités constatées ici et là son congénitales à toutes élections), car, étant donné mon opposition première et farouche contre les dirigeants de mon pays, j’ai pu réussir à les gagner et à les perdre démocratiquement, en toute transparence avec le code électoral actuel qui n’est pas plus mauvais que les acteurs veulent le prétendre. Ce sont eux qui sont en cause, pas le code.
N’en déplaise aux théoriciens de la fiction de fraude. Le président de PCRN Cabral Libii aussi a gagné avec ce code, de même que le Maire Paul Eric Kingue, opposant radical s’il en est et ayant des raisons de se radicaliser, Directeur de Campagne du Professeur Maurice Kamto du MRC à la dernière élection présidentielle transparente, est sorti de prison à la suite de sa participation à des infractions réprimées, pour aller gagner dans les urnes plusieurs Mairies et des sièges à l’Assemblee Nationale.
Ne soyez point induis en erreur comme moi, hier, par les bonimenteurs du chaos qui n’ont dans la bouche que des mots aussi faux que fraude et aussi infâmes que génocide et tutti quanti.
Pendant longtemps, très longtemps, j’ai suivi ces sirènes de la surenchère politique et de la déstabilisation des pays africains, croyant que je me battais pour la souveraineté de notre pays. Je sais d’expérience, pour avoir été longtemps avec eux, que ces gens là préparent la révolution quand d’autres préparent les élections et qu’ils travaillent par procuration pour le Grand Capital International qui met à mal nos pays africains en général et particulièrement le Cameroun, pays convoité, situé au cœur du golfe de Guinée, véritable Jardin d’Eden.
Je suis convaincu que nos dirigeants africains mais surtout le président Paul Biya, qui est, dois-je le souligner, hors d’atteinte de toute pression, je suis persuadé donc qu’il est le meilleur garant, le meilleur protecteur et le meilleur bouclier de la souveraineté du Cameroun. Et ceci n’est pas baratin pour mon maintien en poste, ma conviction est le résultat de l’observation des enjeux géopolitiques mondiaux, au regard des efforts que fournit précisément le président Paul Biya pour se mettre au dessus de toute pression et protéger son pays des contrats léonins qui ont longtemps freiné notre décollage.
Votre peuple rencontre autant de difficultés que le nôtre et je dois même dire que les français souffrent plus que les africains, si j’en juge par la violence des Gilets Jaunes et la rudesse de l’opposition à laquelle vous faites face dans votre pays. Nos jeunes africains, par contre, ont à table leur plat bien remplis, pourvu qu’ils s’en donnent la peine, mais ils souffrent sérieusement, gravement même je dirais et uniquement de la maladie de la démocratie, ce virus inoculé à travers l’éducation coloniale et la religion coloniale pour les détourner des valeurs africaines qui ont fait de l’Afrique de jadis la première puissance du monde.
Ils n’ont plus dans le cerveau que des mots armés contre eux tels « démocratie, alternance, droit de l’homme, dictature » et que le dernier ferme la porte! Ils sont ainsi détournés du travail de la terre nourricière ancestrale pour s’agglutiner dans les villes et y conduire les taxis et les motocyclettes qui inondent nos Marchés à la place des vivres frais qu’ils pourraient cultiver comme leurs pères et transformer pour exporter chez vous.
Nos terres arables sont à leur disposition de même que tout l’or enfouis dans notre sous-sol qu’ils abandonnent pour venir en esclavage chez vous, appâtés par la fausse publicité que vous leur donnez chaque jour du mirage de votre richesse.
Nous avons le plus grand intérêt à accorder nos visions des lendemains dans le cadre de ces guerres dont souffrent aussi bien vos pays que les nôtres à cause du nouvel ordre mondial qui se met en place par des individus plus puissants que les États.
Mais dans tous les cas, il n’est pas de l’intérêt du peuple français que ses dirigeants nous traitent avec condescendance voire avec mépris car ce serait scier la branche sur laquelle votre peuple et votre pays sont assis.
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que nous avons tout ce que vous n’avez pas et donc que nous sommes plus riches que vous. Il ne serait pas intelligent à mon avis de vouloir prendre par la force ce que vous pouvez obtenir dans un cadre contractuel équitable où chaque partie tire profit.
Vous savez par exemple que si nous sommes capables d’exploiter nous mêmes nos ressources du sous-sol et de les transformer dans le cadre de notre industrialisation, vous risquez de perdre le vaste marché de consommation de vos produits que constitue le milliard du peuple africain n’est-ce pas? Mais nous savons tous les deux que tous les efforts consentis pour empêcher l’industrialisation de l’Afrique sont vains et qu’il serait bénéfique aussi bien pour vous que pour nous, mais davantage pour vous, de régler la question de nos intérêts communs autour d’une table de négociation.
L’Afrique est généreuse par nature, et pardonne aussi, mais si elle a survécue à quatre siècles d’esclavage et de traite négrière, à près d’un siècle de la colonisation, c’est bien parce qu’elle est dotée d’une capacité de résistance et de résilience qui la met au-dessus de toute destruction. Nous avons apprivoisé l’art de renaître de nos cendres. C’est pourquoi je vous demande de prendre en considération mes recommandations pour réajuster la politique extérieure de la France dans l’intérêt bien compris de nos deux peuples… ».
N.R.M
Après les révélations du Président Emmanuel Macron sur ses échanges avec le Chef de l’Etat camerounais, et précisément du fait des pressions qu’il dit avoir exercé sur son homologue camerounais, on se pose bien la question de savoir : Qui gouverne finalement le Cameroun ?
Au cours de ses échanges avec l’activiste Calibri Calibro, Emmanuel Macron a fait des révélations sur les points de pression qu’il exerce sur le Chef de l’Etat camerounais. En observant ces différents points où s’exercent la pression française, comparé aux dernières actualités au Cameroun, on est en droit de croire que le Chef de l’Etat du Cameroun ne décide pas par lui-même.
Premiers aspect, le Président français dit avoir fait pression sur Yaoundé pour qu’il prenne en main la question de la crise anglophone. Cette pression aurait engendré le Grand Dialogue National. Une rencontre précipitée, mal organisée, fortement financée et dont les résolutions jusqu’aujourd’hui n’ont pas de conséquences pratiques. Un dialogue qui n’a pas intégré l’autre partie en conflit. Un dialogue qui n’a fait qu’exacerbé les crimes sur le terrain des opérations. D'ailleurs, ce dialogue sera repris au Kenya, organisé cette fois par la société civile africaine. Car de toutes évidence, ce dialogue n’était pas l’émanation de la volonté réelle de Paul BIYA.
Autre point de pression révélé par Emmanuel Macron, la décentralisation. Au jour d’aujourd’hui les tenants du pouvoir se bombent le torse en brandissant la nouvelle loi sur la décentralisation comme un mérite et une conséquence de la volonté politique de leur chef à vouloir d’une administration plus dynamique et proche des administrés.
Mais nous apprenons qu’il n’en est rien. Puisque c’est Emmanuel Macron qui a coup de pression l’a amené à organiser une certaine mise en œuvre de la décentralisation. Et cela peut bien se comprendre. Car il ne faut pas l’oublier, le projet d’un Cameroun décentralisé est inscrit dans la constitution depuis 1996. Et de 1996 à 2019 (soit 23 ans), Paul BIYA tergiversait et s’accommodait des lenteurs diverses, entre transfert de compétences et de ressources, on n’a jamais obtenu un résultat qui laisse croire à une réelle volonté de décentralisé.
De plus, la question est à nouveau sur la table depuis la survenance de la crise anglophone, mais le Chef de l’Etat n’a jamais rien dit ou voulu comme avancé sur la question. Pour que subitement, l’Assemblée nationale produise un texte plein de fautes et d’erreurs que l’opposition et certains corps de métiers ont amené à corriger. C’était ça, ou alors la France diminuait ses enveloppes pour l’aide au développement au Cameroun. Attendons voir sa mise en œuvre, en espérant qu’il n’y aura plus besoin de pression à ce niveau aussi.
Allégations d’Emmanuel Macron : La Présidence de la République du Cameroun réagit enfin
Stéphane NZESSEU
« M. Macron, dégagez ! » C’est ainsi que le journaliste a introduit la réplique qu’il a adressé au président français.
« Le monde nous sort comme ça, d'un siècle à l'autre, de petits monstres illuminés, qui pensent être oints pour avoir parole sur toute espèce vivante, toute race et tout peuple sur la surface de la terre. Ces petits renégats s'adressent au reste de la nature avec une arrogance irrévérencieuse; ils outrepassent les règles communes de bienséance et ils foulent aux pieds les canons élémentaires de la diplomatie.
En vérité, cette espèce que l'on croyait disparue avec les Hitler, Lénine et bien d'autres colonialistes, a resurgi grâce à la mondialisation ? Sinon comment comprendre que la souveraineté des Etats africains passe aux yeux de leurs colonisateurs d'hier pour de la confiture jetée aux pourceaux ?
Est-il imaginable que Paris, Washington, Londres... continuent de regarder les peuples africains avec une condescendance ahurissante et s'investissent sans relâche à déstabiliser ceux des peuples qui s'accrochent avec force au radeau de leur indépendance assumée ?
A ce sujet, le président français fait de plus en plus montre d'une approche toute passéiste des relations entre son pays et les Etats souverains du vieux continent. Cette propension qu'il affiche à infantiliser, voire ridiculiser des chefs d'Etat légitimes, en tenant à leur égard des propos d'une vilenie insoutenable, donne le sentiment que la France est le maître des destins des peuples africains.
Or en conquérant leurs indépendances, parfois au prix des milliers de morts et de martyrs, c'est de ce parapluie nocif que les Africains ont voulu sortir : M. Macron ne peut pas diriger SA France et prétendre dicter SA loi aux présidents africains. S'il était un si bon président pour la France, ça se saurait.
Mais le mouvement des Gilets jaunes, ses violences et ses morts, les grèves récurrentes des enseignants, celles des médecins ou des avocats et magistrats, les remous violents générés par la réforme des retraites, la grogne des partisans de Larem, son parti, qui s'insurgent contre sa politique sociale, sans occulter tout le schmiblick puant dans lequel il a engagé la France depuis son arrivée, témoignent à suffisance de ses insuffisances managériales.
Trouve t-il en les pays africains un bienheureux exutoire pour se dépêtrer de son capharnaüm ? On peut le penser en considérant le nombre de ses sorties foireuses sur le Niger, le Mali, la Guinée, le Burkina Faso et hier encore sur le Cameroun. L'exaspération que ces déclarations inopportunes suscitent auprès des populations est à la hauteur des velléités néocolonialistes de leur auteur.
Doit-on en réalité s'en étonner ? Non. Un jeune homme de 40 ans qui prend pour épouse sa grand-mère de 80 ans ne cache-t-il pas un dérèglement mental » ?
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N.R.M
Dans un communiqué rendu public ce Lundi, Ferdinand Ngoh Ngoh, Secrétaire Général recadre cet apatride de calibri calibro et réaffirme que le Cameroun est un Etat indépendant qui n’a de leçons à recevoir de personne
La Présidence de la République du Cameroun exprime sa profonde préoccupation au sujet du contenu de l’échange, abondamment relayé dans les réseaux sociaux, entre le Président de la République Française et un activiste, le 22 février 2020 à Paris.
La Présidence de la République du Cameroun rejette fermement tant les allégations mensongères dudit activiste que les propos surprenants du Président de la République Française.
La Présidence de la République du Cameroun tient à rappeler que :
- Les Camerounais dans leur immense majorité, ont à l’occasion de l’élection présidentielle du 07 octobre 2018 renouvelé massivement leur confiance au Président Paul BIYA, pour les guider dans la lutte pour la paix, la sécurité, le développement, la consolidation de l’Etat de droit, de la démocratie et de l’Unité nationale;
- Le Président de la République du Cameroun est comptable de son action devant le seul Peuple camerounais souverain et non devant un dirigeant étranger fût-ce d’un pays ami ;
- Le Président de la République est pleinement engagé dans l’accomplissement de la lourde et exaltante mission que Dieu Tout Puissant et le Peuple souverain lui ont confiée et n’a pas besoin pour ce faire de pression extérieure ;
- Depuis la survenance de la crise dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, Il n’a ménagé aucun effort pour y trouver des solutions pacifiques. Ces efforts ont culminé avec la tenue du Grand Dialogue National dont les recommandations sont progressivement mises en œuvre ;
- Le Chef de l’Etat a donné des instructions claires et fermes pour que les Forces de Défense et de Sécurité accomplissent toujours leur devoir avec professionnalisme et pour que les allégations relatives à d’éventuelles exactions fassent systématiquement l’objet d’enquêtes et le cas échéant, de sanctions appropriées.
La Présidence de la République réitère l’appel lancé le 10 septembre 2019 par le Chef de l’Etat aux pays qui abritent les promoteurs de la haine et de la violence au Cameroun, d’agir contre ces criminels et leur demande de se garder de se laisser instrumentaliser par leur propagande mensongère.
La Présidence de la République demande aux Camerounais de garder leur calme, de vaquer tranquillement à leurs occupations et de continuer, comme par le passé, à œuvrer au renforcement des liens d’amitié historiques qui existent entre le Cameroun et la France ». /-
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N.R.M
Après avoir été choqué par les propos du président français qui pour des raisons qui lui sont propres s’est cru revenu à l’époque coloniale, le Peuple Camerounais dans son ensemble exige des excuses diplomatiques et publiques selon Engelbert Mfomo, président de ce mouvement Patriotique et légalisé de la société civile.
« Excellente Monsieur le Président de la République française,
Vous êtes le Président de la République de France et bénéficiez à ce titre, de la légitimité, l'autorité et la compétence à vous conférées par le peuple français, procureur souverain de votre pouvoir.
Nous pouvons ainsi comprendre votre volonté à vous justifier devant celui-ci. À cette promptitude, nous disons chapeau !
Le Collectif Républicain des Combats Patriotiques "Breaking News", a tenu à s'adresser à vous subséquemment à votre conversation improvisée en des circonstances hâtives avec un quidam se revendiquant activiste politique camerounais. Vous avez tenu des propos délicats et sensibles vis-à-vis d'un autre chef d'État, S.E. Paul Biya en occurrence, en réponse à l'individu ci-dessus référencé.
Conscient que les traités et partenariats protéiformes qui lient les États obligent leurs représentations diplomatiques respectives à échanger sur des sujets de politique interne, ainsi le droit de regard s'impose sans enfreindre la non-ingérence et la souveraineté des peuples qui chapeaute les relations de coopération entre les États. Inutile donc de vous rappeler que c'est du peuple Français et non celui Camerounais, que vous tenez la légitimité, l'autorité et la compétence du temps d'un mandat, et que c'est à lui que vous avez le devoir, voire l'obligation de rendre des comptes et non à un Camerounais lambda, fût-il activiste politique. Strictement rien ne vous a obligé à répondre à ce quidam sans légitime ni qualité.
Il nous semble aussi, sauf erreur de notre part, que les détails d'une conversation diplomatique au sujet de la politique interne de votre homologue sont sensibles compte tenu de l'adversité permanente du landerneau politique. Souvenez-vous de votre agacement vis-à-vis des tweets du Président Donald Trump au sujet des gilets jaunes ayant fait intervenir votre Ministre Jean-Yves Le Drian.
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Mais, que notre illustre Chef de l'Etat n'intervienne peut-être pas pour des raisons de banalisation des sujets de second plan malgré l'indélicatesse des propos, nous peuple camerounais souverain n'en resterons pas muet du fait de la fierté de nôtre souveraineté qui justifie le présent pamphlet.
M. Macron, les français n'ont pas élu un gamin prétentieux et irrévérencieux à la tête de leur État. Que nenni. Ils ont cru élire un politicien supposé accompli. Cela dit, nombre de vos sorties intempestives remettent en question votre maturité et vôtre accomplissement politique. Il nous souvient de vôtre sortie au sujet des Coassa-coassa, ces navires honteux qui ramenaient en leur temps des esclaves noirs, vous ayant obligé à présenter des excuses publiques. Pour ne citer que cette ridicule indécence de votre part.
Compte tenu des terribles désillusions de vos prises de parole hâtives et spontanées, la maturité corticale et politique impose une certaine retenue afin d'éviter un grotesque embarras. Le silence est un paradigme de communication politique utilisé par les hommes politiques accomplis. Contrairement au politiquement correct recherché qui, malheureusement ne garantira jamais l'unanimité du fait du contraste permanent et perpétuel du milieu politique.
Nous sommes mal placés pour vous rappeler qu'en politique "il n'y a ni anges ni démons", tout est question d'intérêts singuliers tapis sous divers filiations politiques. Par conséquent, l'unanimité est un vain mot en politique, y compris dans la vie en général. Nous sommes navrés de vous informer que votre sortie nourrit la division de nos peuples et renforce l'idée selon laquelle la France est un poison pour la liberté des peuples africains.
Vous êtes allés trop loin Monsieur le Président ! et nous refusons de croire à ce politologue français qui s'indignait de ce que "la France a mis un gamin à l'Élysée et qu'elle le regrettera". Nous vous exhortons à suivre les thuriféraires de la France-Afrique exsangue économique dans leur subtilité vis-à-vis d'eux-mêmes et vis-à-vis des peuples "amis".
Pour avoir offensé le peuple Camerounais et son illustre Président de la République Chef de l'État que nous aimons tant, le Collectif "Breaking News", mouvement patriotique de la société civile, vous somme de présenter des excuses publiques au peuple Camerounais tout entier, ainsi qu'à votre homologue, votre père, votre aîné politique, le Président Paul Biya. Nous y attachons du prix !!!
Excellence Monsieur le Président de la République Française, votre jeunesse et votre immaturité ne doivent en aucun cas constituer des facteurs gênants pour les peuples amis. Bonne compréhension » !
N.R.M
Dans une sortie attribuée au ministre de la Communication – porte parole du gouvernement, il apparaît que les torts sont uniquement attribués à l’activiste calibri calibro alors que face aux propos d’Emmanuel Macron, on ne lit strictement rien
« Le Gouvernement camerounais a pris connaissance du contenu d’une vidéo mise en circulation dans les médias sociaux, le 22 février 2020, dans laquelle un individu se présentant comme étant un activiste originaire du Cameroun, interpelle bruyamment le Président de la République Française, Emmanuel MACRON, lors de l’inauguration du Salon International de l’Agriculture à Paris.
Le Gouvernement condamne sans réserve l’acte de ce quidam qui se revendique de l’appartenance à un peuple dont on connait la fierté et la dignité, et qui a cru devoir interpeller le Chef de l’Etat d’un Pays avec lequel le Cameroun entretient des relations d’amitié et de coopération anciennes, étroites et mutuellement bénéfiques, et qui ont toujours été fondées sur les principes sacrés de la souveraineté des Etats et du respect mutuel.
En fustigeant ce comportement insensé et irresponsable, le Gouvernement de la République rejette catégoriquement les contrevérités proférées par ce prétendu activiste, notamment que : « le Président camerounais commet un génocide au Cameroun ; tous les autres camerounais au même titre que lui, sont des hommes morts ou susceptibles d’être tués par le Président BIYA ; la plupart des pays africains à l’instar du Cameroun, sont gouvernés par des dictateurs ; dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, il y a déjà eu 12 000 morts.
L’intéressé affirme en outre que 22 villageois ont été tués dans la Région du Nord-Ouest, par l’armée camerounaise », une information démentie et qui a du reste fait l’objet de clarifications précises de la part du Gouvernement.
Enfin, cet individu se permet de demander au Président français, « de faire pression sur le Président camerounais, en vue de la libération de certains camerounais qu’il dit être des prisonniers politiques du Régime du Président BIYA », insinuant ainsi une certaine inféodation, qui ne saurait pour autant exister entre Etats souverains. Car, il convient de le dire sans ambages : accéder à des sollicitations émanant d’amis anciens et sûrs n’est nullement céder à des pressions.
Toutes ces récriminations pernicieuses et qui procèdent d’une désinformation patente et nocive, sont autant d’inepties et d’inventions fantasmagoriques qui ne correspondent en rien à la véracité des faits.
C’est le lieu de déplorer voire de stigmatiser ces tendances observées ces derniers temps et qui sont le fait de certains compatriotes qui croient devoir transposer et étaler sur la scène internationale, les problèmes concernant en priorité les Camerounais, et qui, quoi que l’on dise ou que l’on fasse, ne trouveront des solutions pérennes et pertinentes qu’entre les Camerounais eux-mêmes.
En d’autres termes, celles et ceux de nos concitoyens qui croient de la sorte dénigrer le Cameroun, et donc, attenter aux institutions de la République et à celui qui les incarne avec bonheur depuis plusieurs décennies, doivent savoir qu’au bout du compte, c’est sur eux mêmes qu’ils jettent l’anathème, tant il est vrai que tout camerounais vivant à l’étranger donne à voir, peu ou prou, une image du Cameroun.
C’est pourquoi le Gouvernement en appelle une fois de plus, au patriotisme, au civisme et au sens des responsabilités des Camerounaises et des Camerounais de l’intérieur, et davantage encore de l’extérieur, afin qu’ils œuvrent, autant que faire se peut, à la sauvegarde des intérêts, de l’image et de l’honorabilité du Cameroun.
Au demeurant, le Gouvernement les exhorte à prendre exemple sur les citoyens de leurs pays de résidence, en proie eux-aussi à des problèmes, mais qu’ils n’évoquent jamais ailleurs que chez eux, en raison de leur dignité et de leur fierté nationales.
S’agissant de la situation décrite avec légèreté par l’activiste présumé, qui a imputé des actes de génocide au PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU CAMEROUN, il y a lieu de rappeler que les mesures qui ont été prises par le CHEF DE L’ETAT, pour faire face aux diverses menaces auxquelles notre pays est confronté ces dernières années, qu’il s’agisse de la lutte contre boko haram, des dispositions prises pour minorer les répercussions au Cameroun de la crise en République Centrafricaine, ou de l’envoi dans les deux Régions du Nord-Ouest et du Sud - Ouest, des Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité, ont toutes eu pour finalité, de préserver l’intégrité territoriale du Cameroun, la paix ainsi que la sécurité des personnes et des biens.
Ce sont donc, à tout le moins, des mesures légales et légitimes, auxquelles aucun Gouvernement digne de ce nom ne peut se dérober. De même, en ce qui concerne le regrettable incident survenu à Ngarbuh, évoqué par l’activiste camerounais, le Gouvernement de la République a dûment restitué les faits relatifs à cette affaire, et réaffirme ici, s’il en est encore besoin, qu’il n’y a pas eu vingt-deux villageois, dont quatorze enfants, tués par les Forces Camerounaises de Défense et de Sécurité, le 15 Février 2020 à Ngarbuh, dans l’Arrondissement de NDU, Département du Donga-Mantung, dans la Région du Nord-Ouest.
Par ailleurs, et une fois de plus, le Gouvernement réaffirme que nos Forces de Défense et de Sécurité accomplissent les missions qui leur sont assignées sur tous les fronts, et en particulier dans les Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, avec mesure et professionnalisme, et ce, dans le strict respect des droits humains.
A contrario, le Gouvernement tient à rappeler que les nombreuses abominations ainsi que les horreurs insoutenables commises dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, depuis le déclenchement de la crise dans ces deux Régions, qu’il s’agisse des destructions d’infrastructures socio-économiques ou d’assassinats d’une indicible cruauté, sont indiscutablement le fait des rebelles sécessionnistes sans foi ni loi et complètement déshumanisés.
Le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA, dont l’humanisme et l’humanité sont connus de tous, n’a jamais ordonné à son armée, le massacre des populations civiles, tout comme il n’a jamais hésité à prescrire des sanctions, à chaque fois que des dérives avérées et imputées à quiconque dans l’armée, ont été portées à sa connaissance.
Aussi, le Gouvernement de la République invite-t-il, une fois de plus, les pays amis et les partenaires du Cameroun, si tel est leur volonté, à aider le Cameroun à faire face, ou à trouver des solutions pertinentes et définitives, aux problèmes auxquels il est aujourd’hui confronté.
De surcroît, le Gouvernement demande instamment aux pays amis et à tous les partenaires du Cameroun, de ne point accorder du crédit à des activistes, des aventuriers ou des forcenés manipulés et instrumentalisés, avides de notoriété, et dont les menées ne visent qu’à nuire à l’image du Cameroun, à la stabilité de nos institutions, à la paix et la cohésion nationales, au risque d’être piégés et de faire preuve d’une candeur voire d’une inimitié susceptibles de porter préjudice aux bonnes relations du Cameroun avec ces pays et partenaires, et auxquelles le Cameroun attache du prix.
Enfin, le Gouvernement tient à réaffirmer que le Cameroun est ouvert aux avis de toutes sortes, aux suggestions qui se veulent constructives, y compris celles des pays amis et des partenaires qui coopèrent avec lui dans tous les domaines.
Pour autant, le Gouvernement souhaite que ceux-ci aient l’humilité et l’amabilité de reconnaître que, plus et mieux que quiconque, nous sommes soucieux de l’avenir de notre pays, que nous recherchons et savons ce qui est bon pour le Cameroun, et que le peuple camerounais, à l’instar de tous les peuples du monde, entend demeurer maître de son destin ».
N.R.M
Comme cela est de tradition depuis de nombreuses années, le président français va célébrer la fête de la nativité avec des soldats français déployés à l‘étranger et cette fois, c’est en Côte d’Ivoire, pays avec lequel Paris veut resserrer les liens dans la lutte contre le terrorisme.
Loin des tensions sociales qui agitent la France, le chef de l’Etat respectera une coutume désormais bien ancrée: il partagera le dîner de Noël, préparé par le chef de l’Elysée, Guillaume Gomez, avec un millier de militaires sur la base militaire de Port-Bouët, près de l’aéroport d’Abidjan, où il doit atterrir vendredi en fin d’après-midi.
Après le Niger en 2017 et le Tchad en 2018, il rend visite aux Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI), le deuxième contingent de troupes repositionnées en Afrique après celui de Djibouti. Ces forces servent actuellement d’appui aux troupes luttant contre les groupes jihadistes au Sahel. Macron s’entretiendra avec des militaires ayant participé à l’opération dans laquelle sont morts 13 soldats en novembre au Mali.
La situation au Sahel, qui inquiète fortement à Paris, sera l’un des fils rouges de ce déplacement : M. Macron fera une courte étape dimanche au Niger, pour en parler avec le président Mahamadou Issoufou, avant le sommet prévu en France le 13 janvier avec les dirigeants de cinq pays sahéliens.
Samedi à Abidjan, Emmanuel Macron et son homologue ivoirien Alassane Ouattara vont relancer le chantier en panne, de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme.
Côté ivoirien, on salue « l’implication forte de la France pour aider les pays africains à faire face au terrorisme », a déclaré à l’AFP, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
Le pays demeure sous la menace jihadiste, trois ans après l’attaque qui avait fait 19 morts dans la station balnéaire de Grand-Bassam : « La Côte d’Ivoire est un partenaire fondamental de la France en Afrique, car aujourd’hui, l‘équilibre de l‘économie sahélienne et des mouvements de population (en Afrique de l’Ouest) repose très largement sur la stabilité politique et économique de ce pays… », », affirme l’Elysée.
La visite de M. Macron intervient dans un contexte politique tendu en Côte d’Ivoire, à dix mois de la prochaine présidentielle, et près de dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts.
Le pays a longtemps été le meilleur allié de la France en Afrique, pendant le règne (1960-1993) de Félix Houphouët-Boigny, le père de l’indépendance. Mais les relations entre Paris et son ex-colonie sont devenues orageuses sous la présidence de Laurent Gbagbo (2000-2011) – marquée par l‘éclatement d’une rébellion et une intervention militaire française – avec le développement d’un sentiment antifrançais au sein d’une partie de la population.
Pour soigner ces blessures, MM. Ouattara et Macron présideront dimanche, une cérémonie en hommage aux neuf soldats français tués en 2004 à Bouaké, la deuxième ville du pays.
Ayant fait de la jeunesse et du sport des priorités de cette diplomatie, il se rendra à Koumassi, une commune populaire d’Abidjan, pour inaugurer des infrastructures sportives, en compagnie du footballeur Didier Drogba, idole de l’Olympique de Marseille et de Chelsea.
La jeunesse sera aussi au rendez-vous d’un débat avec 300 étudiants dans le domaine de la santé, pour évoquer la lutte contre le sida et les pandémies.
Deux ans après une première visite à Abidjan au cours de laquelle il avait posé la première pierre du métro, le président français et son homologue ivoirien finaliseront le financement de cet énorme chantier de 1,5 milliard d’euros qui doit débuter en 2020.
Une douzaine d’autres accords devraient être discutés pour renforcer le partenariat économique avec la Côte d’Ivoire, où vivent quelque 22.000 Français, dont la moitié de binationaux, selon l’Elysée.
Au cours des discussions, le président ivoirien pourrait soulever la question d’une réforme du franc CFA, demandée par de nombreux économistes africains, et à laquelle le ministre français des Finances, Bruno Le Maire, qui sera présent à Abidjan, s’est dit ouvert.
Parallèlement, les pays d’Afrique de l’Ouest seront en sommet samedi au Nigeria pour réfléchir à une monnaie commune sur le modèle de l’euro, déjà actée sur le principe.
N.R.M
Les raisons du report de la rencontre initiée par Emmanuel Macron sont entre autres, la dernière attaque terroriste dans le Niger
Cependant, les Présidents des pays concernés (Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de la Mauritanie) ont promis d’être présents à Pau et de discuter de la réévaluation des objectifs de l’engagement français.
« Ce sommet aura pour objectif de définir et de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il va par ailleurs permettre de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel », précise l’Elysée dans un communiqué.
A cette fin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, ont également été conviés, selon cette source.
La France fait depuis plusieurs mois des appels du pied à ses alliés européens pour qu’ils s’impliquent davantage dans la crise sahélienne. Le président français a indiqué vouloir repenser l’opération Barkhane dans les prochaines semaines.
Clarifier les positions sur la présence militaire française
Emmanuel Macron avait invité le 4 décembre les membres du G5 Sahel à le retrouver le 16 décembre pour un sommet à Pau, la ville où étaient basés sept des 13 soldats français de la force antijihadiste Barkhane tués le 25 novembre au Mali.
Le président français leur avait demandé de clarifier leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils assument publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des visées néocoloniales. Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences.
Mais le message avait été perçu comme une dégradante convocation par beaucoup dans les pays concernés.
Le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué la forme et le contenu, de la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui selon lui ont manqué de tact. Il avait profité de cette occasion pour repréciser le rôle que les pays comme la France peuvent jouer dans les Etats africains, en rappelant qu’il est plus que temps d’oublier la période coloniale et le pillage des territoires qui malheureusement se fait avec la complicité de certains dirigeants.
Nicole Ricci Minyem