Après les révélations du Président Emmanuel Macron sur ses échanges avec le Chef de l’Etat camerounais, et précisément du fait des pressions qu’il dit avoir exercé sur son homologue camerounais, on se pose bien la question de savoir : Qui gouverne finalement le Cameroun ?
Au cours de ses échanges avec l’activiste Calibri Calibro, Emmanuel Macron a fait des révélations sur les points de pression qu’il exerce sur le Chef de l’Etat camerounais. En observant ces différents points où s’exercent la pression française, comparé aux dernières actualités au Cameroun, on est en droit de croire que le Chef de l’Etat du Cameroun ne décide pas par lui-même.
Premiers aspect, le Président français dit avoir fait pression sur Yaoundé pour qu’il prenne en main la question de la crise anglophone. Cette pression aurait engendré le Grand Dialogue National. Une rencontre précipitée, mal organisée, fortement financée et dont les résolutions jusqu’aujourd’hui n’ont pas de conséquences pratiques. Un dialogue qui n’a pas intégré l’autre partie en conflit. Un dialogue qui n’a fait qu’exacerbé les crimes sur le terrain des opérations. D'ailleurs, ce dialogue sera repris au Kenya, organisé cette fois par la société civile africaine. Car de toutes évidence, ce dialogue n’était pas l’émanation de la volonté réelle de Paul BIYA.
Autre point de pression révélé par Emmanuel Macron, la décentralisation. Au jour d’aujourd’hui les tenants du pouvoir se bombent le torse en brandissant la nouvelle loi sur la décentralisation comme un mérite et une conséquence de la volonté politique de leur chef à vouloir d’une administration plus dynamique et proche des administrés.
Mais nous apprenons qu’il n’en est rien. Puisque c’est Emmanuel Macron qui a coup de pression l’a amené à organiser une certaine mise en œuvre de la décentralisation. Et cela peut bien se comprendre. Car il ne faut pas l’oublier, le projet d’un Cameroun décentralisé est inscrit dans la constitution depuis 1996. Et de 1996 à 2019 (soit 23 ans), Paul BIYA tergiversait et s’accommodait des lenteurs diverses, entre transfert de compétences et de ressources, on n’a jamais obtenu un résultat qui laisse croire à une réelle volonté de décentralisé.
De plus, la question est à nouveau sur la table depuis la survenance de la crise anglophone, mais le Chef de l’Etat n’a jamais rien dit ou voulu comme avancé sur la question. Pour que subitement, l’Assemblée nationale produise un texte plein de fautes et d’erreurs que l’opposition et certains corps de métiers ont amené à corriger. C’était ça, ou alors la France diminuait ses enveloppes pour l’aide au développement au Cameroun. Attendons voir sa mise en œuvre, en espérant qu’il n’y aura plus besoin de pression à ce niveau aussi.
Allégations d’Emmanuel Macron : La Présidence de la République du Cameroun réagit enfin
Stéphane NZESSEU