Les raisons du report de la rencontre initiée par Emmanuel Macron sont entre autres, la dernière attaque terroriste dans le Niger
Cependant, les Présidents des pays concernés (Ibrahim Boubacar Keïta du Mali, Mahamadou Issoufou du Niger, Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso, Idriss Déby Itno du Tchad, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de la Mauritanie) ont promis d’être présents à Pau et de discuter de la réévaluation des objectifs de l’engagement français.
« Ce sommet aura pour objectif de définir et de réévaluer le cadre et les objectifs de l’engagement français au Sahel. Il va par ailleurs permettre de poser les bases d’un soutien international accru aux pays du Sahel », précise l’Elysée dans un communiqué.
A cette fin, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, le président du Conseil européen, Charles Michel, le vice-président de la Commission européenne et haut représentant pour les Affaires étrangères, Josep Borrel, ont également été conviés, selon cette source.
La France fait depuis plusieurs mois des appels du pied à ses alliés européens pour qu’ils s’impliquent davantage dans la crise sahélienne. Le président français a indiqué vouloir repenser l’opération Barkhane dans les prochaines semaines.
Clarifier les positions sur la présence militaire française
Emmanuel Macron avait invité le 4 décembre les membres du G5 Sahel à le retrouver le 16 décembre pour un sommet à Pau, la ville où étaient basés sept des 13 soldats français de la force antijihadiste Barkhane tués le 25 novembre au Mali.
Le président français leur avait demandé de clarifier leur position sur la présence militaire française au Sahel, de plus en plus contestée par leurs opinions publiques.
Il avait souligné qu’il attendait d’eux qu’ils assument publiquement le fait que les soldats français sont au Sahel à la demande des pays concernés, et non pas pour des visées néocoloniales. Faute de quoi, avait-il indiqué, il en tirerait toutes les conséquences.
Mais le message avait été perçu comme une dégradante convocation par beaucoup dans les pays concernés.
Le 11 décembre, lors d’un entretien télévisé, le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré avait critiqué la forme et le contenu, de la déclaration de M. Macron sur cette réunion qui selon lui ont manqué de tact. Il avait profité de cette occasion pour repréciser le rôle que les pays comme la France peuvent jouer dans les Etats africains, en rappelant qu’il est plus que temps d’oublier la période coloniale et le pillage des territoires qui malheureusement se fait avec la complicité de certains dirigeants.
Nicole Ricci Minyem