C’est la révélation forte faite ce samedi au Salon de l’agriculture à Paris. Interpellé par l’activiste camerounais et fondateur de la BAS (Brigade Anti Sardinards), Calibri Calibro, le Président Français, Emmanuel Macron a démonté les arguments propagandistes du parti au pouvoir qui laissait croire que la libération de Kamto était une démarche conciliante dans le processus du Dialogue National.
Finalement, Paul BIYA n’a pas libéré les opposants politiques de gaieté de cœur, encore moins dans le but de créer un climat d’apaisement politique au Cameroun à l’heure du Grand Dialogue National. Au contraire, ce serait une autre démarche égoïste du tenant du pouvoir central de Yaoundé. Les propos d’Emmanuel Macron sont sans équivoques :
« J’ai mis la pression sur Mr Paul BIYA pour qu’il traite de la question de crise anglophone et de ses opposants. J’avais dit, que je ne veux pas qu’on se voie à Lyon tant que Kamto n’est pas libéré. Il a été libéré parce que je lui ai mis la pression. Et là la situation est en train de se redégrader. Je vais appeler la semaine prochaine le Président BIYA et on mettra le maximum de pression pour que cette situation cesse. Je suis totalement au courant et totalement impliqué sur les situations qui se passent au Cameroun et qui sont intolérables. » Comme quoi, le Chef de l’Etat camerounais semblait plus préoccupé par son désir de faire un tour à Lyon. Et on peut comprendre pourquoi il n’a pas lui-même pris part aux activités liés au Grand Dialogue National.
Dans a foulée le Président français précise le rôle de son pays dans l’accompagnement des processus démocratiques au Cameroun et en Afrique. « La France est dans un rôle très compliqué en Afrique. Nous sommes un Etat de Droit et nous défendons l’Etat de droit partout. Mais quand en Afrique nous disons qu’un dirigeant n’est pas démocratiquement élu, les africains disent de quoi venez-vous mêler, vous n’avez pas à nous faire la leçon. (…) Pour le Président BIYA je lui ai dit il doit rouvrir le jeu, il doit décentraliser, il doit libérer les opposants politiques, il doit faire respecter l’Etat de droit. Ce n’est pas la France qui peut faire de la démocratie au Cameroun à la place des camerounaises et des camerounais. »
Avant de laisser partir Emmanuel Macron, Calibri Calibro a énoncé les noms d’autres opposants politiques encore en prison au Cameroun. Et le Chef de l’Etat français a sur le champs pris demandé que lui soient transmis les noms de ceux-ci. Les prochains jours vont davantage nous renseigner sur les rapports entre Macron et Paul BIYA.
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Stéphane NZESSEU