En Côte d’Ivoire, comme partout ailleurs en Afrique, il n’est pas rare de trouver des bébés sans vie, abandonnés dans la nature suite à des avortements clandestins, à des fausses couches ou à des abandons volontaires. Mais c’est bien la première fois que les autorités de la ville sont confrontées à autant de corps en même temps et au même endroit.
En effet, vendredi dernier, une découverte macabre a été faite au cimetière de Gagnoa. Les corps sans vie de 23 nouveau-nés ont été découverts emballés dans des sachets. Selon les explications du troisième adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé, joint au téléphone par l’Agence France Presse (AFP), le gardien du cimetière a fait la macabre découverte en prenant son service mercredi matin.
D’après une source proche de l’enquête, les corps des 23 nouveau-nés ont été découverts en deux fois au cimetière municipal de Gagnoa. Treize d’abord, le mercredi 24 juillet 2019, par le gardien des lieux. Puis les dix derniers ont été retrouvés en état de décomposition vendredi 26 juillet après que l’odeur ait perturbé une cérémonie d’enterrement en cours.
Après analyse médicale, la même source avait affirmé que les cadavres ont été retrouvés dans un état de dégradation similaire, ce qui laisse penser aux enquêteurs que les bébés étaient conservés ensemble, avant leur dépôt au cimetière. Selon une source locale, « il pourrait s’agir d’un trafic de bébés décédés » dont les organes peuvent être revendus à l‘étranger ou à des fins de rituels.
L’interruption volontaire de grossesse étant interdite en Côte d’Ivoire, l’adjoint au maire de Gagnoa, Samuel Gnakalé reconnait que des corps de nouveau-nés enterrés ou abandonnés ont déjà été constatés après des avortements clandestins. Mais, c’est la première fois qu’on en découvre un nombre aussi important en une fois. Ce qui implique nécessairement la complicité d’un personnel médical de l’hôpital ou des cliniques de la ville.
Les autorités ont ouvert une enquête. Selon RFI, la police fait le bilan des nouvelles naissances dans la ville, officielles et officieuses, afin d’identifier les femmes qui auraient pu accoucher de ces bébés.
Danielle Ngono Efondo