Elu à la majorité absolue par les 1200 délégués réunis à Abidjan, Charles Blé Goudé est désormais président du Congrès Panafricain pour la Justice et l’Egalité des Peuples.
L’ancien ministre de la Jeunesse, encore retenu à la Haye, malgré la décision de justice qui l’acquittait a pris part aux travaux des assises organisées samedi dernier par vidéo conférence. Très heureux du choix porté sur sa personne et conscient des responsabilités qui lui incombent pour les quatre prochaines années, le nouveau promu a entre autres souligné que sa priorité est la paix et la réconciliation pour les fils et filles de la Côte d’Ivoire : « Je suis Charles Blé Goudé, je vous parle depuis La Haye. Je vous fais une promesse, ensemble vous et moi, nous allons construire un grand parti politique dont le bastion sera la Côte d'Ivoire… ».
Venus de tous le pays, les militants du Cojep ont déployé lors d’une cérémonie festive des banderoles sur lesquelles étaient inscrits des slogans : « Avec Charles Blé Goudé nous sommes engagés pour la reconquête des libertés » ou « on a vaincu le 32 », le numéro de la cellule où il a passé cinq ans à La Haye avant son acquittement en première instance par la Cour pénale internationale.
Joint au téléphone par nos confrères de l’AFP, l'ancien chef des Jeunes Patriotes a toutefois souligné qu’il ne compte pas se présenter à l’élection présidentielle de 2020. Cependant, selon son secrétaire exécutif, le parti n'exclut pas une participation aux autres élections si les conditions s'y prêtent : « Quand on créé un parti politique, c’est pour participer à la vie du pays et aller à des postes électifs. Mais c’est seulement les conditions de ces élections-là qu’il faut revoir et, là, nous sommes intransigeants là-dessus».
Avant le congrès de samedi dernier, c'est Hyacinthe Nogbou qui assurait l’intérim. Il a toujours travaillé et sollicité les conseils de l’ancien ministre de la jeunesse de Côte d’Ivoire et compagnon de « misère » de Laurent Gbagbo.
Tous les deux ont été acquittés par la Cour pénale internationale (CPI) au mois de Février dernier, après avoir longtemps été accusés de crimes contre l’humanité présumée, à la suite de la crise post-électorale qu’a connue la Côte d’ Ivoire en 2011. Quelque 3 000 personnes sont mortes en cinq mois de violence, avant la victoire d’Alassane Dramane Ouattara en avril 2011.
Nicole Ricci Minyem