Le 08 mai 2020, des parlementaires américains ont écrit au Chef de l’Etat, Paul Biya. Dans cette correspondance, ils relèvent qu’au Cameroun les journalistes sont arrêtés et incarcérés abusivement et exigent dans la foulée leur libération, notamment le cas d’Ahmadou Vamoulké, l’ex Directeur général (DG) de la Cameroon Radio Television (Crtv).
Karen Bass (membre du Congrès américain) et les sénateurs Richard J. D’Urbin, Patrick Leahy, Benjamin L. Cardin et Chris Van Hollen, sont les parlementaires qui ont écrit au Président camerounais. « En effet, ces dernières années au Cameroun sont marquées par une augmentation inquiétante des restrictions à la liberté d’expression et aux médias indépendants ainsi que des abus des lois sur la diffamation », mentionne-t-ils dans la correspondance.
Aux rangs des incarcérations abusives des journalistes, ces parlementaires américains évoquent le cas d’Amadou Vamoulké, l’ex DG de la Crtv en détention à la prison centrale de Yaoundé à Kondengui depuis 2016 et en attente de son procès pour des faits présumés de détournement de deniers publics. Outre cette affaire, ils citent les journalistes Tsi Conard et Thomas Awah Junior incarcérés en 2018 et 2017 respectivement. L’hostilité contre la patrie et publication de fausses nouvelles, sont les chefs d’accusation retenus contre ceux-ci.
Au regard de cette réalité rendue plus difficile à cause des problèmes de santé auxquels font très souvent face ces détenus, Karen Bass et les quatre autres signataires de la lettre adressée au Président, Paul Biya, plaident en faveur de la libération immédiate et sans condition, d’Amadou Vamoulké, de Tsi Conrad et de Thomas Awah Junior.
Rappelons que Amadou Vamoulké est détenu depuis juillet 2016. Surnommé le « Doyen » ou « Monsieur Propre », son procès a été renvoyé plusieurs fois. Plusieurs ONG de protection des Droits humains insistent sur son incarcération « illégale », lui qui bénéficie officiellement du statut « d’inculpé libre » et dont le procès « ne se tient pas dans les délais impartis ». Parmi ces organisations mobilisées pour l’obtention de la libération de l’ancien DG de la Crtv et d’autres journalistes incarcérés au Cameroun, figurent en bonne place Reporters sans frontières(RSF), la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (Fih), ou encore le Réseau des défenseurs des droits humains en Afrique centrale (Redhac).
Innocent D H