Au cours du procès de ce jour, la parole sera donnée à la Défense de l’ancien directeur général de la Cameroon and Radio Télévision incarcéré depuis quelques mois car soupçonné d’avoir détourné les fonds publics
C’est donc Me Alice Nkom – l’un de ses conseils qui va prendre la parole ce jour, tentant de battre en brèche les accusations portées contre son client ; ce qu’elle a d’ailleurs fait ce jour, lorsqu’elle répondait aux questions de nos confrères de Rfi :
« Le fameux détournement est initié de bout en bout par un expert douteux. Je suis très contente car nous avons reçu le renfort du barreau de Paris. Deux confrères seront avec nous. Nous sommes vraiment soulagés… ».
Au cours d’une précédente audience, le ministère public avait interrogé l’expert-comptable durant plus d’une heure, notamment sur des doublons de paiement mentionnés dans le rapport.
Des opérations bancaires non justifiées et des sommes manquantes dans les caisses de la CRTV. Tous ces éléments cités par l’expert se seraient produits entre 2014 et 2016, les dernières années de l’accusé à la tête de l’audiovisuel public camerounais.
C’est sur ces questions et bien d’autres que Me Alice Nkom, qui aura à ses côtés Me Fabrice Epstein et Me Benjamin Chouai, qui ont fait le déplacement du Cameroun vont devoir répondre. A cet effet, ils disent avoir en leur possession, des éléments pouvant remettre en cause le rapport d'expertise susmentionné.
« Il était important de signaler que cette affaire n'a pas qu'une résonnance camerounaise mais internationale. Un certain nombre d'institutions se sont mobilisées. Il était important que nous, symboliquement, nous rendions sur place et assurions notre client de notre soutien», a déclaré Me Chouai au micro de RFI.
Remise en liberté provisoire
Me Alice Nkom avait plaidé pour que cette dernière soit accordée à Amadou Vamoulke, en faisant référence à son âge avancé et la longueur du procès ; Elle avait en outre assuré qu’il s’agit ni plus, ni moins que d’un procès politique : « Le procureur a du mal à trouver des témoins, il a du mal à faire comparaître X-Y. Et puis on renvoie, mais pendant ce temps, lui, il est toujours immobilisé en prison ! Mais hors d’état de nuire. Pourquoi on a arrêté Amadou Vamoulké ? On a arrêté Amadou Vamoulké, parce qu’il occupait un poste stratégique pendant une élection présidentielle, où, en face, on ne voulait prendre aucun risque et maîtriser l’information… ».
Nicole Ricci Minyem