L’affirmation selon laquelle la Sud-Africaine Gosiame Sithole a donné naissance à dix bébés au début du mois est fausse, selon une enquête officielle.
Selon le gouvernement provincial, aucun hôpital de la province de Gauteng n’a enregistré la naissance de décuplés. Des tests médicaux montrent que Mme Sithole n’a même pas été enceinte récemment, a-t-il ajouté.
La jeune femme de 37 ans est désormais placée en observation en vertu de la loi sur la santé mentale et bénéficiera d’un soutien. La déclaration n’a pas donné de détails sur les raisons de la fabrication de l’histoire.
Independent Online (IOL), le groupe de médias propriétaire du Pretoria News qui a été le premier à rapporter l’histoire, a maintenu son reportage.
Il a poursuivi en affirmant que Mme Sithole avait mis au monde les enfants le 7 juin à l’hôpital académique Steve Biko (SBAH) dans la capitale, Pretoria, et que le personnel était mal préparé.
Elle a accusé l’hôpital et les autorités sanitaires provinciales de tenter de dissimuler une négligence médicale.
« Ces allégations sont fausses, non fondées et ne servent qu’à ternir la bonne réputation du Steve Biko Academic Hospital et du gouvernement provincial du Gauteng », indique la dernière déclaration.
Des poursuites judiciaires seront engagées contre le rédacteur en chef du Pretoria News, Piet Rampedi, et IOL, précise le communiqué.
D’où vient l’histoire ?
Mme Sithole, qui a des jumeaux de six ans, et son compagnon Teboho Tsotetsi vivaient à Thembisa, un township où résident de nombreux ouvriers, dans la province de Gauteng, près de Johannesburg.
Selon IOL, ils fréquentaient la même église que Rampedi, qui leur a été présenté en décembre. En mai, il aurait interviewé le couple, qui aurait déclaré attendre huit bébés – une séance de photos montre Mme Sithole lourdement enceinte.
Le 8 juin, Pretoria News a annoncé la naissance surprise de dix bébés, citant M. Tsotetsi comme source. Il a ensuite déclaré avoir reçu des SMS de sa compagne lui annonçant la nouvelle, ajoutant qu’il n’était pas autorisé à se rendre à l’hôpital en raison des restrictions liées au coronavirus.
Rampedi s’est également appuyé sur des messages WhatsApp – et n’a pas obtenu de confirmation indépendante de l’hôpital de l’histoire.
Le maire local a ensuite confirmé les naissances – c’est à ce moment-là que d’autres médias, dont la BBC, ont publié l’histoire – mais un porte-parole du gouvernement a ensuite déclaré que le politicien n’avait que la parole de la famille et que personne n’avait encore vu les bébés.
Les dons ont commencé à affluer pour le couple et ses bébés, surnommés les « 10 de Thembisa », dont 1 million de rands (70 000 $ ; 50 000 £) de la part du président de IOL, Iqbal Survé.
Mais l’histoire a attiré les soupçons après que Pretoria News ait initialement omis de divulguer l’hôpital où les bébés sont nés et qu’une série d’hôpitaux de Gauteng aient démenti leur implication.
Dix jours après les prétendues naissances, IOL a porté les accusations contre SBAH.
Le couple a semblé se brouiller par la suite, M. Tsotetsi signalant sa disparition et demandant aux gens de cesser leurs dons une semaine plus tard, tandis que Mme Sithole l’accusait de vouloir tirer un bénéfice financier des bébés, selon le Pretoria News.
Entre-temps, des travailleurs sociaux ont réussi à retrouver la trace de Mme Sithole, qui a été admise à l’hôpital pour des examens vendredi dernier, selon les autorités provinciales de Gauteng.
Un mémo divulgué, vu par News24, prétend que Rampedi s’est récemment excusé auprès de IOL pour « l’atteinte à la réputation » que l’histoire a causée au groupe, disant qu’il aurait dû traiter l’histoire comme un travail d’investigation plutôt que comme une « histoire pour se sentir bien ».
Poursuivi pour « outrage à la justice », l’ex-président de la République doit décider de la sanction qui lui sera administrée s’il est reconnu coupable des faits qui lui sont reprochés.
Sa décision doit être rendue publique ce mercredi, soutenue par une déclaration sous serment expliquant « la nature et l’ampleur de la peine qui devrait lui être imposée ».
Information donnée par nos confrères de « La Libre Afrique » qui estime que « Jacob Zuma, aujourd’hui âgé de 79ans, n’a eu de cesse de snober tous ceux qui, depuis 2018 travaillent au sein de la Commission d’enquête chargée de faire la lumière sur les actes de corruption généralisée qui ont eu cours pendant ses neuf ans à la tête du pays ».
Au mois de février 2021 par exemple, après un énième refus de témoigner, la commission présidée par le juge Raymond Zondo a réclamé à la Cour Constitutionnelle, la plus haute juridiction du pays, de prononcer une peine de deux ans de prison pour « outrage à la justice » contre l’ancien chef de l’Etat.
L’ex-président avait non seulement ignoré une convocation de la Commission mais également enfreint une décision rendue en janvier par la Cour constitutionnelle, l’obligeant à comparaître et le privant du droit à garder le silence.
Une position qui sort de l’ordinaire
C’est ce que soutiennent les juristes qui laissent entendre « qu’il n’est pas courant pour la Justice de faire une telle demande ».
Les juges « veulent montrer qu’ils ont exploré toutes les possibilités pour l’entendre », explique James Grant, un avocat spécialisé dans le droit constitutionnel, « et se préparent à lui infliger une peine sévère ».
Jacob Zuma a déjà déclaré être prêt à ce que « la loi suive son cours », affirmant n’avoir aucune crainte d’être arrêté, condamné, ni incarcéré.
L’ancien président n’a témoigné qu’une seule fois devant la commission anticorruption, en juillet 2019. Il avait rapidement claqué la porte, s’offusquant d’être traité comme un « accusé ».
Englué dans les scandales, il avait été poussé à la démission en 2018 et remplacé par l’actuel président, Cyril Ramaphosa, qui a fait de la lutte contre la corruption un cheval de bataille.
Ce dernier fut son vice-président entre 2014 et 2018. Il est lui-même convoqué pour témoigner devant la commission du 22 au 29 avril 2021.
Nicole Ricci Minyem
L’Université de Witwatersrand d’Afrique du Sud va mener son premier essai de vaccin contre les coronavirus, en collaboration avec l’Université britannique d’Oxford. Sabhir Madhi, professeur de Witwatersrand a déclaré ce mardi que les deux institutions universitaires concentrent leurs essais sur le développement d’un vaccin qui serait également sûr à utiliser pour les personnes vivant avec le VIH.
D’une enveloppe financière dont le montant est de 8,8 milliards de dollars, le projet d’essai VIDA Vaccin O×1Cov-19 sud-africain vise à trouver un vaccin qui neutralise le virus à l’origine du coronavirus (SRAS-CoV-2). Selon le professeur Madhi, « c’est un moment historique pour l’Afrique du Sud et l’Afrique à ce stade de la pandémie de Covid-19. Les résultats de l’étude pourraient être disponibles dès la fin de l’année. Alors que nous entrons en hiver en Afrique du Sud et que la pression augmente sur les hôpitaux publics, nous avons plus que jamais besoin d’un vaccin pour prévenir l’infection par Covid-19 ».
Quant au financement de l’essai de vaccin, il est porté par le South African Medical Research Council et la fondation américaine Bill and Melinda Gates Foundation de l’Etat de Washington. L’on apprend également que la première phase de cet essai vaccinal était en cours en Grande-Bretagne. Elle devrait se faire avec 7 000 volontaires et 2 000 personnes devraient rejoindre la deuxième phase en Afrique du Sud.
Sont impliquées dans l’essai, les personnes séropositives et séronégatives. Il est question de voir dans quelle mesure le vaccin recherché pourrait fonctionner chez les volontaires, confie le professeur Sabhir Madhi.
Précisons qu’à ce jour, l’Afrique du Sud a atteint 101.590 personnes infectées au coronavirus, près de 2. 000 personnes ont succombé à la maladie, à en croire les données rendues publiques ce mardi, 23 mars 2020 par Zweli Mkhize, le ministre sud-africain en charge de la Santé.
Innocent D H
Il s’agit du maire sortant candidat à sa propre succession à la mairie de Foumban dans la région de l’Ouest du Cameroun. L’état de santé du candidat de l’UDC aux municipales du 09 février 2020 dans cette commune serait précaire, selon des sources crédibles.
Ces derniers temps, les nouvelles sur l’état de santé du président de l’Union démocratique du Cameroun (UDC), Adamou Ndam Njoya ne sont rassurantes. C’est ce qui justifie l’évacuation sanitaire de l’homme politique en Afrique du Sud pour souci de santé.
Cependant, il convient de préciser que la nature de la maladie dont il souffre n’est pas révélée. Néanmoins font savoir certaines indiscrétions, le maire sortant de la commune de Foumban avait par le passé eu des ennuis de santé qui avaient conduits à son hospitalisation en Europe, et l’avaient empêché de battre campagne lors de l’élection présidentielle de 2018.
A la lecture des faits, un constat se dégage, comme par pure coïncidence, cette évacuation sanitaire intervient pendant la période électorale comme ce fut le cas en 2018, alors qu’il est candidat à sa propre succession aux municipales.
Les résultats des municipales et législatives du 09 février 2020 très attendus par la classe politique et les citoyens en général, permettront certainement d’édifier plus d’un sur l’avenir politique du leader de l’UDC, s’il sera réélu ou non comme magistrat municipal bien que présentant un état de santé précaire.
Innocent D H
Le roi coutumier de l’ethnie Thembu à laquelle appartenait Nelson Mandela a bénéficié lundi d’une libération conditionnelle dans le cadre d’une remise de peine accordée par le président sud-africain Cyril Ramaphosa à plus de 14.600 prisonniers, a annoncé le ministère de la Justice.
Buleyekhaya Dalindyebo, 55 ans, est le roi des Thembu, un groupe ethnique xhosa dont le premier président noir d’Afrique du Sud fut le membre le plus prestigieux.
Incarcéré depuis 2015, Dalindyebo purgeait une peine de 12 ans de prison au centre pénitentiaire d’East London, dans le sud-ouest du pays, pour incendie criminel, enlèvement et agression sur certains de ses sujets.
« La peine du roi Dalindyebo a été réduite de 12 mois. En plus de cela, il était déjà qualifié pour une libération conditionnelle et ce depuis octobre », a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de la Justice et des affaires correctionnelles, Chrispin Phiri
En 2009, le roi avait été condamné à 15 ans de prison pour homicide involontaire, incendie criminel et agression pour des infractions commises plus de deux décennies auparavant. Mais en octobre 2015, la Cour suprême avait abandonné l’accusation d’homicide involontaire et a réduit sa peine à 12 ans en appel.
Fumeur de marijuana avoué
Le roi, âgé de 51 ans et fumeur de marijuana avoué, a été reconnu coupable d’avoir incendié des habitations qui abritaient certains de ses sujets et des locataires qui avaient résisté à une expulsion.
Il a également été reconnu coupable d’avoir agressé publiquement trois jeunes hommes déjà brutalement battus par ses sbires et d’avoir enlevé une femme et les enfants d’un de ses sujets qu’il considérait comme dissident.
La semaine dernière, le président Ramaphosa a annoncé avoir accordé une remise de peine spéciale aux prisonniers et personnes en liberté conditionnelle.
Le cas des plus de 14.600 prisonniers concernés a été examiné par la Commission des services de libération conditionnelle et soumis à des critères stricts, notamment leur bonne conduite et une consultation de la communauté dans laquelle le crime a été commis.
Afin de réduire le surpeuplement des cellules, les prisonniers qui purgeaient des peines parce qu’ils n’avaient pas les moyens de payer une amende ont également pu bénéficier de ces mesures, à l’exception des auteurs de crimes sexuels.
Les rois n’ont pas de pouvoir officiel dans l’Afrique du Sud moderne, mais des millions de gens leur restent loyaux. Ils sont reconnus dans la Constitution comme des chefs traditionnels et reçoivent des fonds du gouvernement.
N.R.M
C’est en marge du Sommet mondial sur le genre qui se tient du 25 au 27 novembre à Kigali, au Rwanda, que, le McKinsey Global Institute, institut de recherche indépendant de McKinsey, a présenté hier mardi 26 novembre son rapport 2019 sur la parité en Afrique intitulé « The Power of Parity ». De fait, le Cameroun est classé parmi les pays moyens en matière de parité sur le genre en Afrique.
Bien que certains pays africains aient réalisé d’énormes progrès dans la recherche de la parité dans certains domaines, les inégalités entre les hommes et les femmes demeurent élevées sur l’ensemble du continent. Les femmes représentent plus de 50% de la population totale de l'Afrique, mais en 2018, elles ne généraient que 33% du PIB total du continent. Cela renforce et alimente les inégalités et compromet la santé économique à long terme de l'Afrique.
Dans l'ensemble, les progrès en matière d'égalité des sexes ont stagné au cours des quatre dernières années. Au rythme actuel des progrès, il faudrait plus de 140 ans à l’Afrique pour atteindre la parité des sexes. Sur le score de parité ou le GPS de MGI - une mesure des progrès en matière d'égalité, le score de l'Afrique est de 0,58 en 2019, indiquant une forte inégalité de genre parmi les 15 indicateurs GPS de l'égalité de genre dans le travail et la société.
Selon le McKinsey Global Institute, le GPS de l'Afrique pour 2019 est le même qu’il y’a quatre ans auparavant. En Afrique, les seuls indicateurs sur lesquels des progrès ont été accomplis sont la protection juridique et la représentation politique. Tous les autres indicateurs sont restés identiques voire en régression dans certains pays.
Le cheminement vers la parité diffère considérablement entre les pays africains. L'Afrique du Sud a le GPS le plus élevé à 0,76, ce qui indique une inégalité moyenne entre les sexes. La Mauritanie, le Mali et le Niger ont les scores les plus bas, respectivement 0,46, 0,46 et 0,45 (inégalité extrêmement élevée).
Bien que la situation générale soit caractérisée par une stagnation, voire des renversements, dans la progression vers la parité, certains pays ont montré une amélioration remarquable de certains indicateurs. Par exemple, le Rwanda et l'Afrique du Sud ont augmenté la représentation des femmes dans les postes de cadres moyens de 27% et 15%, respectivement. L'Algérie a réduit les taux de mortalité maternelle d'environ 9%. L'Egypte a triplé son score et la Guinée et le Liberia ont doublé leurs scores en matière de protection juridique des femmes.
Le Cameroun obtient une note de 0,53 sur 1, pour ce qui concerne la parité au travail ; 0,71 pour l’ouverture de l’économie formelle et informelle aux femmes ; 0,35 pour ce qui est de la protection légale des droits des femmes dans le domaine de la politique ; 0,78 pour la protection de l’intégrité des femmes ; 0,62 sur les inégalités liées au genre dans la société ; une note de 0,52 pour l’accès aux métiers professionnels et techniques, etc. Le score final du Cameroun pour la parité en matière du genre est de 0,59 sur 1.
Ces exemples de progrès rapides devraient inspirer les autres à aller de l'avant avec des actions visant à faire progresser l'égalité des sexes.
A propos de MGI
La mission de MGI est d’aider les dirigeants des secteurs commercial, public et social à mieux comprendre l’évolution de l’économie mondiale et à fournir une base factuelle qui contribue à la prise de décision concernant des questions de gestion et de politique critiques.
Le McKinsey Global Institute (MGI), la branche de recherche sur le commerce et l'économie de McKinsey, a été créé en 1990 pour développer une compréhension plus profonde de l'évolution de l'économie mondiale. La mission de MGI est de fournir aux chefs de file des secteurs commercial, public et social les faits et les connaissances sur lesquels baser leurs décisions en matière de gestion et de politiques.
MGI Research combine les disciplines de l’économie et de la gestion, en utilisant les outils analytiques de l’économie et les idées des dirigeants d’entreprise. Sa méthodologie «micro à macro» examine les tendances microéconomiques du secteur pour mieux comprendre les forces macroéconomiques générales affectant la stratégie commerciale et les politiques publiques.
Danielle Ngono Efondo
Ils sont accusés d’avoir forcé pris d’assaut, les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Selon les informations relayées par la police de Pretoria, ces 180 ressortissants étrangers ont été arrêtés car, elles n’ont pas voulu suivre les règles qui régissent habituellement l’obtention des transferts vers un autre pays.
La même source indique que depuis le 8 octobre, des étrangers occupaient les trottoirs devant les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), pour demander l’aide de l’agence afin de quitter l’Afrique du Sud, où ils ne sentent pas en sécurité, après une nouvelle vague de violences xénophobes qui a fait au moins 12 morts en septembre.
« Cent quatre-vingt-deux hommes et une femme ont été arrêtés par la police et placés dans différents commissariats », a annoncé samedi Mathapelo Peters, porte-parole de la police provinciale.
Ils sont détenus pour violation de propriété et doivent comparaître ce lundi, devant un tribunal de Pretoria, a-t-elle ajouté.
« La police a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants, qui ont riposté avec des pierres. Le lieu du sit-in a été ensuite nettoyé et des centaines de femmes et d’enfants ont été transportés en bus jusqu‘à un centre de rapatriement situé à la périphérie de Johannesburg pour y être hébergés temporairement », a t- elle encore déclaré.
Principalement originaires d’autres pays africains, les étrangers en Afrique du Sud disent en avoir assez des mauvais traitements et discriminations et veulent être transférés dans un autre pays.
L’on compte pratiquement 268.000 réfugiés et demandeurs d’asile, selon le gouvernement. Ils sont dans leur grande majorité originaires de Somalie, Ethiopie, Zimbabwe et République démocratique du Congo. Le pays, à l‘économie la plus industrialisée du continent, s’enorgueillit d’avoir une des politiques d’asile parmi les plus progressistes au monde, permettant aux étrangers de demander le statut de réfugié dans le pays même et de travailler pendant le processus. Mais peu y obtiennent finalement le statut de réfugié.
Les violences xénophobes
Elles ont fait des dizaines de morts au mois de Septembre et ont conduit à l’arrestation de près de 300 personnes. À Johannesburg et Pretoria, des commerces tenus par des étrangers ont été détruits et pillés par des Sud-Africains. Dans la région de KwaZulu- Natal (nord-est), des poids lourds soupçonnés d’appartenir à des étrangers ont été incendiés. La problématique n’est pas nouvelle en Afrique du sud, où des affrontements meurtriers avaient déjà fait sept morts en 2015 et plus de 60 en 2008.
Nicole Ricci Minyem
Les chefs d’accusation retenus contre lui, sont entre autres : corruption, blanchiment d’argent et racket, lié à un énorme contrat d’armement de 51 milliards de rands (soit environ 3 milliards d’euros au cours actuel) attribué en 1999.
Le procès se tient devant la Haute Cour de Pietermaritzburg. Une audience qui risque d’être brève car, selon une source judiciaire, « il est probable que Jacob Zuma fasse appel de la décision du tribunal de refuser l’abandon des poursuites… En plus du fait que l’ancien président, aujourd’hui âgé de 77ans, affirme être victime d’une “chasse aux sorcières ».
A l‘époque des faits, il était ministre, puis vice-président du pays. Les autorités de son pays le soupçonnent d’avoir touché 4 millions de rands, soit 249.000 euros au cours actuel de pots-de-vin de la part de Thales.
Des éléments qui sont mentionnés dans l’acte d’accusation qui l’incrimine : « le groupe Thales a versé à Jacob Zuma un total de 4.072.499,85 rands, par l’intermédiaire d’un homme d’affaires présenté comme son conseiller financier Schabir Shaik… ».
Dans un fax envoyé en 2000 à sa hiérarchie parisienne, un dirigeant local de Thales a écrit noir sur blanc que le groupe s’est engagé à verser 500.000 rands par an à M. Zuma pour garantir la protection du groupe et le soutien permanent de Jacob Zuma pour les futurs projets.
Jacob Zuma et l’entreprise d‘électronique et de défense, qui est également poursuivie, ont toujours nié les allégations.
Alors que cela fait deux ans maintenant qu’ils bloquent le début du procès, Tyrone Maseko, l’un des experts juridique de l’ex président affirme que : « Je ne vois pas comment le procès va commencer mardi. Il faut un an pour préparer un procès de cette ampleur… . Il a également précisé que « plusieurs chefs d’inculpation doivent encore être clarifiés… ».
Seulement, si Jacob Zuma est reconnu coupable, il encourt une longue peine de prison. Et, au-delà de ce procès, Il doit être prochainement entendu par une commission anticorruption, censée faire la lumière sur les multiples accusations de corruption au sommet de l’Etat pendant son règne.
Longtemps réputé inatteignable, il a été poussé à la démission en février 2018 après un long bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), et son successeur, Cyril Ramaphosa, qui a promis d’en finir avec la corruption.
Jeudi, les Etats-Unis ont annoncé avoir placé sur la liste noire des personnes visées par des sanctions trois amis de l’ancien président, les frères Gupta, membres d’une puissante et sulfureuse fratrie d’hommes d’affaires au cœur de plusieurs scandales.
Nicole Ricci Minyem
La castration comme punition du viol, c’est la proposition du roi zulu Goodwill Zwelithini, faite la semaine dernière lors de la journée Umkhosi weLembe à KwaDukuza, sur la côte Nord du pays.
S’adressant à des centaines de ses sujets lors de la journée Umkhosi weLembe (anciennement connu sous le nom de Shaka’s Day) à KwaDukuza, sur la côte Nord, le roi zulu Goodwill Zwelithini a suggéré que les violeurs soient castrés pour servir de leçon aux autres violeurs. « Cela mettrait fin à tous ces cas de viols. La castration devrait être faite de manière à montrer au monde que la nation zouloue ne tolère pas cette honte », a-t-il déclaré.
Par ailleurs, le roi zulu a déploré le taux élevé de viols d’enfants et a appelé les dirigeants à freiner cette tendance. « Les informations disponibles montrent que 41 % des personnes violées dans le pays sont des enfants, et seulement 4 % de ces crimes sont poursuivis en justice. Pourquoi un si petit pourcentage ? Cela signifie que les gens ne sont pas poursuivis en justice. Cela signifie qu’il y a quelque chose qui ne va pas dans notre pays ou au sein du gouvernement ».
Bien que l’intention soit en elle-même bonne, la proposition de Goodwill Zwelithini a été critiquée par des militants de la violence sexiste, dont beaucoup soulignent que la castration sera une violation de la loi et des droits de l’homme. De fait, Sibongile Mthembu, directrice de Wise Collective, une organisation non gouvernementale qui s’occupe des cas d’abus sexuels sur les lieux de travail, ne croit pas que la castration soit une option.
« Je ne pense pas que ce serait faisable dans le pays parce que cela nous ramènerait en arrière. C’est peut-être une solution rapide, mais ça ne marchera pas parce que notre constitution ne le permet pas. » A indiqué Sibongile Mthembu.
Connu pour ses positions strictes, Goodwill Zwelithini kaBhekuzulu, né le 14 juillet 1948 à Nongoma en Afrique du Sud, est le roi de la nation zouloue sous la clause des directions traditionnelles de la constitution d'Afrique du Sud. En 1968, il devient roi suite à la mort de son père Cyprian Bhekuzulu kaSolomon. Zwelithini est sacré roi et huitième monarque des Zoulous lors d'une cérémonie traditionnelle à Nongoma le 3 décembre 1971, en présence de 20 000 personnes.
En 2015, dans un contexte de vague de xénophobie en Afrique du Sud contre des immigrés venus du Mozambique ou de Somalie et donnant lieu à des violences, il demande alors notamment aux étrangers de « faire leurs bagages ».
Danielle Ngono Efondo
A peine passée l’entrée, le Centre Saartlie Baartman, dans la banlieue de la mégapole sud-africaine du Cap, vous accueille avec une curieuse mosaïque. Un visage de femme, hérissé de branches couvertes de feuilles multicolores.
« Le visage symbolise les femmes brisées qui arrivent au centre. Les branches leur guérison, leur développement et leur reconstruction grâce aux programmes que nous offrons », explique la directrice du centre, Bernadine Bachar.
Installée dans le quartier d’Athlone, sa structure déborde en permanence. Quelque 120 femmes victimes de violences s’y pressent tout au long de l’année avec leurs enfants.
Depuis plusieurs semaines, l’Afrique du Sud gronde de marches de protestation contre les violences faites aux femmes, après une série de meurtres qui a choqué l’opinion. Parmi eux, celui d’une étudiante du Cap, violée et tué dans un bureau de poste.
Selon la ministre des Femmes, Maitre Nkoana-Mashabane, plus de 30 femmes ont été tuées par leur conjoint en août.
Les statistiques annuelles de la criminalité publiées la semaine dernière ont recensé une moyenne de 110 viols par jour l’an dernier, un chiffre en hausse de 4%.
Sommé de réagir, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promis de durcir la répression des féminicides et des crimes sexuels. Il doit en dévoiler les détails mercredi après-midi devant les deux chambres du Parlement.
Pour la directrice du centre d’Athlone Bernadine Bachar, il y a urgence : « Nous avons constaté ces derniers mois, une forte recrudescence des violences faites aux femmes, non seulement le nombre de victimes augmente, mais en plus leurs blessures sont bien plus graves qu’avant… ».
Plus de brûlures, notamment des jets d’eau bouillante en pleine figure, et plus de blessures par arme blanche, précise-t-elle.
La police insensible
A l’origine de cette recrudescence, cette militante chevronnée de la cause féminine cite la consommation d’alcool et de drogues, en hausse dans le pays, la pauvreté et le chômage endémique (29% dans le pays) qui, selon elle, génère les pertes de contrôle de soi à l’origine des violences.
Bernadine Bachar reproche aussi aux autorités leur manque d’engagement sur la question, à commencer par le mauvais accueil réservé aux victimes par la police : « C’est une des difficultés que nous voyons au quotidien, le traitement insensible de la police », regrette-t-elle.
Rachel Petersen, 44 ans, en a fait l’amère expérience. Résidente du centre, elle a été battue des années par son mari, au point d’envisager de se suicider avec ses enfants.
Bernadine Bachar prêche pour l’indispensable formation des officiers de police chargés d’accueillir les victimes.
Au-delà, elle insiste sur la nécessité absolue de renforcer les moyens alloués à leur protection, notamment en renforçant l’aide financière aux centres d’accueil comme le sien.
Plus de fonds
« Le département des affaires sociales ne nous donne que 40% du budget annuel dont nous avons besoin. Ça veut dire un déficit de 6 millions de rands (370.000 euros environ », regrette la directrice, contrainte de lever des fonds privés pour le combler.
Pour exiger un effort de l’Etat, Bernadine Bachar a manifesté ce mercredi, avec d’autres responsables de centres d’accueil devant le Parlement pendant le discours du chef de l’Etat pour exiger un engagement significatif de l’Etat : « Avec plus de fonds. On pourrait offrir nos services à beaucoup plus de survivantes », plaide-t-elle.
N.R.M