Les chefs d’accusation retenus contre lui, sont entre autres : corruption, blanchiment d’argent et racket, lié à un énorme contrat d’armement de 51 milliards de rands (soit environ 3 milliards d’euros au cours actuel) attribué en 1999.
Le procès se tient devant la Haute Cour de Pietermaritzburg. Une audience qui risque d’être brève car, selon une source judiciaire, « il est probable que Jacob Zuma fasse appel de la décision du tribunal de refuser l’abandon des poursuites… En plus du fait que l’ancien président, aujourd’hui âgé de 77ans, affirme être victime d’une “chasse aux sorcières ».
A l‘époque des faits, il était ministre, puis vice-président du pays. Les autorités de son pays le soupçonnent d’avoir touché 4 millions de rands, soit 249.000 euros au cours actuel de pots-de-vin de la part de Thales.
Des éléments qui sont mentionnés dans l’acte d’accusation qui l’incrimine : « le groupe Thales a versé à Jacob Zuma un total de 4.072.499,85 rands, par l’intermédiaire d’un homme d’affaires présenté comme son conseiller financier Schabir Shaik… ».
Dans un fax envoyé en 2000 à sa hiérarchie parisienne, un dirigeant local de Thales a écrit noir sur blanc que le groupe s’est engagé à verser 500.000 rands par an à M. Zuma pour garantir la protection du groupe et le soutien permanent de Jacob Zuma pour les futurs projets.
Jacob Zuma et l’entreprise d‘électronique et de défense, qui est également poursuivie, ont toujours nié les allégations.
Les avocats ne comprennent pas cette « précipitation »
Alors que cela fait deux ans maintenant qu’ils bloquent le début du procès, Tyrone Maseko, l’un des experts juridique de l’ex président affirme que : « Je ne vois pas comment le procès va commencer mardi. Il faut un an pour préparer un procès de cette ampleur… . Il a également précisé que « plusieurs chefs d’inculpation doivent encore être clarifiés… ».
Seulement, si Jacob Zuma est reconnu coupable, il encourt une longue peine de prison. Et, au-delà de ce procès, Il doit être prochainement entendu par une commission anticorruption, censée faire la lumière sur les multiples accusations de corruption au sommet de l’Etat pendant son règne.
Longtemps réputé inatteignable, il a été poussé à la démission en février 2018 après un long bras de fer avec son propre parti, le Congrès national africain (ANC, au pouvoir), et son successeur, Cyril Ramaphosa, qui a promis d’en finir avec la corruption.
Jeudi, les Etats-Unis ont annoncé avoir placé sur la liste noire des personnes visées par des sanctions trois amis de l’ancien président, les frères Gupta, membres d’une puissante et sulfureuse fratrie d’hommes d’affaires au cœur de plusieurs scandales.
Nicole Ricci Minyem