Ils sont accusés d’avoir forcé pris d’assaut, les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Selon les informations relayées par la police de Pretoria, ces 180 ressortissants étrangers ont été arrêtés car, elles n’ont pas voulu suivre les règles qui régissent habituellement l’obtention des transferts vers un autre pays.
La même source indique que depuis le 8 octobre, des étrangers occupaient les trottoirs devant les bureaux du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), pour demander l’aide de l’agence afin de quitter l’Afrique du Sud, où ils ne sentent pas en sécurité, après une nouvelle vague de violences xénophobes qui a fait au moins 12 morts en septembre.
« Cent quatre-vingt-deux hommes et une femme ont été arrêtés par la police et placés dans différents commissariats », a annoncé samedi Mathapelo Peters, porte-parole de la police provinciale.
Ils sont détenus pour violation de propriété et doivent comparaître ce lundi, devant un tribunal de Pretoria, a-t-elle ajouté.
« La police a utilisé des canons à eau pour disperser les manifestants, qui ont riposté avec des pierres. Le lieu du sit-in a été ensuite nettoyé et des centaines de femmes et d’enfants ont été transportés en bus jusqu‘à un centre de rapatriement situé à la périphérie de Johannesburg pour y être hébergés temporairement », a t- elle encore déclaré.
Principalement originaires d’autres pays africains, les étrangers en Afrique du Sud disent en avoir assez des mauvais traitements et discriminations et veulent être transférés dans un autre pays.
L’on compte pratiquement 268.000 réfugiés et demandeurs d’asile, selon le gouvernement. Ils sont dans leur grande majorité originaires de Somalie, Ethiopie, Zimbabwe et République démocratique du Congo. Le pays, à l‘économie la plus industrialisée du continent, s’enorgueillit d’avoir une des politiques d’asile parmi les plus progressistes au monde, permettant aux étrangers de demander le statut de réfugié dans le pays même et de travailler pendant le processus. Mais peu y obtiennent finalement le statut de réfugié.
Les violences xénophobes
Elles ont fait des dizaines de morts au mois de Septembre et ont conduit à l’arrestation de près de 300 personnes. À Johannesburg et Pretoria, des commerces tenus par des étrangers ont été détruits et pillés par des Sud-Africains. Dans la région de KwaZulu- Natal (nord-est), des poids lourds soupçonnés d’appartenir à des étrangers ont été incendiés. La problématique n’est pas nouvelle en Afrique du sud, où des affrontements meurtriers avaient déjà fait sept morts en 2015 et plus de 60 en 2008.
Nicole Ricci Minyem