Les émeutes des derniers jours ont causé beaucoup d’émotion et de colère dans toute l'Afrique et sur les réseaux sociaux. Ainsi, le consul du Nigeria à Johannesburg a annoncé, lundi 09 septembre 2019, le rapatriement de quelque 600 compatriotes.
Après plus d’une semaine d'anarchie et de violences xénophobes en Afrique du Sud, qui ont fait plusieurs morts, le Nigeria va rapatrier quelque 600 de ses ressortissants: un geste hautement politique dans un contexte de tensions entre les deux grandes puissances du continent.
Lundi, la présidence nigériane a donné les instructions nécessaires pour l'évacuation immédiate de tous les Nigérians qui souhaitent rentrer à la maison. A-t-on appris. Ainsi, Le consulat nigérian à Johannesburg a déclaré à l'AFP que le Nigeria va rapatrier quelque 600 de ses ressortissants. « Ils sont environ 600 maintenant à s'être présentés au consulat pour demander à être rapatriés au Nigeria », a indiqué à l'AFP Godwin Adamu. « La compagnie aérienne Air Peace commencera l'évacuation mercredi avec les 320 premiers et un autre avion sera affrété aussitôt après. A-t-il ajouté.
L'évacuation devait initialement débuter vendredi dernier, mais elle a pris du retard pour des raisons administratives. Les immigrés nigérians devaient en effet d'abord obtenir un certificat de voyage, faute pour beaucoup d'entre eux d'avoir un passeport en cours de validité. Le problème est désormais réglé. Leur rapatriement démarrera mercredi 11 septembre, ont déclaré les autorités nigérianes. L'objectif est de parvenir à transporter ceux parmi les 100 000 expatriés nigérians souhaitant quitter l'Afrique du Sud.
Pour rappel, c’est depuis plus de deux semaines que, l'Afrique du Sud est aux prises avec les vieux démons de la xénophobie. Dimanche dernier, un rassemblement à Johannesburg s'est mué en marche de protestation contre la présence des étrangers qui a dégénéré en pillage et actes de dégradation de magasins détenus par des expatriés. Cette violente manifestation est le dernier acte d'une série de violences qui ont cours depuis fin août contre les étrangers vivant en Afrique du Sud.
Au Nigeria où la réaction à la xénophobie avait pris de l'ampleur, un mouvement social avait menacé de s'en prendre aux intérêts sud-africains. Il avait poussé Muhammadu Buhari à hausser le ton pour exiger de Pretoria qu'elle prenne les mesures idoines pour la protection des ressortissants nigérians et en provenance d'autres pays d'Afrique. Au bord d'une crise diplomatique avec Abuja, l'Afrique du Sud avait rappelé son ambassadeur pour « consultations » et décidé de fermer son ambassade.
Une visite d'Etat de Muhammadu Buhari en Afrique du Sud est prévue en octobre afin de trouver une issue à un début de crise avec son homologue Cyril Ramaphosa. En prélude à cette rencontre, le Nigeria entreprenant de rapatrier ses ressortissants. Une manière sans doute de conjurer une escalade de la violence.
Danielle Ngono Efondo
L’Afrique du Sud a perdu vendredi 30 août dernier, sa championne du monde de Karaté, championne de boxe full-contact, Leighandre Jegels surnommée “Baby lee” en allusion à Jet Lee, alors âgée de 25 ans. Elle a été abattue par un policier supposé être son petit ami. Rapportent les médias sud-africains.
Selon les faits, le drame s’est produit vendredi 30 août dans la région du Cap oriental. Leighandre Jegels et sa mère se rendaient à une salle de boxe à Mdantsane lorsqu'elles ont été confrontées au supposé être son petit ami de la boxeuse qui a tiré sur elles. Leighandre Jegels est décédée sur le coup. Sa mère a également été touchée et a été transportée à l’hôpital du Cap. Son pronostic vital ne serait pas engagé, d’après des témoins.
Le suspect, Bulelani Manyakama, âgé de 37 ans, est lui aussi décédé suite à un accident de la circulation, ont confirmé les autorités lundi 02 septembre.
Le comité spécial du Parlement sur l'éducation et la technologie, les sports, les arts et la culture, a présenté ses condoléances à la famille, amis et collègues de la défunte.
Mamagase Nchabeleng, président de la commission, a déclaré: « Cet incident choquant a privé une jeune femme d'un avenir prometteur, une famille d'une fille adorée et le monde d'une star de la boxe. »
Surnommée « Baby Lee », Leighandre Jegels était âgée de 25 ans. Elle était quadruple championne nationale de full-contact (2009, 2010, 2011 et 2012) des moins de 55 kg. Absente des rings depuis 2017, elle devrait faire sa réapparition dans l’univers des arts martiaux en Arabie Saoudite en juillet, mais la tournée a été annulée après que le royaume a « révoqué cette décision en disant que les femmes ne devraient pas être impliquées dans la boxe, la lutte ou tout sport agressif ».
La disparition de Jegels rappelle celle de la Reeva Steenkamp dont la mort en 2013 est attribuée par certains Sud-Africains à son compagnon, Oscar Pistorius, ancienne star paralympique.
Danielle Ngono Efondo
Depuis le 1er septembre, les villes de Johannesburg et Pretoria sont en proie à d’importantes violences dites xénophobes. Cinq personnes ont été tuées et Cent quatre-vingt-neuf ont par ailleurs été arrêtées, a annoncé mardi 3 septembre la police locale.
Des magasins pillés, des bâtiments brûlés, des commerçants attaqués, des personnes brûlées… ce sont là des images qui circulent sur les réseaux sociaux depuis dimanche 01er septembre.
Cinq personnes ont été tuées dans la région de Johannesburg, épicentre des violences, a annoncé mardi 03 septembre la police, qui a fait état de 189 arrestations et indiqué avoir déployé des renforts dans les points chauds de la capitale économique. La police a tiré des balles en caoutchouc dans le centre de Johannesburg, la principale ville du pays, pour disperser des centaines de personnes, certaines armées de machettes et de haches. « Le plus grand nombre des victimes sont des Sud-Africains », a précisé le ministre sud-africain de la police, Bheki Cele.
« Les gars sont arrivés en trombe et ont vandalisé les magasins », explique un témoin, Gavin Booldchand, à Coronationville, une banlieue pauvre de Johannesburg où deux personnes ont été tuées mardi. « Le propriétaire d'un magasin est sorti et a tiré dans la foule […]. Il a tiré sur un Noir en plein visage », ajoute-t-il, accusant les étrangers de « prendre » les emplois des Sud-Africains.
Jusque-là silencieux, le président sud-africain, Cyril Ramaphosa a pris la parole mardi après-midi pour condamner les violences xénophobes. « Les attaques visant des commerçants étrangers sont totalement inacceptables », a-t-il déclaré dans une vidéo postée sur Twitter. « Je veux que cela cesse immédiatement. Il ne peut y avoir aucune justification pour qu’un Sud-Africain s’en prenne à des gens d’autres pays », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, au Nigeria, la riposte est de taille. Depuis la journée de mardi, des actes de vandalisme ont été enregistrés contre des entreprises sud-africaines. Parmi les plus visées, le géant de la télécommunication, MTN, ainsi que le distributeur de chaînes télévisées, DSTV. Des supermarchés appartenant à des Sud-Africains ont également été pris pour cible, notamment dans la localité de Lekki, dans l’Etat de Lagos. A-t-on appris des médias locaux.
En Zambie, selon un communiqué, la riposte s’annonce non-violente. Un groupe de citoyens engagés a décidé d’organiser une marche de protestation ce mercredi 04 septembre, devant les locaux de l’ambassade sud-africaine à Lusaka, la capitale zambienne. « Cette marche n’est en aucun cas pour causer des dommages, mais simplement pour communiquer nos préoccupations et nos observations », indique le communiqué du mouvement qui reste en attente de l’autorisation des autorités zambiennes.
Pour rappel, l'Afrique du Sud, première puissance industrielle du continent, est le théâtre régulier de violences xénophobes, nourries par le fort taux de chômage et la pauvreté. Cette nouvelle vague de xénophobie rappelle donc les crises de 2008 et 2015 en Afrique du Sud où, les migrants africains avaient été pris pour cible.
Danielle Ngono Efondo
« Après avoir soigneusement étudié le rapport, j’en conclus qu’il est irrévocablement biaisé. Je suis décidé à obtenir en urgence, un examen judiciaire de ses conclusions », a-t-il déclaré devant les journalistes.
Tout en reconnaissant que les accusations portées contre lui étaient graves, le Président Sud – Africain a estimé que les conclusions du rapport n’étaient pas conformes à la loi et que certaines déclarations excédaient l’étendue des pouvoirs de la médiatrice : « Il convient donc qu’un tribunal se détermine de manière définitive et impartiale sur ce sujet », a estimé Cyril Ramaphosa.
En rappel, c’est par un communiqué que la médiatrice, Busisiwe Mkhwebane, une juriste indépendante chargée de contrôler notamment les actions de l’exécutif, s’est dite « confiante dans le fait que ses conclusions soient conformes aux faits et à la loi, le résultat d’un processus impartial et indépendant ».
Pour elle, l’enquête qu’elle a menée prouve que le Président Cyril Ramaphosa, qui a promis à maintes reprises d’éradiquer la corruption dans son pays, a trompé le Parlement de façon délibérée, quand il a répondu à une question de l’opposition sur une donation à sa campagne de 500.000 rands (environ 32.000 euros) faite par un groupe industriel.
Le successeur de Jacob Zuma avait alors affirmé que l’argent versé en 2017 était un paiement à son fils Andile, pour un travail de consultant pour l’entreprise de services Bosasa, impliquée dans de nombreux contrats publics suspects.
Selon Jeune Afrique, il a depuis reconnu qu’il s’agissait d’une donation à sa campagne pour la présidence de son parti, le Congrès national africain (ANC), une bataille intense qui lui a permis de vaincre le candidat choisi par l’ancien par son prédécesseur.
Cyril Ramaphosa avait plaidé la bonne foi, assurant qu’il ne disposait pas des bonnes informations lorsqu’il avait répondu à la question au parlement. Il a promis de rembourser les fonds de campagne.
L’opposition réagit
Mais dans son rapport, publié vendredi, Mkhwebane souligne que « même si le président Ramaphosa a justifié son erreur en affirmant avoir reçu des informations incomplètes ou erronées, il a bien trompé le Parlement ».
Selon elle, le président aurait dû se donner le temps nécessaire pour pouvoir s’informer et donner une réponse exacte, avant de répondre à la question posée par Mmusi Maimane, chef du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique (DA) : « Je juge donc que la conduite du président Ramaphosa (…) même si elle était de bonne foi, n’est pas à la hauteur de ses fonctions ».
Mkhwebane ajoute que la façon dont les fonds ont été déplacés d’un compte à l’autre avant de finir sur celui de la campagne de M. Ramaphosa exacerbe les soupçons de blanchiment d’argent.
Au pouvoir depuis février 2018 et réélu en mai, Ramaphosa a fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille dans un pays marqué par les scandales de la présidence de son prédécesseur, Jacob Zuma.
La médiatrice a été critiquée pour son implication présumée dans la guerre interne à l’ANC, le parti de Nelson Mandela, profondément divisé entre partisans de l’ex-président Zuma et soutiens de son successeur Ramaphosa.
Les Combattants pour la liberté économique ont demandé à Ramaphosa de suspendre l’exercice de ses fonctions, pendant l’examen de l’affaire par la justice. De son côté, l’Alliance démocratique a demandé que le chef d’Etat comparaisse devant une commission parlementaire spéciale.
N.R.M
« Nelson Mandela était un « extraordinaire défenseur mondial de la dignité et de l'égalité » a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres dans son message marquant la Journée internationale qui honore l'icône de la campagne anti-apartheid, et le premier Président sud-africain élu démocratiquement.
« Il est l’un des dirigeants les plus emblématiques et les plus inspirants de notre temps. Nelson Mandela a incarné le courage, la compassion et l'engagement pour la liberté, la paix et la justice sociale. Il vivait selon ces principes et était prêt à sacrifier sa liberté et même sa vie pour eux », a expliqué M. Guterres.
« Alors que nous travaillons collectivement pour la paix, la stabilité, le développement durable et les droits de l'homme pour tous, nous serions bien inspirés de rappeler l'exemple donné par Nelson Mandela », a-t-il affirmé. « Notre meilleur hommage se trouve dans l'action », a-t-il ajouté.
Allant dans ce sens, diverses entreprises d’Afrique du Sud se sont réunies pour emballer de la nourriture destinée aux communautés pauvres dans certaines régions du pays. Le groupe caritatif international Rise Against Hunger (RAH), s’est adonné à l’exercice au cours duquel les employés de l’entreprise ont préparé des repas à base de riz, de soja avec différentes soupes. Rapporte notre confrère Africanews.
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En l'honneur d’un grand leader et de sa contribution désintéressée à l'humanité, des hommes de par le monde ont donc consacré 67 minutes de leur temps au bénévolat afin de venir en aide aux autres. Un chiffre symbolique, qui correspond aux 67 années de militantisme du leader sud-africain, décédé en 2013 à l’âge de 95 ans. Cette année, cette Journée marquait le 101e anniversaire du lauréat du prix Nobel de la paix.
Pour rappel, Mandela est devenu le premier président démocratiquement élu d'Afrique du Sud en 1994. Il a dirigé le pays en y instaurant une démocratie multiraciale. Il a quitté ses fonctions en 1999 à l’âge de 81 ans, après avoir terminé son mandat, refusant de se présenter pour un deuxième mandat.
Danielle Ngono Efondo
Recrudescence de violence dans le pays
Selon le gouvernement du Cap occidental, au cours des sept derniers mois, des effusions de sang ont fait plus de 2 000 victimes, dont près de la moitié appartenaient à des gangs, dans des zones de métissage majoritairement noires.
Violence xénophobe condamnée par le gouvernement et leurs partenaires au développement
Dans l’une de ses sorties médiatiques, le Président Sud–Africain Cyril Ramaphosa avait condamné les violences xénophobes qui ont entraîné le décès de plusieurs personnes, notamment des étrangers, invitant les populations à une ouverture d’esprit : « Les ressortissants étrangers vivant en Afrique du Sud contribuent largement au développement du pays. Le développement de l’Afrique dépend de la circulation croissante des personnes, des biens et des services entre les différents pays…Nous ne permettrons pas à des criminels de retarder ce processus… ».
Quelques semaines après, la ministre des Affaires étrangères Lindiwe Sisulu, son collègue de la Police Bheki Cele et des diplomates de plusieurs pays africains, s’étaient réunis en urgence à Pretoria, afin de discuter de ce qui apparaît aujourd’hui comme une crise.
Au terme de la rencontre, Lindiwe Sisulu avait assuré que tout serait mis en œuvre pour que tout le monde soit en sécurité : « Si vous me demandez s'il s'agit de xénophobie ou de criminalité, ce sont les deux », a ajouté son adjoint, Luwellyn Landers. Ce dernier a précisé qu'environ 300 Malawites avaient été déplacés par les violences.
Célèbre pour ses attractions touristiques étonnantes, dont Robben Island et Table Mountain, Le Cap compte parmi les villes les plus meurtrières d’Afrique du Sud avec 3 674 meurtres enregistrés au Cap-Occidental l’année dernière, selon les statistiques officielles de la police.
Il y a une culture de gang bien ancrée avec des milliers de jeunes gens appartenant à des gangs de rues avec des noms comme « Hard Living » et « Young Americans ».
Ce déploiement qui va se faire jusqu’en octobre 2019, a été bien accueilli par les habitants des bidonvilles concernés : « Je suis heureux qu’ils aient fait venir l’armée pour faire sortir ces gangsters de nos régions et de nos collectivités, afin qu’elles puissent promouvoir plus de sports et autres activités, comme ce fut le cas dans le passé, lorsque nous étions jeunes », a déclaré, Nasiegh Harris, résident.
« Je suis vraiment reconnaissante qu’ils soient ici, que l’armée soit ici et je veux remercier le gouvernement d’avoir pris cette bonne décision, nous en avons vraiment besoin parce que ce sont des enfants, des gens qui meurent chaque jour dans nos rues », a affirmé Wendy Walters, une résidente.
Nicole Ricci Minyem
L'ancien président, qui comparaît en tant que témoin, s'est plaint du ton trop insistant des questions qui lui sont posées : « Nous suspendons les débats jusqu’à vendredi matin (…) de façon à ce que les avocats des deux parties trouvent un accord. J’ai bon espoir qu’il sera possible de trouver un moyen de prendre en compte les préoccupations de l’ancien Président », a annoncé le président de la commission, le juge Raymond Zondo, à l’issue d’un énième incident de séance.
L’ancien Président Sud – Africain témoigne depuis le début de la semaine, devant cette chambre consultative qui a reçu le mandat de faire la lumière sur les nombreux scandales qui ont éclaboussé sa présidence (2009-2018) et l’ont contraint à la démission il y a un an et demi.
L’ex-chef de l’Etat a nié toute implication dans ces affaires de corruption, en criant à la calomnie et en dénonçant un complot destiné à l’éliminer voire à l’assassiner.
Trous de mémoire
Depuis lundi après-midi, Jacob Zuma, qui dépose de son plein gré devant cette instance sans pouvoir judiciaire, est acculé de questions, sur les témoignages qui l’ont mis en cause et ses réponses sont pratiquement restées les mêmes: « Je ne me souviens pas ».
Interrogé mercredi sur la nomination d’un haut fonctionnaire qu’il aurait imposée, Jacob Zuma s’est une nouvelle fois plaint de faire l’objet d’un interrogatoire : « J’ai un problème (…) parce qu’on me demande de me souvenir de tous les détails de travaux qui sont généralement conduits par des directeurs ou des fonctionnaires », s’est-il agacé.
« Je me rends compte que mon client a été piégé, comment peut – on lui poser des questions sur des travaux dirigés par des collaborateurs qu’il a nommé. Peut – il dans les moindres détails, se souvenir de chacun d’eux. Il a pourtant donné les grandes lignes, selon les directives qu’il en avait donné », a renchéri, outré, un de ses avocats, Muzi Sikhakhane : « Je souhaite que mon client revoie sa position. Je lui ai dit de venir ici en confiance, je crois que je me suis trompé », semble t –il regretter.
Le témoignage de l’ancien président doit reprendre vendredi matin, si un accord a été trouvé d’ici là sur ses modalités.
Nicole Ricci Minyem
L’Afrique du Sud vient de perdre une icône. En effet, le chanteur Johnny Clegg est décédé, mardi 16 juillet, d'un cancer à l'âge de 66 ans. « Johnny est décédé paisiblement aujourd’hui, entouré de sa famille à Johannesburg (…), après une bataille de quatre ans et demi contre le cancer », a déclaré son manager, Rodd Quinn, sur la SABC.
« Il a joué un rôle majeur en Afrique du Sud en faisant découvrir aux gens différentes cultures et en les rapprochant. Il nous a montré ce que cela signifiait d'embrasser d'autres cultures sans perdre son identité », a-t-il ajouté dans un communiqué.
Que garder de Jonny Clegg?
Il faut juste retenir que, Johnny Clegg, surnommé le « Zoulou blanc » était un musicien sud-africain engagé qui incarnait avec ses chansons, mélange inédit de rythmes zoulou et de pop occidentale, la résistance à l’apartheid puis la réconciliation. Longtemps victime de la censure en Afrique du Sud, il a connu le succès à l’étranger avant d’accéder au statut de star dans son pays.
En 1982, la sortie de son album « Scatterlings of Africa » le propulse en tête des hit-parades en Grande-Bretagne et en France. Cinq ans plus tard, il s’affirme comme un artiste « politique » avec le titre « Asimbonanga », tube planétaire dédié à Nelson Mandela, le héros de la lutte anti-apartheid alors emprisonné à Robben Island (Afrique du Sud).
En 1997, Nelson Mandela fait une apparition surprise lors d’un concert du chanteur sud-africain à Francfort. « J’ai commencé à chanter quand soudain le public s’est levé comme un seul homme », racontait en 2013 Johnny Clegg, à l’Obs.
« Et puis, j’ai aperçu du coin de l’œil quelqu’un derrière moi qui était en train de monter sur la scène, en dansant, au bras de la chanteuse qui m’accompagnait. C’était Mandela ! C’était lui que le public acclamait ! », Poursuit-il. « Ça a été un choc. Je ne savais même pas qu’il était là, à Francfort », ajoute le musicien. À la fin de la chanson « Asimbonanga », Nelson Mandela a pris la parole : « C’est la musique et la danse qui me mettent en paix avec le monde. » avait déclaré Nelson Mandela
En septembre 2018, Johnny Clegg acceptait de se livrer lors d'un entretien avec Paris Match. Il évoquait alors son difficile combat contre la maladie. « J'ai connu trois rémissions du cancer du pancréas. Mais, il y a deux semaines, on m'a détecté deux tumeurs au poumon lors d'un contrôle. Et contre cela, je ne peux rien faire. Alors je continue à vous parler, à être un père, un mari, un ami... », indiquait-il avec pudeur.
« Oui, je dis au revoir à mon public. Je veux me produire tant que c'est encore possible en France, Nouvelle-Zélande et en Australie. Pour y donner les plus beaux concerts de ma vie, avant de ne plus pouvoir. Pour l'instant, j'ai encore l'énergie. Mais le cancer m'a déjà freiné dans pas mal de mes projets. J'ai suivi une nouvelle chimiothérapie en février, une autre en juillet m'a affaibli. Ces tumeurs détectées au poumon ont été un vrai choc. En réalité je devrais être mort depuis deux ans. » Avait-il poursuivi.
Né en 1953 au Royaume-Uni d'un père britannique et d'une mère zimbabwéenne, chanteuse de jazz de cabaret, Johnny Clegg débarque à l'âge de 07 ans dans une Afrique du Sud où la minorité blanche règne en maître absolu sur la majorité noire. Initié aux cultures locales par son beau-père journaliste, Johnny Clegg assure que son refus de l'apartheid n'a rien de politique.
Les yeux ouverts dans un pays borgne, il se glisse dès 15 ans dans les foyers de travailleurs noirs, au mépris des interdits. Là, il découvre les danses et les mélodies zoulou et s'invite secrètement pour danser avec les troupes traditionnelles. Quand l'apartheid tombe définitivement en 1994, « c'est comme si nous étions tous nés une seconde fois », confiera-t-il.
Aujourd’hui qu’il n’est plus, nos pensées vont à l’endroit de ses proches et qu’il repose en paix !
Danielle Ngono Efondo
L’Afrique du Sud, l’une des trois représentants de l’Afrique à la Coupe du monde de football féminin qui a débuté le 7 juin dernier en France, a enregistré sa deuxième défaite ce jeudi 13 juin 2019. Opposés à la Chine lors de la deuxième journée du Groupe B, au Parc des Princes à la capitale française, les Banyana Banyana ont été tenues en échec par la Chine sur un score étriqué d’un but à zéro. Une réalisation de Li Ying en fin de première période.
C’est la deuxième défaite des joueuses de Désirée Ellis dans cette compétition, après celle concédée lors de la première journée face à l'Espagne (1-3). Cet échec réduit considérablement les chances des Sud-africaines de décrocher un ticket pour les huitièmes finales. Avec un dernier duel le 17 juin prochain, contre l’Allemagne, l’une des meilleures sélections de cette compétition, il sera difficile pour les africaines de compter parmi les meilleurs troisièmes.
Contrairement à l’Afrique du Sud, le Nigeria, champion d’Afrique en titre s’est donné les moyens d’espérer une qualification pour la prochaine étape du Mondial, mercredi dernier. Les Nigérianes ont engrangé trois points en s’imposant face la République du Corée sur score de 2-0. Le Nigeria affrontera la France lors de la troisième journée de la phase de groupes. En cas de victoire, les Supers Falcons, pourront se propulser aux huitièmes de finale.
Le Cameroun, quant à lui, livrera son deuxième match le 15 juin prochain contre les Hollandaises. Battues à l’entame par le Canada (1-0), les Lionnes Indomptables ont besoin d’une victoire pour éviter une élimination précoce.
La France, pays hôte et l'Allemagne les deux pays, qui ont remporté leurs deux premiers matchs, sont désormais assurés de participer au prochain tour du Mondial.
Marie MGUE
Classé premier en Afrique et 14 ème mondial selon Greenpeace, le pays de Nelson Mandela est extrêmement dépendante du charbon pour sa production d’électricité et par conséquent, pollue l’environnement grâce à des émissions de carbone.
Pour y remédier, Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué une loi imposant une taxe sur les émissions de carbone aux entreprises de son pays. « Le changement climatique représente l’un des plus grands défis auxquels est confrontée l’espèce humaine, et l’objectif premier de la taxe carbone est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une façon viable », a expliqué le ministère du Trésor dans un communiqué, dimanche soir.
Une mesure saluée lundi comme par les défenseurs de l’environnement. Le Fond mondial pour la nature (WWF) a salué le président Cyril Ramaphosa pour avoir promulgué cette loi qui, « traînait depuis longtemps. Quand on sait qu’elle a été la première fois évoquée en 2010, l’idée d’une taxe carbone a rencontré une forte résistance de la part des gros émetteurs » de CO2, a souligné l’ONG.
« Même si beaucoup doit encore être fait pour que la taxe devienne plus efficace, nous reconnaissons qu’il s’agit là d’une première étape significative », a-t-elle ajouté, rappelant que son objectif était « d’améliorer la santé (…) et de rendre l’environnement et l’économie résilients ».
Le montant de cette taxe, qui entre en vigueur le 1er juin prochain, a été fixé à 120 rands soit 7,4 euros par tonne de dioxyde de carbone. Greenpeace regrette que ce montant ne soit pas à ses yeux suffisant pour convaincre les producteurs à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. «Nous ne pensons pas que la taxe », en l’état actuel, « aura un impact », a regretté Melissa Steele auprès de l’AFP.
Jusqu’en 2022, la taxe doit être réévaluée chaque année du montant de l’inflation valorisé de deux points, puis à partir de 2023 réévaluée seulement du montant de l’inflation.
Notons que, l’Afrique du Sud avait déjà adopté des objectifs climatiques stricts en 2011 et figure parmi les signataires de l’accord de Paris sur le réchauffement de 2015, mais les mesures d’application traînent en longueur.
Danielle Ngono Efondo