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Elles interviennent trois semaines après le début de la grève initiée par les seigneurs de la craie qui, dans ce mouvement, ont été rejoint par les apprenants et autres parents d’élèves 

 

Sur le plan financier, le ministre des Finances doit: 

 

Procéder au paiement, à partir du mois de mars 2022, du complément salarial mensuel à verser aux enseignants (titulaires ou non de décret d’intégration) qui ne perçoivent actuellement que les ⅔ de leur salaire et de l’indemnité de non logement due aux enseignants qui n’en perçoivent pas; 

 

Apurer, à compter du mois de mai 2022 et de manière progressive, en tenant compte de l’antériorité des promotions, les rappels relatifs à l’indemnité de non logement et au complément salarial dus aux enseignants;

 

Procéder au paiement échelonné, à compter du mois de juin 2022, des rappels relatifs aux avancements et reclassements des enseignants.

 

Sur le plan administratif, le ministre de la Fonction Publique et de la Réforme Administrative doit: 

 

Systématiser la constitution des dossiers d’intégration des enseignants avant la fin de leur formation par les intéressés et les institutions auxquelles ils sont affiliés; 

 

Veiller, en relation avec les Universités d’Etat compétents, au dépôt systématique dans les délégations régionales ou dans les Services Centraux du minfopra, le cas échéant, des dossiers d’intégration des lauréats des Ens et Enset;

 

Traiter en urgence les dossiers d’intégration déjà recensés au Minfopra et de faire le point exhaustif sur les dossiers d'intégration des enseignants en instance au Minesec et au Minedub;

 

Procéder désormais, en réaction avec le Minesup, à l'organisation des concours d’entrée dans les Ens et les Enset, conformément à la réglementation en vigueur;

 

Mettre en œuvre toutes les mesures concourant à la dématérialisation et à la simplification des procédures de traitement des dossiers d’intégration dans la Fonction Publique…  


N.R.M  

Les camerounais reconnus coupables de faux et usage de faux passeports ont écopé de 3 ans de prison.

Six camerounais viennent d’être condamnés à 3 ans de prison au Bénin. Ils ont été déclarés coupables de faux et usage de faux passeports. La privation de leur liberté est entrée en vigueur depuis le 7 mars 2022. Aussi après avoir purgé cette peine, ils ne seront plus permis de fouler le sol béninois durant une période de dix ans.

En plus des six camerounais, il y a le commissaire divisionnaire en charge de la direction de l’Emigration et Immigration Florent Edgard Agbo qui a écopé de 10 ans de prison ferme. Il était accusé d’avoir signé et délivré de faux passeports aux Camerounais. Comme chef d’accusation, la justice a retenu contre ce haut gradé de la police béninoise  l’« abus de fonction » et la « légèreté », sa signature étant celle qui se trouve sur les documents jugés frauduleux. Egalement au moins 12 autres policiers étaient cités dans l’affaire qui a été ouverte en décembre 2021, mais la majorité a été relaxée.

Le confrère journal du cameroun rapporte que «durant les différentes audiences qui ont eu lieu avant le jugement, un Camerounais a fait une déclaration à l’encontre du directeur de l’Emigration. Selon lui, c’est dans les locaux de la structure que la fraude a été orchestrée avec des attributions de nouveaux noms béninois. Trois de ses compagnons ont reconnu avoir déboursé chacun  quatre millions de francs CFA pour l’établissement des passeports béninois. L’argent confié à un certain Abdoulaye, qui est en encore cavale».

Liliane N.

Le mouvement «On a trop supporté» a demandé aux enseignants de se mobiliser pour rendre un vibrant hommage à leur collègue Hamidou décédé le 8 mars 2022, des suites de maladie.

Passant de la parole à l’acte, le mouvement «On a trop supporté» (OTS) a amené les enseignants de toute l’étendue du territoire, a observé cette journée comme étant une de deuil en hommage à leur collègue décédé hier.

«Les prochains jours s’annoncent très déterminants. Mobilisons-nous pour lui rendre un hommage digne du chevalier qu’il fut. Parallèlement, continuons d’observer notre mot d’ordre de grève, lequel passe désormais à une vitesse supérieure. La journée de demain (mercredi 9 mars 2022, NDLR) est déclarée mercredi noir sur l’ensemble du territoire national. Que tous les enseignants se rendent au lycée en noir, en hommage à notre frère», a écrit OTS dans un communiqué rendu public.

Il faut rappeler qu’hier déjà, le mouvement avait réagi après que la nouvelle du décès d’Hamidou ait été rendue publique.

«Il est mort sans percevoir le moindre franc de son salaire après 10 ans de sacerdoce. Seule une lettre de félicitations inopportune marquera son engagement à servir son pays durant 10 ans. Un homme est mort, un enseignant est mort, face à l'indifférence des décideurs. Un homme est mort, un enseignant est mort après avoir trop souffert», a écrit OTS hier sur son compte Twitter.

Selon des indiscrétions, le décès d’Hamidou peut amener les enseignants grévistes à se radicaliser. Certains auraient décidé de ne plus dispenser les cours tant qu’ils ne sont pas payés.

Liliane N.

Hamidou est mort hier 8 mars 2022 manquant de moyens pour se faire soigner.

Pour tous ceux qui tombent sur l’annonce de la mort d’Hamidou, indiquent en commentaire que c’est une triste nouvelle. Hamidou enseignant d’Education Physique et sportive (EPS) en service au Lycée de Beka dans la région de l’Extrême-Nord est passé de vie à trépas hier des suites de maladie. Selon le confrère de la presse écrite La Nouvelle Expression, il a manqué de moyens pour se faire soigner.

Il convient de rappeler que l’histoire d’Hamidou qui a passé 10 années sans salaire a été à l’origine du mouvement On a trop supporté (OTS). Ledit mouvement est porté aujourd’hui par le corps enseignant du primaire et du secondaire. Il exprime les frustrations de ce corps de métier et revendique de meilleures conditions socioprofessionnelles. D’ailleurs le mouvement OTS a confirmé via son compte Twitter le décès d’Hamidou.

« Le prof d'EPS du lycée de Beka dont l'histoire a nourri le mouvement OTS ces dernières semaines vient de décédé tout à l'heure de suite d'une courte maladie », a-t-il écrit.

Le mouvement OTS n’a pas caché son mécontentement et a publié un second message plein d’amertume.

 « Il est mort sans percevoir le moindre franc de son salaire après 10 ans de sacerdoce. Seule une lettre de félicitations inopportune marquera son engagement à servir son pays durant 10 ans. Un homme est mort, un enseignant est mort, face à l'indifférence des décideurs. Un homme est mort, un enseignant est mort après avoir trop souffert », a-t-il écrit.

Il faut aussi rappeler qu’après que sa situation ait été rendue publique, le ministre Joseph Le a décidé de l’intégrer dans la Fonction publique. Malheureusement, il n’aura pas le temps de jouir du fruit de son dur labeur.

Liliane N.

Il s’agit des responsables départementaux et régionaux de l’Extrême-Nord, du Nord et de l’Adamaoua qui harmonisent leurs connaissances sur les notions de surveillance et de suivi de mise en œuvre du plan. C’est dans le cadre d’un atelier tenu à Garoua sous la présidence du secrétaire général du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement durable (Minepded), le Professeur Paul Tchawa.

 

Dans les trois régions septentrionales du Cameroun à savoir le Nord, l’Extrême-Nord et l’Adamaoua, l’on assiste ces dernières années à la montée en puissance des effets du changement climatique et de la menace de la désertification. Pour inverser la tendance, le Gouvernement de la République fait de la protection de l’environnement et du développement durable, des priorités non négociables.

La mise en place du plan de gestion environnementale et sociale (PGES) participe de cette dynamique. L’atelier de Garoua vise à sensibiliser les acteurs en charge de la protection de l’Environnement dans ces trois régions, sur la nécessité de s’approprier le Guide de fonctionnement des comités locaux dans l’élaboration et la mise en œuvre des projets de développement. « Dans la règlementation, chaque fois qu’on doit initier un projet, on doit procéder à une étude d’impact environnementale. Seulement on constate que les études d’impact sont comme des documents qu’on garde dans des tiroirs alors que ceux-ci sont systématiquement assortis d’un Plan de gestion environnemental et social », indique le Pr Paul Tchawa, secrétaire général du Minepded.

Le Guide actualisé de fonctionnement joue aussi un rôle important dans le développement font savoir les experts. Au nom du Ministre camerounais en charge de la Protection de l’Environnement qu’il représente, le secrétaire général Pr Paul Tchawa, à un engagement permanent par atténuer les effets des changements climatiques dans le septentrion.

Innocent D H    

 

 

Le 7ème congrès de l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP) tenu à Yaoundé les 5 et 6 mars a débouché sur un renouvellement du personnel dirigeant de ce parti politique. Mais au niveau de la présidence, rien n'a changé, Bello Bouba Maïgari a été reconduit.

 

Bello Bouba Maïgari par ailleurs, Ministre d'Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs (Mintourl) rempile pour un nouveau mandat de 5 ans à la tête de l'UNDP. Il est leader national du parti depuis le premier congrès de cette formation politique en janvier 1992. Les autres organes du parti, à l’instar du Bureau politique et du comité central ont été renouvelés à la faveur de ce 7ème congrès du parti.

Ça fait donc 75 ans que Bello Bouba Maïgari dirige un parti de la mouvance présidentielle. Allié du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti au pouvoir, l’UNDP dispose de deux sénateurs nommés, 9 députés à l’Assemblée nationale, et dirige 15 communes et la mairie de la ville de Ngaoundéré, dans la région de l’Adamaoua. 

Innocent D H

Dans le cadre du projet de construction d’une unité de transformation de fèves de cacao dans cette commune de la région du Sud du pays, l’ambassadeur du Japon au Cameroun, Takaoka Nozomu, a signé le 3 mars dernier, avec le maire de la commune d’Ebolowa 2, André Thomas Bengon, la convention de partenariat y afférente. Selon le Quotidien à capitaux publics, Cameroon Tribune, l'appui permettra de construire trois bâtiments pour la fermentation, le séchage et le stockage des fèves.

 

D'après les explications du Ministre camerounais du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, qui a parrainé la signature de la convention avec la commune d’Ebolowa 2, cet appui japonais rentre dans le cadre du Programme d’aide aux projets locaux implémenté au Cameroun depuis 1993 par le gouvernement nippon.

En effet, la construction de cette unité de transformation de fèves va contribuer à l’augmentation des quantités broyées dans le pays, que le gouvernement ambitionne depuis des années de porter à 50% de la production. Par exemple, au cours de la campagne cacaoyère 2020-2021, le Cameroun a affiché une production commercialisée de 292 471 tonnes. Les broyeurs locaux n’ont transformé que 62 341 tonnes de fèves, ce qui correspond à seulement 21,3% de la production commercialisée, renseignent de sources officielles.

Innocent D H

La délégation régionale du commerce pour le Centre a poursuivi le 4 mars dernier, la traque des commerçants, qui augmentent de manière unilatérale les prix dans les marchés.

 

De sources officielles, le bilan de cette opération coup de poing menée par la délégation régionale du Centre a permis, d’apposer des scellés sur une cargaison de 500 sacs de ciment, près de 200 cartons d’huiles végétales raffinées, etc.

En effet, l’on apprend que, les propriétaires de ces marchandises les commercialisaient à des prix supérieurs aux prix homologués. Selon le délégué régional du Commerce pour le Centre, Alain Romuald Nana, « le ministre a instruit de poursuivre les opérations de contrôle dans les marchés, principalement sur les produits de première nécessité ». Le Mincommerce qui était lui-même descendu dans les marchés la semaine dernière, a découvert une hausse unilatérale des prix de certains produits par les commerçants, indique le délégué.

A titre de rappel, c’est depuis plusieurs mois que les prix de nombreux produits connaissent une flambée sur le marché. Les opérateurs économiques invoquent la hausse des cours des matières premières et du fret, qui sont à l’origine de l’explosion des coûts de production. A en croire les statistiques révélées par l’Institut national de la statistique (Ins), dans le secteur industriel, l’augmentation de ces coûts de production a atteint le niveau record de 5,8% au 3ème trimestre 2021, après avoir culminé à 3,8% au trimestre précédent.

Innocent D H

 

Cette somme d’argent doit servir pour le paiement d'arriérés de frais de correction des enseignants.

Une note signée par le ministre d’Etat secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh qui date du 7 mars 2022 indique que le Chef de l’Etat Paul Biya a instruit au ministre des Finances de procéder en urgence à la levée du blocage de précaution budgétaire au profit du ministère des Enseignements secondaires et du ministère de l’Education de base, afin de régler certaines revendications formulées par des enseignements du secondaire.

«Cette démarche permettra de disposer d’une enveloppe de 2,7 milliards de FCFA, qui servira au paiement des arriérés dus aux enseignants mobilisés pour la correction des examens officiels organisés par l’Office du baccalauréat du Cameroun au titre des sessions de juin 2020 et 2021», a écrit le ministre d’Etat Ferdinand Ngoh Ngoh.

La question qu’on se pose est celle de savoir si ce premier acte de la présidence va suffire à calmer les enseignants dont l’une de leurs revendications porte sur le paiement immédiat de la dette envers les enseignants, les 181 milliards relatif aux rappels, avancements, allocations familiales, et autres primes.

Retrouvez ci-dessous les autres revendications des enseignants

II- La révision, amélioration et arrimage aux aspirations des enseignants du statut particulier des enseignants. Doit y figurer:

Concernant la politique salariale et de rémunération des enseignants

III- L'indexation automatique des salaires des enseignants. C'est-à-dire que les salaires des enseignants doivent augmenter automatiquement si l'inflation (la hausse des prix sur le marché) augmente d'un certain montant, à partir de 2%. (Si les prix augmentent de 2% sur le marché, les salaires des enseignants augmentent de 2% automatiquement).

IV- La revalorisation du salaire de base des enseignants 280 000f pour les A2 et 250 000f pour les A1 minimum.

V -  L'introduction d'une indemnité spéciale de fonction (comme chez les magistrats): 100 000f pour les A2 et 75 000f pour les A1.

VI- La revalorisation de l'indemnité de logement à 100 000f pour les A2 et 75 000f pour les A1.

VII-  L'introduction d'une prime d'eau et d'électricité 10 000f pour l'eau et 30 000f pour l'électricité.

VIII- La revalorisation de la prime de recherche à 50 000f.

IX - La revalorisation de la prime de technicité à 30 000f.

X-  L'automatisation des avancements (effet financier).

XI- L'automatisation et l'harmonisation de la prime de rendement trimestrielle à 60 000f pour les A2 et  45 000f pour les A1.

XII- L'introduction d'une prime de transport pour les enseignants en zones rurales, selon l'éloignement par rapport au centres urbains le plus proche: 20 000f pour ceux des enseignants exerçant dans les grandes villes (Yaoundé et Douala. Et  20 000f de plus pour chaque 5km à mesure qu'on s'éloigne de ces grandes métropoles.

XIII-  L'introduction d'une prime de risques pour les enseignants affectés dans les zones d'insécurité et particulièrement difficiles : 50 000f.XIV- La suppression immédiate du système de 2/3 et dès lors le paiement total des salaires.

XV- Le paiement total des rappel de 2/3 et 1/3 sans implication des taxes sur nos rappels.

XVI- L'automatisation des paiements de nos avancements sans plus tarder

XVII- L'effectivité de la bourse mensuelle pour les élèves professeurs des ENS/ENSET:80 000f pour le second cycle et 50 000f pour le premier cycle.

Concernant la gestion des carrières des enseignants et la GRH en générale

XVIII-  L'élaboration d'un véritable profil de carrière clairement défini avec tous les postes de travail qu'on trouve au Minesec et les conditions précises pour accéder à ces postes (Le tableau d'adéquation de l'agent fonctionnaire enseignant de la page 11 du statut particulier n'est pas un profil de carrière véritable). Exemple :

Pour un poste à la direction du budget du Minesec, on doit préciser aux enseignants les conditions précises à remplir pour postuler à de tels postes de travail. Ça ne doit pas être des nominations népotisme comme on le constate.

XIX- La formation continue des enseignants automatique. 3 mois de recyclage obligatoire à l'ENS/ENSET après chaque 3 ans de service (les séminaires que les IP organisent au début d'année pour dire aux enseignants de donner les points aux élèves avec le motif de l'APC c'est pas ça la formation continue).

XX- Des enseignements avec des critères bien élaborés et des outils adaptés, sans conduire à des sanctions administratives mais qui a pour rôle de déceler les besoins de formation des enseignants et le perfectionnement des enseignants.

 

 

Christelle Nadia Fotso demande à la Première Dame Chantal Biya de donner sa voix pour condamner sans équivoque toute forme de violence, toute discrimination contre les personnes en situation de handicap. Elle appelle à lutter contre l’handiphobie.

Retrouvez ci-dessous la lettre ouverte de Christelle Nadia Fotso

Chantou peut !

Chère Chantal Pulchérie Vigouroux Biya,

Cette lettre m’a demandé du temps. Trouver, peser les mots a été pénible.  Je dois vous parler de moi sans détour, sans diluer ou maquiller le cru, le lourd et le laid qui empestent en prenant le risque de ne pas être entendable.  Ignorer une femme défigurée qui clopine, hurle et pleure sans cacher ses larmes et ses plaies n’est possible que dans une société dont les puissants donnent le ton et montrent l’exemple en approuvant directement ou tacitement la lâcheté, le silence, et la violence qui font du handicap un signe du mal et de folie.

Toutefois, parce que c’est la journée internationale des droits des femmes, je prends ma plume pour écrire la plus personnelle et la plus militante de mes lettres publiques.  Son but n’est ni de vous apostropher ni de vous bousculer mais de vous offrir la plus belle des récompenses :  la reconnaissance et la démonstration la plus implacable de votre légitimité politique et de votre influence.

Mon histoire est idiote, singulière et monstrueuse. La douleur, la tristesse et la colère me feront quelques fois trébucher.  Son écriture n’est pas terminée ; le dénouement de son épisode le plus remuant dépend de vous. Il y a une flamme que le souffle d’une inhumanité camerouniaise a éteinte.  Vous pouvez choisir avec brio de la rallumer en rappelant que l’Afrique n’est pas le cœur des ténèbres.

Je ne me raconte aussi librement qu’aux personnes qui savent saisir l’horreur parce qu’elles ont confronté ce mépris et cette sauvagerie chics qui réduisent les faibles à des êtres inférieurs qui doivent être cantonnés aux cuisines du château. Madame Biya, je vous sais capable de la comprendre.  Vous avez cassé un plafond de verre en transcendant tant de préjugés et d’obstacles d’un vieux monde viriliste. Vous avez refusé le convenu, bataillé, gagné et enfin duré.

 Il est essentiel de rappeler la place à part que vous avez pour les Maptué.  En effet, en 1999, c’est vous qui remettez le prix de la meilleure maman du Cameroun à celle dont je porte le nom et dont je suis le tombeau.  Tout est là.  Je suis la mère têtue et droite dans ses bottes de mon papa… Celle qui s’adresse à vous est une femme débout en dépit des coups, des trahisons, des viols, d’infanticides et de fratricides ratés ou inachevés dus simplement au fait qu’est la fille handicapée d’une légende africaine qui se prend pour son fils et qui l’a idolâtré.

Fotso Victor a fait pour moi ce qu’il n’a fait pour aucun autre enfant non seulement par amour mais par devoir : il a été une mère en me protégeant de ce regard si expressif qu’ont les vraies mamans pour le plus faible de leurs enfants. Cela a été longtemps mon bouclier contre son entourage dont il redoutait la férocité impitoyable accrue par la vénalité, l’oisiveté et l’inculture.  Mon père n’a jamais eu peur d’accuser ceux que l’état du Cameroun considère comme ses seuls héritiers d’être responsables de ma jambe de travers. Il est allé beaucoup plus loin pour me faire comprendre sans doute trop tôt que j’étais seule et que j’avais tous ses gens contre moi même ma mère.  Il était mon seul parent mais ne pouvait pas être présent.

 Pourtant, ma vie débute tel un conte de fées. Je nais dans ce que les Camerounais obnubilés par l’argent appellent une grande famille. Tout change lorsqu’une maladie congénitale apparaît comme par enchantement et déforme ma jambe droite en me volant mon enfance, détruisant tout lien sain avec celle qui me met au monde et me mettant en marge de ce monde sauvage qui m’a toujours rejetée.  Je suis une source de railleries, une croix pour ma mère et paradoxalement une fierté de mon papa parce que je me suis toujours prise audacieusement pour un garçon. Parce que je n’avais pas d’autre choix, je suis intelligente et suis bonne élève.

 Echapper à cette malveillance oppressante autour de moi et taire les mauvaises langues qui m’appelaient déjà la honte de Fotso ou son enfant Totem.  Puis comprenant que je n’ai pas d’avenir au Cameroun en dépit de mon nom et ses privilèges, je m’évade avec la complicité de mon père pour un ciel plus humain.

 Je n’ai pas subi d’amputation durant mon enfance parce que je n’avais pas de famille. Mon père qui avait une phobie extraordinaire et débilitante des hôpitaux a mis cette responsabilité parentale sur mes frêles épaules.  La publication de mon premier livre en 2010 me libère. Je décide de me faire amputer en n’en parlant qu’avec mon père.  Cette décision tout en me liant enfin à la vie immédiate et réelle a mis des secrets et le mal à nu en l’intensifiant. Encore une fois, Fotso m’avait prévenue.  Il avait essayé de me protéger en m’éloignant de lui.

 Mon périple médical a tout de même été parasité par la déchéance fracassante de mon père, la malfaisance de son entourage et des actes d’une cruauté ahurissante.  Parce qu’il me semblait plus noble de me battre pour Fotso que pour moi, j’ai mis mon combat avec mon corps entre parenthèses pour m’assurer qu’il réussisse sa fin de vie.  Je ne savais pas marcher mais mon devoir de mère et de fille était de tout faire pour qu’il meurt dignement.

En dépit des apparences et de son immense talent d’acteur, je voyais ce que mon père dissimulait avec génie parce que j’ai une relation intime avec la dépendance et l’impuissance.  Pour l’aider, je me suis battue seule contre tous. J’ai vu du monde, beaucoup de gens du vôtre qui sentant que je n’avais pas l’argent de Fotso ont choisi l’autre camp, njitapé et tapé en dessous de la ceinture pour user de mon handicap pour me marginaliser et me disqualifier. Mon père a eu une attaque cardiaque ; mon corps abîmé a lâché ; la vieillesse et la terreur des humiliations publiques ont eu raison de l’honneur de Fotso Victor et de son amour pour Maptué.

 Madame Biya,  j’ai subi une troisième opération chirurgicale juin 2019.  Elle m’a cassée et presque achevée. Mon séjour à l’hôpital a été pénible non pas parce que j’étais seule, je me suis enfin habituée à cette solitude, mais parce que le personnel médical me narrait moqueur les derniers actes publics de mon père forcé par son cercle nucléaire pour acheter le soutien de l’état et du parti présidentiel, messe d’action de grâce, fête luxueuse à Bandjoun, don d’un milliard pour la construction d’une église pendant que son enfant handicapée était mourante en Belgique et n’avaient que les services sociaux pour l’assister.  Mon père et ses gens avaient déclaré publiquement qu’ils ne feraient rien pendant qu’ils assistaient un frère aîné qui était lui aussi près de la mort.  Ma mère leur avait emboîté le pas. Un Ambassadeur du Cameroun qui sait pourtant la vérité l’a confortée lâchement et minablement dans sa conviction que même gravement malade, le plus urgent était de me punir et m’humilier. J’ai chuté et repris mes béquilles.

 Madame Biya, je me suis résolue à rendre mon combat public pour me protéger.  Je suis une révoltée pas une idéologue. J’ai reçu tellement de coups bas, tellement de raclées organisées dans des allées privées que j’ai compris que me taire signifiait finir égorgée par ceux qui ont mangé mon père. Et puis, il y a ce qui n’est pas racontable, la fin de Fotso et ma détermination à restaurer son honneur parce que je sais qu’il n’était pas handiphobe. J’ai eu le terrible et exceptionnel privilège que le décès de mon père a été la confirmation de ce qu’il avait toujours essayé de me faire accepter, cette impossibilité pour lui et moi d’être faibles dans un monde impitoyable avec ceux qui boitent.

 En voyant celle avec qui Fotso m’a faite sur le tarmac de Nsimalen accueillir sa dépouille entourée de ceux qui me combattent, j’ai compris combien il était facile au Cameroun de maltraiter un vieux lion qui n’a que sa fille handicapée.  Et là, Madame Biya, je vous parle de votre monde, du rôle qu’il joue dans cette tragédie en faisant courir les contre-vérités les plus folles pour ne pas confronter sa misogynie qui devient encore plus vicieuse lorsqu’elle est aggravée par l’handiphobie.  Tous ces chuchotements, cette mesquinerie, cette bassesse permanents venus d’en haut rendent l’injustifiable toujours défendable puisque les handicapés sont méchants.  Ces bruits tolérés et ce silence approbateur et monstrueux de les puissants et influents qui tapent, njitapent ou se taisent font de ma camerounité un boulet que je traîne depuis ma naissance.

 Vous avez une place non pas dans mon histoire mais l’Histoire.  Madame Biya,  la possibilité vous est donnée d’avoir une revanche de plus sur la vie ce 8 mars, 2022.  Elle n’est pas une obligation et ne demande rien d’autre que vous montrez au monde ces qualités et cette différence qui font de vous la femme du moment et potentiellement celle de l’avenir.  Comme celui de Fotso Victor, votre parcours est la preuve que l’intelligence du cœur est encore plus importante que celle des livres.

 C’est cela qui me permet de vous prier de faire ce qu’aucune des personnes que j’ai jusqu’ici interpellées n’a eu le cran et la grandeur de dire. Vous avez suffisamment de hauteur pour réaffirmer fortement des principes qui ne devraient faire l’objet d’aucun débat : Rien ne justifie l’handiphobie. Avec humilité, je vous demande de condamner sans équivoque toute forme de violence, toute discrimination contre les personnes en situation de handicap avec une pensée particulière en cette journée pour les femmes.

 

Une phrase de vous peut réparer beaucoup sans allusion à mon histoire, sans me croire,  sans approuver mon combat, y prendre part, intervenir, en envoyant le message que vous avez des valeurs et qu’il y a bien des lignes rouges au Cameroun. Voilà, ce que j’avais à vous dire, Chantal Pulchérie Vigouroux Biya, pour confirmer en cette journée internationale des droits des femmes que votre voix porte.  Le féminisme c’est aussi cela, faire des cas individuels des causes communes pour l’avancée de toutes.  Je vous ai parlé de moi longuement, impudiquement pour parler de nous, de toutes ces femmes camerounaises et du monde qui ont besoin pour continuer de se battre pour elles-mêmes que les plus visibles d’entre nous se lèvent et disent NON, STOP pour changer le Cameroun, l’Afrique et le monde.

 

Je vous ai écrit, Madame Biya, convaincue que Chantou peut !

 

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Sunday, 05 June 2022 11:01