Tout comme les autres circonscriptions électorales du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), le Littoral veut aussi faire bonne figure lors des prochaines échéances électorales à savoir les municipales et les législatives prévues cette année. Pour parvenir à cet objectif, les cadres du parti ont initié un séminaire régional qui s’est déroulé dans la ville de Douala, samedi dernier.
Présidé par Laurent Esso en sa qualité de chef de la délégation permanente du comité central du Rdpc dans la région du Littoral, il a indiqué à chaque militant sa responsabilité électorale. Il les a rappelé qu’ils ont tous contribué à l’élection de Paul Biya à la magistrature suprême, ils lui ont de ce fait donné leur parole et ils doivent la respecter. Parce que le président de leur parti est un homme de parole.
« Ce séminaire régional devrait à terme, nous permettre de nous mettre en accord avec nous-mêmes et de prendre conscience de notre responsabilité en tant que Rassemblement démocratique du peuple camerounais en particulier dans le vote, sans état d’âme en faveur de nos listes et de nos candidats », a-t-il déclaré.
Laurent Esso a par ailleurs profité de ce cadre pour faire le point sur la situation politique dans cette région et la présence des militants sur le terrain. Sur la situation politique, il a fait un rapport détaillé de la participation de ladite région à l’élection présidentielle de 2018. « Pendant la Présidentielle 2018, nous avons mené une campagne électorale dans un contexte peu ambigu et plein de sous-entendus. Il semble impératif pour les prochaines échéances de mettre rapidement en place un dispositif approprié pour les préparer car, les résultats du scrutin présidentiel du 7 octobre dernier ont démontré que la région du Littoral constitue une zone de vulnérabilité électorale en défaveur du Rdpc », a déclaré Laurent Esso.
Les militants et les militantes pour marquer leur engagement ont adressé une motion de soutien au Président de la République et président de leur parti politique. Le Pr Paul Celestin Ndembiyembe en qualité de conférencier-coordonnateur et Mme Moampea Mbio Véronique conférencière ont porté leurs discours sur la cohésion, la discipline du parti, les libertés des militants et enfin la situation des femmes et des jeunes au sein du parti.
Par la Rédaction
Contrairement à ce qui est pensé, l’enseignement technique n’est pas celui qui est choisi par des enfants qualifiés de ratés. Tout comme l’enseignement général, il a des atouts et comporte des filières adaptées aux besoins actuels. Ce qui pose le plus souvent problème, relève la communauté éducative c’est le manque d’infrastructures, d’équipements qui plombe la qualité des cours dispensés dans les établissements scolaires publics. Pour le Pr Nalova Lyonga Ministre des Enseignements secondaires (Minesec) un accent sera mis pour remédier au problème.
«Le problème des équipements de pointe et infrastructures est pour moi la priorité des priorités. L’Etat, en synergie avec les partenaires extérieurs, a mis sur pied le Projet d’enseignement secondaire technique (Pest). Trois établissements sont en train d’être construits et équipés à plus de 10 milliards de F. Le lycée technique professionnel et agricole de Yabassi a été construit et équipé avec l’aide du gouvernement chinois. C’est pour vous dire que l’Etat fait des efforts, même si beaucoup reste à faire. Chaque année, un accent particulier est mis sur les équipements en ce qui concerne l’enseignement technique. Je compte porter à maturité d’autres projets», déclare le Minesec.
Le Ministre indique que l’enseignement technique est important en ce sens qu’il impacte la croissance économique du pays. D’où la nécessité de résoudre le problème d’infrastructures qui se pose avec acuité.
«La croissance de notre pays est fonction de la capacité de production industrielle et de transformation des matières premières en produits finis. Nos élèves doivent être capables de soutenir cette croissance. Nos produits sont capables de s’auto-employer: ceci diminue le taux de chômage. L’émergence de notre pays dépend étroitement du niveau de l’industrialisation. Or l’enseignement technique assure la formation des techniciens qui doivent travailler dans les entreprises de ce secteur.
Le gouvernement a démocratisé l’enseignement technique en créant 765 Cetic et lycées techniques pour assurer la formation des jeunes camerounais dans les domaines de la menuiserie, du génie civil, de la mécanique automobile, de l’électronique etc. On dénombre plus de 50 spécialités dans les techniques industrielles, les sciences et technologies du tertiaire», explique le Pr Nalova Lyonga.
Liliane N.
Le temps de la suspension des activités de la police municipale dans la ville de Yaoundé s’est révélé être un test, pour voir la capacité de la population dans toutes ses couches à s’autogérer. Le verdict des autorités administratives est sans appel. « Ces syndicats ont fait la démonstration de leur incapacité à s’autogérer », a déclaré Jean Claude Tsila le Préfet du département du Mfoundi. Cela revient à dire que la police municipale est importante pour lutter contre l’incivisme et le désordre urbain.
« Nous ne nous sommes pas croisés les bras pendant cette période de suspension. Au niveau du gouvernement, la réflexion a été engagée et le constat est clair. La police municipale est indispensable. Nous sommes arrivés à cette conclusion-là, pour suppléer l’action de la police nationale et de la gendarmerie nationale. Cette police est nécessaire pour mettre de l’ordre dans nos marchés, mais également au niveau de la circulation dans la ville », souligne Jean Claude Tsila dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune.
Toutefois, les autorités se veulent précises sur le travail qui est attendu de la police municipale. Parce qu’il convient de noter que celle-ci s’est souvent illustrée par des actions ayant provoqué au soulèvement populaire. Comme cela fut le cas au mois de février dernier. Le 13 de ce mois, suite à un contrôle inopiné de ladite police, il y avait eu une altercation avec un conducteur de moto-taxi. L’altercation ayant dégénéré, le Préfet s’était vu obligé de suspendre pour la période d’un mois, la police municipale.
« La police municipale a des cibles. Il y a d’abord la lutte contre le désordre orchestré dans nos marchés, où des routes sont construites puis envahies par des commerçants qui s’installent sur la chaussée. Ils accompagnent aussi les dispositions prises par rapport aux motos-taxis et à l’acte que j’ai signé avec le Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Yaoundé pour fixer les zones ouvertes et les zones interdites à leur circulation. La police municipale nous aide en somme à lutter contre le désordre urbain. C’est vrai nous avons des services classiques, mais le problème d’effectifs est tel qu’à certains moments il va falloir stationner des éléments de la police municipale à des endroits précis », souligne le Préfet.
Liliane N.
Le contenu des échanges avec le président de la République n’a pas été révélé à la presse. Cependant, de ce qui a été dit, l’on peut tirer des conclusions plutôt satisfaisantes. Le secrétaire d’Etat américain chargé des affaires africaines, Tibor Nagy, a indiqué que « les dispositions diplomatiques sont toujours confidentielles ». L’image de la rencontre qui a été publiée après la rencontre montre les deux hommes souriant, tenant un objet, qui représente certainement le présent offert au diplomate par le chef de l’Etat.
Contre toute attente, Tibor Nagy a également exalté la nature des relations qui règnent entre le Cameroun et les Etats-Unis. Des éloges à l’endroit du président Paul Biya sont marquent également les camerounais. « Nos discussions ont été franches, honnêtes et directes. Nous avons échangé de points de vues, j'ai apprécié la Sagesse et l'intelligence du président Biya qui est un homme d'État exceptionnel », a-t-il ajouté devant la presse.
Les sujets qui ont animé l’actualité du Cameroun dans la presse locale et internationale, notamment la crise anglophone, l’affaire Kamto & Cie, ces dernières semaines ont certainement été abordées et des issues de sortie ont été proposées par les deux parties. Mais le diplomate américain est resté muet sur les sujets politiques, abordant plutôt l’investissement et bien d’autres.
« Les États-Unis et le Cameroun ont tant d’intérêts communs. Moi, comme votre gouvernement, nous voulons ce qui est absolument le meilleur pour le peuple camerounais. Vous avez une population très jeune. A l'avenir, ils auront besoin d'emplois. J'aimerai attirer beaucoup plus d'investisseurs au Cameroun. Nous voulons tous que les jeunes Camerounais aient les meilleurs emplois possibles. Je pense que les investisseurs américains apporteront de très nombreuses qualités positives. Notre gouvernement, le président Donald Trump, souhaite également beaucoup plus d’investissements et de commerce avec l’Afrique. Pour moi, c'est aussi une campagne personnelle. Conditions, bien sûr, les investisseurs américains exigent certaines conditions. Nous aimerions encourager le pays à aller dans cette direction. Nous ferons donc de notre mieux, mais nous voulons tous exactement la même chose: un Cameroun très prospère, pacifique et stable, qui sera le meilleur pour sa population », telles sont les promesses faites aux camerounais, à la jeunesse en particulier.
L’audience qui a duré près d’une heure au Palais de l’unité a été une autre occasion pour les deux hauts responsables de discuter de questions d’intérêt commun et de réorganiser les liens de coopération de longue date entre Washington et Yaoundé.
Le diplomate américain a répondu aux questions de la presse au sortir de l’échange. Tout en gardant secret le cœur de la discussion et fidèle aux principes diplomatiques, il n’a pas révélé tous les détails de son échange avec son hôte.
Il a déclaré que les discussions avec le président Paul Biya ont porté sur un large éventail de sujets, notamment l'investissement et la création d'emplois pour la population, essentiellement camerounaise.
Réagissant aux reportages de la presse locale sur ses déclarations concernant certains événements politiques au Cameroun, M. Tibor Nagy a déclaré que « les citations peuvent être interprétées de différentes manières » et décrit la presse camerounaise comme « enthousiaste et dynamique ».
En tant que chargé des affaires africaines aux États-Unis, Tibor Nagy s'intéresse de près au développement des problèmes politiques au Cameroun. D’après lui, « tout le monde veut voir un Cameroun prospère, pacifique et stable ».
L’éditorial du directeur de publication du quotidien Mutations paru ce lundi 18 Mars 2019, se penche sur ce sujet devenu un fléau pour le Cameroun
Selon le directeur de publication du journal Mutations, Georges Alain Boyomo, les deux mots : Sardinards et tontinards ont fait une entrée fracassante dans le vocabulaire du débat public au Cameroun depuis la veille de l’élection présidentielle de 2018. Au commencement, ils semblaient établir la ligne de rupture entre les partisans de la majorité au pouvoir – du statu quo - et ceux d’un parti politique de l’opposition, porteur d’un nouvel élan. Jusqu’alors, ces néologismes ne heurtaient personne, ou presque, parce qu’ils participaient de la gouaille qui alimente quelquefois les échanges sur les réseaux sociaux.
Mais, par un extraordinaire glissement, les termes sardinards et tontinards sont devenus la grammaire du vivre-ensemble dans notre pays. En effet, des considérations d’ordre ethnique ont été greffées à ces expressions, jadis agréables à l’oreille, achevant d’en faire des cocktails Molotov. L’affaire a même pris une tournure guerrière, du moins d’affrontements à visage découvert, avec la création de la Brigade anti-sardinards (Bas) et de la Brigade anti-tontinards (Bat). Les armes sont brandies et les tirs vont dans tous les sens. Il ne reste plus qu’à compter les victimes actives ou collatérales dans les deux camps, sous le feu nourri des « brigadiers » et aspirants.
Des victimes de la haine et de l’intolérance, elles sont tellement nombreuses qu’on ne les compte plus sur les réseaux sociaux, espace que chaque belligérant ou faction veut régenter, selon son positionnement. Du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas tel que si rien n’est fait, le Cameroun pourrait bien connaître des déchirements inter communautaires à la moindre étincelle sociopolitique.
La situation est critique au point où il nous semble important de rappeler à tous les Camerounais cette assertion d’Antoine de Saint Exupéry : « si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m’enrichis ». Accepter la différence, accepter la contradiction, se tolérer les uns les autres pour mieux coexister, tels sont les phares qui doivent éclairer le chemin de la préservation de la paix et la cohésion nationale au Cameroun.
Dans cette quête de sauvegarde de la stabilité du pays, le gouvernement, les leaders politiques et, plus globalement, d’opinion, ont chacun un rôle important à jouer. Manipuler ou instrumentaliser les ethnies dans une mosaïque comme le Cameroun, c’est assurément jouer avec le feu. Un feu qui n’épargnera personne s’il vient à être allumé. Quel que soit notre bord politique, ethnique, religieux ou culturel, personne ne sortira indemne d’une déflagration tribale au Cameroun.
Nombreux parmi nous se plaisent à commenter, souvent avec une délectation non feinte, les crises qui secouent d’autres pays. C’était le cas lorsque le Rwanda, la Côte d’Ivoire ou le Burkina-Faso ont été secoués par des convulsions sociopolitiques. Disons-nous que les choses qui arrivent aux autres peuvent également nous arriver et faisons tout ce qui est dans la mesure du possible pour nous en prémunir.
« Je ne suis ni sardinard, ni tontinard. Je suis Camerounais ». Déjà entendue ici et là, cette phrase ne doit pas être une simple incantation ou déclaration du bout des lèvres. Elle doit être une ligne de conduite, dans nos faits et gestes, au quotidien.
En règle générale, les cycles électoraux sont des moments propices à l’exacerbation du repli identitaire. Les législatives et municipales pointant à l’horizon, il n’est pas exclu que la bête immonde du tribalisme gagne en agressivité et en nuisance. Avec de lourdes conséquences sur le climat social. Aux citoyens de faire preuve de lucidité et de maturité, car nous avons le Cameroun en partage.
Propos transcrits par Félix Swaboka
Ce qui va détruire le Cameroun, c’est l’orgueil, la cupidité et l’entêtement. On veut nous dire que le Cameroun a réalisé de grandes prouesses en partant de l’Etat Fédéral à l’Etat unitaire. Comment peut-on appeler cela prouesse ? Normalement, on réalise une prouesse quand on part d’une situation dégradée à une situation meilleure. Mais depuis quand l’Etat fédéral représente une régression par rapport à l’Etat unitaire ?
Etre Fédéral, c’est être en très bonne compagnie. Puisqu’on côtoie les vrais grands du monde : les Etats-Unis, l’Allemagne, le Canada, le Brésil, la Suisse, la Russie, l’Inde. Et en Afrique, on se satisfait d’être ensemble avec le Nigeria, l’Afrique du Sud, l’Ethiopie et le Soudan qui sont précisément les Nations les plus puissantes au Sud du Sahara.
D’ailleurs, même les autres puissances que sont la Chine, la Grande-Bretagne, les Pays-Bas, l’Italie ou l’Espagne sont des Fédérations de Facto, autrement dit, des modèles composés d’Etats régionaux autonomes disposant de la même autonomie que les Etats fédérés, avec la seule différence qu’ils n’ont pas de Constitutions propres.
On veut nous dire que l’Etat unitaire réalise l’unité : quelle unité ? Comment un Etat qui oppose ses propres communautés pour le contrôle des emplois publics, des positions de pouvoirs, des infrastructures collectives et des rentes telles que les marchés publics peut réaliser l’unité ? C’est impossible ! Les guerres tribales et les purifications ethniques, c’est essentiellement le fait des Etats unitaires : RDC, Centrafrique, Tchad, RDC, Congo, Sierra-Leone, Liberia, Côte d’Ivoire, etc.
L’Etat unitaire porte la guerre tribale dans son sang. Et le Cameroun n’y échappera pas.
On veut nous dire que l’Etat unitaire réalise le développement : quel développement ? Quel développement peut-on obtenir avec une administration tentaculaire qui veut tout contrôler et ne contrôle rien, qui entretient une jungle touffue et opaque de bureaucrates corrompus, incontrôlables et dont on n’arrive jamais à saisir ni le nombre, ni la masse salariale ? Quel développement peut-on obtenir avec un système qui épuise toutes ses ressources à bâtir sa fictive unité nationale ?
On veut nous dire l’Etat unitaire est rationnel : quelle rationalité peut-on avoir un Etat qui se disperse partout, s’occupe aussi bien des barrages de 400 Milliards que des tables-bancs de 200.000 FCFA, soit un rapport de 1 sur 2 Millions ?
On veut nous dire que l’Etat unitaire est fort : quelle force peut avoir un Chef d’Etat qui prétend s’occuper de tout alors qu’il n’en a pas les moyens ? Comment peut-on être fort quand on est harcelé de tous les côtés ? La seule chose qu’un tel Chef d’Etat peut faire, c’est de tenter d’échapper au harcèlement à travers des brimades et des mensonges à sa population.
Les vrais Chef d’Etat forts, c’est dans les fédérations. Et on le voit tous les jours : ce sont les Présidents des Fédérations qui imposent leur ordre dans le monde.
Il faut le dire très clairement, nous avons fait une erreur en supprimant la Fédération. Si on avait été plus sages, on l’aurait plutôt élargie en 6 ou 7 Etats. Sans doute que cette suppression fut inspirée par de bons sentiments, mais les bons sentiments ne font pas des choix judicieux et, comme on dit, l’enfer est pavé de bonnes intentions.
L’Etat unitaire nous a conduits au gouffre :
-une gouvernance glauque, irréformable, avec des emprisonnements en chapelets qui n’apportent absolument rien ;
-une évolution économique totalement atone, presque paralysée ;
-un tribalisme à outrance, où chaque communauté aiguise ses armes pour s’emparer du pouvoir d’Etat ou le confisquer ;
-une terrible guerre de sécession qui n’en est qu’à ses débuts et qui va saigner le Cameroun à blanc, en dépit de fausses espérance.
Ce modèle n’est plus viable et doit être immédiatement aboli. Certains s’y accrochent par pur intérêt, c’est compréhensible. Mais d’autres le font par idéologie, caressant le rêve dépassé de bâtir une Nation camerounaise ! C’est une vision éculée de la Nation : aujourd’hui, la perception des institutions est une logique de cercles concentriques, où les anciens Etats se délestent de leur pouvoir au profit des entités subétatiques (décentralisation de plus en plus poussée) et au profit des entités supra étatiques (regroupement des pays).
Ce modèle place l’individu au centre de cercles concentriques comprenant :
-la Commune
-le Canton
-l’Etat Régional
-l’Etat fédéral
-la Confédération Régionale ou Continentale (comme la CEAC ou l’Union Européenne)
C’est chaque niveau qui a son champ d’action et c’est cette dynamique que prennent les Etats modernes. Ainsi, on devient de moins en moins citoyen français, mais de plus en plus citoyen européen et citoyen corse.
La construction d’une Nation camerounaise sur l’ancien modèle est une vieille chimère qui ne correspond plus à rien des dynamiques modernes de l’Humanité.
Propos transcrits par Félix Swaboka
Ce sont les membres des forces de sécurité du Burkina qui ont été tués entre samedi et dimanche à Kompienga, dans l'est du pays, dans l'explosion d'engins artisanaux au passage de leurs véhicules, a-t-on appris de sources sécuritaires.
Un véhicule militaire du Groupement central des armées, a sauté dimanche soir dans la zone de Kompienga, tuant trois soldats, a déclaré une source sécuritaire. Un autre occupant du véhicule, blessé a été évacué vers un centre médical, a ajouté cette source.
Une autre source sécuritaire, jointe à Ouagadougou, a confirmé cette attaque, précisant que samedi, un autre véhicule avait aussi sauté sur un engin explosif improvisé lors d'un ratissage : « Un gendarme et un militaire ont perdu la vie, lors de cette attaque », a indiqué cet officier, rappelant que depuis début mars, l'armée mène une opération de sécurisation dans les régions de l'est et du centre.
« Baptisée Otapuanu (coup de foudre, en langue gulmacéma, parlée dans la région de l'Est), cette opération toujours en cours a conduit à des neutralisations de terroristes et à la destruction de cachettes, dans les forêts de la région », a indiqué la même source.
Le Burkina Faso est confronté depuis quatre ans à des attaques de plus en plus fréquentes et meurtrières, attribuées à des groupes jihadistes, dont Ansarul Islam, le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et l'Etat islamique au grand Sahara (EIGS). D’abord concentrées dans le nord du pays, qui ont ensuite visé la capitale et d’autres régions, notamment l’Est, ces attaques ont fait depuis 2015 plus de 300 morts.
Les forces de l’ordre burkinabè ont le plus grand mal à enrayer la spirale des violences, bien qu’elles assurent régulièrement procéder à des opérations contre les groupes jihadistes. Les attaques avec des engins improvisés (IED) ont débuté en août 2018 et se sont multipliées depuis, coûtant la vie à plus une soixantaine de personnes.
Depuis le 1er janvier, l'état d'urgence a été décrété dans 14 provinces sur 45, accordant des pouvoirs supplémentaires aux forces de sécurité, dont celui de procéder à des perquisitions à domicile, de jour et de nuit.
Le 24 février, l’armée burkinabè a assuré avoir tué une trentaine de terroristes, lors d’une opération terrestre et aérienne contre des groupes jihadistes dans la région de l’est du pays. Début février, en riposte à une attaque qui avait tué 14 civils dans le nord, l’armée avait mené des raids terrestres et aériens dans trois provinces du nord, au cours desquels elle a affirmé avoir tué 146 jihadistes.
Nicole Ricci Minyem
Le projet intitulé «Partenariat en actions universités-communautés locales pour le développement de systèmes agro forestiers résilients aux changements climatiques au Cameroun (Padesar3c) », va contribuer à la formation du personnel camerounais, notamment trois PhD et six Masters 2. Ces derniers seront outillés sur des sujets tels que la séquestration du Carbone forestier reposant sur la gestion durable des systèmes agro forestiers, en vue de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Par ailleurs, on va leur donner des arguments afin qu’ils puissent réaliser les objets de développement durable des Nations Unies d’ici 2030.
De ce fait, l’Université Laval et ses nouveaux partenaires (ABIOGet et l’Université de Dschang) vont travailler au renforcement des capacités des agriculteurs camerounais, ils auront l’opportunité de collaborer afin de rendre effectif, le développement local. Des travaux de recherche seront par ailleurs menés sur la notion de séquestration du Carbone dans le cadre de la gestion durable des systèmes agro forestiers, ce qui va permettre de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Avant la rencontre de ce lundi, le ministre de l’environnement et de la Protection de la Nature Hélé Pierre avait au préalable, organisé un atelier d’imprégnation. A cet effet, il a eu à préciser qu’ « Il s’agit d’un atelier extrêmement bénéfique et rentable pour le Cameroun. Les différents acteurs y trouveront concrètement des éléments à capitaliser. Le partenariat que nous avons signé avec ABIOGet consiste à amener les acteurs du système agro forestier à prendre des actions qui son résilientes aux changements climatiques. Un deuxième avantage que je relève et, qui est bénéfique pour notre pays, c’est ce côté encadrement académique qui nous est apporté par les Universités de Dschang et LAVAL du Québec. Nous avons également ABIOGet qui est une ONG camerounaise, qui va s’étendre sur terrain avec les populations, pour le reboisement et qui va donc viser à réduire et à l’acte ».
Le projet « Partenariat en actions universités-communautés locales pour le développement de systèmes agro forestiers résilients aux changements climatiques au Cameroun (Padesar3c) va aller au-delà de deux ans. Il est financé sur fond vert, par le gouvernement du Québec, comme l’indique Myriam Fortin, Conseillère à la coopération et à la Francophonie et représentante du Gouvernement du Québec : « Ce projet a véritablement été lancé en 2015, lors de la Cop 21 à Paris, par le Premier Ministre du Québec de l’époque. Il y a eu deux appels à projets et une douzaine ont été financés par le fond vert du Québec, dont les revenus proviennent de notre marché du carbone. Présentement, il y a une analyse en cours, en vue de poursuivre ce programme de coopération climatique internationale. Pour le moment ce sont des programmes qui sont en démarrage. On souhaite dès à présent, voir les résultats concrets de ces projets-là, en adaptation aux changements climatiques. Notre ambition est de vivre concrètement les impacts souhaités dans les pays où ils sont mis en œuvre. Jusqu’ici, nous sommes très satisfaits de l’engagement du Ministère de l’Environnement du Cameroun, qui ne ménage pas ses efforts dans la mise en œuvre ainsi que la capitalisation de ce projet. Nous continuons, quant à nous, à la mise en place d’une coopération climatique avec les autres pays francophones d’Afrique, qui sont nos partenaires privilégiés pour atteindre le développement durable ».
Cette responsable est également revenue sur l’aspect financier du projet : « Il est aussi important de souligner que la contribution du Gouvernement du Québec pour ce projet est de l’ordre de 860 000 dollars canadien. C’est un projet en partenariat avec l’Université LAVAL ce qui fait un total d’environ 1 200 000 de dollars canadien, soit une contribution de près de 375 millions de Fcfa».
Nicole Ricci Minyem
Le palmarès a été dévoilé ce dimanche 17 mars dernier sur le podium du pavillon Ile de France du Salon Livre Paris. Ainsi, après l'auteur gabonaise Honorine Ngou, auteure-éditrice à Libreville au Gabon, distinguée en 2018, c’est au tour de la sahélienne Djaïli Amadou Amal de recevoir ce prix prestigieux.
Dans le même temps a été saluée la mémoire de Bernard Dadié dont la plume s’est arrêtée le 09 mars 2019. Il restera le père de la littérature ivoirienne moderne. La particularité de ce prix littéraire, créé en 2018, est qu’il attribué par un jury exclusivement constitué de journalistes originaires de l’Afrique subsaharienne.
Biographie de l’auteur
Djaïli Amadou Amal entreprend des études supérieures en gestion commerciale. Mariée à dix-sept ans dans le cadre d'un mariage arrangé, Djaïli a connu tout ce qui rend si difficile la vie des femmes du Sahel.
« Dans tout ce que je fais, j'essaie surtout de parler des discriminations faites aux femmes ; c'est mon cheval de bataille. La presse camerounaise m'a même surnommée la "Voix des sans voix" ». Djaïli Amadou Amal dénonce les pesanteurs sociales liées aux traditions et aux religions.
À travers l'écriture elle dénonce en somme les problèmes sociaux de sa région, notamment les discriminations faites aux femmes, mais promeut aussi la culture peuple. Elle est reconnue comme étant la première femme écrivaine du Septentrion camerounais. Son premier roman Walaande ; l'art de partager un mari, paru en 2010, lui conféra une renommée immédiate. C'est un témoignage au biographique car il a été écrit par une femme qui a vécu cette situation de l'intérieur.
« Quand tu entres dans une famille polygamique, tu dois être aveugle et sourde. Que tes yeux ne voient rien, tes oreilles n'entendent rien, ta bouche ne dise rien ». Le Prix du jury de la Fondation Prince de Claus à Paris, obtenu dans la foulée de sa parution, a valu à l'ouvrage d'être traduit en langue arabe et diffusé dans les pays du Maghreb et du Moyen-Orient .
En 2012, au lendemain de son retour des États-Unis d'Amérique où elle a pris part à un programme du Gouvernement américain, International Visitor Leadership Program(IVLP) axé sur la Société civile et les femmes leaders aux États-Unis, elle créa l'Association Femmes du Sahel soutenue par l'Ambassade des États-Unis au Cameroun. La même année elle est l'invitée du Salon du livre de Paris où elle effectuera un passage très remarqué. Son deuxième roman, Mistiriijo ; la mangeuse d'âmes, paru en 2013, confirme le talent de la romancière.
En août 2016, un décret du Ministre des Arts et de la Culture l'intègre au Comité d'Organisation du Festival national des arts et de la culture (FENAC), qui se tiendra à Yaoundé au mois de novembre de la même année. À l'occasion de cet événement, lors de la cérémonie d'ouverture, elle recevra la haute distinction de Chevalier de l'Ordre de la Valeur, actée par le décret du Chef de l’État camerounais, Son Excellence Paul Biya.
L'année suivante, elle sera élue au Conseil d'Administration de la SOCILADRA (Société Civile des droits d'auteurs de la Littérature et des Arts Dramatiques).
Son troisième roman, Munyal ; les larmes de la patience, paraît en septembre 2017, la classant définitivement parmi les valeurs sûres de la littérature africaine, et une des plus importantes écrivaines peules de l'histoire.
Djaïli Amadou Amal est mariée à Hamadou Baba, un ingénieur également issu de la région septentrionale du Cameroun, et écrivain sous le pseudonyme de Badiadji Horrétowdo.
Félix Swaboka
Il a fallu toute une fête, une célébration populaire pour marquer cette nouvelle ère de prise de conscience et ce nouvel engagement pris par le peuple Sara de la région du Nord de renouer avec ses racines et mieux, de réécrire son histoire. Les filles et fils Sara de cette partie du pays se sont en effet massivement donné rendez-vous il y a quelques jours au lieu dit « Carrefour Jojo La poubelle » au quartier Yelwa de Garoua pour mettre sur pied leur mouvement associatif, socioculturel et de ce fait, poser les premiers jalons de la feuille de route qu’ils se sont prescrits.
Le Mouvement socioculturel, dénommé « LONODJI » qui signifie en langue Sara « Le lieu de la Fraternité », ayant pour devise : « Unité-Travail-Solidarité », tel que le précisent ses statuts, est une association apolitique, laïque et culturelle, à but non lucratif, s’étant donné comme objectif général : « de promouvoir, vulgariser et protéger la culture, les traditions et le patrimoine de la communauté Sara ». Comme l’indiquera à l’occasion le tout premier président régional du Mouvement pour le Nord, Thomel Endoscre :
« L’association Lonodji regroupe en son sein tous les fils et filles issus des différentes tribus de la communauté Sara, notamment les Baguirmi, Barma, Nemar, Day, Gor, Goula, Kaba, Kenga, Kere, Laka, Mango, Mbaye, Mouroum, Nar, Ngama, Ngambaï, Pene, Sara-Kaba, entre autres. Et le président régional de faire savoir que, selon des publications d’éminents chercheurs et historiens, les Sara sont l’un des 250 groupes ethniques estimés au Cameroun. On les retrouve dans la zone culturelle qui s’étend du lac Tchad à la région de l’Adamaoua.
Les membres et responsables du tout premier bureau régional qui aura la lourde responsabilité de jeter les bases de cette nouvelle vision que s’est assignée le peuple Sara du Cameroun, ont ainsi été officiellement et solennellement à Garoua. Cette toute première équipe dirigeante pionnière, constituée d’une quinzaine de membres a comme tête de file, Thomel Endoscre, un des dynamiques fils Sara de la région sur qui la communauté a jeté son dévolu. Pour le président du comité de pilotage du Lonodji du Nord, Simon-Pierre Djimhassede, « le chemin à parcourir sera certes long, tortueux et laborieux ; mais il faudra le conquérir.
Il sera question pour chacun de nous, exhorte-t-il, de se transformer en laboratoire d’échange d’idées, d’analyses et de débats prometteurs, afin de mettre au point une stratégie globale ainsi que les moyens nécessaires à la réalisation de nos objectifs ».
Félix Swaboka
Les populations du village Lopéré un quartier de Pitoa prêts pour contester l’intronisation de leur chef. Celui-ci a fait l’objet d’une condamnation ferme.
La contestation de Alim Issa comme chef traditionnel de 3e degré de Lopéré remonte au 08 mai 2018 lors de la tenue de palabre en vue de sa désignation. Avant cette consultation, Alim Issa, un bon corrupteur avait déjà acheté la voie de plusieurs individus contre espèces sonnantes et trébuchantes.
Ce qui automatiquement a renversé la tendance le jour- j. C’est beaucoup plus l’article 1er de l’arrête préfectoral N0 022/AP/D21/SAAJP qui dispose que : « c’est homologuée, pour compter du 08 mai 2018, la désignation faite selon les règles d’usage, de Monsieur Alim Issa en qualité de chef traditionnel de 3e degré de Lopéré (Pitoa), arrondissement de Pitoa », signé en date du 09 novembre 2018 par l’ancien préfet de la Bénoué d’alors, qui fait problème.
En fait la quasi-totalité des habitants connaissent bien leur « nouveau chef » pour ses actes hors la loi. Les autorités administratives ignorent elles l’état judiciaire d’Alim Issa ? Lors de la constitution des dossiers de la candidature ont elles vérifié toutes les pièces versées au dossier ? Quoi qu’il en soit, ce qui est clair et reste gravé dans les archives, plus particulièrement dans le greffe du tribunal de première instance va à l’encontre de la décision d’homologation d’Alim Issa comme chef traditionnel de 3e degré.
A la lecture du jugement N0 793/P du 04/02/86, il se dégage la conclusion suivant : « Statuant publiquement, contradictoirement, en matière correctionnelle et en premier ressort ; déclare Alim Issa coupable de corruption ; lui accorde des circonstances atténuantes. En conséquence, le condamne à 2 ans d’emprisonnement et 100.000 francs d’amende », précise la décision rendue par Tonda Tchoua Zacharie, juge au tribunal de première Instance, en qualité de président.
Il était reproché à Issa Alim en ce 04 février 1986 d’avoir perpétré des actes de corruption à travers plusieurs individus le 17 décembre 1985, pour obtenir soit l’accomplissement, l’ajournement ou l’abstention d’un acte, il soit une des faveurs ou avantages. En sa qualité de délinquant primaire, il aura bénéficié des circonstances atténuantes qui témoignent de la légèreté de sa peine.
« Nous avons signalé lors de la tenue de la palabre au sous-préfet que Alim Issa est un repris de justice. Il a refusé de le croire. On ne sait pourquoi peut-être le chef de terre avait reçu quelque chose de la part de ce citoyen non respectable », s’indigne Oumar Moussa. Pour ceux qui ne voudraient pas voir introniser le chef, certains attendent semer tout simplement du désordre lors de son Intronisation.
D’autres, plus pacifiques entrevoient d’autres pistes comme le souligne Issa Mamoudou : « Nous allons saisir le nouveau préfet de la Bénoué pour lui expliquer ce qui se passe dans notre quartier .Ce faux est flagrant. Nous ne pouvons pas être sous les commandes d’un prisonnier. C’est triste ! », clame –t-il.
Félix Swaboka
Dans le but d’atteindre l’Objectif de développement durable n°4 (ODD 4), le gouvernement, avec l’appui financier du Partenariat mondial pour l’éducation (PME) multiplie depuis 2014 des stratégies permettant de faciliter et d’améliorer l’éducation au Cameroun. D’où le Programme d’amélioration de l’équité et la qualité de l’éducation (Paeque) mis en œuvre par le ministère de l’Education de base, sous la supervision de la Banque mondiale. Une évaluation du projet permet de constater des avancées sur le terrain.
Dans l’enseignement primaire, rapporte Cameroon Tribune, le projet a contribué entre autres, à la réduction du déficit des enseignants dans les zones défavorisées et les zones d’éducation prioritaires, à travers un programme de contractualisation de 9000 Instituteurs vacataires (IVACS), dont 45 % de femmes. C’est grâce à ce programme que plus de 3000 contractualisés en 2018 perçoivent leurs premiers salaires depuis quelques jours.
En outre, a soutenu la scolarité de la jeune fille en particulier dans les zones de sous scolarisation à travers une campagne de sensibilisation ciblant près de 5.000.000 de bénéficiaires parmi lesquels 980 000 élèves (5 à 15 ans) dans les écoles primaires des zones du projet. La campagne a duré deux ans.
Sur les acquis en matière d’amélioration de la qualité des prestations dans l’éducation au Cameroun, le ratio du nombre d’élèves par manuel est passé à un manuel pour trois élèves au cours de l’année scolaire 2016-2017, contre un manuel pour 12 élèves auparavant. Ceci grâce à la fourniture des manuels scolaires essentiels et autres matériels didactiques dans les écoles publiques. D’autres acquis ont également été observés, notamment l’amélioration de la gouvernance, la carte scolaire et le processus de décentralisation dans le système éducatif, entre autres. Les défis majeurs du Paeque sont de parvenir à un ratio d’un manuel pour un élève dans toutes les disciplines.
A un stade expérimental au Cameroun, le projet veut étendre le système régulier d’évaluation des acquis scolaires à l’ensemble du système éducatif (primaire, secondaire, supérieur). Jusqu’ici, les études stratégiques réalisées dans le cadre du Paeque ouvrent la voie à la mise en oeuvre d’un train de réformes pour un système éducatif performant, de qualité, équitable et accessible à tous, notamment les plus défavorisés.
Otric N.
Depuis le 03 mars, les commerçants camerounais partis de Douala s’impatientent de rejoindre la capitale centrafricaine, Bangui, pour livrer les marchandises.
« Le bataillon bangladais des Casques bleues escortait les camions de marchandises venant de Bangui jusqu’à la frontière camerounaise. Mais depuis le 3 mars, l’axe routier est couvert par plusieurs rebelles qui détiennent, tous, des armes de guerre de marque AK 47 et des lance-roquettes. Des vivres commencent à pourrir dans les camions et des convoyeurs commencent à perdre patience », lamente un commerçant camerounais : Toukam Paulin.
Les rebelles revendiquent un poste dans le nouveau gouvernement centrafricain pour ouvrir la route. «Suite au non-respect de l’accord de paix de Khartoum, le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC) a décidé, de bloquer la route reliant le Cameroun et la Centrafrique. Je vous invite à éviter cet axe jusqu’à nouvel ordre», avait annoncé le général Abdoulaye Miskine dans un communiqué en date du 6 mars.
Dans l’expression de leur mécontentement, les transporteurs ont décidé de bloquer l’axe Beloko-Bouar, en territoire centrafricain qui fait partie intégrante du corridor Douala-Bangui. Conséquence: les camions en provenance de Douala, port par lequel transite plus de 80% du volume des marchandises en direction de la Centrafrique, sont systématiquement garés à Garoua-Boulai.
Un blocage qui remonte à deux semaines, suite à la formation d’un gouvernement inclusif en Centrafrique, et immédiatement récusé par des bandes armées qui s’estiment avoir été lésé dans le partage du pouvoir.
Malgré des négociations en cours, notamment « l’autorisation» des bandes armées de ne laisser que «des camions transportant des vivres », les chauffeurs souhaitent que la sécurité soit assurée par une escorte des éléments de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique (MINUSCA).
Un blocus apprend-on qui entraîne déjà l’inflation en Centrafrique, en l’occurrence pour les produits de consommation courante tels que la farine, le sucre, l’huile… Selon des sources douanières, le corridor Douala-Bangui fait entrer dans les caisses de l’Etat, environ 55 milliards de francs CFA par an.
Les gouvernements centrafricain et camerounais n’ont toujours pas réagi à ce blocage qui perturbe l’intégration sous régionale et la libre-circulation des hommes et des biens sur le corridor Douala-Bangui. Pays enclavé à l’intérieur du continent, la Centrafrique se ravitaille en marchandises, principalement à travers le port commercial de Douala. Ainsi, le corridor Douala-Bangui, long de 1500 km, constitue un axe vital pour l'approvisionnement du pays.
Otric N.