La situation politique dans notre pays est délicate et ça devrait préoccuper chaque camerounais. L'affaire KAMTO n'est pas une grande priorité du moment où l'on est habitué aux scénarios d'arrestations à l'orage politique dans notre pays. Mais cette séquence KAMTO pose tout de même plusieurs questions: Quel est véritablement la plus-value de nos politiques depuis le retour du multipartisme dans notre pays? Qu'ils soient de l'opposition ou du pouvoir, quel a été leur apport dans la construction de ce pays, qui malheureusement va à reculons au lieu d'avancer ? Maurice KAMTO connaît le droit, bref la loi camerounaise. L’option de l'Etat de tenir les audiences à huis clos rentre dans la procédure normale.
Même si le mis en cause est lui aussi à mesure d'évoquer les questions de libertés individuelles, l'Etat tout puissant peut évoquer des raisons de sûreté nationale et interdire un procès public. Il est clair que si jamais on autorisait les audiences publiques dans l'affaire KAMTO et Cie, bien que l’affaire en elle même ait une connotation politique, cela participerait à susciter des distractions et des scènes de scission sociale dont le pays n'a pas besoin, en ce moment où tout est au rouge... Le président du Mrc a été arrêté pour avoir enfreint les règles de droit dont il avait connaissance en tant que citoyen dans un premier temps et surtout juriste et co-auteur de ladite loi pénale. Lorsqu'il exige d'être jugé devant le peuple, ça explique sa volonté de politiser davantage l'affaire comme cela est le cas depuis le début. Il est important de rappeler que le statut de leader politique n'exempte nullement pas la responsabilité juridique de chaque citoyen face à ses manquements vis-à-vis de la loi de la république. KAMTO se trouve dans une posture de conquérant du pouvoir et il se saisira de chaque occasion pour s'affirmer politiquement.
Cette stratégie ne sera pas porteuse du moment où il est consigné contre son gré et à cause de la loi entre les mains des pouvoirs publics, il lui sera donc difficile de mettre en place, une défense proportionnelle à la peine de prison qu'il encourt, selon les dispositions pénales. Ceci étant, on ne peut pas dire que l'Etat a peur du moment où les pouvoirs publics sont capables au regard du fonctionnement malsain de notre pays, de produire des preuves qui l'accableront. Toujours est-il que la manipulation est le propre de ce système et l'embuscade son mode de fonctionnement pour tacler ses adversaires et le prof KAMTO qui a servi fidèlement ce régime le sait mieux que quiconque.
Et aussi, l’on ne peut pas mettre les coaccusés du président du Mrc sur un même pied d'égalité. Si l'on part simplement du fait que le but de la manifestation non autorisée était de dire non au "hold-up électoral" qu'aurait subi le sieur KAMTO selon ses compagnons de cellules. Etant donné que l'officiant principal a été aussi arrêté au même moment que ses partisans, on ne saurait mettre tout le monde sur le même piédestal. À la question de savoir pourquoi on amène KAMTO seul devant le juge,il faut savoir que le président du Mrc a souhaité rencontrer le chef de l'Etat et dans la formulation de sa demande, il n’a pas précisé qu'il serait accompagné de son clergé de fidèles.
Peut-être l'occasion lui est donc offerte de préciser l'objet de sa demande d’audience en tant qu'accusé devant le juge sachant que le président est par ailleurs patron du conseil de la magistrature. De son côté, il ne souhaite pas perdre la face en se pliant face à la loi et au pouvoir discrétionnaire du chef de l'Etat qui pourrait le gracier. Sa demande d'audience relève donc d'une stratégie de se présenter à la fois comme l'homme qui met les intérêts du peuple avant et veut discuter malgré l'injustice, et pourtant du côté du pouvoir, cette demande est perçue comme un aveu de faiblesse que le prof veut savamment masquer pour ne pas perdre la confiance de ses fidèles et sympathisants politiques aux yeux de qui il reste le héros des temps modernes.
D'autre part, son refus de se faire juger à huis-clos relève toujours de sa volonté de politiser son arrestation jusqu'au bout pour essayer au maximum de ne pas écoper d'une sanction lourde selon le code de procédure pénale qu’il a lui-même rédigé aux frais du contribuable camerounais. Au regard de tout ceci, tout porte à croire que notre pays n'est pas sorti de l'auberge, avec ces vieux politiques aux gosiers pleins de rancunes qui veulent profiter de leur retraite en rentrant en politique pour se tailler encore des trésors de guerre pour maintenir leurs hégémonie, et les barons du système qui estiment que seule la mort pourrait les enlever des trônes qu'ils occupent depuis.
Retranscription par Félix Swaboka
Avocat au barreau du Cameroun, membre du collectif des avocats de Maurice Kamto et Cie et troisième vice-président du MRC, Me Emmanuel Simh fustige la procédure adoptée pour les audiences des leaderes du parti.
"Pourquoi des audiences à huis clos ? Seul le juge peut répondre à cette question. Ce que je peux dire c’est que ces juges sont aux ordres. Ils n’ont aucun esprit d’indépendance. Ils dépendent des ordres qui leur sont donnés par l’exécutif. Et, dans cette affaire Kamto et Cie, ils ont peur du procès public parce que la gravité des faits qui se sont déroulés à Douala est telle qu’ils ne voudraient pas que vous les journalistes, témoins de l’histoire, puissiez entendre ces atrocités, ces traitements inhumains et dégradants qui ont été imposés à Kamto et à ses codétenus. Ils ne veulent pas entendre les témoignages de nos camarades qui venaient de l’Ouest Cameroun qui racontent les conditions de transfert entre Bafoussam et Yaoundé.
Ils ont été transférés comme des bestiaux dans des camions militaires où des femmes ont fait leurs besoins sur elles-mêmes, menottées comme des Boko Haram. Il y a là des témoignages tellement poignants que, les ayant vu dans les dépositions, ils n’aimeraient pas que le peuple entende ce qui s’est passé. Des gens ont été gardés pendant plusieurs jours au secret. Pour ces personnes qui font référence à l’habeas corpus, nous étions déterminés à ce qu’ils racontent leurs souffrances devant le public. Ces gens ont peur d’être victimes de leurs propres turpitudes ; de faire face aux atrocités dont ils ont été les auteurs. La justice sait seule pourquoi aujourd'hui, elle sépare Kamto des autres. En réalité, la dernière fois, le président Kamto avait été amené à la cour d’appel seul.
Et, les six autres sont venus plus tard. Avant-hier (le 02 avril ndlr), on les amenait un à un. Pour moi, ce fait n’est pas important. Les coaccusés sont dans la même prison, ils se voient tous les jours. Ils ont entièrement confiance les uns aux autres. C’est une vraie union sacrée. Le fait qu’on ait mis ces gens en prison, les rend plus forts. Ils sont sereins et déterminés. Ils disent n’avoir commis aucun crime, se considèrent comme des otages de M. Biya et de son régime et, dans ces conditions, ils n’ont rien à craindre. Nous avons la ferme conviction que nous sommes du bon côté de l’histoire.
Le président de la cour d’appel a dit que le 09 avril prochain, il lira la décision publiquement. Pourquoi tenir une audience à huis-clos pour rendre une décision publique ? C’est paradoxal. L’affaire est en délibéré. On attend la décision qui sera rendue. Il n’y a d’ailleurs pas de surprise à attendre. La décision de rejet de libération immédiate sera confirmée. Le juge n’a pas d’autre choix que de faire cela, même s’il sait que ce qu’il fait est illégal. Mais dans un système où le président nomme les magistrats, assure leur promotion, c’est lui leur patron."
Propos transcrits par Félix Swaboka
La lutte pour les indépendances en Afrique et au Cameroun en particulier a été menée par certains leaders politiques qui représentaient la première élite intellectuelle africaine. Dans les universités où ils étudiaient, ils se faisaient remarquer par leur discours très acerbes contre l’administration coloniale de l’époque.
Leur éloquence, leur courage ou encore leur franc parler était des atouts dont se servaient les organisations telles que l’UPC pour combattre farouchement la politique coloniale menée par la France au Cameroun. Osendé Afana en faisait partie. Son engagement à la cause nationaliste lui a attiré les faveurs de Felix Roland Moumié, qui décide d’en faire son collaborateur le plus proche.
Naissance et parcours
Osendé Afana est né en 1939 dans la petite localité de Nkogksaa à Sa’a dans le département de la Lékié. Après l’obtention de son Certificat d’Études Primaires et Élémentaires (CEPE) à la mission catholique de Sa’a, il est inscrit au petit séminaire d’Ekok, puis intègre celui d’Otélé où il achève son cycle secondaire. Il commence à développer très tôt un esprit de rébellion, qui va l’emmener à être exclure du grand séminaire.
Une situation qui n’aura aucun inconvénient sur sa scolarité, puisqu’il réussira la première partie du baccalauréat en tant que candidat libre. Il s’inscrit en 1951 au lycée Leclerc de Yaoundé, il va encore se faire remarquer par une grève dont il est l’auteur. Il ira même encore plus loin, il va exiger qu’on ne l’appelle plus Castor, son nom de baptême à la naissance. Mis sous surveillance par l’administration coloniale qui le considère déjà comme un rebelle, il réussit tout de même la deuxième partie de son baccalauréat et obtient une bourse d’études pour la France.
Arrivée en France, Osendé Afana va intégrer plusieurs associations militantes qui s’opposent aux politiques colonialistes menées en Afrique. Sa rencontre avec Felix Roland Moumié va faire de lui, l’une des pièces maîtresses de l’UPC. Malgré ses nombreuses activités politiques, Osendé Afana réussit tout de même à décrocher son doctorat d’Etat en économie, le premier en Afrique noire. Une thèse qu’il a soutenu sous le thème « L’Economie ouest africaine, perspectives et développement ». Avec l’assassinat de Ruben Um Nyobe et de Felix Roland Moumié, Osendé Afana décide de lancer une attaque commando à partir de l’Est Cameroun afin d’atteindre la capitale Yaoundé. Le plan est un échec désastreux, selon certaines sources, il aurait aussi été trahi.
La mort d’Osendé Afana
Le 15 mars 1966 à 10h 30, Osendé Afana et Wamba sont tués à onze kilomètres de la frontière Congo-Brazzaville plus précisément sur le pont de la Boumba et Ngoko. Les têtes des deux hommes sont coupées et auraient été présentées à l’ancien président Amadou Ahidjo. Ce n’est que quelques jours après leur assassinat que Fosso François, l’un des rescapés de cette embuscade, va retrouver les corps dans un état de décomposition très avancée et va procéder à leur enterrement. Osendé Afana est tué au moment où sa thèse est publiée en plusieurs langues par la maison d’Edition Maspero. Ainsi disparaît dans l’anonymat total, le tout premier intellectuel d’Afrique noire en économie.
Source : auletch.com
« Il me semble que la phase à laquelle nous assistons concerne encore l'instruction. Parallèlement, le Professeur et certains de ses sympathisants ont engagé des procédures de demande de liberté provisoire afin de pouvoir jouir de leur liberté dans l'attente du jugement de fond.
Ceux qui ont eu à faire face de façon tout à fait injustifiée et arbitraire aux instances de nos tribunaux comme moi savent généralement que les phases liées à l'instruction, la saisine du juge de l'habeas corpus ou même de la chambre de contrôle de l'instruction de la cour d'appel se passent à huis-clos. Ça c'est strictement du point de vue empirique. Maintenant, je suis incapable de dire si la loi prévoit si oui ou non les phases citées plus haut peuvent se déployer dans un cadre public ou pas. Je crois que l'on est visiblement en présence d'un procès politique au vu des conditions dans lesquelles les différentes personnes inculpées ont été interpellées.
La justice a donc tout intérêt si elle veut défendre sa neutralité dans ce dossier très sensible à rendre les différents procès publics. Il y a plusieurs choses à redire dans le dossier concernant l'inculpation de Maurice Kamto et ses partisans. De leurs interpellations en passant par leurs inculpations, requalification des motifs de leurs inculpations jusqu'à la manière dont sont menés leurs procès. Il y a un ensemble de questionnements qui nous amènent à nous interroger sur les véritables dessous et desseins que vise cette affaire. Dans ce registre, séparer les principaux leaders dans la phase d'enquête pourrait laisser croire qu'il s'agit de confondre ces derniers afin de semer la suspicion et le doute dans l'esprit de solidarité qui les anime jusqu'ici.
J'insiste sur le fait que le pouvoir a tout intérêt à potabiliser la méthodologie mobilisée dans le cadre de l'affaire Kamto pour établir des responsabilités. Si cette méthodologie à cette phase est douteuse, il me semble qu'on pourrait alors se dire que le pouvoir est à la quête d'autres desseins qui sont aux antipodes de la quête de la vérité en vue d'établir les responsabilités des uns et des autres. »
Propos transcrits par Félix Swaboka
A titre d’illustration, 1 Giga octet de données Internet a coûté 9,2 % du revenu mensuel moyen sur le continent.
En Afrique, 1 GB de données Internet a coûté 9,2 % du revenu mensuel moyen en 2018. C’est ce que révèle la cinquième édition du rapport annuelle de l’association Alliance for Affordable Internet (A4AI) sur l’accessibilité à Internet sur le continent africain.
Selon l’étude, le coût de la donnée Internet est plus cher en Afrique qu’en Asie et en Amérique. D’après A4AI, dans le pool régional composé de l’Amérique latine et des Caraïbes, 1GB d’Internet coûte seulement 2,8 % du revenu mensuel. En Asie, il faut débourser seulement 1,5 % du revenu mensuel pour se procurer le même volume de données Internet.
Mais l’Afrique n’est pas seulement en retard sur les autres continents. Le coût de la donnée sur le continent, en 2018, a augmenté par rapport à l’année précédente de 8,8%. Les récentes augmentations des taxes sur la donnée Internet, dans certains pays africains, peuvent expliquer ces statistiques selon le rapport.
Comment réduire ce coût d’accès à internet dans les pays africains ?
Alliance for Affordable Internet préconise en gros pour ce faire de miser sur l’infrastructure et la coopération entre pays afin de réduire les coûts de transits et les tarifs d’interconnexion pour les pays sans littoral. S’agissant des infrastructures en particulier, A4AI recommande, pour rendre l’accès à internet plus abordable sur le continent, la mise à jour de celles existantes et l’investissement dans de nouvelles plus performantes.
Accès internet au Cameroun et Afrique centrale
Selon le rapport Digital, Social Media, Mobile et E-commerce, le Cameroun comptait en 2018 environ 19 millions d’abonnés à la téléphonie parmi lesquels 6,13 millions d’internautes. Soit environ 25% de la population connecté. Toujours selon ce rapport, le mobile reste le terminal privilégié des internautes camerounais avec 5,7 millions d’utilisateurs actifs d’internet mobile, soit un peu plus de 93% des 6 millions d’internautes camerounais.
Avec un taux de pénétration d’internet évalué à environ à 25%, le Cameroun reste largement en dessous de la moyenne africaine évaluée en 2018 à 34% (435 millions d’internautes africains sur ses 1,2 milliards d’habitants); mais deux fois plus que la moyenne régionale d’Afrique centrale évaluée à 12% seulement.
L’Afrique centrale reste la région avec le taux de pénétration d’internet le plus faible au monde (12%), loin derrière l’Afrique Australe (51%), l’Afrique du Nord (49%), l’Afrique de l’Ouest (39%) et l’Afrique de l’Est (27%), du fait notamment des pays comme le Tchad, la RDC et le Congo qui affichent respectivement 5%, 6% et 12% de pénétration d’internet.
Lien utile : What are the policies needed to accelerate progress on the path to affordability?
De nombreux actes de corruption plombent la qualité des services dans les administrations. Le président de la CONAC, Dr. Dieudonné Massi Gams, a énuméré les plus récurrents pour en appeler au changement. En effet, cette 11e série des IRR, cible 9 institutions et organisations. Notamment, les ministères de la Fonction publique et de la réforme administrative, des Enseignements secondaires et de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire.
La CONAC dénonce des délais anormalement longs de traitement de dossiers au ministère des Finances, concernant les pensions civiles. Le délabrement du fichier physique des personnels de l’État au ministère de la Fonction publique et de la réforme administrative. En plus, les retards accusés dans la prise en charge des actes d’avancement au ministère des Enseignements secondaires.
Au ministère de l’Économie, les contraintes liées à l’exécution efficace des contrôles des projets des investissements publics. D'où l’importance des IRR qui se veulent une plateforme de gestion innovante et participative. Objectif : amélioration qualitative et quantitative des performances des structures concernées. À ces dernières, le Rév. Dr. Dieudonné Massi Gams donne 100 jours pour la présentation des objectifs visés.
Selon plusieurs observateurs, l’organe en charge de lutte contre la corruption a des moyens limités pour atteindre ses objectifs. Me Mbianga Boniface qui est avocat au Barreau du Cameroun estime que sur le plan purement ontologique et conceptuel, on ne peut pas raisonnablement créer une institution dénommée « Commission nationale anti-corruption » et ne pas lui donner le pouvoir de poursuivre et d’inquiéter véritablement les auteurs identifiés de la corruption, notamment par une action juridique et au besoin administrative.
Sur le plan psycho-social, au regard des statistiques des dénonciations faites par le public auprès de cette institution, il y a plus d’adhésion populaire et de crédibilité allouée à cette institution qu’aux structures juridictionnelles dont la fiabilité et l’efficacité ont fondu comme du beurre au soleil, favorisé par leurs pratiques corrosives et avantageuses pour la corruption. Plus de pouvoir à la CONAC serait synonyme de ferme volonté de lutter contre la corruption.
Toutefois il faut noter que d’aucuns pensent qu’il n’est pas nécessaire de le faire car le travail de la CONAC est déjà encadré par la loi N°2006/089 du 11 mars 2006 portant création et organisation de cette institution. Et son article 24 stipule que la CONAC «élabore à la haute attention du Président de la république, un rapport annuel sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun. Ce rapport est rendu public».
A partir de cette loi, on comprend que la CONAC travaille dans un cadre normatif et réglementaire. Il est question pour elle de mener des enquêtes sur les cas de corruption et de les porter à l’attention du Chef de l’Etat.
Otric N.
La Belgique, par la voix du premier ministre Charles Michel, a présenté jeudi 4 avril, à la tribune de la Chambre, les excuses aux métis pour les « injustices » subies par les milliers d'enfants métis nés en Afrique de père belge pendant la période coloniale, et arrachés à leurs mères, congolaises, rwandaises et burundaises, pour être placés à l'écart de la population.
« Au nom du gouvernement fédéral, je reconnais la ségrégation ciblée dont les métis ont été victimes sous l'administration coloniale du Congo belge et du Ruanda-Urundi jusqu'en 1962 et suite à la décolonisation, ainsi que la politique d'enlèvements forcés y afférente », a déclaré le Premier devant la Chambre.
« Au nom du gouvernement fédéral, je présente nos excuses aux métis issus de la colonisation belge et à leurs familles pour les injustices et les souffrances qu’ils ont subies », a-t-il ajouté.
Dans sa déclaration, il a détaillé les injustices et les souffrances subies par ces personnes dès leur naissance dans les colonies belges. Les milliers d'enfants nés d'un homme blanc, agent de la colonie, et d'une femme noire étaient considérés comme une menace par le système colonial qui ne tolérait pas de telles unions. Les enfants étaient alors enlevés à leur mère et confiés à des religieux. L’Église de Belgique a d’ailleurs elle-même présenté ses excuses pour cela il y a deux ans. Entre 1959 et 1962, les trois dernières années de la présence belge en Afrique centrale, ces enfants ont même été envoyés en nombre en Belgique, placés dans des familles voire des orphelinats, sans le souci de préserver les fratries.
« En mettant en place dans l’Afrique coloniale belge un système de ségrégation ciblée à l’encontre des métis et de leurs familles, l’État belge a posé des actes contraires au respect des droits humains fondamentaux, » a souligné le Premier ministre belge.
Le gouvernement s'est concerté avec l'Association des métis de Belgique pour prendre une série de mesures, en particulier dans le domaine administratif pour faciliter la consultation d'archives et la réalisation d'une étude. En ce qui concerne les difficultés liées à la nationalité belge et aux actes de l’état civil, un point de contact sera créé au SPF Justice. De nombreux métis ont longuement applaudi la déclaration du premier ministre Charles Michel.
Selon l’un des fondateurs de l’Association des métis de Belgique, c’est la première fois que la Belgique se confronte à sa mémoire coloniale.
Danielle Ngono Efondo
Ce vendredi 05 avril, Donald Trump se rend à Calexico une ville frontière avec le Mexique. Il entend se rendre compte par lui-même de la situation sur place, qu’il qualifie de « crise majeure ». Mais à la veille de ce déplacement, le président américain a reculé sur sa menace de fermer la frontière. Donald Trump évoque maintenant l’idée de taxer les voitures mexicaines si le pays ne fait pas plus pour empêcher l’arrivée de migrants.
Le président américain Donald Trump a abandonné jeudi sa menace de fermer la frontière avec le Mexique, jugeant que son voisin du sud avait fait des efforts ces derniers jours contre l’immigration clandestine.
Tout en éloignant le spectre d’une décision aux conséquences économiques potentiellement désastreuses pour les deux pays, le milliardaire américain a ouvert un nouveau front en menaçant d’utiliser l’arme commerciale pour forcer la main de Mexico. « Nous avons besoin du mur, mais nous avons besoin de beaucoup d’autres choses », a mis en garde Trump à la veille de son déplacement à Calexico, petite ville frontalière située à quelque 300 km au sud-est de Los Angeles.
« Si le Mexique ne veut pas aider, pas de problème, nous imposerons des tarifs douaniers sur leurs voitures qui arrivent aux États-Unis », a-t-il ajouté. Cette annonce a provoqué une vive réaction de Mexico, qui a déploré que Washington mêle les deux sujets. « Pour le gouvernement mexicain, il est très important de maintenir séparés les thèmes migratoires et commerciaux », a déclaré la ministre mexicaine de l’Économie Graciela Marquez Colin lors d’une conférence de presse.
Pour rappel, Donald Trump a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’un des sujets centraux de son mandat. Il appelle régulièrement le Mexique à interpeller les migrants originaires d’Amérique centrale (essentiellement du Honduras, du Guatemala et du Salvador) qui transitent sur son sol.
Ces derniers jours, de plus en plus, le président américain agitait la menace de fermer la frontière. Mais cette hypothèse avait été vivement critiquée au sein même de son camp, tant son impact économique serait dévastateur. « Cela aurait un impact catastrophique sur l’économie du pays j’espère que cela n’arrivera pas », a déclaré mardi le chef de la majorité au Sénat, Mitch Mc Connell.
Jeudi 04 avril, l’hôte de la Maison Blanche a opéré un revirement. Il donne finalement un an au Mexique pour freiner le flux de migrants. Et parle de taxer les voitures. « Franchement c’est mieux et moins drastique de taxer les voitures que de fermer la frontière. Et je le ferai, vous savez que je le ferai, je ne plaisante pas. Donc on va leur donner un an pour stopper les migrants et on taxera leurs voitures. Et si cela ne suffit pas, on fermera la frontière. » A-t-il déclaré.
Selon RFI, chaque jour, 1,7 milliards de dollars de produits transitent par la frontière entre les deux pays. Le Mexique est la première source de produits agricoles importés aux États-Unis. La fermeture de la frontière aurait un effet immédiat sur les prix des fruits et légumes que consomment les Américains.
Danielle Ngono Efondo
D'après certaines informations recueillies, cela faisait plusieurs semaines, que le guitariste émérite Tino Baroza livrait un combat acharné contre la maladie. Certains de ses collègues avaient lancé des appels à l’aide donnant quelques détails sur la nature du mal donc souffrait l’artiste. « Nous étions hier jeudi le 28 mars 2019, avec Tino Baroza, rencontrer le docteur pour lui faire des pansements, changer sa sonde et interprétation des radios et autres examens… La situation de Tino Baroza est très préoccupante d’autres bilans complémentaires sont exigés, notamment des scanners pour avoir d’autres précisions », avait déclaré son compère Gilbratar Drakus à des proches.
En effet, ces dernières années, il s’était tellement laissé aller qu’il était devenu l’ombre de lui-même. L’alcool et la cigarette, ont eu raison de l’homme. Toutefois, même malade, il arpentait encore quelques cabarets de la ville de Yaoundé pour faire valoir son talent en échange de quelques billets de banque. Les jeunes qui ne l’ont pas connu dans ses heures de gloire le prenaient pour un déséquilibré jouant de la guitare et pourtant cet homme fut une valeur sûre du Bikutsi. On peut notamment entendre Mballa Roger’s lui rendre hommage dans la majorité de ses chansons.
Tino Baroza a finalement cassé sa guitare le 03 avril 2019. Il est allé rejoindre les génies du Bikutsi qui l'ont précédés dans l'au-delà à l’instar de : Messi Martin, Zanzibar, Mballa Rogers, Mbarga Soukous, Mekongo Président, Roger Bekono, Fame Ndzengue etc.
Pour la petite histoire, Tino Baroza doit son nom d’artiste au guitariste congolais Emmanuel Tshilumba Wa Balozi dit Tino Baroza. Ce phénomène fut un instrumentiste complet et l’initiateur des grands artistes y compris Dr Nico. Tino Baroza avait une dimension internationale. Manu Dibango fera appel à ce génie pour rejoindre son orchestre au Cameroun. Il influencera de son talent de nombreux jeunes camerounais qui décideront de se mettre à la guitare. Le guitariste congolais est décédé au Cameroun suite à un accident de voiture et a laissé un riche répertoire. C’est pour lui rendre hommage que le virtuose du Bikutsi a choisi le nom « Tino Baroza ». Avec Epémé Théodore alias Zanzibar, ils représentaient l’avenir de la guitare dans le Bikutsi moderne.
Repose en paix Tino, génie de la guitare !
Danielle Ngono Efondo
"Le cabinet Dupond-Moretti et Vey a saisi le Groupe de travail sur la détention arbitraire des Nations unies, à Genève, de la situation des trois principaux leaders de l’opposition camerounaise et de leurs partisans détenus depuis plus de deux mois dans des conditions arbitraires", ajoutent les avocats dans un communiqué relayé par l'AFP.
Le cabinet d'avocats parisiens affirme que Maurice Kamto, Albert Dzongang, Paul Eric Kingue et 150 de leurs partisans et alliés, "ont été arrêtés de manière totalement illégale, sous des prétextes divers masquant en réalité une volonté de répression politique".
Les avocats rappellent que ces opposants sont inculpés "d'insurrection, rébellion et hostilité contre la patrie (...) encourant à ce titre la peine de mort". Ils se trouvent "en détention provisoire dans le cadre d’une instruction ouverte près le tribunal militaire de Yaoundé, en violation de l’interdiction pour un tribunal militaire de juger des civils qui s’impose en droit camerounais".
"Au regard de l’inefficacité de tout recours interne et de l’opposition des autorités camerounaise à toute forme de dialogue", les prisonniers demandent à l'ONU, par la voix de leurs conseils, "de constater les graves manquements à leurs droits les plus élémentaires et demandent leur libération immédiate".
Président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) et avocat de renom, Maurice Kamto a été arrêté avec environ 150 manifestants à la suite d'une marche pacifique le 26 janvier. Ils protestaient contre la victoire du président sortant, Paul Biya, 86 ans dont 36 au pouvoir, à la présidentielle de 2018, qualifiée par M. Kamto, qui avait qualifié la victoire de "hold-up électoral".
L'avocat français Eric Dupont-Moretti, ténor du barreau de Paris, s'était rendu mi-mars à Yaoundé pour y rencontrer Maurice Kamto dans sa prison.
"Nous voulons apaiser une situation qui est ubuesque et qui peut se régler avec un peu de bonne volonté", avait-il déclaré, ajoutant : "Me Kamto redit par ma voix qu'il est tout à fait prêt à discuter avec le président Biya".
Début mars, l'Union européenne, puis l'ONU et les Etats-Unis s'étaient tour à tour interrogés sur le bien-fondé de la procédure contre M. Kamto.
Otric N.
Dans les hôpitaux camerounais, l'on note ces dernières années les efforts indéniables du Gouvernement dans la lutte contre le paludisme. A côté de la subvention pour le traitement du paludisme sévère chez la femme enceinte, mais aussi chez les enfants âgés de 0 à 5 ans avec la gratuité des soins, l'on note notamment la mise à disposition sans aucun frais des moustiquaires à longue durée d'action (Milda).
Bien que la moustiquaire imprégnée présente de nombreux avantages parmi lesquels éviter la piqûre des moustiques et partant prévenir le paludisme, encore il faut le savoir, son usage obéit à des savoirs particuliers. Il doit aussi doit être fait à des moments opportuns.
Mode d'emploi d'une moustiquaire imprégnée
Pour utiliser sa moustiquaire imprégnée d’insecticide, l’équipe médicale de l’hôpital régional de Garoua en charge de la campagne de sensibilisation de la population, nous a livré le schéma suivant :
"Déballer et étaler votre moustiquaire à l’ombre pendant 24 heures avant son utilisation ;
Attacher la moustiquaire en s’assurant qu’elle couvre bien le lit ou la natte ;
S’assurer qu’il n’y a aucun moustique à l’intérieur et bien enfiler avant de s'allonger".
Les moments indiqués pour dormir sous moustiquaire
Les moments clés de l’utilisation de sa moustiquaire sont un atout et par conséquent, méritent une attention particulière de la part de celui ou de celle qui entend l'utiliser pour lutter efficacement contre le paludisme. Il s'agit:
"La moustiquaire doit être utilisée pour toute la famille, toutes les nuits et durant toute l’année surtout après la saison des pluies ;
Faites dormir toute votre famille sous moustiquaire imprégnée pendant toute l’année sans aucune distinction ".
Ces astuces respectées, vous utiliserez mieux votre moustiquaire et serez à coup sûr mis hors d’état de nuire du paludisme. Ne l'oublions pas le paludisme est l'une des premières causes de mortalité dans les zones tropicales où il se vit généralement, selon le constat fait chaque année par l'Organisation mondiale de la santé( OMS). Pour cela, l'heure est donc à la mobilisation des énergies pour faire bloc contre cette maladie. La moustiquaire imprégnée à longue durée d'action apparaît comme un des palliatifs et ne pas maîtriser son utilisation serait ainsi une manière de contrecarrer son impact réel dans la vie des populations. Avec la Milda nombreuses sont des familles qui pensent que la prévention de la piqûre d l'anophèle femelle serait assurée.
Innocent D.H
Une mission du Fonds monétaire international (FMI) est attendue au Cameroun du 23 avril au 3 mai 2019 dans le cadre de la 4è revue du programme économique de la Facilité élargie de crédit (FEC), ont rapporté jeudi plusieurs médias locaux. Une étape jugée « importante » par les autorités camerounaises d’autant que les trois précédentes revues ont été couronnées de succès car, s’accordant sur la bonne performance dudit programme.
Le chef de mission du FMI Corine Delechat avait déclaré au terme de la troisième revue du 5 au 12 novembre 2018 que la réalisation de ce programme était «satisfaisante», avant d’inviter le gouvernement camerounais à plus de vigilance pour plus d’efficacité.
Depuis le début de la FEC en juin 2017, le Cameroun a déjà bénéficié de la part du Fonds monétaire international, d’une enveloppe cumulée de 245 milliards FCFA sur une enveloppe globale de 396 milliards de FCFA couvrant la période triennale 2017-2019.
Bon à savoir: la FEC soutient les programmes économiques des pays qui visent à rétablir la stabilité et la viabilité macroéconomiques tout en favorisant une croissance vigoureuse et durable et la réduction de la pauvreté. Elle peut aussi servir de catalyseur pour mobiliser de l’aide étrangère.
La FEC s’adresse aux pays remplissant les conditions requises pour bénéficier du fonds fiduciaire RPC et se heurtant à des difficultés prolongées de balance des paiements, qui portent à penser que la résolution des déséquilibres macroéconomiques sous-jacents de ces pays est à envisager dans un horizon à moyen ou long terme.
Dans le cadre d’un accord FEC, l’aide est accordée pour une durée initiale de trois à quatre ans, avec une durée maximale totale de cinq ans. Après qu’un accord FEC a expiré ou a été annulé, de nouveaux accords peuvent être approuvés.
Le montant du financement mis à disposition au titre de la FEC est déterminé cas par cas, en fonction du besoin de balance des paiements du pays, de la solidité de son programme économique, de sa capacité de rembourser le FMI, de l’encours des crédits du FMI et des antécédents du pays en matière d’utilisation des ressources du FMI, et il doit être conforme à certaines normes d’accès.
Le montant du financement concessionnel disponible au titre du fonds fiduciaire RPC est limité à 75 % de la quote-part par an et l’encours total des crédits concessionnels à 225 % de la quote-part. Ces plafonds peuvent être dépassés dans des circonstances exceptionnelles. Le financement peut être augmenté en cours d’accord si cela s’avère nécessaire.
Otric N.
La même gratuité concerne les consultations médicales et consultations prénatales pour toute personne vivant avec le Vih/Sida, les examens de suivi biologique, les tests de dépistage précoce en faveur des enfants, les médicaments antirétroviraux (ARV) et de prévention des infections opportunistes ainsi que leur collecte.
De même, indique la note, les réactifs et médicaments afférents à l’ensemble des examens et services y relatifs, sont dorénavant fournis gratuitement aux formations sanitaires et aux laboratoires retenus par le ministère de la Santé, conformément aux directives nationales en vigueur.
Jusqu’à présent, le coût subventionné des examens de suivi biologique était de 5000 FCFA, et celui de la numération lymphocytaire (CD4) de 2500 FCFA, lesdits examens s’effectuant semestriellement et/ou annuellement, selon les cas.
Bien que réputés gratuits, les traitements (ARV) issus des protocoles de 1ère et de 2ème lignes connaissent régulièrement des ruptures de stocks à travers le pays, suscitant de vives récriminations de la part des associations de personnes vivant avec le Vih/Sida.
Au Cameroun, et selon les chiffres officiels, le taux global de prévalence à la pandémie était de 3,4% en 2018, contre 4,3% en 2011 et 3,9% en 2016. Par ailleurs, la transmission de la mère à l’enfant est passée de 7,8% en 2012 à 0,1% en 2018.
Ce bilan, d’après le Minsanté, est dû en partie à l’appui financier du Fond mondial qui a subventionné le Cameroun à hauteur de 89 millions d’euros pour la période de 2018-2020. A ce montant aussi, s’ajoute 9,5 millions d’euros issus de la remise de la dette par le gouvernement espagnol.
Malgré ces résultats encourageants, le Cameroun qui s’est fixé pour objectif d’atteindre les « 90-9090 » (90% des personnes vivant avec le Vih connaissent leur statut sérologique, 90% informées de leur statut soient sous traitement antirétroviral, et 90% de personnes sous traitement aient une charge virale durablement indétectable) d’ici 2020, ambitionne renverser la tendance en multipliant de nouvelles stratégies.
« Nous envisageons de poursuivre notre plan d’accélération de la thérapie anti On rétrovirale. Au moins 2 527 047 personnes doivent être dépistées (…), 322 000 adultes et enfants devront être mis sous traitement d’ici fin décembre 2019 et les examens de charge virale doivent être accessibles et disponibles », a indiqué Manaouda Malachie.
Otric N.
Promouvoir l’acceptation de soi grâce à la mode ? C’est l’objectif du Salon Access 2019, lancé au Cameroun par une organisation d’autonomisation des femmes. Ce premier défilé de mode pour personnes handicapées, a mis en avant la suppression des obstacles auxquels elles sont confrontées dans le pays.
Organisé à Yaoundé, la capitale, le défilé de mode pour handicapés a rassemblé 16 mannequins vivant avec un handicap, qui ont fièrement défilé pour présenter les tenues de créateurs locaux. L’occasion de mettre en valeur l’exclusivité, en espérant que la visibilité fournie par un tel événement changerait les perceptions des personnes sur les handicapés.
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), environ 02 millions de Camerounais vivent avec un handicap. Ces derniers ont un accès limité à l‘éducation, aux soins de santé et d’une formation professionnelle appropriées pour accéder au marché de l’emploi, pour vivre de façon indépendante en vue de leur pleine et effective participation à la société, sur la base de l’égalité avec les autres. Ils vivent cependant dans la pauvreté.
De plus, l’environnement bâti (infrastructures et édifices ouverts au public) est généralement conçu et réalisé sans tenir compte des préoccupations liées à l’accessibilité des personnes handicapées, toute chose concourant à leur exclusion des diverses activités et services de la communauté. Par ailleurs, le non-respect de la législation en vigueur à leur égard dans divers domaines de la vie sociale ne facilite pas toujours la pleine jouissance de leurs droits fondamentaux, de leur dignité ainsi que la valorisation de leurs talents et potentialités.
Les organisatrices de Sister Speak, la société à l’origine de l‘événement, espèrent que cette initiative pourra inspirer une nouvelle génération de Camerounais handicapés à se sentir acceptés et confiants.
Wait ans see…
Source Africanews