Un bref résumé de la vie de ce héros national qui a marqué son temps en luttant avec acharnement pour l’indépendance de notre pays.
La lutte pour les indépendances en Afrique et au Cameroun en particulier a été menée par certains leaders politiques qui représentaient la première élite intellectuelle africaine. Dans les universités où ils étudiaient, ils se faisaient remarquer par leur discours très acerbes contre l’administration coloniale de l’époque.
Leur éloquence, leur courage ou encore leur franc parler était des atouts dont se servaient les organisations telles que l’UPC pour combattre farouchement la politique coloniale menée par la France au Cameroun. Osendé Afana en faisait partie. Son engagement à la cause nationaliste lui a attiré les faveurs de Felix Roland Moumié, qui décide d’en faire son collaborateur le plus proche.
Naissance et parcours
Osendé Afana est né en 1939 dans la petite localité de Nkogksaa à Sa’a dans le département de la Lékié. Après l’obtention de son Certificat d’Études Primaires et Élémentaires (CEPE) à la mission catholique de Sa’a, il est inscrit au petit séminaire d’Ekok, puis intègre celui d’Otélé où il achève son cycle secondaire. Il commence à développer très tôt un esprit de rébellion, qui va l’emmener à être exclure du grand séminaire.
Une situation qui n’aura aucun inconvénient sur sa scolarité, puisqu’il réussira la première partie du baccalauréat en tant que candidat libre. Il s’inscrit en 1951 au lycée Leclerc de Yaoundé, il va encore se faire remarquer par une grève dont il est l’auteur. Il ira même encore plus loin, il va exiger qu’on ne l’appelle plus Castor, son nom de baptême à la naissance. Mis sous surveillance par l’administration coloniale qui le considère déjà comme un rebelle, il réussit tout de même la deuxième partie de son baccalauréat et obtient une bourse d’études pour la France.
Arrivée en France, Osendé Afana va intégrer plusieurs associations militantes qui s’opposent aux politiques colonialistes menées en Afrique. Sa rencontre avec Felix Roland Moumié va faire de lui, l’une des pièces maîtresses de l’UPC. Malgré ses nombreuses activités politiques, Osendé Afana réussit tout de même à décrocher son doctorat d’Etat en économie, le premier en Afrique noire. Une thèse qu’il a soutenu sous le thème « L’Economie ouest africaine, perspectives et développement ». Avec l’assassinat de Ruben Um Nyobe et de Felix Roland Moumié, Osendé Afana décide de lancer une attaque commando à partir de l’Est Cameroun afin d’atteindre la capitale Yaoundé. Le plan est un échec désastreux, selon certaines sources, il aurait aussi été trahi.
La mort d’Osendé Afana
Le 15 mars 1966 à 10h 30, Osendé Afana et Wamba sont tués à onze kilomètres de la frontière Congo-Brazzaville plus précisément sur le pont de la Boumba et Ngoko. Les têtes des deux hommes sont coupées et auraient été présentées à l’ancien président Amadou Ahidjo. Ce n’est que quelques jours après leur assassinat que Fosso François, l’un des rescapés de cette embuscade, va retrouver les corps dans un état de décomposition très avancée et va procéder à leur enterrement. Osendé Afana est tué au moment où sa thèse est publiée en plusieurs langues par la maison d’Edition Maspero. Ainsi disparaît dans l’anonymat total, le tout premier intellectuel d’Afrique noire en économie.
Source : auletch.com