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Le chef de l'Etat son Excellence Paul Biya qui vient d'accorder une subvention d'un milliard de francs cfa au coût du pèlerinage. Et les réactions des fidèles musulmans ne se sont pas faites attendre.

Cette largesse du Chef de l'Etat n'est plus à démontrer car elle est déjà devenue une tradition. La subvention du coût du pèlerinage cette année à hauteur d'un milliard de francs cfa, ramène le coût à celui de 2018.

Ce geste qui sonne comme une haute considération de la communauté musulmane par le Président, a suscité une joie au sein de la communauté musulmane dans le Nord, surtout en cette période marquée par le début du jeûne du mois de ramadan.

Les musulmans du Nord remercient ainsi le Président de la République Son Excellence Paul Biya pour ce geste remarquable. Ils assurent et promettent d'être toujours reconnaissants.

Cet acte présidentiel vient consolider le pacte que le chef de l'Etat avait déjà scellé avec la communauté musulmane. L'année dernière, Paul Biya avait offert des sacs de voyages aux pèlerins, ainsi que de l'eau bénite.

Pour donner plus de sens à leurs gratitudes au Chef de l'Etat, les fidèles musulmans ont investi en soirée les mosquées pour des prières en faveur de la protection de l'illustre donateur et du Cameroun, la mère patrie.

 

Innocent D H

C'est ce mercredi, 08 mai 2019 que le Président français a réaffirmé son soutien indéfectible au Chef du Gouvernement libyen d'union nationale( GNA) Faïz al-Sarraj. C'était à l'issue d'une rencontre entre les deux autorités à l'Elysée.

" Sans conditions ", c'est le terme par lequel Emmanuel Macron accompagne sa volonté inébranlable d'appeler à un cessez-le-feu immédiat en Lybie. Une invite du Président français qui intervient après l'attaque lancée en début avril par Maréchal Haftar, qualifié par certains comme l'homme fort de l'Est du pays. Selon un communiqué du Palais présidentiel, il est question, " d'une délimitation du cessez-le-feu, sous supervision internationale, pour en définir le cadre bien précis ".

Emmanuel Macron a saisi l'occasion de sa rencontre ce 08 mai à l'Elysée avec pour également réaffirmer son soutien indéfectible à Faïz al-Saraj. Selon le journal le Monde, le chef du Gouvernement libyen d'union nationale s'est arrêté ce mercredi à Paris après Rome puis Berlin la veille au soir et avant de se rendre à Londres.

Faïz Sarraj, en tant que chef du Gouvernement d'entente nationale, est la seule autorité qui bénéficie de la légitimité envers la communauté internationale qui l'a créé en 2005.

L'offensive diplomatique qu'il vient d'enclencher vise à remobiliser les occidentaux et " de réunir des soutiens contre l'agression ". Pendant ce temps, Maréchal Khalifa Haftar, son rival poursuit l'opération qu'il a lancé 04 avril sur la capitale de la Libye.

 

Innocent D H

L’ancien Directeur du Cabinet Civil à la présidence de la république du Cameroun, Martin Belinga Eboutou est décédé ce mercredi 08 Mai 2019 autour de 13 heures 30 min à Genève.
 
Agé de 79 ans, Martin Belinga Eboutou, l’homme du président Paul Biya s’éteint après une longue maladie dans une clinique de la capitale Suisse. Il aura marqué la vie politique au Cameroun par sa longévité au cœur du pouvoir de Yaoundé. 
 
Martin Belinga Eboutou était hospitalisé voici plus d’un an dans la capitale Suisse. Une ville qu’il connait très bien pour y avoir régulièrement accompagné le Chef de l’Etat Paul Biya. Pendant de longues années il aura été l’homme à tout faire du président. L’ombre de Paul Biya était tombé en disgrâce aux yeux du Président selon les observateurs de la scène politique camerounaise. Victime d’une lutte de pouvoir qui aura longtemps durée entre lui et le clan de la première dame Chantal Biya. Il avait alors été remplacé par Samuel Mvondo Ayolo. 
 
Pur produit du cléricat catholique, Martin Belinga Eboutou est issu des séminaires du Congo – Zaïre et de Paris. Titulaire d’une licence en droit canon, d’un doctorat en droit et diplômé de la section diplomatique de l’ENA de Paris. Il a fait une brillante carrière de diplomate. Il aura été tour à tour ambassadeur du Cameroun à Brazzaville et à Paris. Puis il gagne Yaoundé en 1989 où il commence une carrière auprès du Chef de l’Etat comme Chef du Protocole.
 
C’est en 1996 qu’il sera nommé pour la première Directeur de Cabinet civil. Il sera affecté un an plus tard à New York où il assurera la représentation du Cameroun auprès de l’organisation des Nations Unies. En 2010, il est revenu à la tête du Cabinet Civil de la présidence de la République, avec rang et prérogatives de ministres. Il prendra une place prépondérante au sein de la présidence de la République. 
 
L’annonce du décès survenu cet après midi au bord du Lac Leman a été confirmée en début de soirée par un communiqué du Cabinet Civil. Avec le décès de Martin Belinga Eboutou, Paul Biya perd un de ses piliers. Martin Belinga Eboutou était considéré auprès de Paul Biya comme le « faiseur de Roi ». Le patriarche de Nkilzok dans l’arrondissement de Zoétélé s’éteint laissant derrière lui une grande famille éplorée. Il est né le 17 février 1940.
 
 
Stéphane Nzesseu
 
Après l’annonce du décès de l’ancien directeur du cabinet civil, Martin Belinga Eboutou, les camerounais se sont répandus en sarcasmes sur les réseaux sociaux. Au lieu de la tristesse qui devrait accompagner le départ d’un aussi haut commis de l’Etat, on assiste plutôt à une campagne de dénigrement voir de joie à peine feinte chez certains. Mais qu’est ce qui peut bien expliquer cet état de fait ?
 
 
Visiblement, ils sont nombreux ces citoyens qui ne portaient pas en estime le fin diplomate et l’homme de main du Président Paul Biya qui vient de s’en aller. Pour plusieurs, Martin Belinga Eboutou ne mériterait pas les larmes des camerounais. « Ha la mort ……restons arrogant, saoulons de pouvoir, jouons les pédants, narguons ceux qui crèvent… » Tel est le commentaire de l’acteur politique et candidat déclaré à la mairie de Yaoundé 4e, Ernest YENE (commentaire de la publication Facebook de Charly Hervé Mfoula, publié ce 08 Mai 2019 vers 18 heures). On peut encore lire ci et là des allusions jubilatoires du départ du bras droit de Paul Biya. 
 
 
Dans un post sur son mur facebook, l’homme politique Saint Eloi Bidoung, conseiller municipal RDPC à la commune de Yaoundé 6e écrit « QUE CEUX QUI ONT TUE MONSEIGNEUR BALLA NE MEURENT PAS ». Pas besoin de tergiverser pour comprendre ce que veut insinuer le camarade politique du De Cujus. Une allusion faite à l’implication supposée de Martin Belinga Eboutou dans l’assassinat de l’Evêque d’Obala. Des allusions comme celles là pleuvent sur de nombreuses plateformes de discussions. Les uns moins feins que les autres. 
 
 
Belinga Eboutou, le mal aimé ? 
 
 
Le ressenti du grand nombre de ceux qui se répandent sur les réseaux sociaux en écornant l’image d’un défunt, est essentiellement bâti autour des mythes construits autour de l’homme Belinga Eboutou. Une bonne partie de la population le considère comme étant le bras séculier des basses besognes de son patron. Et même si cela s’avérait fondé, peut-on vraiment reprocher à un individu de servir sa hiérarchie ? 
 
 
Il faut le dire, Belinga Eboutou était un haut commis de l’Etat au service du Chef de l’Etat. De plus, il s’est illustré à plusieurs reprises comme étant un homme de cœur. Il est resté attaché à la religion catholique qu’il a embrassée dès sa tendre jeunesse. Et il a su le montrer en participant à la construction de plusieurs cathédrales. La mémoire de martin Belinga Eboutou mérite déférence.
 
 
 
Stéphane Nzesseu

D’après le site d’information Gabon Actu, 353 conteurs chargés d’un bois très précieux, mythique et extrêmement protégé appelé Kevazingo ont disparu dans la zone du port d’Owendo alors qu’ils étaient précédemment scellés par la justice gabonaise.

Les gabonais sont scandalisés depuis quelques jours. En effet, plusieurs conteneurs, plus précisément 353, chargés de bois précieux illégalement exploité et qui étaient en instance d’être exporté ont été saisis en mars dernier grâce à une opération menée par Interpol et la douane internationale sont portés disparu. Sur les réseaux sociaux, les gabonais s’interrogent. Comment 353 conteneurs précédemment scellés par la justice ont-ils pu disparaître du port un mois après leur saisi ? Comment expliquer cette disparition ?

Dans un point de presse donné hier mercredi 08 mai, le procureur de la République, Olivier N’zahou a dans une déclaration a accusé les hauts cadres des eaux et forêts. «Il ressort des informations recueillies que ces conteneurs avaient été mouvementés sur ordre de certains agents du ministère des eaux et forêts. Quels que soient les rangs ou les grades des personnes impliquées dans ce qu’il convient de nommer "réseau Kevazingo", elles seront poursuivies et force restera toujours à la loi ». A-t-il menacé.

Chargés de Kevazingo, un bois très précieux, vendu à prix d’or en Asie, où le mètre cube s’échangerait à environ 2 millions de FCFA. Cet arbre menacé de disparition est protégé. Il est interdit d’exploitation. « Quel que soit le statut des fonctionnaires véreux qui sont impliqués dans ce scandale, il faut que les têtes tombent parce que nous ne pouvons plus continuer dans cette mafia. Il faut taper un coup de pied dans cette fourmilière appelée kévazingo », a indiqué l’environnementaliste Marc Ona, président de l’ONG Brainforest, en rappelant qu’il y a 3 ans, plusieurs responsables régionaux des eaux et forêts ont été relevés de leurs fonctions. D’autres jetés en prison toujours pour exploitation illégale du Kevazingo.

Pour rappel, le secteur forestier est l'un des piliers historiques de l'économie gabonaise et représente environ 17.000 emplois directs et indirects du secteur privé. Fin mars, le rapport d'une ONG britannique avait dénoncé les pratiques illégales d'un groupe chinois à l'origine d'un vaste trafic d'exploitation de bois au Gabon et au Congo, accusant notamment plusieurs personnalités politiques et agents de l'administration d'être impliqués.

 

Danielle Ngono Efondo

Après plus d’un an d’attente, les souscripteurs de la MIDA passent à la caisse depuis ce mercredi matin. Seulement, nombre d’entre eux dénoncent le processus en cours.

 
Grâce au coup de main du Président de la République qui a récemment ajouté un milliard de FCFA à la cagnotte de MIDA, les paiements peuvent commencer. Et sous l’égide du gouverneur de la région du Centre, plusieurs souscripteurs passent à la caisse depuis les premières heures de cette matinée de mercredi.
 
Les souscripteurs rencontrés aux portes du stade militaire se disent frustrés et abusés par le gouvernement qui est venu se saisir d’une situation qui n’avait aucun problème. « Remarquez que depuis que cet affaire à commencer, personne ne s’est jamais plaint de la MIDA encore moins de Patrick PEN et ses collaborateurs. Demandez à tous ceux que vous voyez là, personne n’est content de la manière dont les choses se déroulent ici. » Nous indique un jeune souscripteur visiblement très en colère. Au même moment un autre nous lance « pourquoi ne laissent-ils pas les administrateurs de la MIDA procéder aux paiements ? De quoi ont-ils peur ? ».
 
En effet, le porteur du projet MIDA, Patrick PEN a toujours affirmé qu’il était capable de rembourser intégralement leur argent aux différents souscripteurs. Ce que lui contestent sans raison les autorités et particulièrement le gouverneur de la région du Centre. Pour les souscripteurs, le meilleur moyen de prouver qu’il en est incapable était de le laisser faire et d’en observer les résultats.
 
« Dites nous, pourquoi selon vous les administrateurs du J2PIST-MIDA ne sont pas impliqués dans le processus de remboursement ? Sur quelle base les agents du gouvernement sauront distinguer un vrai reçu de la MIDA d’un faux ? Connaissent-ils les mécanismes qui prévalaient au sein de la MIDA ? Laissez-moi vous dire que j’ai pu identifier beaucoup de noms sur cette liste, des personnes qui n’ont jamais été avec nous à la MIDA. C’est maintenant que les noms viennent apparaître. Dites nous une fois que ce sont les cousins et cousines du village qu’on va envoyer chercher notre argent. Parce que je vois mal un véritable midaïste se réjouir de ce que je vois là ». Nous fait savoir Rodrigue, un souscripteur d’âge mure présent à l’entrée du Stade.
 
Quelle est l’argument juridique qui justifie que sans qu’un contentieux ne soient complètement vidé, que le gouvernement se précipite à payer des personnes tout en continuant de poursuivre les leaders du projet devant les tribunaux ? Par ailleurs il faut le souligner des faux reçus sont en circulation. 
 
 
Stéphane Nzesseu

Dans son éditorial publié dans le quotidien « Cameroon tribune » du 06 mai 2019, la Directrice Générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM), éditrice du quotidien gouvernemental « Cameroon Tribune », demande aux camerounais de se serrer les coudes pour consolider l’unité et la cohésion nationale, le développement, la sécurité et la démocratie. Bref, il nous faut cultiver la résilience collective.

 

Selon Marie Claire NNANA, le Cameroun n’a rien à cacher malgré  « l’image rocambolesque qu’ont donné du pays, le parlement européen et certains activistes de la toile ces derniers temps. » rappelle la patronne de la SOPECAM. Pour le Dg de la SOPECAM, l’accueil à Yaoundé la semaine dernière du haut-commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Michelle Bachelet, dans un contexte de mises en accusation grotesques et répétées sur le thème des droits de l’homme était nécessaire et essentielle car, écrit-elle, « le choix délibéré de faire voir et de faire entendre à ses partenaire, du moins ceux de bonne fois l’écho des actions déjà entreprises ou à venir, des difficultés et des avancées dans l’effort courageux de résolution des crises sécuritaires et humanitaires, est un signe indéniable d’ouverture et un parti pris de transparence. »

 

Toutefois, pense Marie Claire NNANA « cette interaction étroite entre partenaires onusiens et camerounais est bien plus productive que la publication de résolutions hostiles, basées sur les allégations des ONG, et dont on se demande si l’objectif véritable n’est pas d’ajouter de l’huile sur le feu. » pour cette dernière, quoi qu’il en soit, le Cameroun, pays pacifique, richement doté par la nature,  avec un taux de scolarisation au-dessus de la moyenne africaine et un leadership éclairé, qui déploie un plan de développement à moyen et à long terme, « devrait s’habituer à la récurrence et parfois à l’injustice des critiques et des attaques frontales de la part de ceux qui entendent influencer ou contrarier sa trajectoire vers l’émergence. »

 

Elle poursuit en soulignant qu’il devient donc urgent d’anticiper ces attaques pour ne pas les subir le moment venu. Bref, il faut « cultiver la résilience collective. » pour Marie Claire, notre pays aura besoin de cette résilience pour affronter le monde qui se dessine sous nos yeux. Car, écrit-elle : « si l’on devait tenter une explication à l’agression que subit le Cameroun de la part de certaines ONG et institutions, ce serait que le pays est pris en étau entre les puissances et les intérêts contradictoires (…). L’élite intellectuelle et dirigeante camerounaise ne devrait pécher ni par cécité, ni par angélisme à cet égard. »

 

La directrice générale de la Société de presse et d’éditions du Cameroun (SOPECAM), invite donc les camerounais en général, et les dirigeants en particulier à rester soudés, unis et vigilent. « Il importe pour les camerounais de se serrer les coudes pour consolider l’unité et la cohésion sociale, le développement, la sécurité et la démocratie. Il importe de construire la résilience collective. » Mais comment ? « En refusant que le droit de manifester se transforme en droit de vandaliser, que les revendications professionnelles soient instrumentalisées au profit de certains agendas politiques. En donnant une chance au dialogue et à la paix », indique-t-elle. « Il nous faut surtout cultiver la fierté nationale, reconnaitre les efforts et les succès du pays, malgré le chantier immense qui reste. Faisons donc confiance à nos dirigeants et à celui à qui nous avons confié librement le gouvernail du pays. Il est au travail malgré les vents et les tempêtes. », Peut-on lire.

 

Danielle Ngono Efondo

Ils sont venus très nombreux ce matin au Stade Militaire de Yaoundé, entrer en possession de leur argent. Seulement, beaucoup ne voyent pas leurs noms afficher sur les listes apposés par la commission de remboursement piloté par le gouverneur de la région du Centre. 

 
C’est le cas du jeune Hervé Moutsi, rencontré à l’entrée de la porte arrière du Stade militaire ce matin. « Je suis venu comme indiqué pour récupérer le peu qu’on décidé de nous donner. Mais à ma grande surprise je ne vois pas mon nom sur la liste et pourtant je suis de la 7e vague. Je n’avais jamais souscrits auparavant. Je ne sais pas si le gouvernement fait exprès pour envoyer les gens dans la rue. En plus, ils disent qu’on ne va pas nous rembourser l’intégralité de notre argent. C’est très énervant ça. »
 
En effet, les souscripteurs à la MIDA n’entreront pas en possession de la totalité de leur argent. L’Etat a décidé unilatéralement de ne restituer que 31% des mises des souscripteurs de la 7e et de la 8e vague des formations données par la Mission d’Intégration. Aucun renseignement précis ne filtre sur la suite à donner aux 69% restant, sans parler des bénéfices qu’auraient du générer ces souscriptions. Sur cette base de calcul, un participant au projet qui aura misé 100 millions de FCFA, et qui espérait s’en sortir avec le quadruple de cette somme, ne percevra au finish que 31 millions de FCFA.
 
Et là encore, il y a des restrictions. Pour être pris en charge dans l’opération de remboursement en cours, il faut n’avoir jamais bénéficié d’un quelconque paiement au cours des différentes vagues précédentes. En d’autres termes, si vous avez déjà une fois misé à la MIDA et que vous avez été une fois payé, votre nom ne figurera certainement pas dans les fichiers en cours d’exploitation au Stade Militaire de Yaoundé. Ils étaient nombreux dans cette situation ce matin au stade militaire de Yaoundé. Beaucoup n’ont pas retrouvé leurs noms sur les listes affichées à l’entrée du Stade. 
 
De quoi ajouter des tensions parmi les souscripteurs. Ils ne savent à quel saint se vouer ces militants de la MIDA n’ayant pas trouvé leurs noms ce matin. Il est bon de rappeler toutefois que seuls les noms allant de la lettre « A » à la lettre « B » sont pris en charge depuis ce matin.
 
 
Stéphane Nzesseu

Depuis ce mercredi 08 mai, les premiers souscripteurs passent à la caisse. Les paiements s’effectuent au stade militaire de Yaoundé.

 
 
L’attente a été longue. L’issue inespérée pour plusieurs. Ils sont nombreux, les souscripteurs qui avaient fait une croix sur leurs investissements à la MIDA. C’est le cas de Mme Emeline Ambassa, venue très tôt ce mercredi matin aux portes du stade militaire de Yaoundé pour entrer en possession de ses sous : « vous savez monsieur le journaliste, lorsqu'un voleur vient dans votre maison vous dépouiller de vos avoirs, et qu’il arrive qu’il vous laisse quelques miettes, vous n’allez pas jeter ces miettes sous le prétexte que vous avez été volé et que vous avez perdu la grande partie de vos biens. C’est ce qui justifie ma présence ici ce matin. Nous savons qu’ils ne vont jamais nous rembourser l’intégralité de notre argent, mais le peu qu’ils nous remettront je vais d’abord prendre ».
 
 
La procédure a été aussi simplifiée que possible. Des forces de polices postées tout le long de la barrière, avec un nombre plus important de policiers à l’entrée du stade. Lorsque le souscripteur arrive, il est dirigé vers le babillard apposé juste à l’entrée du stade. L’intéressé doit y retrouver son nom et le numéro y afférent. Ensuite, il se dirige, muni de la photocopie de sa pièce d’identité, vers un autre poste de contrôle à l’entrée du stade. Une fois qu’il est effectivement identifié, il est conduit à l’intérieur du Stade. Il est fouillé puis installé avec d’autres dans les gradins du stade. 
 
 
Une fois installé, des policiers font passer tour à tour les souscripteurs, reçus en main, vers les guichets disposés à cet effet. En tout 5 guichets ont été aménagés pour assurer la fluidité des paiements. Une fois devant l’agent du gouvernement en charge du paiement, le souscripteur décline son identité, et présente ses reçus. Une fois que la somme est validée (sommes déjà inscrites sur les listes affichées à l’extérieur), l’agent du gouvernement aidé par quelques autres personnes procède au comptage physique de la somme retenue. Celle-ci est remise au souscripteur qui le recompte à son tour. Enfin, ce dernier va émarger sur quelques documents avoir perçu son argent.
 
 
Le dispositif a prévu une sortie dérobée pour permettre aux souscripteurs qui viennent d’entrer en possession de leur argent de sortir en toute quiétude du stade. Et c’est toujours la mine triste que la plupart regagnent l’extérieur du Stade. Frustré de ce qu’ils ne recevront jamais l’intégralité de leur argent.
 
 
 
Stéphane Nzesseu 

Le Ministre de l’Administration territoriale souligne qu’il y a environ 152 845 déplacés internes dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest,  contrairement aux  530 000 déplacés enregistrés depuis 2016 par l’ONG  International Crisis Group.

 

Le ministre de l’Administration Territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji n’a pas tardé à mettre à jour les chiffres de l’ONG  International Crisis Group (ICG) sur la Crise sociopolitique, dite anglophone,  qui secoue les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Dans un rapport  publié le 2 mai dernier, cette organisation a dressé  un bilan de  l’impact social et humanitaire de cette  crise  qui sévit dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. Selon l’International Crisis Group, ce conflit a   fait  en vingt mois, 1 850 morts, une majorité d’écoles fermées depuis deux ans, plus de 170 villages détruits, 530 000 déplacés internes et 35 000 réfugiés au Nigéria voisin. Un bilan qui risque de s’alourdir, avec l’intransigeance des belligérants qui ont pris ces deux zones camerounaises en otage.

 

Cependant, ces chiffres ont été battus en brèche par le  ministre de l’Administration Territoriale, qui soutient que cette organisation a grossi ses données relatives aux déplacés de la crise anglophone. A en croire Paul Atanga Nji,  qui est revenu sur le sujet au terme de la première réunion d’évaluation du Comité de réinsertion des ex-combattants, créé par Paul Biya en novembre 2018, qui s’est tenue  le 7 mai dernier à Yaoundé, les investigations menées récemment par le Cameroun démontrent qu’il y a environ 152 845 déplacés internes dans les deux régions  et environ 6 000 qui sont entre les régions de l’Ouest, du Littoral et du Centre. Un chiffre largement en deçà des données   des  Nations Unies évaluées à près de  450 000 déplacés et qui se rapprochent de celles l’International Crisis Group.

 

« Il y a environ 75 000 personnes qui ont bénéficié de l’aide constituée essentiellement de denrées alimentaires, du matériel de couchage, de l’aide sanitaire, des matériaux de construction pour ceux qui ont eu les biens détruits, de l’aide financière, des manuels scolaires… La sérénité est en train de revenir et la plupart des déplacés internes rentrent dans leurs localités respectives», a précisé, le Minat,  qui souligne  que le gouvernement camerounais contrôle la situation. Des propos plutôt rassurant,  loin de la crainte émise par l’International Crisis Group, qui soutient que « l’intransigeance des belligérants risque de générer de nouvelles violences et de prolonger le conflit, qu’aucun camp ne semble en mesure de remporter militairement dans la courte durée ».  

 

Marie MGUE

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Sunday, 05 June 2022 11:01