Après l’annonce du décès de l’ancien directeur du cabinet civil, Martin Belinga Eboutou, les camerounais se sont répandus en sarcasmes sur les réseaux sociaux. Au lieu de la tristesse qui devrait accompagner le départ d’un aussi haut commis de l’Etat, on assiste plutôt à une campagne de dénigrement voir de joie à peine feinte chez certains. Mais qu’est ce qui peut bien expliquer cet état de fait ?
Visiblement, ils sont nombreux ces citoyens qui ne portaient pas en estime le fin diplomate et l’homme de main du Président Paul Biya qui vient de s’en aller. Pour plusieurs, Martin Belinga Eboutou ne mériterait pas les larmes des camerounais. « Ha la mort ……restons arrogant, saoulons de pouvoir, jouons les pédants, narguons ceux qui crèvent… » Tel est le commentaire de l’acteur politique et candidat déclaré à la mairie de Yaoundé 4e, Ernest YENE (commentaire de la publication Facebook de Charly Hervé Mfoula, publié ce 08 Mai 2019 vers 18 heures). On peut encore lire ci et là des allusions jubilatoires du départ du bras droit de Paul Biya.
Dans un post sur son mur facebook, l’homme politique Saint Eloi Bidoung, conseiller municipal RDPC à la commune de Yaoundé 6e écrit « QUE CEUX QUI ONT TUE MONSEIGNEUR BALLA NE MEURENT PAS ». Pas besoin de tergiverser pour comprendre ce que veut insinuer le camarade politique du De Cujus. Une allusion faite à l’implication supposée de Martin Belinga Eboutou dans l’assassinat de l’Evêque d’Obala. Des allusions comme celles là pleuvent sur de nombreuses plateformes de discussions. Les uns moins feins que les autres.
Belinga Eboutou, le mal aimé ?
Le ressenti du grand nombre de ceux qui se répandent sur les réseaux sociaux en écornant l’image d’un défunt, est essentiellement bâti autour des mythes construits autour de l’homme Belinga Eboutou. Une bonne partie de la population le considère comme étant le bras séculier des basses besognes de son patron. Et même si cela s’avérait fondé, peut-on vraiment reprocher à un individu de servir sa hiérarchie ?
Il faut le dire, Belinga Eboutou était un haut commis de l’Etat au service du Chef de l’Etat. De plus, il s’est illustré à plusieurs reprises comme étant un homme de cœur. Il est resté attaché à la religion catholique qu’il a embrassée dès sa tendre jeunesse. Et il a su le montrer en participant à la construction de plusieurs cathédrales. La mémoire de martin Belinga Eboutou mérite déférence.
Stéphane Nzesseu