Les regrets du ministre délégué au ministre de la justice au sujet des 66 millions perdus dans les récentes élections font les choux gras de la presse. Seulement, cette situation montre très bien ce qui préoccupe principalement le leader politique.
C’est curieux ! Au terme des élections locales, le PADDEC n’a connu aucune avancée politique, aucun élu. Mais ce n’est pas ce qui préoccupe premièrement le patron politique de ce parti. En effet, réagissant aux résultats des municipales rendues publiques par Elecam, Jean De Dieu MOMO fait savoir au grand public que ses échecs lui ont fait perdre une importante somme d’argent. Ce n’est pas tant le fait de dire avoir perdu de l’argent dans le processus.
Mais, ce sont les lamentations et les gémissements qui sont exprimés dans la communication de monsieur le ministre délégué. Voici ce que dit le président du PADDEC : « Quelle désillusion électorale ! Quelle humiliation publique ! Quelle perte sèche ! Sur près de 66 millions, je ne récupère même pas dix millions ! 1% dans le MFOUNDI ? A peine 4% au Wouri-Est ! Les oiseaux se cachent pour mourir. Je vais me cacher où ? J’ai pris ma dose. »
Des intentions mercantilistes
S’il considère cet échec électoral comme une perte sèche, c’est dire qu’il y avait des calculs d’intérêts financiers derrière l’entrée en compétition des candidats du PADDEC. Certainement, l’homme politique ambitionnait investir dans des élections, afin de puiser bénéfice des postes électifs qui seront conquis. Manifestement, Jean De Dieu MOMO est en politique pour se servir. C’est l’occasion rêvée pour s’enrichir. Ses conseillers municipaux devaient tout faire pour rembourser et faire gagner assez d’argent au leader du parti quitte à toucher aux fonds publics.
Un autre argument qui trahit les calculs de Jean De Dieu MOMO, c’est son choix de prendre sur lui de payer les cautions de ses candidats. Ce qui peut éventuellement signifier une insuffisante implication politique desdits candidats. Des candidats qui risquaient d’être des faire-valoir entre les mains du patron du parti au cas où ils étaient élus. Ce sont ces signaux que les électeurs ont certainement perçus. Et ils ont choisi de ne pas donner leur suffrage à un tel regroupement politique. A la fin, l’on a le sentiment que l’échec du PADDEC à ces élections est un mal pour un bien. Une issue salutaire pour les caisses des différentes communes visées.
Le code électoral est clair. Les cautions des candidats sont remboursables. A condition de ressortir de l’élection avec au moins 5% de vote en sa faveur. Or, le PADDEC n’a franchi nulle part la barre des 5%. Comme il le fait savoir dans sa publication, il n’a pas dépassé 1% dans le département du Mfoundi, et il n’a pas atteint les 5% dans son fief électoral à Wouri-Est. 66 millions dans les caisses du trésor public.
Des mesures dissuasives du code électoral
Tout comme le montant de la caution par candidat qui a été revue à la hausse lors de la dernière modification du code électorale du 19 avril 2012, cette disposition qui consiste à rembourser la caution sous la condition de l’atteinte de 5% à l’issue du scrutin est une mesure dissuasive. Le législateur souhait à travers cette restriction limiter le nombre de candidat aventurier.
Pour participer à une élection, il faut être sûr que non seulement on en a les moyens, mais aussi qu’on va tout faire pour gagner l’élection, ou tout au moins pour intéresser les camerounais quant à son projet politique. La marge minimale de 5%, c’est comme pour dire aux candidats que c’est la barre pour jauger de son sérieux sur le champ politique. Et les faits le prouvent bien. Ils sont trop nombreux les partis ou es candidats qui viennent juste faire de la figuration à l’élection.
Dès lors la rétention de leur caution peut être considéré comme la sanction pour une folle enchère. Peut-être faudrait-il entrevoir des sanctions pour ceux qui ressortent de l’élection avec un score entre 0% et 1%. Car ceux-ci ont emmené la république à engager des dépenses de production de leurs bulletins de vote, une dépense qui sera alors inutile.
Stéphane NZESSEU
Le débat politique au Cameroun depuis les dernières élections municipales et législatives du 09 février 2020, porte sur les chiffres et le sens à donner aux taux de participation ou d’abstention. Qu’est-ce qui peut bien justifier qu’on en soit à ne pas se préoccuper de qui a été élu où, mais que tous les acteurs politiques se battent pour confirmer ou infirmer des taux d’abstention et de participation.
Le problème que pose la question du taux d’abstention est celui de la légitimité du processus électoral, de l’élection et des élus sortis des urnes. Le renseignement que le taux d’abstention apporte est celui de savoir le niveau d’adhésion des populations à l’élection.
Les camerounais ont des raisons de douter de la sincérité du processus électoral. Tout d’abord au regard de ce qu’ils ont observé depuis la dernière élection. Pur nombre de camerounais, le premier obstacle à cette élection est la justice électorale.
Les magistrats ont à plusieurs reprises donné l’impression d’être au service d’une cause qui est aux antipodes de la protection de la démocratie. Des exemples, la question des 32 PV soulevés par le MRC lors du Contentieux de la présidentielle, ou l’exclusion de l’UPC des élections locales du fait d’une sorte de déni judiciaire. Sans parler des griefs du PCRN de Cabral Libii à l’endroit de la justice.
D’un autre côté, le code électoral et les acteurs qui ont la responsabilité d’organiser l’élection ne sont pas toujours considérés comme neutre. Ce qui donne l’impression aux citoyens que le jeu est fait pour privilégier certains partis politiques.
Par ailleurs, les populations ne sont pas dupes. Elles connaissent très bien les différents candidats et ne leurs font aucunement confiance. Cette crise de légitimité entraîne un désintérêt évident à l’égard des élections et de la politique.
L’une des conséquences directes sera la démission du peuple face à ses responsabilités citoyennes. Les citoyens ne payent plus les impôts et les taxes, les caisses de l’Etat sont sous tension, ils ne valorisent pas les institutions puisqu'ils ne s’y reconnaissent plus. Il y a une recrudescence de la justice populaire. La cité devient difficile à gouverner.
D’autre part, les élus ne se sentent pas le devoir de rendre compte aux populations, ils ne se soucient pas de leurs conditions de vies. Puisqu'ils savent très bien qu’ils n’ont aucune légitimité auprès desdites populations. Et d’autres travers sociaux consécutifs à l’illégitimité des élus, du fait du fort taux d’abstention. Et dans cet environnement, bonjour la mal gouvernance, la corruption et le sous-développement.
Terminer une élection avec un taux de participation aussi bas, ou un taux d’abstention aussi élevé est simplement l’indicateur que les populations ne se reconnaissent plus en ce processus électoral. Une Nation qui se veut démocratique, constatant cet état de fait, travaillera à améliorer le processus électoral question de construire une véritable légitimité des élus et par conséquent de la machine administrative qui sera dirigée par ces élus.
Stéphane NZESSEU
En conférence de presse tenue après le vote comptant pour les élections législatives et municipales, le Ministre de l’Administration territoriale en conférence de presse, a relevé que le mot d’ordre de boycott lancé par certains partis politiques de l’opposition n’a pas été suivi.
C’est une habitude, presqu’une règle au Cameroun. Après une élection, le Ministre de l’Administration territoriale (Minat) rend public, un premier état des lieux. C’est ce qu’a fait hier 9 février 2020 Paul Atanga Nji. Il a donné une conférence de presse, au cours de laquelle il a déclaré que l’appel au boycott n’a pas été suivi. Le Ministre a indiqué que sur la base des rapports reçus par son département ministériel, il y a eu vote dans l’ensemble des dix régions du pays.
« Le mot d’ordre de boycott lancé par certains responsables de partis politiques qui, en réalité, ont eu peur de participer aux élections, a été ignoré par l’immense majorité des Camerounais. Les élections législatives et municipales, ce jour, se sont déroulées dans le calme et la transparence dans l’ensemble du pays. Après la fermeture des bureaux de vote, les rapports reçus des autorités administratives indiquent que les élections se sont effectivement tenues dans les dix (10) Régions, les cinquante-huit (58) départements et les trois cent soixante (360) arrondissements du Cameroun », a-t-il déclaré.
Si pour le Minat les partis politiques qui ont appelé au boycott ont eu peur de prendre part au double scrutin, pour Paul Biya le Président de la République, il ne s’agit que de petites formations politiques. Le Pr Prosper Nkou Mvondo président du parti Univers interviewé après son vote, a indiqué pour sa part, qu’il est bon qu’une formation politique aille aux élections pour évaluer ses capacités. Le Mouvement pour la renaissance du Cameroun de Maurice Kamto, le Cameroon people’s party d’Edith Kah Walla qui ont porté la logique du boycott ont-ils donc eu raison de jouer la carte du boycott? Seul l’avenir nous le dira. Car à en croire le Minat, les camerounais ont répondu à l’appel au vote du Président de la République.
Et pour que ces élections ne soient pas entachées d’irrégularités, le Minat indique avoir accrédité des observateurs. «Pour contribuer au renforcement de la transparence électorale, le Ministre de l’Administration Territoriale a accrédité 16 765 observateurs nationaux et internationaux qui se sont librement déployés dans les dix (10) Régions», a-t-il déclaré.
Liliane N.
Le déroulement de la campagne électorale pour les législatives montre combien les candidats sont mal outillés sur les réalités de la fonction de député de la Nation au Cameroun. Le contenu des propositions des candidats témoigne de cette ignorance, mais davantage de la complexité qu’il existe pour les candidats de briguer au niveau local, un mandat national.
Le mandat de représentant du peuple est un mandat impératif. En d’autres termes, le député est le député de la Nation entière. Ce qui implique qu’un camerounais désigné à Wouri Est, dès qu’il accède à la mandature, devient de fait le représentant des populations de Guider, Mbouda, Lebialem et du reste du Cameroun. Malheureusement, cette réalité de droit n’est pas assez imprégnée dans l’esprit de la plupart des candidats en course pour la députation. Qu’est-ce qu’on constate au cours de la campagne ?
Le candidat à la députation du RDPC à Wouri Centre doit tirer son mandat de cette circonscription. Alors, il doit aller vers ces populations les convaincre de ce qu’il est le meilleur candidat. Il va donc rédiger et proposer un programme politique en direction desdites populations. Or, ces populations ne vivent pas les mêmes réalités. Comment briguer un mandat national à partir de Wouri Centre ? D’où la complexité de la démarche des candidats. En effet, les candidats croient qu’il est nécessaire de promettre aux populations qu’ils vont construire des routes, mettre sur pied des industries, aménager les conditions de vie desdites populations. Or ce n’est en aucune manière le rôle d’un député de la Nation.
Le député au sein de la Chambre basse du Parlement a essentiellement deux missions : Voter des lois, et contrôler l’action du gouvernement. Même si le Cameroun met à la disposition des parlementaires ce qu’on a appelé des micros projets parlementaires. Il s’agit d’un financement de 6.300.000 fcfa remis à chaque parlementaire. Comment serait-ce possible pour un député d’opérer des miracles avec une telle somme d’argent obtenu annuellement ? Que dire finalement aux populations d’une localité précise pour obtenir leur suffrage sans tomber sous le coup de la démagogie ? Bien difficile.
Mais, il y en a qui y parviennent. Ceux-là construisent leur projet politique autour des lois qu’ils comptent faire voter pour l’amélioration de certains secteurs d’activités. Mais là encore, les choses se corsent pour les candidats de l’opposition. En effet, le RDPC va aux législatives avec près de 136 députés déjà acquis. Comment un parti d’opposition fera-t-il passer une proposition de loi ? Chose qui a été impossible au sein du parlement camerounais depuis son existence. Le rapport de force est complètement à l’avantage du parti au pouvoir. Difficile donc de convaincre les populations qu’on apportera un quelconque changement. Complexe la campagne dans une telle configuration.
Stéphane NZESSEU
En Novembre dernier, le Social Democratic Front (SDF) affirmait devant la presse que si rien ne changeait dans la situation sécuritaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et s’il n’y avait pas de modification du code électoral, le parti n’irait pas aux élections de février 2020. Mais visiblement, il n’en sera rien.
Sauf coup de théâtre de toute dernière minute, le SDF prendra bel et bien part à ces élections qui s’annoncent. Le scrutin se déroule ce dimanche 09 février. Soit dans 02 jours seulement. Autrement dit, le SDF a encore deux jours pour constater que rien n’a changé sur le plan sécuritaire dans les régions en crise et que le code électoral n’a pas changé. Ce qui veut dire que les deux principales conditions déclinées par le SDF pour prendre part à ces élections ne sont pas réunies. Logiquement, pour être cohérent avec leur logique, le SDF devrait publiquement annoncer son boycott des élections en cours. Mais le fera-t-il ?
Seul Fru Ndi peut annoncer le boycott des élections
Même si c’est l’honorable Joshua Osih qui dirige de manière opérationnelle le parti du 26 Mai 1990, il reste que c’est le Chairman qui décide en dernier ressort des orientations stratégiques du parti. D’un autre côté, c’est le vice-président Osih qui a pris sur lui d’annoncer que le SDF n’ira pas à ces élections si la paix ne revenait pas dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Et aussi, si le code électoral n’était pas modifié pour permettre une élection franche et transparente, le SDF ne prendrai pas part aux législatives et aux municipales. Ayant donc dit ces annonces, il sera difficile pour lui de se dédire dans la mesure où son attitude jusqu’ici montre très bien qu’il a l’ambition de renouveler son mandat législatif. Il serait donc indiqué que ce soit le Chairman qui prononce le mot d’ordre de boycott. Ce d’autant plus qu’il est hors du pays en ce moment. Ce qui pourrait justifier d’un effet de pression moindre pour infléchir sa décision.
Que perd le SDF s’il prend part à ces élections ?
Le peu de crédibilité qui restait encore à ce parti. Comment comprendre qu’un parti dont la base électorale ne pourra pas prendre part à un vote insiste tant à y aller ? Pourquoi abandonnent-ils les populations pris entre deux feux ? Certainement pour permettre à certains politiciens égoïstes de préserver quelques prébendes électorales. Le SDF a commencé à perdre du terrain au regard des chiffres de la dernière élection présidentielle en raison de ces mauvais choix stratégiques, mais aussi du fait de son copinage supposé avec le pouvoir en place à Yaoundé. Le parti de l’égalité de chances pour tous en allant à ces élections trahi ses valeurs et ses principes.
Certainement que c’est le SDF qui s’éteindra au lendemain de cette élection. Tout au moins, le parti sortira de cette élection complètement défiguré.
Stéphane NZESSEU
Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais accusé de fraude, Grégoire Owona appelle les représentants de son parti, à faire preuve de vigilance dans les bureaux de vote, où ils seront.
Depuis le début de cette semaine, la dernière avant le vote du double scrutin, des accusations de fraude sont portées contre le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Dans une vidéo postée sur son compte Twitter, Grégoire Owona le Secrétaire général adjoint (Sga) du Comité central du Rdpc affirme que les adversaires du parti au pouvoir paniquent déjà. Il fait remarquer aux électeurs et électrices que, «ce n’est pas toujours celui qui crie oh voleur, qui est innocent».
Grégoire Owona dans cette vidéo, s’adresse également aux représentants du Rdpc qui seront dans les bureaux de vote. Il leur rappelle leur rôle. Et surtout il les appelle à être vigilant.
« Je voudrais m’adresser particulièrement à nos représentants dans les bureaux de vote. Je voudrais vous demander de veiller à ce que le décompte des bulletins à la fermeture du scrutin, se fasse dans la transparence. Assurez-vous que les procès-verbaux soient remplis en autant d’exemplaires que prévoit la loi et qu’ils sont bien signés, et surtout qu’ils portent les mêmes informations sur tous les exemplaires. Si vous constatez des irrégularités, faites le savoir, et marquez très proprement vos réserves. Si nous perdons dans un bureau, félicitez gentiment celui qui gagne avant de vous retirer avec votre copie de PV. Si nous gagnons dans un bureau de vote, pas de triomphalisme, repartez avec votre copie de PV, attendre les résultats finaux qui doivent être prononcés par les instances appropriées définies par la loi », recommande le Sga du Rdpc.
Liliane N.
Le spécialiste de l’économie dit son observation de cette campagne électorale qui s’achève. Et pour lui, la note est claire : échec total.
Pour Dieudonné Essomba, cette campagne électorale est la plus amorphe de l’histoire politique du Cameroun. « Lorsqu’on voit la campagne électorale actuelle, on est étonné de son caractère terne, et en réalité, cette campagne est la plus terne, la plus molle et la plus inintéressante depuis la démocratie instaurée dans les années 1990. On peut trouver la première cause dans l’absence d’enjeu électoral du point de vue partisan. D'office, les élections sont pliées au regard de la grosse hégémonie du parti au pouvoir, puisque dans la meilleure des hypothèses, l’opposition ne pourrait s’en sortir tout au plus qu’avec le tiers des députés et des mairies. Ce n’est pas avec de telles situations qu’on suscite des passions. » Les raisons sont nombreuses. Au départ, les partis politiques ont accusé le financement des élections qui leur est parvenu quelques jours après le démarrage des différentes campagnes. Seulement, même après que cet argent soit mis à la disposition des candidats, on n’observa pas toujours d’effervescence autour des protagonistes de l’élection.
Il faut par ailleurs reconnaître que l’argument de la victoire avant la bataille du parti au pouvoir RDPC peut avoir complètement plombé les enjeux de cette élection. Dieudonné Essomba trouve une autre raison dans la particularité même des élections locales. « La vraie raison est que les politiciens n’ont pas compris le rôle fondamental de ces élections qui se présentent comme l’occasion de réaliser une véritable transition dans l’évolution du pays. Ils ne semblent pas avoir compris que la décentralisation ouvre une nouvelle ère et une nouvelle gouvernance de l’Etat qui devrait, si elle était menée avec sincérité, rebooster le Cameroun. »
A côté de ces autres raisons, il faut également pointer un doigt accusateur sur l’amateurisme poussée de nos politiciens. Selon l’économiste camerounais, « malgré tous les conseils avisés des experts, ils n’arrivent pas à intégrer qu’une campagne pour un poste exécutif comme la mairie, ce n’est pas les promesses spéculatives fondées sur la bonne volonté du Maire, comme si celui-ci était une divinité magique. C’est en réalité un exercice d’audit et de contre-audit politique de la gestion de la Commune, où les débats portent exclusivement sur les formes de gestion alternative du budget. Cela signifie que l’opposition doit montrer qu’avec le même budget que le sortant, et chiffres à l’appui également, elle aurait réalisé davantage. » Mais on assiste très rarement à ce type d’exercice. La plupart des candidats sont à faire des promesses électoralistes creuses et inintéressantes.
Mais tout n’est pas complètement perdu, il reste encore quelques heures aux différents candidats pour rectifier le tir.
Stéphane NZESSEU
Le 24 janvier 2020, la Mosquée d’Ebolowa a abrité la prière spéciale à laquelle a pris part le Préfet du département de la Mvila.
Les musulmans vivant dans la région du Sud, spécialement ceux de la ville d’Ebolowa souhaitent que les élections législatives et municipales se déroulement sans aucun heurt. Joignant la parole à l’acte, ils ont organisé le vendredi 24 janvier 2020, une prière relative à ce souhait. Les Imams et les chefs des communautés qui sont venus de toute la région, ont élevé des prières. Toutes demandaient à Allah d’accorder la paix au Cameroun. Les imams ont demandé au tout puissant que la période du double scrutin soit une période électorale sereine et calme.
Ibrahim Ousmane l’Imam de la grande Mosquée de Sangmélima a indiqué qu’il est clair que l’unique message qu’il faut véhiculer en ce moment, c’est le « déroulement pacifique des élections sur tout le territoire national ». Aussi donc la communauté musulmane du pays est conviée à redoubler de prières, surtout en ce moment où les partis politiques et leurs candidats sont lancés dans la campagne électorale en vue des législatives et municipales qui vont se dérouler le 9 février 2020. Les imams précisent que rien ne peut se faire dans le désordre. Le développement se fait dans la paix.
Durant cette messe, les jeunes de la région du Sud ont également été interpellés. Il leur a été demandé de jouer un rôle déterminant. Que leurs prises de parole soient différentes. Il leur a également été demandé de revêtir la posture des pèlerins de la paix. Ils doivent faire preuve de vigilance. Et ils doivent avoir l’esprit du discernement.
A titre de rappel, la campagne électorale a débuté officiellement le samedi 25 janvier 2020, soit un jour après la prière spéciale sus mentionnée.
Liliane N.
Contrairement à ce qu’il avait laissé entendre, le Social democratic front (Sdf) prendra part aux élections locales. C’est ce que sous-entend le communiqué signé du Sénateur Jean Tsomelou qui annonce la tenue du Comité exécutif national (Nec), les 08 juin et 09 juin 2019. La réunion qui sera élargie aux maires et aux parlementaires du parti est présentée comme ayant un enjeu capital. Elle sera présidée par le président national du parti, le chairman Ni John Fru Ndi. Il sera question de réarmement des membres du parti pour les prochains scrutins.
C’est une nouvelle qui surprend plus d’une personne. Car lors d’une réunion tenue en mars dernier, le parti de Ni John Fru Ndi avait menacé de boycotter les élections municipales, législatives et régionales programmées cette année « si le régime n’arrêtait pas le bain de sang et n’apportait pas des solutions durables à la crise socio-politique, les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et insistait pour que ces élections soient organisées dans le cadre de la présente ordonnance ».
Approché par la presse, l’Honorable Joseph Njang Mbah Ndam avait déclaré «contrairement à ce qui s’est passé lors des élections présidentielle et sénatoriale de l’année dernière, le Sdf n’acceptera pas que des élections soient organisées cette année dans le régime actuel qui interdit aux électeurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest d’exercer librement leurs droits civiques en raison de l’insécurité. Notre parti est très préoccupé par ce qui se passe dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest et nous continuons d’insister pour que si la situation n’est pas résolue, il peut être difficile de tenir une élection».
Il faut rappeler que le 20 mai dernier, le Sdf avait décidé de se mettre hors de la célébration de la fête de l’unité en raison de l’insécurité qui sévit dans les régions anglophones, du fait de la crise sociopolitique.
Liliane N.