Les forces de sécurité camerounaises ont torturé 59 membres du parti du principal opposant, Maurice Kamto, les battant et les forçant à exécuter des exercices physiques difficiles, a affirmé vendredi Amnesty.
Les opposants ont été arrêtés début juin après une manifestation pour exiger la libération de M. Kamto, candidat malheureux à la présidentielle d'octobre et détenu depuis fin janvier.
Les 59 manifestants ont été emmenés au Secrétariat d'Etat à la Défense (SED), siège de la gendarmerie à Yaoundé fréquemment dénoncé par les associations de droits humains, qui affirment que la torture y est largement pratiquée.
Une détenue affirme ainsi à Amnesty que les gendarmes étaient tous armés "d'un bâton, d'un câble et d'une matraque, avec lesquels ils nous ont frappés sur les oreilles et sur le corps. Ensuite, ils nous ont forcés à marcher comme des canards dans la boue".
Le parti de M. Kamto, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), a dénoncé pour sa part les traitements subis par son numéro deux, Mamadou Mota, transféré au SED après une mutinerie à la prison centrale de Yaoundé où il était incarcéré. Mamadou Mota "a le bras fracturé suite aux tortures qui lui ont été infligées par la gendarmerie (...) et d'autres corps (des services de sécurité)", a affirmé vendredi Olivier Bibou Nissack, porte-parole de
M. Kamto.
"Depuis quatre jours, il traîne son bras en écharpe sans le moindre plâtre, et a eu son unique et premier repas (jeudi) après quatre jours de détention" à l'isolement, a expliqué M. Nissack dans un communiqué de presse publié vendredi.
Selon lui, trois avocats du MRC ont pu rencontrer M. Mota jeudi après plusieurs tentatives infructueuses.
Innocent D H.