Depuis l’annonce de la convocation du grand dialogue national, aucune rencontre des principales figures anglophones n’a eu lieu.
Tout laisse croire que les leaders anglophones iront en rangs dispersés au grand dialogue national qui débute le 30 septembre 2019. Certains observateurs de la scène politique se seraient attendus que rendu à ce jour, que ceux-ci aient déjà un mémorandum, dans lequel ils vont consigner leurs revendications. Jusqu’ici rien de semblable n’est fait. Ils continuent de prendre part aux différentes consultations faites dans le cadre de ce rendez-vous.
Ce qui divise les grandes figures anglophones et ne les permet pas de se ranger comme un seul homme, c’est la forme de l’Etat, apprend-on. Car rappelons que depuis le début de la crise sociopolitique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, il y a eu des factions qui ont chacune porté des idéologies différentes et opposées. Une certaine faction a parlé du fédéralisme comme le Chairman Ni John Fru Ndi et le Social democratic front (Sdf). Une autre qui s’est mutée en groupe armé prône le sécessionnisme, la partition du Cameroun.
Regardant ce qui se passe entre les leaders anglophones, certains hommes politiques n’ont manqué de faire une analyse des faits. C’est le cas de Jean Baptiste Atemengue du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). «Les leaders anglophones ne pourront jamais parler d’une voix tout simplement parce qu’ils ne partagent pas la même idéologie et n’ont pas les mêmes intérêts. Ça n’a jamais été le cas d’ailleurs depuis les luttes pour l’indépendance. Le référendum de 1961 témoigne du pluralisme idéologique de ces deux régions. Les autres Camerounais ont eux-aussi plusieurs visions de la solution à la crise actuelle», déclare Jean Baptiste Atemengue.
Certains analystes pensent que le climat ambiant aurait pu être évité avec la tenue de la Conférence générale anglophone du Cardinal Christian Tumi. Cette Conférence n’a jamais été organisée car n’ayant pas eu l’accord des autorités. « Il y a en effet une absence d’organisation chez les leaders anglophones qui ne parviennent pas se mettre d’accords et à former un seul bloc. C’est à cause de cela que le Cardinal Tumi et certaines personnalités des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont voulu organiser la Conférence Générale Anglophone », déclare Dr. Nick Ngwanyam, analyste politique.
Liliane N.
La question de l’avenir du Social democratic front (Sdf) taraude les esprits aussi bien en interne qu’en externe. D’après les résolutions prises lors de la 3e réunion du Comité exécutif national (Nec) du parti, il a été question de s’appesantir sur les stratégies à mettre en place pour sa restructuration. D’autant plus que le défi est de parvenir à reconquérir la base du parti. De ce fait, une observation minutieuse a été portée sur les circonscriptions électorales de Douala 1, Douala 2, Douala 4, Douala 6 et Bafoussam 1. Ces circonscriptions ont été choisies parce qu’on y a enregistré des cas de renouvellement des organes de base, d’indiscipline, d’irrégularités et de discorde. Comme résolutions à mettre en pratique pour Bafoussam 1, le Chairman et ses collaborateurs ont conclu qu’il faille créer la commission de réconciliation des deux bureaux exécutifs dirigée par l’Honorable Chief Paul Nji Tumansang. La mission de ladite commission sera de faire fusionner les deux bureaux et renforcer la cohésion.
Il convient de rappeler que depuis l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, le Sdf a connu une dégringolade politique. Pour la première fois de son histoire, ce parti de l’opposition s’est retrouvé quatrième dans le classement des formations politiques ayant pris part à ladite élection. Ambroise Louison Essomba l’enseignant de droit à l’Université de Douala interviewé par notre confrère Mutations, indiquait déjà que le parti de John Fru Ndi pour se relever, doit remobiliser ses troupes. Il indiquait que le Sdf doit ramener tous ses leaders qui ont déserté les rangs du parti. « Le Chairman doit remobiliser les troupes. S’il veut se repositionner comme leader au terme des élections municipales, législatives et avoir un discours nouveau qui puisse convaincre les populations », ajoutait-il.
Par ailleurs la 3e réunion du Nec a porté également sur la situation socio-politique dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Le Sdf a une énième fois souligné que ses leaders sont disposés à accompagner les pouvoirs publics dans la marche du dialogue.
Liliane N.
Le parti politique créé par le Chairman Ni John Fru Ndi a célébré dimanche dernier dans la ville de Douala, son 29ème anniversaire.
Même si le Chairman Ni John Fru Ndi n’a pas été vu à la célébration de l’anniversaire du parti politique qu’il a créé le 26 mai 1990, alors qu’il était promoteur du réseau des libraires Ebibi Group of Bookshops, l’avenir du Social democratic front (Sdf) a été au centre des échanges. La formation politique de l’opposition veut se préparer et se tenir prête pour les échéances électorales à venir. « Il faut s’inscrire massivement sur les listes électorales pour que le Sdf prenne la Mairie de Douala 5e et réalise son projet de société qui vise à améliorer les conditions de vie des populations », a déclaré Carlos Ngoualem le 5e adjoint au Maire de Douala 5e.
Même si le parti politique de Ni John Fru Ndi a démontré dimanche dernier, qu’il entend encore faire parler de lui lors des moments importants de la vie du pays, la question de son avenir taraude les esprits de certains observateurs. Car faut-il le rappeler, le Sdf est arrivé quatrième lors de la dernière élection présidentielle avec le score le plus mauvais de son histoire. D’aucuns avaient évoqué la crise anglophone comme ayant été un obstacle pour ce parti. Cependant certains analystes comme Ambroise Louison Essomba, enseignant de droit à l’Université de Douala, affirme que le départ de certaines têtes y est aussi pour quelque chose.
« A première vue, on peut affirmer que la crise dans ces deux régions peut être à l’origine de la décadence de ce parti. Mais au-delà de cet aspect, le Sdf a marqué les esprits sur le plan politique. Mais, les départs massifs de certains leaders charismatiques de cette formation politique, peuvent être évoqués pour justifier la décadence du parti. Il se pose un problème de renouvellement des élites politiques et même des élites au niveau des partis politiques. C’est pourquoi le Sdf qui, jadis, se portait bien sur le plan politique bat l’aile aujourd’hui », affirme l’enseignant dans les colonnes de Mutations numéro 4864.
L’enseignant de droit à l’Université de Douala pense que le parti de John Fru Ndi doit remobiliser ses troupes. Celui-ci ajoute que le Sdf doit ramener tous ses leaders qui ont déserté les rangs du parti. « Le Chairman doit remobiliser les troupes. S’il veut se repositionner comme leader au terme des élections municipales, législatives et avoir un discours nouveau qui puisse convaincre les populations ».
Liliane N.
Le SDF ne va pas prendre part à la célébration de la fête Nationale de l’Unité et propose la désignation de médiateurs pour résoudre le problème du Nord-Ouest et Sud-Ouest.
- Merci de nous avoir reçus ce matin, monsieur Parfait Mbvoum. Nous vous invitons à vous présenter
Merci madame, pour l’honneur que vous me faites. Vous l’avez dit, Je m’appelle Parfait Mvoum, je suis vice président régional du Social Democratic front pour le Centre. Sur le plan professionnel, je suis biologiste, épidémiologiste, produit des Universités catholiques de France et du Cameroun.
- Depuis combien d’années êtes-vous militant du SDF ?
Je suis dans le SDF depuis 20 ans, avec une interruption de 5ans, alors que se livraient de très fortes batailles pour l’alternance en 2006. A cette époque, j’avais choisi de suivre Bernard Muna, ce qui m’a valu une exclusion. Mais, je suis revenu lorsque les choses se sont calmées.
- Nous n’allons pas revenir sur le rang occupé par cette formation politique à l’issue des élections présidentielles du 07 Octobre 2018 mais, toutes les formations politiques préparent déjà les prochaines échéances électorales. Quel est le plan d’action du SDF ?
Nous ne pouvons parler de ces autres élections, sans évoquer ne serait ce que brièvement, ce qui s’est passé en 2018.
Nous avons été classé 4ème, avec un pourcentage de 3%, ce qui est dû à plusieurs facteurs. Le premier est la transition au sein du SDF. Lorsque le président Ni John Fru Ndi a cédé sa place à Joshua Osih, il y’a eu des remous à cause de la difficile application de la démocratie par tous les prétendants.
Il y’a eu le facteur Temps parce que c’est huit mois avant l’élection présidentielle que Joshua Oshi a été choisi, ce qui ne lui a pas permis de s’implanter facilement.
La difficile entrée en scène pendant la période de pré – campagne, parce qu’après son élection au congrès en Février, il n’a pu descendre sur le terrain que quatre mois plus tard, alors que ses concurrents le devançaient.
Un autre facteur, c’est celui de la crise dans les zones anglophones. Vous savez qu’i y’a près d’un million de compatriotes qui n’ont pas voté dans ces régions et, ces personnes représentent au moins 15 voire 20 % de notre électorat.
- En tenant compte de ce dernier facteur et peut être même des autres, Ni John Fru Ndi et le SDF ne sont pas méconnus sur la scène politique camerounaise, alors ces personnes qui leur ont fait confiance lors des dernières élections auraient pu leur accorder leurs voix le 07 Octobre 2018...
Nous pensons qu’i y’a deux raisons principales qui n’ont pas joué en notre faveur: La première c’est qu’au delà des résultats que le parti au pouvoir ou alors le Conseil Constitutionnel a donné, vous constaterez que dans ces résultats, en zone anglophone, le premier c’est le RDPC et le deuxième c’est le SDF. Cela veut dire que s i la majorité des anglophones avaient voté, le SDF se trouverait un peu plus en avant par rapport aux autres candidats.
En deux, sans cette crise, il y’aurait eu des motivations de vote en dehors des zones anglophones. Ici par exemple dans le Centre, vous constaterez que plusieurs anglophones ne sont pas allés voter.
Permettez-moi d’ajouter que pour nous, l’essentiel n’était pas d’être deuxième, troisième ou quatrième. Tel qu’il était conçu, notre programme était de prendre le pouvoir à travers les grandes reformes qui n’ont pas été suffisamment comprises par les populations.
- Quel est le plan d’action du SDF pour les prochaines échéances ?
D’abord, le SDF s’est engagé à la remobilisation et au réarmement moral des militants après avoir fait le diagnostic réel de notre déconvenue en Octobre 2018. Toutefois, le SDF estime que tant que la crise anglophone persiste, l’élection ne sera pas organisée. Nous n’accepterons pas qu’une élection municipale ou législative se tienne. D’ailleurs, c’est l’une des recommandations fortes du SDF qu’on a donné au premier ministre qui était en tournée dans les régions du Nord et du Sud Ouest.
Pour être plus précis, le SDF s’engage à ce qu’i n’y’ait aucune élection, tant que les sept régions du Cameroun sur les dix, sont en crise.
- Sept régions sur dix ?
Bien évidement, madame. Celles du Grand Nord, de l’Est et bien sûr le Nord et le Sud Ouest. Dans ces régions, l’on note la présence des bandes armées un peu partout et, dans ces conditions, nous, au SDF estimons qu’on ne pourrait organiser des élections dignes de ce nom. Vous savez, c’est différent des élections présidentielles au cours desquelles le RDPC a voulu donner l’impression que tout s’est parfaitement déroulé.
Ici, il s’agit des élections locales et, si nous prenons le cas des zones anglophones, il n’ya plus un seul député ou maire qui réside dans les communes et c’est indépendamment du parti politique. Tous ont replié dans les villes. Il est impossible d’organiser les élections dans ces conditions et, c’est la raison pour laquelle nous demandons un retour à la paix.
- Que pensez-vous des sécessionnistes ou des ambazoniens, comme ils se font appeler ?
Nous pensons que c’est le gouvernement qui a encouragé le sécessionnisme, parce qu’il n’a pas tenu compte à temps, des revendications ou alors des demandes qui ont été faites par les avocats, les enseignants, des étudiants …Certes, quelques problèmes ont trouvé des pistes de solutions mais, du jour au lendemain, il a envoyé les modérés en prison. Ce qui a entraîné une montée en puissance de ce mouvement et, avec les premiers morts, nous voyons la situation qui prévaut actuellement. Et pourtant, nous avons sonné l’alarme à travers la marche des députés, l’an passé nous avons défié torse nu au boulevard pour dire que la crise est grave et, qu’il est impératif de la résoudre.
- Parlons de l’enlèvement de Ni John Fru Ndi. De nombreux camerounais pensent qu’il s’agit d’une simulation.
Vous savez, chacun a droit à la parole, chacun est libre de dire ce qu’il veut. Autant ils doutent du kidnapping du chairman, autant ils peuvent dire qu’on n’a pas tiré sur les voitures des gouverneurs du Nord Ouest et du Sud ouest, sur celles des ministres de la défense et de l’Administration Territoriale. Autant ils peuvent dire que le secrétaire d’était Ngaferson n’a pas été enlevé
- Vous parlez là des personnes qui peut être ne représentent rien dans ces régions. Ma question est précise, a t- on, oui ou non enlevé ni John Fru Ndi ?
Ils peuvent dire que le frère de Fru Ndi n’a pas été enlevé, que la sénatrice Emilia n’a pas été enlevée… Ce qu’il en est c’est que le chairman a été privé de liberté pendant six heures, il a été libéré autour de 18h 34. Il se rendait aux obsèques de l’honorable Banadzen lorsqu’une cohorte d’individus est arrivée et a décidé de le kidnapper.
- Qu’est ce qui ressort du tête à tête entre Ni John Fru Ndi et les terroristes de l’ambazonie ?
Il ressort de cette rencontre que Ni John Fru Ndi est crédible, il est resté ferme, malgré le danger qu’il encourait. On lui a demandé de faire partir ses parlementaires de l’Assemblée Nationale. Ils ont obtenu un non péremptoire. Le chairman leur a fait comprendre que c’est parce qu’ils sont là, qu’il peut facilement parler au Président de la République, pour que cette crise s’arrête.
- Que pensez – vous du fédéralisme ?
Le fédéralisme c’est une forme de l’Etat qui est dans notre programme depuis de très longues années, parce que nous estimons que c’est la forme de l’Etat qui est la mieux adaptée au contexte camerounais aujourd’hui. Elle rapproche les populations de l’administration. Ce sont les communautés qui choisissent leurs dirigeants. Ce qui permet d’être au fait des problèmes que rencontrent ces dernières et, d’apporter les solutions idoines, constitutionnelles. Pas comme la décentralisation qui dépend parfois du décret d’un seul individu.
- Le premier ministre a été dans les zones anglophones. Pendant quatre jours, il a rencontré tout le monde. Croyez vous que sa démarche est différente de celles des personnalités qui l’ont précédé au Nord et au Sud Ouest ?
La descente du ministre Dion Ngute est un peu différente parce que ça ne se passe pas au même moment, il y’a un contexte de plusieurs morts, il y’a une pression internationale plus accentuée et, tout le monde éprouve comme in raz le bol. Vous avez vu qu’il a reçu le SDF et, que ce sont les services du premier ministre qui ont tweeté après cette rencontre. Le SDF a apporté sa contribution à travers quatre propositions.
La première proposition c’est un cessez le feu bilatéral. Cela signifie que d’un côté, les sécessionnistes déposent les armes et l’armée rentre dans les casernes.
La deuxième proposition c’est la libération de tous les prisonniers qui ont été embastillé du fait de cette crise
La troisième c’est la désignation d’un médiateur. Il peut être international, ça peut être Ni John Fru Ndi, ça peut être le cardinal Christian Tumi avec des observateurs chargés du suivi de cette résolution. Ce médiateur doit aller dans quatre pôles pour retrouver les séparatistes
La dernière résolution c’est la non organisation avant le retour de la paix.
- Pensez vous réellement que le gouvernement que vous semblez accuser n’a rien fait pour que la pais revienne ? I y’a eu des démarches, des dispositions légales, sans pour cela que n’arrive les pressions internationales que vous avez relevé plus haut ?
Dans la commission désarmement, démobilisation, réinsertion, c’est un programme du candidat Joshua Oshi, nous le revendiquons mais, ce n’était pas de cette manière. Nous pensons que le gouvernement a mis la charrue avant les bœufs. Il aurait tout d’abord dû provoquer un cessé le feu.
- Les ambazoniens qui n’ont manifesté aucune bonne volonté sont – ils prêts à déposer les armes aujourd’hui ? Face à cette énième démarche du gouvernement ?
A un moment donné, les protagonistes d’une guerre se fatiguent et moi, je suis convaincu que c’est le gouvernement qui a fabriqué ces sécessionnistes et, que ces derniers sont prêts à déposer les armes. Pourvu qu’il y’ait des bons interlocuteurs, qu’ils ne soient pas tournés en bourrique par le pouvoir de Yaoundé.
- Si vous refusez de respecter les institutions de votre pays, avec qui pensez – vous échanger ?
Il ne s’agit pas de respecter ou de ne pas respecter les institutions. D’ailleurs, ces dernières sont obligées de résoudre ce problème. Il faut néanmoins que de l’autre côté, qu’il y’ait de bonnes dispositions et, je le répète des médiateurs. Je vous rappelle qu’i y’a eu beaucoup d’initiatives que le gouvernement n’a pas suivi et, c’était une erreur.
- Prendrez vous part à a 47ème édition de la fête de l’Unité Nationale ?
Non cette année, pour les raisons d’aggravation de la crise, la hiérarchie a décidé que personne ne défilera, pour marquer notre désapprobation face à a gestion de la crise. On ne peut pas parler d’unité dans cette désunion alors que beaucoup d’enfants ne vont pas à l’école, alors que le pays est entièrement divisé, alors qu’on ne remarque pas une volonté d’arranger les choses. Les militants du SDF ne vont pas défiler.
Entretien mené par Nicole Ricci Minyem
Quelques heures après sa rencontre avec le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, vendredi dernier, le Social Democratic Front (SDF) a dévoilé leurs principales propositions pour une sortie de crise dans les régions du Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun. La délégation de ce parti politique de l’opposition, était conduite au cours de cette rencontre par son Président national, Ni John Fru Ndi. Ces propositions ont été publiées le 10 mai dernier sur la page facebook « Communication SDF Douala V » par le Ministre du shadow cabinet du Sdf en charge de l'information et des médias, Jean Robert Wafo.
Résumés en quatre principaux points, le Sdf propose premièrement, un cessez-le-feu immédiat et bilatéral. « Les soldats des forces de défense et de sécurité rentrent dans les casernes et les combattants des bandes armées ou milices déposent les armes », relève le parti de Ni John Fru Ndi. Le deuxième point porte sur la libération immédiate de tous les prisonniers politiques incarcérés dans le cadre de cette crise, la nomination d'un médiateur de la crise et l'acceptation des observateurs. « Le médiateur aura en charge entre autres de contacter et de recueillir les propositions des différents protagonistes qui se trouvent globalement dans quatre foyers précis à savoir le territoire national, le Nigéria, l'Amérique du Nord et l'Europe. Les observateurs auront en charge de vérifier l'avancée progressive du processus de paix en rapport avec les conclusions arrêtées de commun accord », explique le Communiqué.
En dernier position le Sdf demande le report des élections locales. Selon ce parti politique, les élections régionales, municipales et législatives ne sauraient se tenir dans les conditions actuelles dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Elles doivent se tenir après le retour effectif de la paix dans ces deux régions. Ces propositions du SDF ont été faites au cours de la tournée de quatre jours, du Premier ministre Joseph Dion Ngute dans la région du Nord-Ouest. Le chef du gouvernement qui était en campagne de paix dans cette zone en proie à une crise socio-politique depuis près de 3 ans, sur haute instruction du Président de la République, Paul Biya, s’est concerté avec les principaux acteurs sociopolitiques de cette région afin de trouver des solutions pour une sortie de crise. Le Premier ministre a annoncé au cours de sa tournée, qu’à part l'indivisibilité du Cameroun, le président de la République est prêt à organiser un dialogue formel pour résoudre la crise.
Marie MGUE
En effet, ce geste me paraît comme une sommation adressée aux fédéralistes anglophones de choisir leur camp : soit on est Camerounais, soit on est Ambazonien.
Pour les c, la lutte doit être intensifiée contre le Gouvernement du Cameroun, et la position des Anglophones qui promeuvent la forme fédérale de l’Etat tout en restant Camerounais est une trahison à leur cause.
Dans ce lot de traîtres, figurent évidemment les Anglophones plus ou moins liés au pouvoir, mais aussi les acteurs politiques anglophones qui continuent d’accepter d’être Camerounais, à l’instar de Fru Ndi ou Kah Wallah ou des Parlementaires du SDF, même si ceux-ci prônent l’Etat Fédéral.
Dans un premier temps, les Sécessionnistes ont considéré les Fédéralistes comme des alliés de circonstance et surtout un réservoir de partisans. Mais avec le temps, ils vont les attaquer franchement, puisque pour eux, le débat sur le fédéralisme est un simple thème de diversion.
Les Sécessionnistes sont d’autant plus impatients d’en finir avec les Fédéralistes qu’ils craignent que le Gouvernement ne finisse par retrouver la raison et consente au fédéralisme, ce qui leur couperait l’herbe sous les pieds en asséchant la séduction de leur cause auprès de la population anglophone.
Et c’est cela qu’indique clairement l’enlèvement de FRU NDI, mais aussi de la Sénatrice Emilia NZEKE du SDF et de bien d’autres encore. Il s’agit d’un message adressé aux Anglophones que la Sécession ne veut plus entendre tenir un discours de conciliation avec le Cameroun, fédéral ou non.
Un message extrêmement dangereux qui montre un durcissement du ton et une poussée vers plus de radicalisation ! Bien loin de déposer les armes, la Sécession signale qu’elle s’apprête à mener une lutte dure et implacable contre l’Etat.
En réalité, les Fédéralistes ont été affaiblis par le Gouvernement qui croyait que c’était son ennemi. Ils seront désormais anéantis par la Sécession qui les déteste !
Alors, le Cameroun va se retrouver avec deux frères Siamois que rien ne va plus séparer, puisque la population modérée des Fédéralistes aura disparu : d’un côté, un Gouvernement entêté et obtus qui n’écoute que lui-même, et de l’autre, une Sécession haineuse et plus entêtée encore !
Deux monstres belliqueux lancés dans un duel à mort, poussés par la même obstination, la même haine, le même amour du sang.
Dieudonné ESSOMBA
Le parti fondé par le Chairman Ni John Fru Ndi arrive quatrième, dans le classement des formations politiques qui ont concouru pour la Présidentielle 2018.
Depuis la tenue des élections présidentielles au Cameroun, le Social democratic front (SDF) a toujours occupé la deuxième place du classement. Lors de la Présidentielle de 2011, le parti politique représenté par le Chairman Ni John Fru Ndi était deuxième avec un score de 518 175 suffrages, soit 10,7122%. Il convient de rappeler que lors de ladite Présidentielle, il y a eu 7 521 651 électeurs inscrits, 4 951 434 votants, 2 570 217 d’abstentions soit 34,171%, 65, 82% de taux de participation et un total de 114 185 de bulletins nuls, pour 4 837 249 suffrages valablement exprimés, soit 65,829%. Lors du scrutin de 2004, le candidat du SDF John Fru Ndi est arrivé deuxième avec un pourcentage de 17,40% des voix (654.066 votes). En 1992, année électorale qui a autant secoué le Cameroun comme celle-ci, le premier parti politique de l’opposition avait fait un score de 35,9% avec 1.066.602 des voix récoltées.
Comparé aux précédentes élections, il n’est pas faux de dire que la formation politique de Ni John Fru Ndi a perdu sa place de leader des partis politiques de l’opposition au Cameroun. Puisque pour l’élection présidentielle 2018, le parti est logé à la quatrième place avec un score de 3,35%. Il a été devancé par le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de Maurice Kamto arrivé en deuxième position avec 14,23% et Univers du Pr Prosper Nkou Mvondo qui a la troisième place avec un score de 6,28%. Pour d’aucuns, cette dégringolade du SDF s’explique premièrement par le fait de la crise socio-politique qui paralyse les régions anglophones autrefois fief de ce parti. Les populations de ce côté menacées par les sécessionnistes et par crainte de représailles n’ont pas toutes exercés leur droit civique. Outre cette raison-là, certains observateurs et journalistes politiques mentionnent le fait que l’investiture de Joshua Osih pour cette Présidentielle n’avait pas ravi l’ensemble des caciques du SDF.
D’ailleurs il y a juste de cela une semaine où les militants d’Allemagne de cette formation politique ont par voie de correspondance réclamé la démission de Joshua Osih au poste de premier vice-président national du parti. «Pour préserver la crédibilité politique du parti, le grand héritage historique de ses nombreux militants et la mémoire des martyrs du 26 mai 1990, SDF Germany propose au Comité exécutif matinal, d’opérer une autopsie froide des causes endogènes et exogènes de notre échec et d’amener l’honorable Joshua Osih a assumer toutes les conséquences politique et personnelle qui s’imposent en facilitant sa démission au poste de Premier vice-président national du SDF » a écrit Jean Robert Wanko, président du Sdf en Allemagne. Ces mêmes militants d’Allemagne ont aussi demandé la tenue d’une convention nationale du parti de la balance dans le but de matérialiser une véritable refondation et rénovation de la formation politique.
A titre de rappel, d’après les données contenues dans les Rapports du Ministère autrefois nommé de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd), le SDF pour ce qui est des élections législatives, en 1997 a eu 43 sièges, en 2002 22 sièges, en 2007 16 sièges et en 2013, 18 députés. Concernant les élections municipales, le parti de Ni John Fru Ndi en 1996 avait 61 communes, en 2002 il avait 36 communes, en 2007 il a eu 22 communes et en 2013, il avait 22 communes. Pour ce qui est élections sénatoriales en 2013, il a eu 14 sénateurs.
Liliane N.