Dans le but d’appliquer la mesure du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt), rendant d’application obligatoire les normes camerounaises dans la filière textile, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a annoncé aux acteurs de la filière qu’une équipe de contrôle sera bientôt déployée sur le marché national. C’était au cours d’une réunion d’imprégnation et de sensibilisation organisée à leur attention, la semaine dernière, au sein de son département ministériel, rapporte le journal Eco Matin.
Lors de cette réunion, le ministre du Commerce a fait savoir que « nous sommes dans un processus partenarial, il ne fallait pas que vous soyez surpris que les gens débouchent chez vous et viennent vous contrôler sans que vous n’ayez été tenus informés. J’ai donc pris le bon soin de vous convier à cette réunion pour vous informer que nous allons nous déployer sur le terrain ».
En effet, apprend-on, l’arrêté signé par le Minmidt rend d’application obligatoire les normes camerounaises du textile. Elaborées conformément aux procédures ISO/CEI, celles-ci interdisent certains produits chimiques dans la fabrication des produits textiles (Pagne et linge), notamment les « colorants azoïques, formaldéhyde, alkyl phénol (ethoxylate de nonyphénol, nonyphénol 1), phtalates, métaux lourds (plomb et nickel) », et donc la vente ou la distribution quelconque des produits issus de ceux-ci sur l’étendue du territoire national.
« C’est inévitable. Maintenant elle va se faire. En matière de normes, tant qu’une norme n’est pas rendue d’application obligatoire, elle est facultative par définition. Mais si elle est d’application obligatoire, personne ne peut s’y opposer », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana.
Toutefois, avant cette mise en application sans appel, un calendrier des descentes sur le terrain établi par l’Agence des normes et de la qualité (Anor) en collaboration avec le ministère du Commerce, sera communiqué aux acteurs de la filière dans les prochains jours au cours d’une conférence de presse, a précisé le directeur de l’Anor.
Pour être en règle, les opérateurs importateurs ou producteurs locaux de produits textiles sont tenus de disposer d’un certificat de conformité à la norme, avant toute mise en circulation et distribution de leurs produits sur le territoire national. Les vendeurs au détail des produits soumis aux normes doivent obligatoirement obtenir copies de ces certificats de conformité auprès de leur fournisseur avant toute distribution, sous peine de sanctions.
Eco Matin rappelle que cette mesure vise non seulement à encourager la production locale, mais aussi à « protéger les Camerounais et l’environnement » qui sont menacés par l’utilisation des couches de bébé, serviettes et pagnes par exemple, souvent faits à base de textiles jugés non convenables à notre écologie.
À titre d’illustration, le président directeur général de l’interprofession Coton textile confection cuir, Edouard Ebah Abada, a évoqué au cours de la réunion, la présence de produits textiles non adaptés pour les milieux chauds comme le Cameroun, car ayant un faible pourcentage de coton (25% seulement) contre un fort pourcentage de tissus à base de fibre de pétrole.
Otric N.
Seulement, apprendra le ministre Gilbert Dodo Ndoke, qu’accompagnait le secrétaire d’Etat Fuh Calistus Gentry, pour ce projet comme pour d’autres produits que cette agro-industrie en service depuis moins de deux ans commercialise déjà, il se pose un problème d’approvisionnement en matières premières. A en croire Cameroon Tribune, l’usine, pour rester viable et se projeter, a besoin de garanties, de stocks suffisants de matières à transformer.
La même doléance a été émise à l’usine Chococam, toujours dans la zone de Bassa, où le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique et sa délégation se sont ensuite rendus. Ici, l’administrateur directeur général, Ndiaye Mouhamadou, a relevé un « besoin en matières premières à des prix compétitifs », notamment en sucre, cacao et arachide.
A chacun de ces interlocuteurs, le Minmidt a indiqué qu’une concertation est en cours au sein de l’équipe gouvernementale en vue de la mise sur pied d’une plateforme Minmidt-Minader-Mincommerce. Il s’agira d’y remonter toutes les informations relatives aux besoins en approvisionnements des entreprises, afin que des réponses efficaces y soient apportées.
« Signalez vos besoins, et nous allons activer le levier gouvernemental (…) pour une orientation stratégique des filières à encourager », a déclaré le Minmidt. Gabriel Dodo Ndoke a reconnu que « le manque de matière première est un problème », mais relevé qu’une bonne organisation permettrait d’y remédier.
Celle-ci passerait d’abord par une mise en contact formelle avec les producteurs de ces matières premières. « Vous avez des agriculteurs qui ne savent pas où vendre leur production », va-t-il relever, quand, dans le même temps, des industriels manquent de leur matière…
D’autres problèmes ont été signalés au ministre, à Chococam notamment : le coût jugé élevé et la qualité de l’énergie, le besoin d’un nouvel espace pour leurs installations, etc. Le Minmidt a ensuite visité l’usine Cicam, ainsi que l’entreprise Biopharma.
Rappelons que c’est au ministre Gilbert Dodo Ndoke qu’il revient la lourde charge de conduire l’implémentation du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) du Cameroun. A travers le PDI, le Cameroun songe à devenir « l’Usine de la Nouvelle Afrique Industrielle à l’horizon 2050 ».
Il est prescrit au nouveau ministre le rattrapage du retard de croissance pour le porter à deux chiffres, la reconquête du leadership et la maitrise des chocs structurels ou systémiques. Le Cameroun ambitionne ainsi d’accroître de 24 % contre 13 % actuellement, la contribution du secteur industriel dans la formation de son PIB afin d’atteindre les objectifs d’émergence à l’horizon 2035.
Pour y arriver, certaines filières porteuses ont été ciblées à savoir : l’agro-industrie, l’énergie et le numérique. Un accent particulier sera mis sur la transformation du bois, du coton, des minerais, des hydrocarbures mais également sur la métallurgie, la sidérurgie, la pétrochimie et la chimie.
Otric N.
La très bonne nouvelle pour le Cameroun ici, bien que ceci pouvant déchaîner des convoitises malsaines, est l’importance du gisement de bauxite déclaré de « très haute qualité ». Car en la matière notre pays est loin d’être mal loti. Il est présenté par nombre d’experts comme possédant le deuxième plus grand gisement de bauxite en Afrique après la Guinée Conakry. Le potentiel camerounais en ce minerai stratégique est évalué à environ 600 millions de tonnes. Le tout est reparti sur trois sites qui sont : Minim-Martap et Ngaoundal 550 millions de tonnes, Fongo Tongo dans la Région du Littoral, 50 millions de tonnes. De fait, Par cette annonce de Canyon Resources, c’est donc presque la moitié du gisement camerounais de ce minerai qui est déclaré de très haute qualité.
La société minière australienne a révélé qu'elle « a identifié une ressource de bauxite à très haute teneur de près de 251 millions de tonnes sur les 550 millions de tonnes existantes du projet de classe mondiale Minim-Martap au Cameroun. Un examen détaillé de l'exploration effectué par SRK Consulting confirme que plus de la moitié de la zone forée pour les ressources en vrac contient plus de 50% d'oxyde d'aluminium (Al2O3) avec une très faible quantité de contaminants. »
A titre de rappel, c’est le 17 septembre 2018 que le ministère des Mines, de l’industrie et du développement technologique (MINMIDT) procédait à Ngaoundéré, au lancement de la dernière phase de recherches qui précède le développement des gisements de bauxite dans les localités de Minim-Martap et de Ngaoundal.
Le démarrage desdits travaux d’exploration Par CAMALCO, filiale de la compagnie minière Cayon Resources intervenait ainsi deux mois après la décision du gouvernement de changer de partenaire dans le cadre de l’exploitation des gisements de bauxite dans lesdites localités. En effet, le 11 juillet 2018, le gouvernement camerounais signait trois licences d’exploration en faveur de la société CAMALCO au détriment de Cameroun Alumina Ltd (CAL), une joint-venture entre Hydromine (USA), Dubal Alumina (Emirats) et Hindalgo (Inde). CAL ne fournissait pas selon le gouvernement camerounais, les garanties nécessaires pour mener à bien ce projet.
La reprise de ces permis par CAMALCO après deux années de négociation avec les autorités camerounaise a vu cette entreprise s’engager à mobiliser 6 milliards de FCFA pour un cahier de charges étalé sur trois années.
C’est l’une des annonces du ministre des Mines de l’industrie et du Développement technologique lors du lancement des inspections conjointes des entreprises industrielles à Garoua, dans la région du Nord.
Comme un symbole, c’est par la Société de développement de coton (SODECOTON), que la campagne 2019 des inspections nationales conjointes des entreprises du secteur industriel, a été lancée lundi dernier à Garoua. Et pour cause, rapporte Cameroon Tribune, lors de la cérémonie protocolaire tenue un peu plus tôt à la salle des fêtes de la Communauté urbaine de Garoua, le ministre des Mines de l’industrie et du Développement technologique (Minmidt) Gabriel Dodo Ndoke, expliquera que la filière coton fait en effet partie des piliers stratégiques du Plan directeur d'industrialisation (PDI) du Cameroun, avec en première ligne, l’optimisation du secteur textile par une amélioration des capacités de transformation de la production locale de coton.
Les perspectives de la filière étant une production annuelle de 600.000 tonnes à l’horizon 2025 (contre moins de 300.000 actuellement), le PDI envisage de s’appuyer sur ces performances pour porter à 50%, la part de fibre textile transformée et exploitée au niveau local, d’ici 2025. Ainsi, dira le Minmidt, des domaines comme les équipements vestimentaires des grands corps de l’Etat (police, armée, etc.), qui actuellement sont commandés à l’extérieur, pourraient voir à terme 60% de la fibre textile entrant dans leur confection, « made in Cameroon ».
C’est donc avec de tels caps en vision, que le Minmidt a engagé cette campagne 2019 des inspections, placée sous le thème «Prévention des risques et développement durable : socle pour la consolidation des acquis». Avec pour objectif, «l’intensification et la rationalisation des inspections, afin d’aller progressivement vers le risque zéro» en milieu industriel, dira le Minmidt.
Il faut dire que les résultats des activités du Comité national des inspections (CNI) en 2018, présentés par le directeur de l’industrie au Minmidt, sont pour le moins encourageants. 9246 inspections menées (95% de l’objectif fixé), contre 7066 en 2017, soit 31% d’augmentation. 83 accidents et incidents majeurs répertoriés, 198 procès-verbaux de constatation des infractions dressées, pour 1, 487 milliard de FCFA à recouvrer par le Trésor public au titre amendes pour ces infractions et irrégularités. Une enveloppe en augmentation de 350 millions de FCFA par rapport au précédent exercice qui atteste de la plus grande rigueur et efficacité des contrôles.
Les revenus budgétaires du secteur extractif, notamment les mines, les hydrocarbures, le transport ainsi que les carrières, ont généré 500 milliard de F. De manière concrète, la contribution du secteur extractif dans les exportations a été de 23,8% en 2016. Quant à sa contribution au budget de l'Etat, elle a été de 17,9% sur la même période.
Pour ce qui est du Bip, la contribution du secteur s’est située à 3,33%. Enfin, s’agissant des emplois, le secteur extractif n’en a généré que 0,3% sur la période concernée. C'est en substance l'information qu'on retient de la restitution au public, vendredi à Yaoundé, du 11e rapport 2016 de l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE).
Ouvrant la cérémonie, le ministre des Mines, de l'Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoke, par ailleurs vice-président Comité ITIE, a indiqué que ce rapport intervient à mi-parcours de la mise en œuvre de l'aide accordée au Cameroun pour mettre en pratique les 14 mesures correctives prescrites par le conseil d'administration de l’ITIE.
Pour sa part, le secrétaire permanent de l'ITIE, Agnès Solange Ondigui Owona a indiqué que le Comité est déjà en train de mettre en œuvre ces mesures correctives. Il s'agit, entre autres, de l'amélioration de la gouvernance, du décret de réorganisation du Comité, du protocole signé par des entreprises privées pour la mise en place les règles de représentation et de leur participation effective à la mise en œuvre de l 'ITIE.
Agnès Solange Ondigui Owona a ajouté qu’en parallèle, il y a la signature d'un protocole similaire par le représentant de la société civile en vue des mêmes modalités de représentation et de participation. Au-delà des aspects concernant la gouvernance, il y a ceux ayant trait à la divulgation des données proprement dites.
« La Société nationale des Hydrocarbures a fait des avancées significatives dans le cadre du rapport 2016 pour la divulgation des informations sur les rapports qu'elle entretient avec ses filiales et les entreprises du portefeuille de l'Etat. C'est l’une des demandes fortes des instances internationales pour améliorer la transparence de ces transactions », a indiqué le secrétaire permanent. Avant de conclure: « Nous aurons finalisé la mise en œuvre des mesures correctives à l'échéance de décembre 2019 ».
Le représentant de la société civile s'est dit satisfait du fait que ce rapport 2016 soit rendu à temps. Ce qui relève, selon lui, d'une réelle performance au regard de son volume et des données qu'il contient. Les sociétés du secteur extractif ont également exprimé leur satisfaction pour la sincérité de plus en plus reconnue de leur déclaration de volumes d'hydrocarbure et des flux financiers vis-à-vis de l'Etat.
Otric N.