Cette opération de contrôle fera suite à un arrêté interdisant la vente de produits textiles (Pagne et linge) comportant certaines substances toxiques sur le marché national, signé le 29 janvier 2019, par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique.
Dans le but d’appliquer la mesure du ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique (Minmidt), rendant d’application obligatoire les normes camerounaises dans la filière textile, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a annoncé aux acteurs de la filière qu’une équipe de contrôle sera bientôt déployée sur le marché national. C’était au cours d’une réunion d’imprégnation et de sensibilisation organisée à leur attention, la semaine dernière, au sein de son département ministériel, rapporte le journal Eco Matin.
Lors de cette réunion, le ministre du Commerce a fait savoir que « nous sommes dans un processus partenarial, il ne fallait pas que vous soyez surpris que les gens débouchent chez vous et viennent vous contrôler sans que vous n’ayez été tenus informés. J’ai donc pris le bon soin de vous convier à cette réunion pour vous informer que nous allons nous déployer sur le terrain ».
En effet, apprend-on, l’arrêté signé par le Minmidt rend d’application obligatoire les normes camerounaises du textile. Elaborées conformément aux procédures ISO/CEI, celles-ci interdisent certains produits chimiques dans la fabrication des produits textiles (Pagne et linge), notamment les « colorants azoïques, formaldéhyde, alkyl phénol (ethoxylate de nonyphénol, nonyphénol 1), phtalates, métaux lourds (plomb et nickel) », et donc la vente ou la distribution quelconque des produits issus de ceux-ci sur l’étendue du territoire national.
« C’est inévitable. Maintenant elle va se faire. En matière de normes, tant qu’une norme n’est pas rendue d’application obligatoire, elle est facultative par définition. Mais si elle est d’application obligatoire, personne ne peut s’y opposer », a indiqué Luc Magloire Mbarga Atangana.
Toutefois, avant cette mise en application sans appel, un calendrier des descentes sur le terrain établi par l’Agence des normes et de la qualité (Anor) en collaboration avec le ministère du Commerce, sera communiqué aux acteurs de la filière dans les prochains jours au cours d’une conférence de presse, a précisé le directeur de l’Anor.
Pour être en règle, les opérateurs importateurs ou producteurs locaux de produits textiles sont tenus de disposer d’un certificat de conformité à la norme, avant toute mise en circulation et distribution de leurs produits sur le territoire national. Les vendeurs au détail des produits soumis aux normes doivent obligatoirement obtenir copies de ces certificats de conformité auprès de leur fournisseur avant toute distribution, sous peine de sanctions.
Eco Matin rappelle que cette mesure vise non seulement à encourager la production locale, mais aussi à « protéger les Camerounais et l’environnement » qui sont menacés par l’utilisation des couches de bébé, serviettes et pagnes par exemple, souvent faits à base de textiles jugés non convenables à notre écologie.
À titre d’illustration, le président directeur général de l’interprofession Coton textile confection cuir, Edouard Ebah Abada, a évoqué au cours de la réunion, la présence de produits textiles non adaptés pour les milieux chauds comme le Cameroun, car ayant un faible pourcentage de coton (25% seulement) contre un fort pourcentage de tissus à base de fibre de pétrole.
Otric N.