Seulement, apprendra le ministre Gilbert Dodo Ndoke, qu’accompagnait le secrétaire d’Etat Fuh Calistus Gentry, pour ce projet comme pour d’autres produits que cette agro-industrie en service depuis moins de deux ans commercialise déjà, il se pose un problème d’approvisionnement en matières premières. A en croire Cameroon Tribune, l’usine, pour rester viable et se projeter, a besoin de garanties, de stocks suffisants de matières à transformer.
La même doléance a été émise à l’usine Chococam, toujours dans la zone de Bassa, où le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique et sa délégation se sont ensuite rendus. Ici, l’administrateur directeur général, Ndiaye Mouhamadou, a relevé un « besoin en matières premières à des prix compétitifs », notamment en sucre, cacao et arachide.
A chacun de ces interlocuteurs, le Minmidt a indiqué qu’une concertation est en cours au sein de l’équipe gouvernementale en vue de la mise sur pied d’une plateforme Minmidt-Minader-Mincommerce. Il s’agira d’y remonter toutes les informations relatives aux besoins en approvisionnements des entreprises, afin que des réponses efficaces y soient apportées.
« Signalez vos besoins, et nous allons activer le levier gouvernemental (…) pour une orientation stratégique des filières à encourager », a déclaré le Minmidt. Gabriel Dodo Ndoke a reconnu que « le manque de matière première est un problème », mais relevé qu’une bonne organisation permettrait d’y remédier.
Celle-ci passerait d’abord par une mise en contact formelle avec les producteurs de ces matières premières. « Vous avez des agriculteurs qui ne savent pas où vendre leur production », va-t-il relever, quand, dans le même temps, des industriels manquent de leur matière…
D’autres problèmes ont été signalés au ministre, à Chococam notamment : le coût jugé élevé et la qualité de l’énergie, le besoin d’un nouvel espace pour leurs installations, etc. Le Minmidt a ensuite visité l’usine Cicam, ainsi que l’entreprise Biopharma.
Rappelons que c’est au ministre Gilbert Dodo Ndoke qu’il revient la lourde charge de conduire l’implémentation du Plan Directeur d’Industrialisation (PDI) du Cameroun. A travers le PDI, le Cameroun songe à devenir « l’Usine de la Nouvelle Afrique Industrielle à l’horizon 2050 ».
Il est prescrit au nouveau ministre le rattrapage du retard de croissance pour le porter à deux chiffres, la reconquête du leadership et la maitrise des chocs structurels ou systémiques. Le Cameroun ambitionne ainsi d’accroître de 24 % contre 13 % actuellement, la contribution du secteur industriel dans la formation de son PIB afin d’atteindre les objectifs d’émergence à l’horizon 2035.
Pour y arriver, certaines filières porteuses ont été ciblées à savoir : l’agro-industrie, l’énergie et le numérique. Un accent particulier sera mis sur la transformation du bois, du coton, des minerais, des hydrocarbures mais également sur la métallurgie, la sidérurgie, la pétrochimie et la chimie.
Otric N.