Tel est le point de vue du député du Social Democratic Front par rapport au débat autour de la démarche à suivre afin d’arriver à une alternance au Cameroun.
« Depuis un certain temps, un débat est né sur le choix à faire entre la réforme consensuelle du système électoral et les inscriptions sur les listes électorales.
Dans un pays démocratique, un tel débat n'aurait jamais eu lieu compte tenu de ce que ces deux piliers mis ensemble constituent le socle de tout processus électoral crédible. Malheureusement au Cameroun, près d'une trentaine d'années après le retour au multipartisme, on en est encore à discuter sur ces fondamentaux en matière électorale.
S'il m'était donné de choisir la priorité entre les deux options, je choisirais sans aucun doute la réforme consensuelle du système électoral. Pour faire simple, pour avoir été un acteur direct des élections depuis plus d'une trentaine d'années, ce qui gangrène les élections dans notre pays réside plus dans l'absence d'un système électoral consensuel que dans l'inscription des électeurs sur les listes électorales.
Le système électoral consensuel, c'est la panacée.
Même avec le nombre d'inscrits actuels, M. BIYA ne peut gagner aucune élection au Cameroun si le système électoral n'est pas taillé à sa mesure. Encore moins le parti-État dans les différentes élections législatives et municipales.
Avec un code électoral crédible et consensuel, M. BIYA et son parti-État seront battus à plate couture et à toutes les élections
Il est constant que le nombre d'abstentionnistes a toujours été supérieur au nombre de votants.
Ces abstentions se recrutent plus du côté de l'opposition que de celui du Rdpc qui fait toujours le plein de ses voix avec évidemment des méthodes connues telles que la corruption, le chantage et l'enrôlement le plus souvent forcé des fonctionnaires et agents de l'État ainsi que des forces de défense et de sécurité…
La véritable question est celle de s'interroger sur les fondements de ce fort taux d'abstention. Pourquoi ces abstentionnistes qui, faut-il le rappeler avec force sont allés volontairement s'inscrire, refusent d'aller accomplir leur devoir de vote et d'y veiller pour qu'il soit pris en compte? La réponse est simple à savoir qu'ils ne croient plus en réalité au processus électoral.
Qu'est-ce qui peut justifier que la masse critique électorale ne soit pas encore atteinte alors que pratiquement tout le monde s'accorde à dire que le long règne sans partage de M. BIYA est désastreux et calamiteux sur pratiquement tous les plans? Il y a un problème sérieux dans la conscience collective des abstentionnistes. Du moins du côté de ceux qui veulent mettre un terme à ces décennies de mal gouvernance.
De mon point de vue, ce qui explique sans toutefois justifier cette apathie de la majorité des camerounais pour la chose électorale est l'absence d'un système électoral juste et crédible. C'est quand on parviendra à imposer un code électoral crédible et consensuel que le corps électoral retrouvera la confiance et la masse critique d'électeurs sera atteinte.
Seul ce déclic pourra rétablir et doper par la suite la confiance des électeurs. Confiance pour se mobiliser en masse pour aller s'inscrire individuellement. Confiance pour aller inscrire ceux qui ne sont pas encore inscrits. Confiance pour aller retirer les cartes électorales de ceux qui par défiance ne l'ont pas encore fait jusqu'ici.
Tant que cette confiance n'est pas revenue, il y aura toujours la défiance des potentiels électeurs. Ceux-ci ne se sentiront pas du tout concernés par les élections. Ils se diront toujours que quoiqu'ils fassent, leur vote sera détourné.
L'opposition notamment le SDF et la société civile ont engagé des combats périlleux pour l'amélioration du système électoral. Dans les institutions tout comme dans la rue.
L'institution des urnes transparentes, la refonte des listes électorales, le combat pour la mise sur pied d'une commission électorale nationale indépendante qui est toujours d'actualité ainsi que l'institution de la biométrie quoiqu'elle ne soit pas intégrale dans le processus électoral sont des éléments consubstantiels de la bataille contre le système que nous avons acquis.
Prenons le cas de l'organe en charge des élections. On est passé de l'administration territoriale à Onel 1 puis Onel 2 et Elecam. À chaque changement de dénomination, on est allé de mal en pire. Depuis sa création, Elecam a toujours été une excroissance du bureau politique et du comité central du parti-État, remettant ainsi fondamentalement en cause sa neutralité et son impartialité.
Plus encore, le caractère inamovible des membres d'Elecam pour lutter contre les intimidations diverses et les menaces permanentes ainsi que l'autonomie financière de cet organe relèvent encore d'une chimère. Pour l'oligarchie régnante, il faut à tout prix «tenir » cette institution ainsi que les membres qui la composent.
Prenons également les commissions départementales de supervision.
Ces commissions sont présidées par des magistrats des tribunaux de grande instance pour justement tromper l'opinion publique nationale et internationale sur leur caractère impartial. En réalité la tactique de Yaoundé est simple.
Dans les zones électoralement sensibles, on nomme les magistrats dont les accointances avec le pouvoir de Yaoundé sautent aux yeux et dans des zones électoralement acquises donc pratiquement sans risque pour le parti-État, on saupoudre avec des magistrats appartenant à d'autres ethnies.
Cette méthode est connue. Il suffit de recenser les présidents des différentes commissions départementales de supervision des votes pour s'en apercevoir.
Pourquoi ne pas supprimer ces différentes commissions départementales et instaurer une biométrie intégrale qui permet de transférer les données enregistrées sur les PV des commissions locales de vote directement dans un serveur central logé au siège d'Elecam pour publication des grandes tendances et pourquoi pas des résultats provisoires dans les 24h?
C'est bien possible avec une biométrie intégrale. Bien d'autres aspects du code électoral actuel méritent d'être abrogés, modifiés ou introduites à l'instar du bulletin de vote unique pour parer aux multiples achats de conscience et à la corruption active. Et c'est à cela qu'il faudrait s'atteler en priorité et de façon consensuelle.
Demander uniquement aux camerounais d'aller massivement s'inscrire sur les listes électorales alors que plus de 50% d'inscrits actuels refusent de voter, c'est faire fausse route si l'objectif est la participation massive du vote. C'est de surcroît faire un faux diagnostic pour un mal profond. C'est s'attaquer aux conséquences et non aux causes.
La cause profonde de l'abstention est le système électoral actuel qui n'est pas crédible. Un système électoral crédible et consensuel déclenchera inéluctablement la ruée des camerounais vers l'inscription sur les listes électorales. Nous devons éviter d'avoir une vision angélique de la vie politique au Cameroun.
M. BIYA et le Rdpc ne peuvent aucunement gagner une élection crédible et transparente. Même pas dans le moindre coin du pays. Leur ADN politique c'est la fraude. Aller aux élections dans les conditions actuelles qui ne garantissent aucunement l'égalité des chances, c'est être pratiquement sûr de perdre.
L'élection majeure approche. Nous devons nous mettre ensemble pour cette bataille. Tous les fronts doivent être mis en branle. La bataille au niveau des institutions et surtout la mobilisation populaire pour un code électoral crédible et consensuel.
Appeler à l'inscription sur les listes électorales sans toutefois exiger en même temps de modifier de manière consensuelle le système électoral actuel, c'est perpétuer et justifier l'habillage légal de la démocrature et surtout être un complice de la dictature reptilienne ».
N.R.M
Le Député du Social democratic front indique qu’il s’est agi d’une intimidation du président du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.
Jean Michel Nintcheu le Député du Social democratic front (Sdf) dit condamner avec la dernière énergie, les manifestations organisées hier 25 mai 2020, par des jeunes se revendiquant du Mouvement des Patriotes (Mp) devant la résidence privée de Maurice Kamto. Cette résidence se trouve dans la ville de Yaoundé et précisément au quartier Santa Barbara. Dans le message de dénonciation que l‘Honorable a posté sur sa page Facebook, il qualifie les organisateurs de cette manifestation d’ ”illuminés d’autre genre”.
Dans sa publication, Jean Minchel Nintcheu s’en prend non pas seulement aux organisateurs de la manifestation, mais aussi aux Forces de l’ordre appelées sur les lieux, pour une intervention. De son point de vue, celles-ci ont plutôt été passives. Et leur attitude n’est pas le fait du hasard. Elle révèle et traduit quelque chose. Elle est "manifestement révélatrice des sombres desseins inavoués projetés sur les responsables des partis politiques de l'opposition en cette période délicate et hautement sensible de la vie du Cameroun", écrit le Député du Sdf.
Le Député Jean Michel Nintcheu pointe un doigt accusateur en direction de Paul Biya le Président de la République. Pour lui, il est le responsable de ce qui se passe actuellement au Cameroun. Il est pour "principal responsable de tout acte de violence physique ou d'assassinat qui pourrait survenir à la suite de cette tentative manquée".
Liliane N.
Dans une correspondance qu’il a rendue publique, le Député du Social democratic front donne les raisons pour lesquelles, il a marché sur les effigies du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.
En ce début de campagne électorale des législatives et municipales, l’une des images qui a inondé la toile, c’est celle qui montre l’Honorable Jean Michel Nintcheu en train de piétiner les effigies du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). L’image ayant reçu des commentaires assez mitigés, l’Honorable a produit une correspondance dans laquelle il explique son acte. Pour lui, piétiner les effigies du Rdpc, c’est un acte citoyen qui vise à dénoncer des maux tels que la fraude dont se rend coupable, le parti politique au pouvoir.
« Je note avec étonnement que la mémoire sélective des thuriféraires du pouvoir est en marche pour critiquer l'acte citoyen que j'ai posé en piétinant avec satisfaction l'un des symboles des souffrances et des malheurs du peuple camerounais. Je tiens à préciser que si c'était à refaire je le referai, dans le but de laver l'honneur du peuple camerounais. En piétinant avec allégresse les effigies du Rdpc, j'entendais manifester mon ras le bol contre toutes les politiques du renouveau. J'ai marché sur un symbole de la dictature et de la mal gouvernance. J'ai marché contre le sous-développement et les souffrances infligées au peuple camerounais depuis trente-huit ans », écrit l’Honorable Jean Michel Nintcheu.
Le Député du Sdf indique que c’est également pour la gestion de la crise anglophone qui bat son plein au Nord-Ouest et au Sud-Ouest, qu’il a marché sur les effigies du Rdpc. A cette raison, il ajoute la question de la secte terroriste Boko Haram qui met en mal les citoyens à l’Extrême-Nord du pays, sans oublier la question relative à la porosité des frontières, l’injustice etc.
« J'ai marché contre l'indifférence du gouvernement RDPC qui se refuse à apporter une solution fédérale à la crise anglophone et se repaît du sang de nos compatriotes des régions du NOSO, dont les villages ont été réduits en cendre. J'ai marché contre les symboles de l'inertie à nos frontières et qui ont permis l'installation de BOKO HARAM et de la SELEKA sur notre territoire. J'ai marché contre l'asphyxie de notre économie étouffée par la corruption et l'injustice sous toutes ses formes. J'ai marché pour dire mon haut-le-cœur face au silence de l'administration au sujet des crimes rituels et des vols de bébés dans nos maternités. J'ai marché pour dire non à ce système de santé dans lequel on peut mourir pour une fracture au bras et dans lequel on peut être éventré devant l'indifférence du personnel médical », écrit l’Honorable du Sdf.
Liliane N.
Quelle image ? Et, ils sont nombreux qui se sont posés cette question, en voyant des vidéos circuler sur la toile.
Le candidat pour un autre mandat de député aux couleurs du Social Democratic Front dans la circonscription de Wouri-Est (Douala 3 et 5) a posé cette action, lors du lancement de sa campagne en vue des législatives du 09 Février 2020 au carrefour Bonaloka.
Peut être encouragé par la foule qui l’acclamait Jean Michal Nintcheu a trouvé opportun de sauter sur les pagnes du parti proche au pouvoir et ayant comme flocage, le visage du Président de la République et président national du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais.
Une attitude qui a suscité le courroux des militants de cette formation politique
« Pourquoi êtes vous surpris ? Depuis que ce monsieur est député, qu’avez- vous vu qu’il ait fait concrètement ? Quel est le bilan qu’il peut valablement vous proposer ? Aucun. Alors, pour se donner un peu de contenance il fallait bien qu’il fasse quelque chose qui pour lui revêt une quelconque symbolique mais, malheureusement, cela démontre uniquement la nature de l’individu et, je ne pense pas que logiquement, il faille faire confiance à un tel homme politique et je reste poli… », a écrit Aloïs Ntamack, vendeur d’ananas.
« Je ne sais pas s’il faille s’appesantir sur l’action de ce député mais, on ne peut s’attendre à autre chose de ce qui se présente aujourd’hui comme des hommes politiques mais pour ma part, je ne suis pas surprise. Fort heureusement, nous avons les dirigeants que nous avons mais, je suis certaine que si on donne le pouvoir à ces gens, on va vivre le véritable enfer au Cameroun…Il est évident pour moi que je ne peux donner ma voix à un individu pareil. Tu ne peux solliciter le suffrage des camerounais et croire que tu vas manquer du respect à tes contradicteurs… », laisse entendre Clarisse Mendo, militante d’un parti politique.
C’est un autre son de cloche au sein des rangs du SDF
Ses partisans, comme pour justifier cette action, affirme que : « On n’a pas vu autant de réactions lorsque le président de l’Assemblée nationale a déchiré les effigies du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ... Évitez – nous ces emportements de deux poids – deux mesures. Nous avons vu la même chose avec certains membres du gouvernement à l’instar de Mounouna Foutsou et du Dr Taïga... ».
C’est au cours de ce meeting de lancement que le SDF a procédé à l’installation de quelques 200 militants du RDPC qui viennent de rejoindre le parti de Ni John Fru Ndi.
Nicole Ricci Minyem
« Si l'on s'en tient à la Déclaration des Nations, les autochtones - que l'Exécutif a par ailleurs refusé de définir avec clarté dans le présent Code - ont certes des droits mais ils ne sauraient d'aucune façon en bénéficier en discriminant les non autochtones ou en piétinant les principes d’égalité et de démocratie… ».
Le régime de M. Biya, en complicité avec la majorité obèse et mal acquise du parti-Etat au Parlement, vient à travers l'article 246 alinéas 1 du Code général des collectivités territoriales décentralisées, de concrétiser son funeste projet de désintégration nationale et de catégorisation des citoyens camerounais.
Permettez-moi de revenir en arrière sur la construction d'un projet inavoué qui est aujourd'hui mis à nu. La Constitution du Cameroun, malgré diverses modifications, a toujours consacré le principe de l'égalité en droits et en devoirs des citoyens. Dans le Préambule de la Constitution de 1972, il était inscrit noir sur blanc : « Nul ne peut être inquiété en raison de ses origines ».
Dans la Constitution du 18 janvier 1996, le Préambule s'est enrichi des notions « Allogènes » et « Autochtones » .et on y a inséré la phrase suivante: « L'Etat assure la protection des minorités et préserve les droits des populations autochtones ». Pour la protection des minorités, c'est normal à partir du moment où un simple calcul démographique permet de les établir.
Pour ce qui concerne la notion d'autochtonie, les Nations Unies reconnaissent deux peuples autochtones au Cameroun à savoir les pygmées et les Bororos. Ce n'est malheureusement pas uniquement de ces deux peuples qu'il s'agit quand on parle d'autochtones dans ce Code général puisque le livre préliminaire ne nous renseigne pas sur le contenu du terme « autochtone » encore moins sur la notion de « originaire de la région ».
Connaissant le logiciel insidieux en vigueur dans la démarche programmée du régime de Yaoundé depuis des décennies en matière stigmatisation de ce que ses idéologues appellent publiquement « communauté en surnombre », il y a lieu de s'inquiéter sur les réelles motivations de l'inscription de ces deux termes dans le dispositif législatif.
Il n'est de secret pour personne que la vie n'a pas été créée au Cameroun. En dehors des deux communautés que je viens de citer, toutes les autres se sont installées à la suite des migrations internes et le plus souvent extérieures puisqu'il est établi que des communautés ont des racines hors du pays.
Fabien Eboussi Boulaga a dit fort à propos (je cite): « Autochtones, allogènes, ces mots sonnent pédants et barbares. Ils sont l'une des manifestations d'une inculture grandissantes. [...]. La protection des minorités relève d'une mauvaise écologie: on n'a pas à protéger une catégorie de citoyens comme on le fait des espèces animales ou végétales en danger de disparition [...]. Pour nous, l'autochtonie est un mythe »
Le célèbre écrivain Mongo Beti de renchérir: « Les Sawa n'ont pas plus créé Douala que les Betis n'ont créé Yaoundé. Sans doute ces sites étaient-ils habités respectivement par les Sawas et les Bétis. Mais les uns et les autres étaient à l'époque, bien incapables de créer une ville, n'en ayant ni les moyens techniques ni les ressources financières. L'homme blanc vint, choisit l'emplacement, traça les voies, dressa les plans des édifices, bâtit et administra ». Voilà qui est clair.
Collègues Députés,
À l'heure où le monde est confronté à la rude concurrence, où notre jeunesse est appelée à affronter les jeunesses d'autres pays, où le Cameroun doit affronter les défis de l'émergence tant proclamée dans les discours officiels, la 9ème législature a raté une occasion en or d'entrer dans l'Histoire du Cameroun. Pour des intérêts foncièrement égoïstes et égocentriques, vous avez refusé de tenir compte de certaines réalités qui vont fatalement vous rattraper et surtout tarauder durablement vos esprits. Vous avez mis à l'écart de la gestion des 14 mairies de ville des citoyens qui n'ont pas eu la chance de voir leurs géniteurs les reconnaître sur un acte de naissance.
Ceux dont il est mentionné sur l'acte de naissance PND (Père non déterminé). Vous avez exclu d'office de la gestion de ces 14 mairies de ville des compatriotes issus du métissage culturel. Tout simplement par ce que vous n'avez pas eu le reflexe d'avoir en conscience qu'un fils ne choisit pas ses parents qui eux-mêmes n'ont pas choisi de naître dans un espace géographique donné. En refusant de supprimer l'article 246 alinéa 1 de ce Code, vous avez bafoué les principes fondamentaux de la Vie.
Vous avez laissé prospérer un marqueur terrible qui est de nature à niveler des compétences vers le bas. Vous avez feint d'oublier qu'avec cet article 246 alinéa 1, un ex Président de la République non originaire de la région du centre ne peut pas être maire de ville de Yaoundé? Qu'un ex Président de la République non originaire de la région du littoral ne peut pas être maire de ville de Douala? Le monde est devenu un village planétaire. Seuls la compétence, la méritocratie et le suffrage universel doivent dicter les choix dans une République.
Les peuples qui l'ont compris sont entrain d'avancer tandis que ceux qui ne l'ont pas compris sont entrain de s'enfoncer dans le trou noir. Le premier satellite éthiopien ETRSS-1 sera lancé dans l'espace le 20 décembre 2020. Le monde entier retiendra que c'est l'Ethiopie qui réalisera cette prouesse technologique et non une communauté quelconque de ce pays d'Afrique qui, il y a de deux décennies, offrait au monde l'image hideuse d'une Afrique très mal partie.
Que dire du Rwanda qui, après une guerre civile qui a fait près de 900.000 morts du fait de la stigmatisation des communautés existantes, a décidé de supprimer la partie consacrée aux origines des citoyens dans les actes d'état-civil? Les termes « Hutu » et « Tutsi » ont été bannis desdits actes. Faites la comparaison entre le Cameroun et le Rwanda et parlez aux camerounais. Dois-je vous rappeler, Collègues Députés, que la maire de Paris est une française d'origine espagnole?
Le maire de Londres in britannique d'origine pakistanaise et le maire de New-York un américain d'origine italienne? Si on avait déplacé les villes de Paris, Londres et New-York au Cameroun, ces personnalités seraient d'office exclus de la compétition car ne pouvant pas candidater. Ce que les populations de ces grandes villes ont compris est que seule la capacité du maire de ville à pouvoir affronter les défis du présent et du futur comptent. Et pas une autre considération de surcroît discutable, comme c'est le cas avec la notion d'autochtonie.
Les populations des 14 grandes villes disposant des mairies de ville ont besoin d'un maire de ville qui va gérer avec efficacité les compétences dévolues à l'institution dont il a la charge. J'ai entendu certains d'entre vous dire que cette disposition concerne uniquement 14 villes du pays. Faudrait-il leur rappeler que ces 14 mairies de ville concentrent près de 60% de la population ainsi que l'essentiel de la richesse nationale officiellement déclarée. C'est ça qui est la réalité.
L'autochtonie ne saurait créer une autre forme de discrimination. L'article 46 alinéas 3 (le dernier article) de la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones indique à cet effet ce qui suit: "Les dispositions énoncées dans la présente Déclaration seront interprétées conformément aux principes de justice, de démocratie, de respect des droits de l’Homme, d’égalité, de non discrimination, de bonne gouvernance et de bonne foi.
Dans cet article 46 alinéa 3, il est énuméré les principes de justice, de démocratie, d’égalité et de non discrimination. En clair, si l'on s'en tient à la Déclaration des Nations Unies sus-citée, les autochtones - que l'Exécutif a par ailleurs refusé de définir avec clarté dans le présent Code - ont certes des droits mais ils ne sauraient d'aucune façon en bénéficier en discriminant les non autochtones ou en piétinant les principes d’égalité et de démocratie.
Le paradoxe est que cet article 246 alinéa 1 viole justement les sacro-saints principes de justice, d'égalité, de démocratie et de non-discrimination contenus dans la Déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones. On ne saurait régler un problème en créant justement le même problème. Il suffit d'avoir présent à l'esprit que la loi est impersonnelle et de portée générale.
De ce qui précède,
Ce Code général l'article 246 alinéa 1 est anticonstitutionnel, nocif pour notre vivre-ensemble, potentiellement conflictogène pour l'intégration nationale et surtout porteur de déflagrations sociales de forte amplitude. Cet article est démocraticide.
Collègues Députés,
En maintenant l'article 246 alinéa 1 de ce Code général des collectivités territoriales décentralisées, vous avez concrétisé le projet funeste de désintégration nationale et de catégorisation des citoyens. Vous avez programmé les funérailles du Cameroun avant même son enterrement que l'Exécutif et ses Goebbels tropicaux ont planifié depuis des décennies.
Vous avez eu le détestable et répugnant courage d'entériner cet article 246 ali1. Le peuple camerounais vous a regardés et l'Histoire fera certainement le reste… ».
N.R.M
Le député du Social Democratic Front (SDF) dénonce l’attitude des parlementaires qui ont voté pour l’adoption du Code général des collectivités territoriales décentralisées, notamment l’article 246 Alinéa 1 sur l’autochtonie.
Le patron du SDF dans la région du Littoral a été au centre d’une folle rumeur ces derniers jours. Les jeux autours des candidatures pour les municipales et les législatives entrainent un tel remous qu’aucune information n’est à négliger. Ce d’autant plus que tout devient possible. Et ils sont très nombreux qui sont prêts à tout pour se garantir une nouvelle élection aux fonctions de Sénateurs ou de conseillers municipaux.
Les cas de démissions sont nombreux ces derniers jours au sein du SDF. Plusieurs élus ont jeté l’éponge et décidé de ne pas se lancer dans la course des nouvelles élections. Les principales raisons, c’est l’impossibilité de tenir une élection dans les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest. Ces élus, pour l’essentiel de ces circonscriptions en crise, estiment qu’il est suicidaire de vouloir se maintenir candidat en étant originaire de ces régions.
C’est dans le flot de ces démissions que celle de l’honorable Jean Michel Nintcheu aurait été annoncée. Mais le concerné a réagi ce vendredi sur les antennes de la radio ABK. Pour préciser qu’il n’en était rien. Toutefois, il dénonce l’arrivée dans le parti de certaines personnalités qui sont investis par la hiérarchie au détriment de certains militants dont l’engagement devait être récompensé par une investiture. De plus, il conteste certains choix de sa hiérarchie dans les personnes devant compétir dans certaines circonscriptions à reconquérir. Des choix impopulaires. Le patron politique du SDF dans la région du Littoral dénonce également ce phénomène de transhumance politique qui a cours depuis la convocation du corps électoral pour les législatives et les municipales de 2020.
La transhumance politique est un phénomène naturel en politique. Il consiste simplement pour un acteur politique de changer de cheval politique afin de s’assurer un meilleur positionnement afin de se garantir de meilleures prébendes. Ceci en vue d’une élection à venir ou alors il s’agit d’alliance politique de circonstance pour de meilleurs positionnement sur l’échiquier politique. Le phénomène peut parfois être conditionné par la loi. Notamment dans le cadre de l’élection présidentielle au Cameroun. Quand on sait que pour candidater il faut pouvoir être investit par un parti politique qui a déjà un représentant au parlement ou dans les municipalités. De toutes façons, transhumance ou pas, les cartes sont entre les mains des citoyens de chaque circonscription. Et pour obtenir les voix, il faudra convaincre.
Stéphane NZESSEU
Dans une réaction qui fait suite à la convocation du corps électoral des législatives et des municipales par le Chef de l’Etat, le patron politique du SDF dans la région du littoral dit les raisons pour lesquelles organiser une élection locale dans le contexte sécuritaire précaire des régions du Nord Ouest et du Sud Ouest serait un acte de scission du pays.
Pour l’honorable Jean Michel Nintcheu, « M. Biya vient d’acter la sécession à travers le décret portant convocation du corps électoral le 09 février prochain ». Selon le député SDF « cet acte malheureusement suicidaire pour le pays compte tenu du contexte socio-politique actuel achève de convaincre, même les plus sceptiques qui osaient encore croire en lui malgré les multiples signaux négatifs qu'il n'a eu de cesse de perpétrer durant son long et détestable règne, que M. Biya est l'acteur majeur de la sécession. Ce décret a définitivement fait tomber le masque du véritable pyromane en chef enfoui sous le boisseau. »
L’argumentaire du patron politique du SDF dans le littoral tient au fait qu’il soit quasi impossible de tenir sereinement des élections municipales ou législatives dans le contexte de crise sécuritaire actuel. En effet, dans un environnement où il y a eu beaucoup de mal à procéder à l’installation de plusieurs sous préfets, comment s’imaginer qu’il soit possible d’organiser des élections crédibles ?
Jean Michel Nintcheu estime que le Chef de l’Etat risque par cette élection conforter les séparatistes dans l’idée qu’il y a deux Cameroun. Effectivement, les risques de radicalisations sont grands. Les populations qui sont le soutien de l’armée dans cette lutte contre les séparatistes, si elles se sentent exclues, il y a de fortes chances qu’elles donnent raison au discours des adversaires de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire. Et ce sont là des risques qu’il n’est pas préférable de courir à cette étape du conflit. Une étape où l’on observe une légère détente dans les relations, et où d’importantes négociations sont en cours avec des groupes sécessionnistes.
L’honorable a déjà trouvé le responsable en cas de dérive consécutive à la tenue forcée des élections dont le corps électoral vient d’être convoqué. Pour lui, « M. Biya sera tenu pour principal responsable de la très éventuelle déflagration qui surviendra à la suite de ce décret paranoïaque dont nul n'avait pourtant urgemment besoin en cette période extrêmement sensible de la vie de notre Nation.
Biya vient de jeter de l'huile sur le feu de la tentative de sécession du pays. En cela, il n'y a plus de doute possible. L'inconséquent, l'autiste et le condescendant trentenaire assumera seul un éventuel effet domino de la déflagration de forte amplitude dans d'autres régions du pays. L'Histoire de notre pays retiendra qu'il a hérité d'un pays en paix et n'a lésiné sur aucun moyen pour le brûler au crépuscule de son règne. »
Croisons les doigts et espérons qu’il n’en sera rien.
Stéphane NZESSEU
L’honorable Jean Michel Nintcheu et tout le directoire de cette formation politique avaient exigé la libération immédiate de leur camarade venu d’Allemagne quelques heures plus tôt, pour prendre part au Grand Dialogue National
Une exigence contenue dans un communiqué rendu public ce mercredi
« Les soldats de M. Biya ont procédé à l'arrestation et à l'emprisonnement du camarade Paddy Asanga, qui a pourtant été invité par le gouvernement camerounais en faveur de la GRC. Paddy Asanga, membre du SDF résidant en Allemagne, est arrivé au Cameroun dans l’espoir que le GN parvienne à atténuer la crise dans certaines parties du nord-ouest et du sud-ouest.
Son embastillement est la preuve que le DRM est évidemment incapable de dissimuler cette réalité répugnante et répugnante du fait que le Cameroun est et reste un État policier dont l'ADN reste la violation systématique des droits fondamentaux
Paddy Asanga doit être libéré immédiatement et sans condition. Un appel à tous les patriotes sera lancé dans cette direction dans les prochains jours à Yaoundé, en autisme… ».
Quelles sont les raisons de cette interpellation ?
« Il a été interpellé parce qu’il prenait des images à l’intérieur de la prison…Du moins c’est ce qu’on nous a donné comme raison. Maintenant, à vous de juger fort opportunément de ce prétexte, lorsqu’on connait les mesures de sécurité mises en place dans les prisons camerounaises… ».
« Si c’est la véritable raison de son arrestation, il y’a lieu de se poser des questions, surtout lorsqu’on sait qu’il n’est pas possible d’entrer dans un pénitencier avec des appareils. Lorsqu’on vient en visite, les gardiens exigent de laisser sur une table, téléphone portable, appareil photo, caméras et autres qui peuvent permettre de capter matériellement ce qui se vit à l’intérieur de ces prisons… ».
Il n’a pas été possible de l’avoir au téléphone mais, les mêmes sources nous ont fait savoir que Paddy Asanga va prendre le vol dans les prochaines heures et rentrer en Allemagne.
En rappel, à quelques heures du début des assises de Yaoundé, le responsable du Social Democratic Front, à peine arrivé au Cameroun, avait affirmé devant les médias que : «Nous sommes venus ici parce que nous ne voulions pas jouer à la politique des chaises vides. Mais s'ils nous arrêtent ici au Cameroun, nous n'allons plus accepter cette supercherie, pour qu'ils gâchent l'argent des contribuables que nous venons ici et toujours ».
Nicole Ricci Minyem
Dans une communication récente, le député SDF du Wouri dit son soutien à la démarche des avocats du barreau du Cameroun qui signent mordicus de cesser de travailler entre le 16 et le 20 septembre prochain.
Pour Jean Michel Nintcheu, à côté des revendications légitimes portées par les hommes en robe noir quant au traitement des justiciables dans les tribunaux dans notre pays, il est question au jour d’aujourd’hui de repenser le fonctionnement de tout l’appareil judiciaire de notre pays. L’honorable Nintcheu précise qu’« au-delà de ces récriminations somme toute légitimes contenues dans ce communiqué, ce sont les États généraux de la justice dans son ensemble qu'il faudrait convoquer, étant entendu que les droits acquis doivent être inaliénables. Connaissant les méthodes de Yaoundé, il faudrait que les réformes souhaitées et les résolutions prises ne se transforment en un enfumage théorique. »
Le député SDF rappelle à l’attention du ministre de la justice qu’au lendemain des crises au sein des prisons de Yaoundé Kondengui et de Buéa, le ministre avait demandé que lui soient faites des propositions en vue d’améliorer le service de la justice au Cameroun et le désengorgement des prisons dans notre pays. En espérant que ces propositions devraient constituer un document qui sera transformé en projet de loi, Jean Michel Nintcheu fait savoir qu’il y a des préalables : « Tout projet de loi devrait être précédé par la convocation des États généraux. Le plus vite serait le mieux puisque la grève est annoncée dans deux semaines. Yaoundé n'a pas intérêt à jouer à l'évitement ou au pourrissement. C'est le lieu ici de rappeler que cette stratégie funeste d'évitement puis de pourrissement à la suite des problèmes posés par des avocats anglophones, a été le déclencheur voire le catalyseur de la crise anglophone. Cette méthode sera de toute évidence suicidaire pour Yaoundé et malheureusement pour les justiciables. De même que tout passage en force par le biais d'un projet de loi concocté unilatéralement et sans consultation préalable des différents corps de métier de la justice. Une démarche efficiente consisterait à laisser aux professionnels et éventuellement aux citoyens reconnus pour leur compétence, l'occasion de s'exprimer sur l'avenir de la justice de notre pays. »
Dans la suite, L’honorable député et patron politique du Social Démocratique Front (SDF) dans la région du Littoral se dit totalement solidaire des actions menées par le barreau du Cameroun. Il invite par ailleurs les magistrats et le personnel de greffe qui connaissent aussi de nombreux problèmes du fait de cette justice opaque telle que dénoncée par le conseil de l’ordre national des avocats, à se joindre à la lutte qui vient de s’ouvrir. Une lutte pour une meilleure justice.
Stéphane NZESSEU