Dans une communication récente, le député SDF du Wouri dit son soutien à la démarche des avocats du barreau du Cameroun qui signent mordicus de cesser de travailler entre le 16 et le 20 septembre prochain.
Pour Jean Michel Nintcheu, à côté des revendications légitimes portées par les hommes en robe noir quant au traitement des justiciables dans les tribunaux dans notre pays, il est question au jour d’aujourd’hui de repenser le fonctionnement de tout l’appareil judiciaire de notre pays. L’honorable Nintcheu précise qu’« au-delà de ces récriminations somme toute légitimes contenues dans ce communiqué, ce sont les États généraux de la justice dans son ensemble qu'il faudrait convoquer, étant entendu que les droits acquis doivent être inaliénables. Connaissant les méthodes de Yaoundé, il faudrait que les réformes souhaitées et les résolutions prises ne se transforment en un enfumage théorique. »
Le député SDF rappelle à l’attention du ministre de la justice qu’au lendemain des crises au sein des prisons de Yaoundé Kondengui et de Buéa, le ministre avait demandé que lui soient faites des propositions en vue d’améliorer le service de la justice au Cameroun et le désengorgement des prisons dans notre pays. En espérant que ces propositions devraient constituer un document qui sera transformé en projet de loi, Jean Michel Nintcheu fait savoir qu’il y a des préalables : « Tout projet de loi devrait être précédé par la convocation des États généraux. Le plus vite serait le mieux puisque la grève est annoncée dans deux semaines. Yaoundé n'a pas intérêt à jouer à l'évitement ou au pourrissement. C'est le lieu ici de rappeler que cette stratégie funeste d'évitement puis de pourrissement à la suite des problèmes posés par des avocats anglophones, a été le déclencheur voire le catalyseur de la crise anglophone. Cette méthode sera de toute évidence suicidaire pour Yaoundé et malheureusement pour les justiciables. De même que tout passage en force par le biais d'un projet de loi concocté unilatéralement et sans consultation préalable des différents corps de métier de la justice. Une démarche efficiente consisterait à laisser aux professionnels et éventuellement aux citoyens reconnus pour leur compétence, l'occasion de s'exprimer sur l'avenir de la justice de notre pays. »
Dans la suite, L’honorable député et patron politique du Social Démocratique Front (SDF) dans la région du Littoral se dit totalement solidaire des actions menées par le barreau du Cameroun. Il invite par ailleurs les magistrats et le personnel de greffe qui connaissent aussi de nombreux problèmes du fait de cette justice opaque telle que dénoncée par le conseil de l’ordre national des avocats, à se joindre à la lutte qui vient de s’ouvrir. Une lutte pour une meilleure justice.
Stéphane NZESSEU