Au moins 30% de la planète à protéger d’ici 2030, c’est la mission que se fixe la Convention pour la biodiversité biologique (CBD). Selon la mouture d’un texte dévoilée ce lundi, Il est question de mener une lutte concertée contre la dégradation accélérée de la nature.
C’est en octobre 2020 que la 15ème réunion de la Convention de l’ONU sur la diversité biologique (COP15) se tiendra à Kunming, en Chine. Les assises vont permettre de définir une feuille de route pour les 200 membres de la CBD pour mieux protéger les écosystèmes au cours de la décennie, afin de vivre « en harmonie avec la nature » d’ici 2030.
L’ébauche du texte va être négociée lors de la COP15. L’objectif crucial recherché, « protéger les sites d’importance particulière pour la biodiversité au moyen d’aires protégées et d’autres mesures efficaces de conservation par zone couvrant au moins 30% des zones terrestres et marines avec au moins 10% sous stricte protection d’ici 2030 », ces pourcentages pouvant être négociés. Selon Aleksander Rankovic, expert à l’institut de développement durable et des relations internationales (Iddri), c’est « une proposition ambitieuse ».
D’autres objectifs de la COP15 annoncée
Une autre mesure est évoquée, celle de « réduire au moins 50% de la pollution causée par l’excès d’éléments nutritifs, les biocides, les déchets plastiques et autres sources de pollution » d’ici la fin de la décennie.
Sont également repris dans le texte, les conclusions des experts de la biodiversité de l’ONU (IPBES). Dans un vaste rapport rendu public en mai, ces experts soulignaient à juste titre le rôle de l’agriculture, la déforestation, la pêche, la chasse, le changement climatique, les populations et les espèces évasives dans la dégradation accélérée de la nature. A en croire, Li Shuo, expert de Greenpeace International, cette première mouture du texte de la CBD, constitue « un grand pas » dans la définition d’objectifs de protection de la biodiversité, cependant, le texte est qualifié de « mince » s’agissant de sa mise en œuvre et des moyens déployés.
La prise en compte de la biodiversité dans les stratégies nationales, l’extension des aires de conservation terrestres et aquatiques pour la prévention de l’extinction des espèces menacées, la lutte contre la surpêche et la gestion des surfaces agricoles de manière durable à l’horizon 2020, sont entre autres les « objectifs d’Aichi », réunion tenue en 2010. La COP15 se propose aussi d’acter ces objectifs.
Innocent D H
Elle porte sur l’exonération fiscale d’un dérivé d’huile de palme avant une hypothétique concertation entre les différentes parties et la colère ne cesse de croître, comme le révèle le site d’informations « 20 Minutes révèle ».
D’après nos confrères, c’est à l’issue du vote en novembre 2019, avec comme ordre du jour, « l’inclusion de l’huile de palme comme biocarburant », puis son exclusion par l’Assemblée nationale, contre l’avis du gouvernement, le ministère de la Transition écologique et solidaire avait annoncée une grande concertation avec les acteurs économiques et les associations environnementales au début de ce mois de janvier.
Mais depuis, Mediapart a révélé que la direction générale des douanes et droits indirects a rédigé une note qui maintient l’exonération fiscale pour un sous-produit de l’huile de palme, les PFAD, malgré la suppression du principe de cet avantage par les parlementaires. Ainsi, la niche fiscale est maintenue pour les biocarburants produits à partir d’un produit résiduel du raffinage d’huile de palme, des acides gras connus sous l’acronyme PFAD.
L’association Canopée a d’ailleurs déposé le 31 décembre un recours en référé devant le conseil d’Etat pour excès de pouvoir et faire annuler cette note des douanes qui offre un nouveau cadeau fiscal à Total, selon elle. Greenpeace devrait également déposer un recours dans les prochaines semaines.
Dès lors, hors de question de participer à quelle que concertation que ce soit, en l’état actuel des choses. « Nous n’attendons absolument rien de cette concertation. Nous avons toujours été très clairs, nous souhaitons que la loi soit appliquée, ce qui n’est pas le cas avec cette note. La seule issue pour que nous participions serait de discuter de la reconversion du site de la Mède sans huile de palme », fait savoir Sylvain Angerand, de l’association Canopée, et porte parole « forêt » des Amis de la Terre. Selon lui cette concertation était une annonce symbolique, qui n’interviendra au mieux pas avant la dernière quinzaine de janvier.
L’association France Nature Environnement (FNE) de la région Paca devrait s’associer au recours en justice déposé devant le conseil d’Etat. Pour Stéphane Coppey, le président de l’antenne régionale, cette note est « un déni de démocratie. On nous fait croire que le jeu est ouvert alors que des fonctionnaires de l’Etat reçoivent des consignes pour détourner la représentation nationale. Il s’agit d’un déni de démocratie locale et représentative qui atteinte l’extrême de l’intolérable », considère-t-il.
Du côté du ministère de la Transition écologique, silence radio. Malgré les nombreuses relances de 20 Minutes pour savoir si la concertation était toujours d’actualité, personne n’a été capable d’apporter une réponse. Sollicitée pour savoir si une date avait été fixée, l’entreprise Total, premier acteur économique concerné, attendait elle aussi des éléments de la part du ministère. Selon nos informations, la note rédigée par les services des douanes aurait agacé au sein du cabinet d’Elisabeth Borne.
N.R.M
Les trois espèces de poissons utilisées pour la fabrication d’huile et de farine, indispensables à la sécurité alimentaire de ces pays, sont déjà surexploitées d'après Greenpeace.
Greenpeace exhorte les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest à mettre fin à l’industrie de la farine et de l'huile de poisson. Cette industrie est une véritable menace pour les réserves halieutiques de la région, essentielles à la sécurité alimentaire et aux moyens de subsistance des populations locales, comme le démontre le rapport publié aujourd’hui par Greenpeace.
Ce rapport, intitulé Poisson détourné - La sécurité alimentaire menacée par l’industrie de la farine et de l’huile de poisson en Afrique de l’Ouest, soulève de sérieuses inquiétudes quant à l’essor de cette industrie en Mauritanie, au Sénégal et en Gambie. Les trois espèces de poissons utilisées pour la fabrication d’huile et de farine, indispensables à la sécurité alimentaire de ces pays, sont déjà surexploitées.
“Des centaines de milliers de tonnes de poissons sont transformées en farine ou en huile pour l’exportation -- au détriment d’environ 40 millions d’Africaines et d’Africains. Les gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest doivent protéger les stocks halieutiques de la région. Leur priorité doit être de défendre le droit à la sécurité alimentaire de leurs citoyens, en réduisant rapidement les volumes de poisson destinés à la production d’huile et de farine”, déclare Ibrahima Cissé, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique.
“Des décennies de surpêche et d’incurie gouvernementale ont entraîné la dégradation des réserves halieutiques régionales. Aujourd’hui, avec le développement de l’industrie de la farine et de l’huile de poisson, le problème atteint un seuil critique : le poisson est détourné de l’assiette des populations au profit de fermes piscicoles, porcines ou avicoles dans des marchés lointains. Les produits de la pêche, qui autrefois bénéficiaient aux pêcheurs artisans et aux femmes transformatrices, permettaient de nourrir les familles les plus démunies ; ils sont désormais exportés pour alimenter des exploitations d’animaux d’élevage. Cela n’a pas de sens”, ajoute Ibrahima Cissé.
Greenpeace a recensé 50 usines de transformation de farine et d’huile de poisson dans la région, dont 40 étaient en activité en mars 2019. La majorité de la production de ces usines est destinée à l’exportation, principalement dans des pays d’Asie et de l’Union européenne. En Mauritanie, ces exportations ont doublé entre 2014 et 2018, faisant de ce pays le principal exportateur de farine et d’huile de poisson de la région. En 2017, on estime que près de 550 000 tonnes de poissons pélagiques ont été pêchées pour approvisionner les usines de transformation mauritaniennes.
L’industrie de la farine et de l’huile de poisson, en plein essor, menace non seulement les stocks de poissons régionaux, mais affecte également les moyens de subsistance et la sécurité alimentaire des populations locales. Environ 80 % des débarquements de poisson au Sénégal proviennent du secteur artisanal, et le poisson couvre environ 70 % des besoins en protéines animales de la population (plus de 50 % en Gambie).
Greenpeace Afrique demande aux gouvernements des pays d’Afrique de l’Ouest et aux entreprises de faire face à leurs responsabilités en protégeant les précieuses réserves halieutiques de la région, et d’accorder la priorité au respect des droits fondamentaux, à la sécurité alimentaire et à une vie décente pour les pêcheurs artisans et les femmes transformatrices. “L’assiette des Africaines et des Africains doit passer avant les intérêts des élevages industriels”, conclut Ibrahima Cissé.
Classé premier en Afrique et 14 ème mondial selon Greenpeace, le pays de Nelson Mandela est extrêmement dépendante du charbon pour sa production d’électricité et par conséquent, pollue l’environnement grâce à des émissions de carbone.
Pour y remédier, Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a promulgué une loi imposant une taxe sur les émissions de carbone aux entreprises de son pays. « Le changement climatique représente l’un des plus grands défis auxquels est confrontée l’espèce humaine, et l’objectif premier de la taxe carbone est de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’une façon viable », a expliqué le ministère du Trésor dans un communiqué, dimanche soir.
Une mesure saluée lundi comme par les défenseurs de l’environnement. Le Fond mondial pour la nature (WWF) a salué le président Cyril Ramaphosa pour avoir promulgué cette loi qui, « traînait depuis longtemps. Quand on sait qu’elle a été la première fois évoquée en 2010, l’idée d’une taxe carbone a rencontré une forte résistance de la part des gros émetteurs » de CO2, a souligné l’ONG.
« Même si beaucoup doit encore être fait pour que la taxe devienne plus efficace, nous reconnaissons qu’il s’agit là d’une première étape significative », a-t-elle ajouté, rappelant que son objectif était « d’améliorer la santé (…) et de rendre l’environnement et l’économie résilients ».
Le montant de cette taxe, qui entre en vigueur le 1er juin prochain, a été fixé à 120 rands soit 7,4 euros par tonne de dioxyde de carbone. Greenpeace regrette que ce montant ne soit pas à ses yeux suffisant pour convaincre les producteurs à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone. «Nous ne pensons pas que la taxe », en l’état actuel, « aura un impact », a regretté Melissa Steele auprès de l’AFP.
Jusqu’en 2022, la taxe doit être réévaluée chaque année du montant de l’inflation valorisé de deux points, puis à partir de 2023 réévaluée seulement du montant de l’inflation.
Notons que, l’Afrique du Sud avait déjà adopté des objectifs climatiques stricts en 2011 et figure parmi les signataires de l’accord de Paris sur le réchauffement de 2015, mais les mesures d’application traînent en longueur.
Danielle Ngono Efondo