Les manifestations s’enchaînent et, même si la cause est pareille, les actes posés par les populations sont différents d’une ville à une autre, à l’Est de l’Allemagne. En début de semaine, dans la localité de Chemnitz (Saxe), environ 65.000 personnes ont assisté à un concert rock contre le racisme.
Deux jours plus tôt, dans cette ville devenue l’épicentre de la contestation contre les migrants, des violences avaient fait 18 blessés, en marge d’une manifestation à l’appel de l’extrême droite ayant rassemblé 8.000 personnes et d’un rassemblement de gauche.
Chemnitz a connu récemment d’autres débordements illustrés notamment par des chasses à l’étranger, après le meurtre d’un Allemand à l’arme blanche dont un demandeur d’asile irakien est soupçonné. Un meurtre dont l’extrême droite, portée par le parti Alternative pour l’Allemagne (AfD), première force d’opposition à la chambre des députés à Berlin, s’est saisie.
Personnes manifestants contre les migrants en Allemagne
Dans ces manifestations, l’extrême – droite dure est représentée mais il y a aussi des citoyens mécontents et qui ne sont pas forcément d’extrême droite. Ces derniers jugent nécessaire de se joindre à ce genre de manifestations car ils disent être inquiets de l’arrivée de migrants, du rôle que l’islam joue dans la société allemande, ce genre de choses. Mais il est très difficile de dire où se situe la limite entre ces gens-là et l’extrême droite.
Un défi pour la chancelière Angela Merkel ?
C’est un défi pour tous les partis allemands, pour l’Allemagne, mais particulièrement pour elle. Les discours tenus dans ce contexte pointent le fait que c’est la chancelière qui a ouvert les frontières et qui cause tous les problèmes de l’Allemagne. C’est sa politique et sa personne qui sont en jeu.
L’AfD a été créé au moment de la crise de l’euro. Mais avec le temps, il avait fini par s’essouffler un peu, d’autant qu’il y avait aussi des querelles au niveau de la direction. Mais en 2015, l’arrivée de réfugiés a représenté pour les militants de ce parti, un vrai cadeau. Ils ont tourné tout leur discours autour de la question migratoire et ils n’ont rien d’autre dans leur programme. Ils activent des peurs et des craintes.
Aux dernières élections nationales, les membres de l’AFD ont eu des voies pour faire partie du parlement. Un grand succès puisqu’ils sont le principal parti d’opposition et jouent donc un rôle par définition très important. C’est difficile de prédire ce qu’il se passera aux prochaines élections, il est encore trop tôt. Mais ce qui est sûr, c’est qu’ils sont parvenus à orienter le débat politique allemand, un peu comme le Front National en France : « même s’ils ne sont pas au pouvoir, ce sont leurs positions qui sont discutées. Ils ont énormément d’influence indirecte et ils ne vont pas disparaître du jour au lendemain ».
Un mouvement de gauche à la tonalité anti-migrant a été lancé mardi en Allemagne. Il est initié par Sahra Wagenknecht, une égérie de la gauche radicale (Die Linke). On voit que l’extrême gauche essaie de récupérer des voix de l’extrême droite. C’est une démarche populiste. L’extrême gauche anti-immigration n’existait pas en Allemagne, Die Linke s’inscrit dans une ligne de gauche classique. Or, des gens se disent qu’ils sont au chômage et ont l’impression que les étrangers passent devant eux. C’est un discours qui touche à beaucoup de questions sociales, et c’est ça qui rend la question intéressante pour l’extrême gauche
Nicole Ricci Minyem
Entre Muhammadu Buhari et Atiku Abubakar, la bataille s’annonce très rude
L’élection présidentielle du 16 février s’annonce aussi incertaine que serrée. D'un côté, le chef de l'État, Muhammadu Buhari, présente un bilan mitigé, de l'autre, la réussite de son principal adversaire, l'homme d'affaires Atiku Abubakar, fascine autant qu'elle rebute.
Sa silhouette est frêle, ses gestes restent ceux d’un homme fragile et son visage est marqué par la maladie. Mais Muhammadu Buhari n’est pas mort. « C’est bien moi - Je ne suis pas un clone », a t’il assuré d’une voix timide en Décembre dernier, lorsqu’il en a eu assez des rumeurs annonçant son décès ou tout au moins, son invalidité. Des informations véhiculées par Nnamdi Kanu, le leader indépendantiste biafrais. Selon elles, le chef de l’État serait mort depuis des mois et un sosie originaire du Soudan, prénommé Jibril, aurait pris sa place.
Une élection incertaine
Avant d’évoquer la fin clinique du président, nombreux étaient ceux qui pariaient sur sa disparition politique. Fatigué et en difficulté, il ne se battrait pas pour un second mandat, racontait-on dans les quartiers cossus d’Abuja. Et pourtant… Buhari est là, prêt à se jeter de toutes ses forces dans la bataille et à défier Atiku Abubakar, son principal challenger.
Sur les 78 prétendants qui rêvent de conquérir Aso Rock Villa, seul le candidat du Peoples Democratic Party (PDP) semble en mesure de ravir le pouvoir à l’All Progressives Congress (APC). Au Nigeria, il faut, pour mener une campagne électorale, disposer de solides relais locaux et d’énormes moyens financiers.
Septuagénaire, originaire du Nord et musulman comme Buhari, Atiku, comme le surnomment ses compatriotes, est lui aussi est un vieux routier de la politique. La comparaison s’arrête là. Visage replet, silhouette arrondie, il enchaîne les meetings avec vigueur et hargne. Après avoir tout tenté, pendant vingt-cinq ans, pour accéder à la magistrature suprême, l’ancien vice-président est enfin parvenu, début octobre, à être intronisé candidat du principal parti d’opposition. « Je vais remettre le Nigeria au travail ! », scande-t-il, reprenant un slogan qui a permis à Donald Trump d’accéder à la Maison-Blanche.
Surfant sur sa carrière de businessman et insistant sur l’un des points noirs du bilan du président sortant, il promet de créer 3 millions d’emplois par an et de sortir 50 millions de Nigérians de la misère. Qu’importe si ces promesses paraissent peu réalistes. Pays des extrêmes et des superlatifs, où les yachts rutilants côtoient les tentaculaires bidonvilles de Lagos, la première puissance ouest-africaine est devenue cette année le pays au monde où vivent le plus grand nombre (87 millions) de personnes très pauvres.
S’il a fini par sortir de la récession qui l’a fortement touché en 2016, le Nigeria reste très affecté par la chute du prix du pétrole. « Les Nigérians ont le sentiment de vivre moins bien qu’il y a cinq ans. Avec la baisse des cours de l’or noir, les dotations aux États ont diminué. Résultat, dans la plupart d’entre eux, les impôts n’ont cessé d’augmenter, explique Laurent Fourchard, spécialiste du Nigeria au sein du Ceri, le centre de recherche de Sciences-Po. La question de la croissance économique sera au cœur de la campagne électorale. Atiku fera valoir son expérience en la matière. »
Soupçon de corruption
Vice-président de 1999 à 2007, ce libéral avait notamment dirigé le Conseil national pour la privatisation, supervisant la cession de nombreuses entreprises publiques. Surtout, ce membre fondateur du PDP n’a cessé, tout au long de sa carrière politique, de faire prospérer ses affaires. Agent des douanes pendant vingt ans jusqu’à en devenir le directeur adjoint, il a créé en parallèle un vaste empire, présent dans le secteur du pétrole, de l’agriculture, des boissons…
Multimillionnaire, il est aujourd’hui l’un des hommes les plus riches du pays. Un succès qui séduit autant qu’il rebute. « S’il a réussi, Atiku n’incarne pas pour autant le self-made-man. Il a acquis sa fortune durant les années qu’il a passées aux douanes, ce qui entretient un fort soupçon de corruption et de conflits d’intérêts », explique Marc-Antoine Pérouse de Montclos, directeur de recherches à l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Ses détracteurs soulignent le drôle de mélange des genres, entre politique et affaires, dans lequel excelle le candidat. L’intéressé rétorque qu’il n’a jamais été condamné.
Bilan mitigé
Face à lui, l’austère président fait plus que jamais figure d’homme intègre. Pas bling-bling pour un sou et tout en retenue, l’ancien général continue à incarner l’ordre et la rectitude, malgré des résultats peu convaincants. S’il avait fait de la lutte de la corruption l’une de ses promesses phare en 2015, Muhammadu Buhari n’a pas réussi à s’attaquer en profondeur à ce mal persistant. Selon l’ONG Transparency International, la corruption n’a pas diminué ces cinq dernières années.
En accédant au pouvoir à la faveur de la première alternance pacifique depuis le retour à la démocratie, Buhari a inspiré autant d’espoir lors de son arrivée qu’il suscite de déception aujourd’hui. Même dans le combat contre Boko Haram, le bilan de ce haut gradé est médiocre. Face au groupe jihadiste, le putschiste, qui avait tenu son pays d’une main de fer entre 1983 et 1985, avait paru être l’homme de la situation. Même divisée et affaiblie, Boko Haram n’en poursuit pas moins attaques et enlèvements.
Et puis, en cinq ans, la machine APC, qui avait mené Buhari au pouvoir, s’est grippée. Ces derniers mois, de nombreux barons de la politique ont déserté cette large coalition : députés, gouverneurs, présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, anciens chefs de l’État et même Atiku Abubakar ont fait défection pour rallier le camp adverse.
Grogne sociale
Adepte de la transhumance électorale, le candidat du PDP peut, en revanche, compter sur quelques soutiens de poids. Dont celui de deux anciens présidents : Ibrahim Babangida et, plus surprenant, Olusegun Obasanjo, qui, après des années de brouille et de haine, lui a tendu la main.
S’il a perdu du terrain, Muhammadu Buhari est néanmoins loin d’être vaincu. « Le jeu est très ouvert. Certes, les électeurs critiquent Buhari, mais ils n’ont pas oublié qu’à l’époque où le PDP était au pouvoir, la situation n’était pas meilleure. Et puis, la présidentielle se joue aussi sur le plan local : il faut obtenir au moins 25 % des voix dans au moins 24 des 36 États. De ce point de vue, le président semble mieux ancré dans le pays », décrypte Laurent Fourchard.
Membre de l’aristocratie du Nord, haoussa et musulman, il bénéficie toujours d’un soutien quasi inconditionnel dans le septentrion. « On a coutume de dire que pour l’emporter, il faut au moins gagner deux des trois États clés que sont Lagos, Kano et le Rivers. Le Rivers devrait revenir à Atiku Abubakar, et Kano, à Muhammadu Buhari. Reste Lagos, où règne une certaine incertitude », analyse Marc-Antoine Pérouse de Montclos. Alors que le candidat du PDP est traditionnellement majoritaire dans les États du Sud, le sud-ouest igbo devrait une fois encore être le faiseur de roi.
Que ce soit Atiku ou Buhari, le futur président risque d’être mal élu, avec un faible taux de participation et sans majorité claire. Beaucoup d’observateurs craignent un certain immobilisme
À deux mois de l’élection, les sondages donnent des résultats contradictoires. Pour beaucoup, une seule chose paraît certaine : à 72 et 76 ans, ces deux figures historiques de la politique nigériane incarnent la continuité. « Il faut chasser “Butiku” ! », s’est ainsi exclamée Obiageli Ezekwesili. Cette ancienne ministre, chantre de la lutte anticorruption et elle aussi candidate à la présidentielle, semble avoir peu de chances d’obtenir un score significatif, mais se fait l’écho d’une certaine grogne sociale dans un pays où la majorité de la population a moins de 30 ans.
« Que ce soit Atiku ou Buhari, le futur président risque d’être mal élu, avec un faible taux de participation et sans majorité claire. Beaucoup d’observateurs craignent que les quatre prochaines années soient marquées par un certain immobilisme », estime Pérouse de Montclos. « La partie promet d’être serrée, conclut un diplomate en poste à Abuja. Bien malin celui qui se risque à faire des pronostics. Au Nigeria, on se trompe toujours ! ».
Nicole Ricci Minyem
L'Union africaine (UA) souhaite que les résultats officiels des scrutins de dimanche en RD Congo soient «conformes au vote» des Congolais, a indiqué mercredi à Kinshasa l'organisation qui a mobilisé 80 observateurs pour suivre et évaluer le processus électoral.
L’ancien président malien Dioncounda Traoré, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) en RDC, a dit souhaiter «fortement» que «les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du people congolais». Sa «déclaration préliminaire» a été faite à Kinshasa le 2 janvier, alors que le pays attend fiévreusement les premiers résultats de la Ceni.
L’ancien président malien Dioncounda Traoré, chef de la mission d’observation de l’Union africaine (UA) en RDC, a dit souhaiter « fortement » que « les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du people congolais ». Sa « déclaration préliminaire » a été faite à Kinshasa le 2 janvier, alors que le pays attend fiévreusement les premiers résultats de la Ceni.
C’est une petite phrase, lâchée par Dioncouda Traoré au bout d’un discours long de huit pages, à Kinshasa, le 2 janvier. Mais elle pourrait produire d’importants remous.
L’ancien président malien, qui dirige la mission d’observation électorale de l’UA pour les élections générales du 30 décembre en RDC (MOEUA), a dit «souhaiter fortement que les résultats qui seront proclamés soient conformes au vote du people congolais». Il l’a dit dans le cadre de la «déclaration préliminaire» de la mission. Elle intervient après que le pays attend, fiévreusement et sans Internet, l’annonce des premiers résultats par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
Les élections présidentielle, législatives et provinciales de dimanche en RDC se sont déroulées dans un «climat apaisé et serein, malgré les ingérences et tous les défis organisationnels, politiques et sécuritaires», estime l'UA.
Mais «le dysfonctionnement de la machine à voter (écran tactile permettant de choisir son candidat, ndlr), la disponibilité tardive des listes électorales et des formulaires de procès-verbaux de dépouillement et des résultats ont affecté le bon déroulement des opérations dans certains bureaux de vote dans les villes de Kinshasa et Kalemie», poursuit l'organisation.
«L'affichage des listes électorales à l'entrée des bureaux de vote n'a pas été systématique», indique l'UA. «La suppression de plusieurs bureaux de vote à Kinshasa a entraîné l'augmentation du nombre d'électeurs dans les bureaux existants. L'insuffisance de communication sur cette question a entravé la localisation des bureaux par les électeurs réaffectés».
L'UA estime néanmoins que la tenue de ces élections, trois fois reportées, «constituent en soi une première grande victoire du peuple congolais». La Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) a également observé que les élections «ont été relativement bien gérées et le processus électoral s'est relativement bien déroulé, permettant à la majorité du peuple congolais d'exercer son droit de vote».
Avec ses 73 observateurs dans 16 provinces sur 26, la SADC a constaté que «59% des bureaux de vote» qu'elle a observés «ont ouvert à l'heure». «En moyenne les autres ont ouvert avec un retard de 45 minutes à cinq heures». Les scrutins ont été organisés sur l'ensemble de la RDC, hormis les territoires de Beni, Butembo (est) et Yumbi (ouest) où ils ont été reportés officiellement pour des raisons sanitaires et sécuritaires.
Lundi, la mission d'observation électorale de la puissante Église catholique, qui affirme avoir déployé près de 40.000 observateurs, a fait part d'anomalies dans le déroulement du dépouillement. La Commission électorale a indiqué qu'elle publierait les résultats provisoires au plus tard dimanche 6 janvier. La présidentielle doit désigner le successeur du président Joseph Kabila, contraint par la Constitution à ne pas se représenter après 18 ans au pouvoir.
Otric N.
Le nouveau président de la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) vient de convoquer une réunion de travail avec le président de la ligue, Pierre Semengue, afin de trouver une issue à la crise qui hante l’institution.
Seidou Mbombo Njoya est déjà au travail. Le président de la fédération camerounaise de football est préoccupé par la crise qui perdure au sein de la ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC). C’est dans cet ordre d’idée qu’il a adressé une correspondance le 26 décembre 2018 à Pierre Semengue président de la Ligue de Football Professionnel du Cameroun (LFPC), pour une rencontre de travail le 03 janvier 2019. Une séance de travail élargie aux présidents des clubs des championnats Elite One et Two à ladite réunion»,
«Il se trouve que la Ligue de football professionnel du Cameroun connait des problèmes. Ce sera l’occasion d’échanger sur lesdits problèmes et de faire une prise de contact», a indiqué le nouveau président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) à Yaoundé, après s’être entretenu avec le président du Comité National Olympique et Sportif du Cameroun, Hamad Kalkaba Malboum.
Reste maintenant à espérer que définitivement la crise soit résolue et que la ligue de football professionnel du Cameroun (LFPC) reprenne sa marche vers l’avant.
Seidou Mbombo Njoya est devenu le nouveau président de l’instance faîtière du football camerounais, après environ un an et demi de normalisation. L’homme ambitionne de reprendre le flambeau d’un mandat qu’il a placé sous le signe de la «modernisation du football camerounais». Ses prises de parole sont rares, tout comme ses apparitions publiques. Il ne s’est officiellement exprimé qu’à deux reprises depuis l’annonce de sa candidature le 30 novembre dernier.
Mais si les médias se sont peu délectés des déclarations de ce quinquagénaire, son retour à la Fécafoot était cependant un secret de polichinelle, tant la rumeur bruissait dans les couloirs. Car si son nom n’évoque pas grand-chose dans l’histoire du football camerounais, Seidou Mbombo Njoya n’a jamais été très loin des cercles de décision. «Il a grandi dans le sport en général et le football en particulier», commente un cadre de la Fécafoot, interrogé par Jeune Afrique.
C’est en effet dans le cercle familial que l’ancien promoteur de la Loterie nationale du Cameroun (Lonacam) a fait ses premiers pas dans le milieu du football. Notamment grâce à son père, Ibrahim Mbombo Njoya, l’influent sultan des Bamouns, ancien ministre de la Jeunesse et des Sports nommé dans trois gouvernements différents par Paul Biya.
Une carrière dédiée au sport qu’il démarra lui aussi par un passage à la Fécafoot, qu’il dirigea entre 1961 et 1964. À ce poste, il avait alors désigné un certain Issa Hayatou comme secrétaire général, illustre inconnu à cette époque qui deviendra plus tard le président de la Confédération africaine de football (CAF).
Le nouveau président de la Fécafoot se défend cependant d’être un parachuté. Il en veut pour preuve sa longue carrière dans le milieu du football camerounais. Un passage à la tête de l’équipe du Fédéral Sporting FC du Noun à Foumban, avant de devenir responsable de la commission internationale de la Fécafoot, deuxième vice-président du conseil d’administration de l’instance en 2011, puis premier vice-président de Mohammed Iya en 2013. « Il a fait toutes ses classes. Il maîtrise la gestion de ces affaires », confie un proche.
Otric N.
Le gouvernement somalien a ordonné à l'émissaire des Nations unies pour la Somalie de quitter le territoire, en l'accusant d' «ingérence délibéré» dans sa souveraineté.
Cette décision survient quelques jours après que ce responsable, Nicholas Haysom, eut exprimé son inquiétude face aux agissements des forces de l'ordre, qui bénéficient du soutien de l'ONU, dans des violences récentes ayant fait plusieurs morts. «Le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour la Somalie, Nicholas Haysom, n'est plus le bienvenu en Somalie et ne peut plus travailler dans le pays», a déclaré mardi soir le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué relayé par l’AFP.
La mission de l'ONU en Somalie n'a pas réagi dans l'immédiat à cette décision. M. Haysom, avocat sud-africain et diplomate expérimenté, a été nommé à ce poste en septembre 2018. Il était auparavant émissaire des Nations unies pour le Soudan et le Soudan du Sud. Du 13 au 15 décembre, les forces de sécurité somaliennes ont employé la manière forte pour mettre fin à trois jours de manifestations dans la ville de Baïdoa (sud-ouest), au cours desquelles quinze personnes ont été tuées et quelque 300 autres arrêtées, selon l'ONU.
Les manifestants protestaient contre l'arrestation d'un ancien haut responsable des islamistes radicaux somaliens shebab, Muktar Robow, briguant la présidence de leur Etat du Sud-Ouest (South West State). Actuellement, la Somalie compte cinq États fédérés, sans parler du Somaliland (nord) qui a proclamé son indépendance et ne reconnaît pas le gouvernement central. Les relations entre ces Etats fédérés et le gouvernement central sont souvent tendues, les premiers, réclamant plus d'autonomie tandis que le second est soucieux de ne pas voir son pouvoir se diluer.
Muktar Robow avait publiquement fait défection des shebab en août 2017. Mais à une semaine de l'élection régionale, le gouvernement fédéral l'avait arrêté, l'accusant d'avoir organisé une milice à Baïdoa et de n'avoir jamais renoncé à ses idéologies extrémistes. C'est finalement un ex-ministre proche de l'actuel gouvernement, Abdiaziz Hassan Mohamed, qui a remporté l'élection, en l'absence de Muktar Robow, toujours en détention provisoire à Mogadiscio.
La mission de l'ONU en Somalie est chargée notamment de soutenir les efforts de paix et de renforcer les institutions gouvernementales dans ce pays ravagé par des décennies de guerre civile. A ce titre, les Nations unies aident les forces de police, notamment en finançant leur logistique, leurs uniformes, leur formation et même une partie de leur salaire.
Dans un courrier adressé au gouvernement somalien le 30 décembre, M. Haysom demandait des explications sur la légalité de l'arrestation de Muktar Robow et appelait à une enquête sur la répression policière. M. Haysom y rappelait que le soutien de l'ONU à toute force de police était conditionné au respect des droits de l'Homme. La mission de l'ONU avait auparavant pu visionner une vidéo dans laquelle le chef de la police régionale menaçait toute personne désireuse de manifester sans autorisation d'être visée par balle dans les fesses.
Le chef de la mission avait joint des annexes à son courrier, notamment une note de l'Union européenne, la Grande-Bretagne et l'Allemagne annonçant la suspension de leur aide à l'Etat du Sud-Ouest. Les bailleurs de fonds y appellent à une réunion pour discuter, entre autres, «de la manière d'améliorer le comportement de la police et le respect des droits humains».
La mission de l'ONU en Somalie, tout comme celle de l'Union africaine (Amisom) et les nombreuses ONG à pied d'oeuvre dans le pays travaillent dans un environnement sécuritaire compliqué.
Mardi, trois personnes ont été blessées, dont deux employées de l'ONU, dans l'explosion d'un obus de mortier sur leur base de Mogadiscio. Chassés de Mogadiscio en 2011, les shebab ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils. Ils ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20.000 hommes de l'Amisom.
Otric N.
Selon l’indice de perception de la corruption au Cameroun établi par la Commission nationale anti-corruption (Conac), c’est le ministère des Marchés publics qui arrive en tête de liste.
Ce département ministériel, à travers ses services centraux et déconcentrés, occupe le premier rang de l’indice de perception de la corruption au Cameroun avec une moyenne de 7,77 sur 10, précise le rapport d’après qui « le secteur des marchés publics est celui où l’on registre le plus les actes de corruption au Cameroun ». Ci-dessous, la liste des cinq ministères les plus corrompus:
1- Ministère des marchés publics en tête de peloton
C’est désormais le baromètre de la corruption au Cameroun, l’indice de perception établi par la Commission Nationale Anti-corruption (Conac). Et, pour son tout premier classement établi dans le rapport 2017 de la Conac sur l’état de la corruption au Cameroun, c’est le ministère délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics (Minmap) occupe le premier rang. Avec une moyenne de 7,77/10, le Minmap est donc l’administration la plus corrompue au Cameroun. Et, le secteur des marchés publics, celui on l’on registre le plus les actes de corruption au Cameroun.
2- Le Ministère des Finances
Au 2ème rang des ministères les plus corrompus, on retrouve le ministère des Finances, notamment ses services centraux. Une position qui ne surprend guère au regard par exemple de l’actualité dans ce département ministériel qui gère la solde de l’Etat. L’opération de comptage physique des personnels de l’Etat qui y est menée en ce moment ne cesse de livrer ses résultats avec des milliers de personnels qui perçoivent indûment des salaires des caisses de l’Etat.
3- Le ministère de la justice
Apres le Minfi, c’est le ministère de la Justice qui arrive en 3ème position des ministères les plus corrompus au Cameroun, avec une moyenne de 6,56/10. L’enquête de la Conac épingle surtout ses juridictions qui constituent le nid de la corruption dans ce ministère. Celles-là même qui sont chargées de rendre justice, ce qui jette un doute sur les décisions de justice au Cameroun.
4- Le ministère de la Défense
Avec une note de 6,42/10, c’est le ministère de la Défense qui arrive au 4ème rang des ministères les plus corrompus au Cameroun. Et c’est son corps de la Gendarmerie nationale qui est spécialement pointé par l’enquête de la Conac. Contrairement donc à une idée antérieurement répandue et qui faisait de la police le corps le plus corrompu parmi les hommes en tenue, c’est plutôt dans la Gendarmerie nationale qu’on enregistre le plus les actes de corruption.
5- Le ministère des Transports
Pour boucler la boucle des ministères les plus corrompus au Cameroun, il y a le ministère des Transports qui avec une note de 6,34/10 ferme le top 5 de ce classement. Comme on peut aisément l’imaginer, le Mint doit ce classement aux nombreux actes de corruption tant décriés au niveau de la délivrance du permis de conduire.
Pour aboutir à ce classement, la Conac dit avoir fait une enquête sur le terrain, en donnant la parole à un échantillon de 6 145 personnes disséminées dans 360 arrondissements du Cameroun. Cet échantillon de personnes était interrogé sur leur appréciation des efforts et des résultats obtenus après cinq années d’implémentation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun.
Otric N.
Selon l’indice de perception de la corruption au Cameroun établi par la Commission nationale anti-corruption (Conac), c’est le ministère des Marchés publics qui arrive en tête de liste.
Ce département ministériel, à travers ses services centraux et déconcentrés, occupe le premier rang de l’indice de perception de la corruption au Cameroun avec une moyenne de 7,77 sur 10, précise le rapport d’après qui « le secteur des marchés publics est celui où l’on registre le plus les actes de corruption au Cameroun ». Ci-dessous, la liste des cinq ministères les plus corrompus:
1- Ministère des marchés publics en tête de peloton
C’est désormais le baromètre de la corruption au Cameroun, l’indice de perception établi par la Commission Nationale Anti-corruption (Conac). Et, pour son tout premier classement établi dans le rapport 2017 de la Conac sur l’état de la corruption au Cameroun, c’est le ministère délégué à la présidence de la République chargé des Marchés publics (Minmap) occupe le premier rang. Avec une moyenne de 7,77/10, le Minmap est donc l’administration la plus corrompue au Cameroun. Et, le secteur des marchés publics, celui on l’on registre le plus les actes de corruption au Cameroun.
2- Le Ministère des Finances
Au 2ème rang des ministères les plus corrompus, on retrouve le ministère des Finances, notamment ses services centraux. Une position qui ne surprend guère au regard par exemple de l’actualité dans ce département ministériel qui gère la solde de l’Etat. L’opération de comptage physique des personnels de l’Etat qui y est menée en ce moment ne cesse de livrer ses résultats avec des milliers de personnels qui perçoivent indûment des salaires des caisses de l’Etat.
3- Le ministère de la justice
Apres le Minfi, c’est le ministère de la Justice qui arrive en 3ème position des ministères les plus corrompus au Cameroun, avec une moyenne de 6,56/10. L’enquête de la Conac épingle surtout ses juridictions qui constituent le nid de la corruption dans ce ministère. Celles-là même qui sont chargées de rendre justice, ce qui jette un doute sur les décisions de justice au Cameroun.
4- Le ministère de la Défense
Avec une note de 6,42/10, c’est le ministère de la Défense qui arrive au 4ème rang des ministères les plus corrompus au Cameroun. Et c’est son corps de la Gendarmerie nationale qui est spécialement pointé par l’enquête de la Conac. Contrairement donc à une idée antérieurement répandue et qui faisait de la police le corps le plus corrompu parmi les hommes en tenue, c’est plutôt dans la Gendarmerie nationale qu’on enregistre le plus les actes de corruption.
5- Le ministère des Transports
Pour boucler la boucle des ministères les plus corrompus au Cameroun, il y a le ministère des Transports qui avec une note de 6,34/10 ferme le top 5 de ce classement. Comme on peut aisément l’imaginer, le Mint doit ce classement aux nombreux actes de corruption tant décriés au niveau de la délivrance du permis de conduire.
Pour aboutir à ce classement, la Conac dit avoir fait une enquête sur le terrain, en donnant la parole à un échantillon de 6 145 personnes disséminées dans 360 arrondissements du Cameroun. Cet échantillon de personnes était interrogé sur leur appréciation des efforts et des résultats obtenus après cinq années d’implémentation de la stratégie nationale de lutte contre la corruption au Cameroun.
Otric N.
Kinshasa a retiré son accréditation à la correspondante de RFI en République démocratique du Congo. Radio France Internationale regrette cette décision.
Après les réseaux sociaux et les SMS, une radio très écoutée: Kinshasa a coupé la réception de Radio France internationale (RFI) en République démocratique du Congo et retiré l'accréditation de sa correspondante dans le pays où les résultats de la présidentielle sont attendus d'ici dimanche.
RFI regrette le retrait de l'accréditation de sa correspondante à Kinshasa, Florence Morice, qui n’a exercé que son travail de journaliste professionnelle. Par ailleurs, RFI déplore que depuis hier, mardi 1er janvier, sa diffusion en FM sur la quasi-totalité de ses émetteurs de RDC ne soit plus opérationnelle. Radio France Internationale rappelle qu'elle respecte et a respecté sur ses antennes les textes en vigueur et n'a donné aucun résultat des scrutins de dimanche.
Les représentants des principaux candidats à l'élection présidentielle, Néhémie Mwilonya Wilondja, Freddy Matungulu, Vital Kamerhe, invités en direct lors de l'édition spéciale de ce lundi 31 décembre au matin ont chacun donné une version qui n'engage qu'eux. Pour sa part, RFI ne diffusera que les résultats proclamés par la Céni, conformément à la réglementation.
Radio France Internationale soutient pleinement sa correspondante Florence Morice et demande l'annulation de cette mesure de retrait d'accréditation et le rétablissement de sa diffusion.
En rappel, les autorités congolaises ont retiré son accréditation à la correspondante de Radio France internationale (RFI) à Kinshasa et coupé la réception de la radio publique française dans toute la République démocratique du Congo, a indiqué à l'AFP le porte-parole du pouvoir Lambert Mende.
Ces mesures interviennent à un moment crucial du processus électoral en RDC, entre l'élection présidentielle de dimanche et la proclamation des résultats provisoires prévue le 6 janvier au plus tard. RFI couvre abondamment les élections en RDC. Elle est très écoutée dans ce pays, le plus grand au monde ayant le français pour langue officielle (80 millions d'habitants).
«J'ai reçu des arguments que RFI invoque, nous allons les examiner en commission. Nous allons écouter les arguments de RFI. Si c'est valable on y répondra positivement, si ce n'est pas valable, nous maintiendrons la mesure, nous sommes un Etat de droit», a déclaré M. Mende à l'AFP.
«Le signal de RFI est coupé dans toutes les villes du Congo parce que nous n'allons pas laisser une station mettre de l'huile sur le feu au moment où nous attendons la compilation des résultats provisoires», a ajouté M. Mende.
«Depuis ce lundi, RFI ne pouvait plus être écoutée sur sa fréquence FM de Kinshasa. Ce mardi, les antennes de RFI à Goma, Bukavu, Kisangani, Lubumbashi et Mbandaka ne sont à leur tour plus audibles», avait auparavant indiqué la radio publique française.
Otric N.
Le directeur général d’élections Cameroon est descendu sur le terrain ce mercredi, pour donner le top départ des inscriptions, à quelques mois de la tenue des élections municipale, législative et peut être régionale.
Il était question, de montrer à ceux qui trainent encore le pas et qui hésitent à prendre part à la vie politique de leur pays, que le processus est véritablement enclenché et, qu’ils ont la possibilité de se rattraper. En plus de ceux qui avaient perdu confiance et qui trouvaient peut être le processus électoral peu crédible, il y’a des jeunes camerounais qui ont atteint l’âge de la majorité cette année et qui, pourquoi pas, aspirent à prendre une part plus active à la gestion de leur pays.
Erik Essousse, en donnant un cachet particulier à l’évènement de ce 2 Janvier, l’a réitéré au sortir de chaque bureau de vote témoin: « Il faut avoir les objectifs et, les objectifs les plus ambitieux. Nous pensons qu’il est de notre devoir de tendre vers le titre le plus élevé et c’est cela même la raison d’être d’Elecam. Comme je le dis toujours, nous ne travaillons pas seuls pour inscrire. Il y’a les acteurs du processus électoral, à l’instar des partis politique et, vous les journalistes avec qui nous pensons qu’il est important de travailler dans une parfaite synergie afin d’atteindre nos objectifs ».
Il a insisté sur les méthodes novatrices selon lui, qui vont contribuer à l’atteinte des objectifs que se sont assignés Elections Cameroon : « Il y’a déjà près de six millions six cent d’électeurs et, nous espérons atteindre les dix millions, au cours des prochains mois. Nous allons introduire quelques méthodes novatrices, notamment une plus grande implication des partis politiques qui sont les principaux bénéficiaires, les campagnes de sensibilisation dans les médias et, nous allons descendre dans les campagnes, les affiches. L’acquisition de plus de mille kits nouvelle génération… ».
Interrogé sur la problématique de la distribution des cartes, Erik Essousse a attesté que d’autres campagnes seront organisées, pour inciter les électeurs à les retirer : « Il y’a les cartes en souffrance, ce n’est pas de la faute d’Elecam, les gens refusent de faire des retraits à temps et préfèrent attendre les derniers jours pour se bousculer après la convocation du corps électoral. La campagne de distribution des cartes électorales, au courant de cette année aussi bien dans nos services que auprès des équipes itinérantes lorsque les campagnes sont lancées… ».
Le lancement de la campagne de ce 2 Janvier ouvre les portes à une autre phase de la vie politique au Cameroun. Le constat a été clair au mois d’octobre dernier, nombreux sont ceux qui ont regretté de ne pas avoir le précieux sésame qui aurait pu permettre à leur parti politique de faire la différence, de donner la voix qui devait apporter la victoire à leur champion. Bien que les enjeux soient différents, les élections qui arrivent dans les prochains mois, interpellent tout autant la responsabilité de ceux qui disent aspirer au changement.
Les inscriptions qui ont été lancées ce jour, vont se dérouler dans les 360 antennes communales d’Elecam.
Nicole Ricci Minyem
La nouvelle année permet à chaque organisme de faire certes un bilan, que ce soit de façon personnelle ou par un analyste qui fait office de personne ressource. C’est exactement à cet exercice que s’est livré Alexandra Tchuileu. Elle revient sur les acquis et les défis de la CONAC, depuis sa création, il y’a treize ans.
Lutte contre la corruption
Comment la CONAC s’est imposée
La création de la Commission nationale anti-corruption par le président de la République traduit sa ferme volonté de débarrasser le Cameroun d’un fléau qui plombe ses efforts de développement.
2006 peut être considéré comme le second âge de la lutte contre la corruption sous l’ère Biya. Le 06 novembre1982 lorsqu’il accède à la magistrature suprême, le président de la République place son mandat sous le signe de « la Rigueur et la Moralisation ».
Paul Biya a privilégié l’approche pédagogique en invitant ses compatriotes à un changement de comportement à l’égard de « la chose publique ». Mais face à la persistance des pratiques déviantes vis-à-vis de la fortune publique, le chef de l’Etat monte en puissance dans la croisade contre ce fléau.
La création de la Commission nationale Anti-Corruption (Conac) par décret du 11 mars 2006 traduit sa ferme volonté de débarrasser le Cameroun d’un fléau qui plombe ses efforts de développement. Cet organisme public indépendant qui vient renforcer le cadre institutionnel de la lutte contre la corruption au Cameroun se place au cœur de la croisade.
La Conac est placée sous l’autorité directe du président de la République. Dotée ainsi des pleins pouvoirs pour tordre le cou à cette vermine qu’est la corruption, l’institution est chargée de contribuer à la lutte contre la corruption sous toutes ses formes.
Ses missions sont axées sur trois piliers fondamentaux. A savoir, la prévention et la communication à travers l’information et la sensibilisation, les études et la coopération avec d’autres structures et personnes œuvrant dans la lutte contre la corruption et la répression par le biais des enquêtes, des investigations et des propositions de sanctions.
Ces trois dorsales représentant également les trois divisions opérationnelles de la Conac et qui sont sous la coordination du secrétariat permanent. Le Comité de coordination constitué de neuf personnalités à l’intégrité morale digne de confiance et à l’expérience professionnelle avérée dans les domaines relevant du mandat de la commission est chapeauté par un président assisté d’un vice-président.
Douze ans après son avènement et dix ans après le démarrage effectif de ses activités, la Conac présente un bilan satisfaisant. Il y a lieu de signaler, comme le précise Irene Tche Morikang, chef de la Division de la prévention et de la communication, que la Conac n’est pas une structure de recouvrement des fonds.
« Elle agit pour que l’Etat rentre dans ses droits et empêche les détournements des deniers publics ». Depuis sa création, l’institution a ainsi fait gagner à l’Etat du Cameroun des centaines de millions à travers ses investigations et audits.
A titre d’illustration, le gouvernement a pu recouvrer plus de 15 milliards de F suite aux investigations menées auprès d’un opérateur de téléphonie mobile, auprès des banques et dans les industries brassicoles. Elle a évité la perte de 34,5 milliards de F grâce aux actions menées dans le cadre des indemnisations des terrains utilisés pour la construction du Port en eau profonde de Kribi et la construction de la route Ayos-Bonis.
Au total, ce sont plus de plus de 200 milliards de F qui ont pu être sauvés. L’institution est actuellement en train de traiter les dossiers pouvant empêcher l’Etat de perdre environ 1000 milliards de F. En 2017, grâce à son Antenne d’intervention rapide, la Conac a effectué 60 descentes qui ont permis de faire échec aux actes d’arnaque ou aux cas de flagrant délit de corruption. Dans la même période, la Conac a réalisé 36 enquêtes dont 35 au Cameroun et une à l’extérieur.
L’institution travaille actuellement pour que le combat qu’elle mène soit inscrit dans la conscience collective des Camerounais et ce, grâce aux actions de communication. Des changements d’habitude sont perceptibles dans les administrations et dans l’opinion publique où s’installe progressivement une culture de dénonciation. Le nombre de dénonciations reçu à la Conac est passé de 227 en 2008 à 3 982 en 2017.
Selon les informations fournies par le chef de la division de la prévention et de la communication, depuis l’ouverture de la ligne verte (le 1517) le 24 avril 2018, l’institution reçoit en moyenne 100 appels par jour. Preuve que désormais, il ne s’agit plus pour les citoyens de subir en silence ou en observateurs passifs les actes de corruption mais d’en être des acteurs du combat.
La décision a été prise il y’a quarante huit heures, par la cour d'appel de Paris qui exige que l'ex-chef antibalaka et figure des autorités du football africain aille à la Haye.
Visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI), Patrice – Edouard Ngaîssona, âgé de 51 ans est soupçonné d’avoir pris part soit en tant qu’acteur principal, ou alors comme facilitateur, aux crimes qui ont été commis dans l’ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014.
Après son interpellation en France le 12 Décembre 2018 et son incarcération dans la prison de Fleury – Mérogis, il est considéré comme le deuxième suspect à être arrêté dans le cadre de l’enquête de la CPI en Centrafrique : « J’étais un porte-parole qui a amené la paix en Centrafrique et non un chef de guerre », avait déclaré le 19 décembre devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel Ngaïssona. Il avait affirmé par ailleurs qu’il n’était « pas au pays » au moment des faits qui lui sont reprochés.
Malgré un lourd passif dans son pays à la tête des milices antibalaka, Ngaïssona, qui fut un éphémère ministre des Sports en 2013, avait été élu en février 2018 au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF). Il est aussi président de la Fédération centrafricaine de football. Son nom est régulièrement cité dans les rapports de l’ONU et dans les notes d’enquête de la justice centrafricaine comme l’un des chefs des milices antibalaka qui ont semé la terreur dans le pays.
Créées en 2013 après la prise du pouvoir à Bangui par les rebelles de la coalition de la Séléka, ces milices peu structurées ont pris les armes en prétendant défendre les intérêts des chrétiens et en représailles aux exactions des groupes armés musulmans.
A la chute du président Michel Djotodia issu de la Séléka en 2014, les antibalaka se sont lancés dans une chasse aux musulmans dans Bangui et ses environs, faisant des centaines de morts. Selon la CPI, il y a des « motifs raisonnables » de croire qu’une « attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les antibalaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir la Séléka ».
Cette arrestation est intervenue quelques semaines seulement après la remise à la Cour d’un autre ex-chef de milice antibalaka, Alfred Yekatom, parfois surnommé Rambo. Plusieurs fois déjà, Ngaïssona avait été dans le viseur de la justice: en 2014, une vaste opération de l’armée française pour l’appréhender dans son fief de Boy-Rabe, quartier du nord de Bangui, avait échoué. Il a bien été incarcéré au début des années 2000 pour enrichissement illicite, mais semblait passer entre les mailles de tous les filets depuis.
A Bangui, ses détracteurs avaient lié son inexorable ascension – jusqu’à se présenter à l’élection présidentielle de 2015 – à ses liens avec l’ancien président François Bozizé (2002-2013), et ses connexions présumées avec l’actuel président Faustin-Archange Touadéra. Sa candidature à la présidentielle a néanmoins été rejetée, ce qui provoqua barricades et échauffourées dans des quartiers de la capitale centrafricaine.
Nicole Ricci Minyem
A quelques semaines de l’élection présidentielle dans son pays, le président du Sénégal Macky Sall a, devant ses concitoyens, fait un discours bilan le 31 décembre dernier. Il a par ailleurs profité de cette occasion, pour parler des perspectives pour un Sénégal émergent.
Mes chers compatriotes,
Je suis heureux de m’adresser à vous pour vous présenter mes vœux au seuil de ce nouvel an. J’associe mes prières aux vôtres pour le repos de l’âme de nos chers disparus et le prompt rétablissement de nos malades. J’ai une pensée affectueuse pour tous ceux et toutes celles qui sont dans le besoin. Ils méritent notre soutien. A vous, chers compatriotes de la diaspora, je réitère ma gratitude au nom de la Nation pour votre participation exemplaire à nos efforts de développement et de solidarité. Je salue et encourage nos Forces de défense et de sécurité, engagées au service de la nation et de la paix dans le monde.
Mes chers compatriotes
En cette veille de l’année 2019, qui ouvre aussi la phase 2 du Plan Sénégal Emergent, il sied de vous entretenir de l’état de la nation par un aperçu du chemin parcouru pour l’équité territoriale et la justice sociale. Ensemble, nous avons travaillé. Ensemble nous avons progressé. En 2012, notre situation économique était marquée par une croissance faible et erratique de 1,7% ; et un déficit budgétaire de plus de 6,7% du PIB. La fourniture d’électricité s’était dégradée à un niveau sans précédent, affectant gravement les ménages et les entreprises, au point de provoquer des émeutes et de compromettre toute possibilité de croissance.
Devant cette impasse, nous avons lancé en février 2014, le Plan Sénégal Emergent, pour la transformation structurelle de notre économie, la promotion du développement solidaire et inclusif, et le raffermissement de l’Etat de droit, dans la paix et la sécurité. Sur ce dernier volet, je me réjouis de la dynamique de paix retrouvée en région naturelle de Casamance. Pour soutenir et consolider cette dynamique, j’ai pris des mesures d’accompagnement, dont l’initiative Pôle de Développement de la Casamance, le Programme de désenclavement aérien, maritime et terrestre, ainsi que le statut de Zone touristique spéciale d’intérêt national.
Je remercie à nouveau toutes les bonnes volontés engagées dans la réconciliation et le retour définitif de la paix qui demeure l’aspiration partagée de tout notre peuple. Au plan économique, nos performances sont à présent appréciables, avec un taux de croissance de 7,2%, en fin 2017 et une moyenne annuelle de 6,6% depuis le lancement du PSE. Notre taux d’endettement se situe actuellement à 47,7% de notre PIB, et reste largement en dessous de la norme communautaire de l’UEMOA fixée à 70%.
La réussite de la première phase et le succès éclatant du lancement de la Phase II du PSE confirment que nous sommes sur la bonne voie ; par nos propres efforts, et par l’engagement unanime de nos partenaires publics et privés à nos côtés. Cette confiance renouvelée, mes chers compatriotes, est à notre crédit collectif. Nos partenaires nous font confiance parce que notre pays est crédible au plan politique ; notre vision de développement économique et sociale est cohérente ; notre diplomatie est respectée, et nos amitiés sont solides à travers le monde. Pour ma part, depuis 2012, je me suis évertué à rester à votre écoute et à votre service, toujours dans le temps utile, le temps de l’action qui, seule, produit des résultats.
Nous avons ainsi achevé un vaste programme de 43 projets d’infrastructures routières, sur un linéaire de 1 762 km. D’autres chantiers routiers se poursuivent sur la dorsale de l’île à Morphile et les axes : Ndioum-Ourossogui-Bakel-
En janvier, je procèderai à l’inauguration de la 2ème section de la VDN et des tronçons autoroutiers AIBD-Thiès et AIBD-Mbour, qui seront suivis du lancement du projet d’autoroute Mbour-Fatick-Kaolack. Grâce à nos réalisations, notre réseau routier est aujourd’hui l’un des plus denses en Afrique.
Dans les zones urbaines, le Programme de Modernisation des Villes, PROMOVILLES, couvre à ce jour 32 cités, avec 168 km de routes bitumées, ainsi que des réseaux d’éclairage public, d’assainissement et d’infrastructures sociales.
En milieu rural, plus de 4 000 km de pistes ont été réalisés à travers le Programme d’Urgence de Développement communautaire -PUDC-, l’initiative Pôle de Développement de la Casamance -PPDC-, le Programme national de Développement local et le Programme d’Urgence de Modernisation des Axes et Territoires Frontaliers -PUMA-.
Avec 13 ponts déjà construits, nous avons sorti plusieurs localités de l’isolement. D’autres ponts sont en construction à Foundiougne, Marsassoum, Fanaye, Wendou Bosséabé et Ganguel Souleh. Je me réjouis, également, de l’inauguration, ce 21 janvier, avec mon homologue gambien, du pont sur le Fleuve Gambie. Cet ouvrage mettra fin à la longue et pénible traversée du fleuve, et contribuera au désenclavement des régions méridionales du pays.
De plus, je suis heureux d’annoncer la réception, ce 14 janvier, du chantier du Train Express Régional, d’une capacité de transport de 115 000 passagers par jour. Cette révolution majeure dans notre système de transport public illustre nos aspirations au progrès et au mieux-être. Les Sénégalais méritent bien de voyager dans les meilleures conditions de ponctualité, de sécurité et de confort. Voilà tout le sens du TER, qui sera jumelé à un système de Bus Transit Rapide et prolongé jusqu’à l’aéroport international Blaise Diagne.
Le transport aérien s’inscrit dans la même dynamique. Après le lancement, le 21 décembre dernier, des travaux de reconstruction complète de 5 aéroports régionaux, notre compagnie nationale, Air Sénégal, recevra, ce 31 janvier, à l’aéroport international Blaise Diagne, le premier de ses deux gros porteurs de dernière génération, Airbus 330-900 NEO. Si nous déployons autant d’efforts sur les infrastructures, c’est que jamais un pays ne peut se développer sans infrastructures.
Les infrastructures décloisonnent et valorisent nos terroirs, favorisent la libre circulation des personnes et des biens, renforcent l’intégration et la cohésion nationales. Elles nous font ainsi gagner du temps et en productivité tout en constituant un patrimoine pour les générations futures.
Il en est de même du secteur de l’énergie, dont nous avons plus que doublé la production. Nous passons ainsi de 500 MW en 2012 à 1 141 MW en 2018. Il faut y ajouter, à très court terme, deux projets de 60 MW en solaire et 150 MW en éolienne. Avec plus de 3 000 km de lignes de transport installées, notre réseau électrique, modernisé et densifié, est désormais mis à niveau.
Ainsi, nous avons mis fin aux pénibles désagréments des délestages. De 950 heures de coupures cumulées en 2011, à 24 heures cumulées pour l’année 2018, nous ressentons dans nos ménages et nos entreprises les résultats de notre politique dans ce secteur clé de notre développement.
En outre, avec l’électrification de 2 329 villages, plus de 3 300 000 de nos compatriotes ont pu accéder à l’électricité depuis 2012. Je lancerai très prochainement un nouveau chantier d’électrification de 300 villages. Avec le projet majeur MCC de 600 millions de dollars, entièrement dédié à l’énergie, et l’exploitation prochaine de nos ressources gazières et pétrolières, l’accès universel à l’électricité, à des coûts encore plus abordables, est désormais possible avant l’échéance de 2025.
Sur le volet hydraulique, la construction du grand chantier Keur Momar Sarr 3 se poursuit. Les travaux du projet phare de dessalement de l’eau de mer situé aux Mamelles démarreront en début 2019. Une fois mises en service en 2020, ces deux infrastructures produiront 300.000 m3 par jour, et résoudront les besoins en eau du triangle Dakar – Thiès – Mbour. En plus de 21.000 branchements sociaux, d’autres villes, notamment Kaolack, Fatick, Koungheul, Diourbel et Ziguinchor bénéficieront aussi de capacités additionnelles.
En milieu rural, nous avons réalisé 683 forages multi villages depuis 2012. Aujourd’hui, le taux d’accès à l’eau potable s’établit à 98% en milieu urbain et à 91% en milieu rural. Nous atteindrons l’accès universel avec l’achèvement des projets en cours et l’exécution de la 2e phase du PUDC en 2022.
En matière de capacités productives, le secteur de la pêche, qui occupe plus de 600 000 acteurs, contribue fortement à nourrir la nation et à générer des recettes d’exportation. Nous poursuivons nos efforts par : •la construction de nouveaux quais de pêche à Mboro, Fass Boy, Rufisque, Foundiougne, Elinking, Kaffountine, Cap Skiring, Niaguiss, Diogué, Bignona, Ziguinchor et Ndangane Sambou - l’installation, début 2019, d’une unité de fabrique de pirogues en fibre de verre, en remplacement progressif des pirogues en bois - la subvention d’un million de franc CFA par moteur de pirogue - un nouveau Programme d’acquisition de 19 complexes et 76 camions frigorifiques - la subvention annuelle de 20 000 gilets de pêcheurs - l’extension de la phase pilote du projet de géo localisation, pour sécuriser la pêche artisanale en facilitant le sauvetage en mer.
Mes chers compatriotes,
L’agriculture reste un secteur vital de notre développement. Nous y avons consacré d’importants investissements pour l’augmentation des superficies emblavées, la maîtrise de l’eau, la création de Domaines agricoles communautaires pour les jeunes, la subvention des matériels et intrants agricoles, l’amélioration de la qualité des semences et la diversification des filières.
Avec la modernisation progressive du secteur, toutes nos productions agricoles sont en hausse, et plusieurs filières affichent des niveaux jamais atteints depuis l’indépendance. Pour la présente campagne, malgré un début d’hivernage déficitaire, des mesures palliatives ont permis des résultats satisfaisants, y compris pour le riz, avec 1 132 795 tonnes. Il en est de même de la production horticole et arachidière, établie cette année à 1 432 000 tonnes.C’est dire que l’autosuffisance alimentaire en produits agricoles de base est désormais à notre portée.
En soutien à l’élevage, qui participe également à nos efforts de sécurité alimentaire, les dotations budgétaires ont augmenté de 160% entre le budget de 2012 et celui de 2019. Entre autres réalisations, je peux citer : la clôture entière du ranch Djibo Leyti Ka de Dolly, sur 125 km avec des ouvrages hydrauliques et électriques, ainsi que des pistes ;
La création d’un Fonds de résilience aux aléas, directement géré par les éleveurs, pour faire - face aux périodes de soudure - le soutien aux éleveurs sinistrés au dernier hivernage - la promotion de l’insémination artificielle pour l’amélioration génétique du cheptel - et le renforcement du programme de vaccination contre des maladies dévastatrices.
Mes chers compatriotes,
L’éducation et la formation continuent de rester au cœur de nos priorités. Chaque enfant de ce pays, quelles que soient ses origines sociales, doit avoir la chance d’aller à l’école, d’être utile à lui-même, à sa communauté et à la nation. C’est pourquoi nos investissements dans l’éducation ont évolué de 310 milliards en 2011 à 477 milliards pour le budget 2019.
Nous avons élargi et mis à niveau la carte scolaire par la construction et la réhabilitation de plus de 10 000 salles de classe, 340 écoles élémentaires, 203 Collèges, 36 lycées, 185 daaras et 20 blocs scientifiques et technologiques, entre autres infrastructures. Le projet Zéro abri provisoire se poursuit, afin que tous nos enfants étudient dans des conditions dignes.
Ces dernières années, plus de 800 000 enfants ont pu rejoindre les chemins du savoir. Et grâce à nos progrès dans la scolarisation et le maintien des filles à l’école, nous avons atteint la parité filles-garçons du préscolaire au baccalauréat.
Je me réjouis de cette avancée majeure de notre système éducatif, parce que je suis très attaché à l’égalité des chances filles-garçons. Je rends hommage, à cette occasion, à tous les enseignants de notre pays.
Puisque l’enseignant est le premier intrant pédagogique, j’ai institué le Grand Prix du Chef de l’Etat pourl’Enseignant afin que la nation honore chaque année nos meilleurs enseignants. Nos efforts ont également porté sur l’enseignement supérieur, avec des avancées sociales significatives dont : la résolution du dossier de la retraite des enseignants et la livraison de résidences à Dakar, Bambey et Ziguinchor- le doublement de la capacité d’hébergement des étudiants à l’Université Cheikh Anta Diop -la revalorisation du taux mensuel des bourses d’étudiants et la baisse du prix de la restauration dans les universités publiques et enfin le démarrage d’un nouveau projet de constructions d’hébergements, de restaurants, de centres médicaux et de terrains de sport pour Thiès, Bambey, Ziguinchor, Kaolack, Fatick et Kaffrine. Enfin, la carte de l’Enseignement supérieur, longtemps limitée à cinq régions, couvre désormais douze de nos quatorze régions.
Mais au-delà des importants investissements dans le système éducatif, il nous faut davantage promouvoir l’apprentissage aux métiers par une formation professionnelle et technique qui prépare mieux à l’emploi et à l’auto emploi. C’est l’objet du Projet Formation-Ecole-Entreprise -PF2E- dont j’ai lancé la phase pilote en mars dernier, pour un financement de 5 milliards destiné à 25 000 jeunes.
Dans le même esprit, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide des femmes et des jeunes soutient des porteurs de projets ne pouvant pas accéder au crédit bancaire. Par souci d’équité territoriale, elle déploie ses activités dans toutes les régions et a déjà financé plus de 53 000 bénéficiaires.
Nous développerons ainsi l’auto-emploi, terreau fertile de l’économie sociale et solidaire, dont les résultats viendront renforcer, pour nos femmes et notre jeunesse, nos importants acquis en matière d’inclusion sociale par l’économique.
En effet, depuis 2012, l’administration publique et notre vaillant secteur privé ont su créer, en net, c’est-à-dire créations moins destructions d’emplois, plus de 491 000 emplois, hors secteur agricole et hors secteur informel. Au fil des années, nos efforts de développement inclusif et de protection sociale se sont aussi amplifiés, avec la revalorisation des pensions de retraite de nos séniors, la baisse de l’impôt sur les salaires, des prix du loyer et des tarifs de l’électricité.
Nous avons mis en place des initiatives et programmes novateurs, comme le PUDC, le PUMA, les Bourses de Sécurité familiale, la Couverture Maladie Universelle, la gratuité de la dialyse, de la césarienne et des soins pour les enfants de moins de cinq ans ainsi que les Cartes d’égalité des chances pour les personnes vivant avec un handicap.
J’ai aussi à cœur de résoudre la situation désespérée des 6 000 compatriotes, dont plusieurs de la diaspora, ruinés par la malheureuse opération immobilière de Tivaouane Peul, dans laquelle ils avaient investi, il y a une décennie, des années d’économies durement acquises. A cet effet, j’ai demandé au Gouvernement de me soumettre, dans les meilleurs délais, des propositions pour l’attribution de parcelles aux victimes de ce projet avorté.
Aujourd’hui, mes chers compatriotes, nos progrès sur la voie de la croissance et du développement inclusif et solidaire attestent que l’état de notre nation est satisfaisant. C’est le fruit de notre labeur collectif.
Dans nos villes comme dans nos campagnes, au bureau comme à l’usine, chacun de nous apporte sa pierre à l’édification du Sénégal de nos rêves.Ce soir, je veux vous dire ma fierté d’appartenir à ce Sénégal qui travaille et relève les défis pour un destin de paix, de liberté et de prospérité.
Je veux remercier chacun de vous pour sa contribution à l’œuvre de développement national.
En même temps, nous devons rester mobilisés ; car nous avons encore des déficits à combler et des besoins à satisfaire sur le chemin de l’émergence.
Voilà notre défi collectif.
Et voilà ce qui me motive à rester dans le temps utile, le temps de l’action, à votre écoute et à votre service, pour continuer à impulser notre développement solidaire et inclusif, dans l’équité territoriale et la justice sociale.
Je veux que notre Nation reste debout, toujours active et enthousiaste pour faire de notre cher Sénégal un endroit où nos enfants trouveront toutes les opportunités pour vivre dignement et décemment. A cette fin, je développerais cinq initiatives majeures, dans la séquence de la seconde phase du Plan Sénégal Emergent.
Ma première initiative, je la dédie naturellement à la Jeunesse sénégalaise. Notre nation est en effet très jeune, avec 44% de nos compatriotes qui ont moins de 15 ans. L’éducation et la formation professionnelle comme axes de progrès pour promouvoir davantage l’employabilité des jeunes ; la santé, le sport, les arts et la culture ainsi que la citoyenneté comme facteurs d’inclusion sociale ; seront autant de leviers prioritaires de l’action publique.
La deuxième initiative majeure que je compte lancer porte sur l’économie sociale et solidaire, pour compléter les services financiers déjà offerts par la DER (la Délégation générale à l’Entreprenariat rapide), par un nouveau package de services non-financiers incluant la formation et l’encadrement des bénéficiaires, afin que les demandeurs d’emplois d’aujourd’hui soient les créateurs d’emplois de demain.
Ma troisième initiative nous prépare davantage aux défis de la société du futur, car elle consacre une grande priorité à l’économie numérique inclusive. Sur le temps du PSE, le Sénégal de nos rêves est un Sénégal numérique et qui innove, suffisamment préparé pour davantage donner que recevoir au banquet de l’universel.
La quatrième initiative que je souhaite réaliser à travers « le PSE vert », nous prépare à la transition agro-écologique en tant que pays sahélien. C’est au prix de la régénération et de la protection de notre patrimoine forestier que nous préserverons les intérêts vitaux des générations futures.
Enfin, ma cinquième initiative concerne l’industrialisation, clé de la transformation structurelle, économique et sociale que nous portons à travers le PSE.
Ces cinq initiatives majeures seront complétées sur la même séquence 2019-2024, par trois programmes sectoriels à l’échelle nationale. Il s’agit du Programme zéro bidonville, du Programme zéro déchet et du Programme villes créatives qui replace les industries culturelles au cœur de la Cité.
Mes chers compatriotes,
Le 24 février prochain, nous irons aux urnes pour l’élection présidentielle.
Le Gouvernement s’y prépare activement pour la tenue d’un scrutin paisible, libre et transparent, à la hauteur de notre tradition de démocratie majeure et apaisée. J’ai pleinement confiance dans notre capacité collective d’entretenir cet héritage de notre histoire. Au demeurant, et notre devise nous le rappelle, ce qui nous unit est bien plus fort que nos différences.
Ce qui nous unit, c’est notre foi dans cette nation sénégalaise qui nous rassemble et nous protège ; cette nation faite de tous ces regards qui se croisent, de toutes ces forces qui se conjuguent, de toutes ces cohabitations pacifiques et conviviales, de toutes ces parentés qui s’harmonisent et portent notre élan vers notre destin commun.
Voilà ce qui nous engage à cultiver la paix et soigner le vivre ensemble hérité de nos ancêtres, pour notre propre bonheur et pour le bonheur des générations futures. Dans cet esprit, mes chers compatriotes, je vous exprime, à tous et à toutes, mes pensées affectueuses.
J’adresse à chacun de vous mes meilleurs vœux de bonne santé, de bien-être et de réussite, dans un Sénégal en paix, uni et fort, prospère et solidaire ; un Sénégal de tous, un Sénégal pour tous.
Dëwëneti et Bonsoir !
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Depuis de nombreuses années déjà, les camerounais ont pour la plupart, perdu l’habitude de se rendre dans les lieux de divertissement pour attendre la nouvelle année. Face aux vicissitudes de la vie, ils ont pensé qu’ils pouvaient se refugier dans les églises, au grand bonheur des « bonbons pasteurs ».
Dans les villes camerounaises et même dans les campagnes les plus reculées, l’on trouve autant d’églises aux multiples dénominations que de débits de boisson, voire plus. Ces lieux de « prière », sont même ouverts dans des domiciles privés et, les ouailles ne manquent pas. Alors que pour certains, c’est le lieu rêvé pour soulager les peines, abréger la souffrance, trouver un refuge afin de fuir parfois une existence que l’on ne parvient plus à supporter, pour d’autres, c’est devenu un fond de commerce qui puise son essence dans la souffrance de leurs semblables.
C’est ainsi que de plus en plus, dans la nuit du 31 Décembre au 1er janvier de chaque année, il a été instauré ce qu’on nomme la nuit de la traversée. Durant les dernières semaines du mois de décembre, les affiches sont placardées dans tous les coins, pour annoncer tel programme, dirigé au sein de telle dénomination par le pasteur X ou Y. Le prophète X, le surintendant Y, l’apôtre tel, l’homme de Dieu ceci…
Au bas de ces affiches, les messages diffèrent légèrement les uns des autres mais dans tous, on promet à ceux qui vont faire le déplacement, des miracles, des changements radicaux dans leur vie, des percées financières, des mariages, des emplois. D’aucuns sont même allés jusqu’à faire des prophéties, pour la venue prochaine de ci ou de ça au Cameroun: « 2019, les occidentaux vont combattre un peu plus les africains, camerounais, soyez sages – Il y’aura beaucoup d’enlèvement de mineurs pour les entraîner dans des groupes de guerre »…
« Cette église va connaître beaucoup de mariage en cette année. Mon frère, ma sœur, tu vas avoir beaucoup d’argent, le Dieu que je sers n’est pas pauvre, c’est à lui que l’or et l’argent appartiennent, donc, tout va changer dans ta vie… ».
« Mon frère, c’est ton année, tu vas avoir des percées inimaginables, tu vas prospérer, tu vas… ». Et la litanie des promesses continue. Ils sont très peu nombreux à qui on demande de travailler, de fournir des efforts, de changer leur mode de vie et, de se donner les moyens d’atteindre ces objectifs, que non, les prédications de ces personnes laissent croire dans la majorité que tout va tomber du ciel.
Et parfois, le témoignage de leur vie, d’après eux en est une parfaite illustration. C’est la raison pour laquelle le préalable est de montrer son épouse, sa famille à l’entame de tout ce qui est fait, durant la nuit de la traversée. Et, comme ils sont malins, ils n’hésitent pas à tirer de la Bible, les passages qui peuvent illustrer leur « prophéties ».
En début de soirée, ce sont des louanges, rythmées par plusieurs instruments de musique. La célébration au Roi des rois pour certains, le dieu de papa pasto pour d’autres, malheureusement les plus nombreux. C’est dans cette deuxième catégorie que les films se jouent parfois au détriment des principaux acteurs, lorsqu’à la fin le partage du butin ne respecte pas les clauses de départ. Ces dernières stipulent qu’il faut jouer aux malades, simuler les handicaps que l’on ne possède pas, faire des témoignages parce qu’on a reçu un miracle, bref, tout ce qu’il faut pour convaincre ceux qui demeurent un tout petit peu sceptiques quant à la puissance de papa et de maman pasto.
Lorsque les esprits sont suffisamment chauffés, l’homme de dieu peut donc arriver, accompagné par un groupe d’individus qui font office de garde rapprochée, parce qu’il n’est pas question d’approcher n’importe comment, le porteur du message prophétique. C’est un moment assez délirant. A la vue du personnage principal, certains n’hésitent pas à se jeter violemment au sol, criant des paroles ou alors des borborygmes dont ils détiennent le secret.
Des exemples, on pourrait en citer des centaines pour démontrer qu’aujourd’hui malheureusement, l’Eglise a pratiquement perdu son essence première et, est devenue pour des prébendiers, un fond de commerce. Parce qu’à la fin de chacune de leurs prédications, ces hommes et femmes exigent des personnes qui les écoutent, des personnes qui parfois ne possèdent rien, « des dîmes et des offrandes prophétiques ». C’est ainsi que pour montrer qu’il a réussi, le papa pasto roule carrosse, s’habille avec des articles de valeur alors qu’en face de lui, ses ouailles continuent de croupir dans la misère et, le même cirque courre tout le long de l’année et, se renouvèle dès que l’occasion se présente.
Nicole Ricci Minyem
Les responsables, les militants et les sympathisants du Social Democratic Front (SDF) résidant en majorité dans la Région de l’Ouest ont tenu une réunion de crise le dimanche 30 décembre 2018 au siège régional du parti à Bafoussam. La situation sécuritaire dans l’arrondissement de Bangourain, était l’unique point à l’ordre du jour.
En effet, depuis une semaine, cette commune d’environ 40 mille habitants subi des assauts des individus armés. Deux de ses quartiers, précisément Mekiefu et Nchoutpa, ont essuyé le dimanche 23 décembre dernier, une attaque meurtrière des sécessionnistes venus de la région anglophone du Nord-Ouest. Le lourd bilan de cette offensive a suscité de l’émoi auprès des partis politiques et même au plus haut sommet de l’Etat.
Le lendemain, et alors que les autorités administratives et traditionnelles se rendaient sur place, ce sont des dizaines de résidents qui quittaient massivement Bagourain pour se réfugier dans des lieux réputés plus sûrs. Informé de la situation, le chef de l’État Paul Biya a dépêché sur place son ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, en vue de réconforter les sinistrés et de leur remettre du matériel de reconstruction, ainsi que des denrées alimentaires et sanitaires.
Après une descente sur les lieux du sinistre, le SDF estime, dans un communiqué de presse publié ce dimanche, que «la crise dite anglophone a traversé les Régions du Nord-ouest et du Sud-Ouest pour affecter Mbanga dans la Région du Littoral, Fongo-Tongo, Babadjou et Bangourain dans la région de l’Ouest, pour ne citer que ces localités particulièrement touchées, sans toutefois ignorer la dispersion des déplacés internes dans bien d’autres zones du pays».
Dans ce communiqué signé par le Sénateur Jean Tsomelou, Secrétaire général du SDF, le principal parti d’opposition a réitéré ce qu’il pense être les conditions à remplir pour mettre un terme à la guerre de sécession qui paralyse les activités et cause la mort des personnes dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest depuis deux ans.
Ainsi, le parti du chairman Ni John Fru Ndi appelle le chef de l’Etat Paul Biya à procéder à la relaxe de tous les détenus de la crise anglophone et de créer les conditions favorables aux fins d’un retour au bercail pour ceux qui vivent dorénavant dans la clandestinité ou en exil. Dans la foulée, le SDF accuse le gouvernement d’être responsable de l’échec des démarches des hommes de bonne volonté pour faciliter la création d’un environnement propice au dialogue et la sortie de crise.
En outre, le parti de la balance «condamne avec véhémence le refus de Monsieur Biya à écouter les compatriotes anglophones, chose qui met en péril l’unité et la paix dans notre pays». Le SDF tiens le régime au pouvoir à Yaoundé responsable de l’escalade du conflit vers les régions de l’Ouest et du Littoral et ce, avec tous les dégâts collatéraux.
Le Président de la République, à l’occasion de son investiture le 6 novembre 2018, lançait un appel aux groupes armés séparatistes des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. «Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle particulièrement aux jeunes qui se sont laissé entraîner dans une aventure sans lendemain», avait déclaré le locataire du palais d’Etoudi.
Le Chef de l’Etat a donné la chance aux membres de ces groupes armés ainsi qu’aux ex-combattants de Boko Haram dans la région de l’Extrême-Nord, de reprendre une vie normale. Paul Biya a en effet créé vendredi 30 novembre, le Comité National de Désarmement, de Démobilisation et de Réintégration des ex-combattants du Boko Haram et des groupes armés des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Si l’appel à déposer les armes que j’ai lancé aux entrepreneurs de guerre reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instruction de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer», a-t-il martelé dans son discours de fin d’année le 31 décembre 2018.
Otric N.