Kinshasa a retiré son accréditation à la correspondante de RFI en République démocratique du Congo. Radio France Internationale regrette cette décision.
Après les réseaux sociaux et les SMS, une radio très écoutée: Kinshasa a coupé la réception de Radio France internationale (RFI) en République démocratique du Congo et retiré l'accréditation de sa correspondante dans le pays où les résultats de la présidentielle sont attendus d'ici dimanche.
RFI regrette le retrait de l'accréditation de sa correspondante à Kinshasa, Florence Morice, qui n’a exercé que son travail de journaliste professionnelle. Par ailleurs, RFI déplore que depuis hier, mardi 1er janvier, sa diffusion en FM sur la quasi-totalité de ses émetteurs de RDC ne soit plus opérationnelle. Radio France Internationale rappelle qu'elle respecte et a respecté sur ses antennes les textes en vigueur et n'a donné aucun résultat des scrutins de dimanche.
Les représentants des principaux candidats à l'élection présidentielle, Néhémie Mwilonya Wilondja, Freddy Matungulu, Vital Kamerhe, invités en direct lors de l'édition spéciale de ce lundi 31 décembre au matin ont chacun donné une version qui n'engage qu'eux. Pour sa part, RFI ne diffusera que les résultats proclamés par la Céni, conformément à la réglementation.
Radio France Internationale soutient pleinement sa correspondante Florence Morice et demande l'annulation de cette mesure de retrait d'accréditation et le rétablissement de sa diffusion.
En rappel, les autorités congolaises ont retiré son accréditation à la correspondante de Radio France internationale (RFI) à Kinshasa et coupé la réception de la radio publique française dans toute la République démocratique du Congo, a indiqué à l'AFP le porte-parole du pouvoir Lambert Mende.
Ces mesures interviennent à un moment crucial du processus électoral en RDC, entre l'élection présidentielle de dimanche et la proclamation des résultats provisoires prévue le 6 janvier au plus tard. RFI couvre abondamment les élections en RDC. Elle est très écoutée dans ce pays, le plus grand au monde ayant le français pour langue officielle (80 millions d'habitants).
«J'ai reçu des arguments que RFI invoque, nous allons les examiner en commission. Nous allons écouter les arguments de RFI. Si c'est valable on y répondra positivement, si ce n'est pas valable, nous maintiendrons la mesure, nous sommes un Etat de droit», a déclaré M. Mende à l'AFP.
- Mende avait auparavant reproché à la correspondante de RFI d'avoir violé «la loi sur la Commission électorale nationale indépendante (Céni) et (le) non-respect du code de bonne conduite des journalistes étrangers pendant les élections». M. Mende reprochait à RFI «de proclamer les résultats, les tendances, alors qu'il n'y a que le président de la Céni qui peut proclamer les résultats et les tendances». «Des faux résultats d'ailleurs pour préparer les contestations stériles», avait-il ajouté.
«Le signal de RFI est coupé dans toutes les villes du Congo parce que nous n'allons pas laisser une station mettre de l'huile sur le feu au moment où nous attendons la compilation des résultats provisoires», a ajouté M. Mende.
«Depuis ce lundi, RFI ne pouvait plus être écoutée sur sa fréquence FM de Kinshasa. Ce mardi, les antennes de RFI à Goma, Bukavu, Kisangani, Lubumbashi et Mbandaka ne sont à leur tour plus audibles», avait auparavant indiqué la radio publique française.
Otric N.