Le Congo-Brazzaville n'est pas candidat à l'organisation de la Coupe d'Afrique des nations (CAN) 2019, que la Confédération africaine de football (CAF) a retirée au Cameroun, a indiqué dimanche sur RFI son ministre des sports, contredisant une annonce faite vendredi par un dirigeant de la CAF.
«Nous sommes à six mois de l’organisation de la Coupe d'Afrique des Nations et il ne sera pas possible pour nous de l’organiser avec honneur et dignité. C’est plutôt le contraire, le Congo-Brazzaville ne sera pas candidat. Cela ne sera pas possible», déclare-t-il.
«Un jour peut-être nous serons candidat, avance Hugues Ngouélondélé. Mais pour le moment ce n’est pas au programme de notre gouvernement. Peut-être que l’idée a circulé, mais face à la réalité, nous ne pouvons pas organiser une grande fête comme celle-ci. Nous n’avons pas les structures pour le moment».
Hugues Ngouélondélé a pointé le manque d’infrastructures pour accueillir la compétition. Comme les hôtels dans la ville de Dolisie. «Nous n’allons pas nous lancer dans un telle aventure pour que la fête ne soit pas belle et déshonorer notre pays. Le Congo n’est pas prêt». Actuellement, le Congo-Brazzaville n’a pas la possibilité d'assumer le coût de l’organisation.
«La crise est mondiale et nous avons d’autres priorités que d’organiser la CAN pour le moment», explique Hugues Ngouélondélé. Celui-ci précise aussi que le Congo-Brazzaville n’a pas été sollicité par la Confédération africaine de football, tout en souhaitant «bonne chance» au pays organisateur.
Contactée par l'AFP, une source au sein de la Fédération congolaise de football (Fécofoot) n'a pas souhaité commenter les déclarations du ministre des sports.
Constant Omari, deuxième vice-président de la CAF, avait affirmé vendredi que le Congo-Brazzaville s'était porté candidat à l'organisation de la CAN-2019, qui devra regrouper 24 équipes pour la première fois. Son organisation a été retirée au Cameroun, dont les préparatifs ont été jugés insuffisants, et la CAF doit désormais trouver un autre pays organisateur avant fin 2018.
Petit pays pétrolier d'Afrique centrale, le Congo-Brazzaville est frappé par une crise économique et financière depuis 2014. Le pays est en négociations avec le Fonds monétaire international (FMI) en vue d'obtenir une aide. En 2015 il avait réussi l'organisation des onzièmes Jeux africains, dits du cinquantenaire, ayant regroupé presque tous les pays du continent.
En 2014, la CAF, alors présidée par le Camerounais Issa Hayatou, avait attribué les trois prochaines CAN d'un coup : 2019 au Cameroun, 2021 à la Côte d'Ivoire et 2023 à la Guinée. La semaine dernière, la CAF a retiré l'organisation de 2019 au Cameroun, pénalisé par des retards dans les travaux et par une situation fragile sur le plan sécuritaire, au profit d'un plan B déterminé «d'ici le 31 décembre».
Le dossier le plus urgent reste donc de trouver le remplaçant du Cameroun pour la première CAN à 24 équipes, programmée du 15 juin au 13 juillet. L'Afrique du Sud, seul pays africain à avoir déjà organisé une Coupe du monde en 2010 et le Maroc sont souvent présentés comme le recours idéal à l’organisation de la CAN 2019.
Otric N.
Des Ministres avec un agenda caché ont payé des tueurs à gage pour lyncher les principaux collaborateurs du Chef de l'Etat. Prétextant du retrait de la CAN au Cameroun, la nuit des longs couteaux a commencé. Les coupables de l'échec de la CAN sont désignés. Ils sont tous ou ont été à la présidence de la République. On cite les noms de Ferdinand Ngoh Ngoh, Seraphin Fouda et Ayem Mauger.
Analysons les faits:
1-). Même si le Cameroun avait été prêt, il n'aurait jamais organisé la CAN 2019 dès lors qu'Issa Hayatou n'était plus le patron de la Caf. Dès son élection comme nouveau Président de cette instance en mars 2017, Ahmad Ahmad avait déjà fait son choix. Il avait des obligations vis à vis de ces principaux soutiens l'Égypte et surtout le Maroc. Il l'a dit et redit, "même à quatre, le Cameroun ne peut pas organiser la Can". C'est bon. Laissons Ahmad tranquille, il nous a donné la Can 2021.
2)- Les responsabilités locales de l'échec de la can 2019
Les Can féminine et masculine ont été attribuées au Cameroun en septembre 2014. Le Chef de l'Etat a créé le Comipcan en octobre 2014 pour préparer les deux Can. Il est présidé par le Premier Ministre. Rendu en avril 2015 pour la CAN féminine rien n'était fait. Ni procédure de sélection des entreprises pour les études ni sélection des entreprises pour les constructions. La même inertie s'est enlisée jusqu'en décembre 2015. Aucune étude n'était réalisée et aucun coup de pioche alors que la Can féminine était prévue pour octobre 2016.
3) Le Président Paul Biya en sauveur.
Face aux lenteurs observées au niveau du Comipcan, le Président de la République demande à son Secrétaire général de prendre les choses en main. Il crée un comité adhoc où tous les ministères concernés y compris le Comipcan sont représentés . Ça sera sa Task Force. Tout se fera donc en procédure d'urgence pour sauver d'abord la CAN féminine.
Face l'échec du gouvernement et son incapacité à faire avancer les travaux, des mesures spartiates sont prises par la Task force. Des directeurs généraux de sociétés sont arrêtés, des contrats de complaisance rompus, le monopole que le Ministère des marchés a attribué à Syno Hydro pour le chiches travaux de Yaoundé est annulé (réhabilitation du stade Ahmadou Ahidjo, stade militaire, les stades d'entraînement N1,2 et 3). Il ne construira que le stade militaire. La task force fait appel à d'autres entreprises de BTP pour rattraper le retard dont Arab Contractors. La même chose est faite à Limbe et Buea. En 6 mois les principales infrastructures de la CAN féminine sont achevées. Ouf le Cameroun a pu sauver la Can féminine. Mais c'est le debut des problèmes entre certains ministères et la présidence de la République.
Par exemple, pour la partie événementielle de la CAN féminine, le Ministre des Sports Bindoug Mpkwatt a élaboré un budget de 25 milliards. La présidence de la République lui a donné 4 milliards. Le Secrétaire Général devint alors l'homme à abbatre. Pour la Can 2019, le même ministère demande 50 milliards pour l'événementiel. Le secrétaire général de la primature Seraphin Fouda propose à la présidence de donner 17 milliards. Il entre dans les listes des ennemis.
Quoi qu'il en soit la can féminine organisée en novembre 2016 fut un succès.
Fort de ceci, le Président de la République reconduit le même dispositif pour la Can 2019. A la présidence on s'inquiète du retard qu'accuse les infrastructures. Pour construire un stade moderne il faut 3 ans. Nous sommes à deux ans de la Can, aucun grand chantier n'a commencé. Sur la base des propositions de Louis Paul Motaze alors Secrétaire général des services du Premier ministre, la présidence de la République instruit en décembre 2015 les Ministères des Sports et des Travaux publics de contractualiser en urgence le consortium americano-turque pour la construction du stade de Japoma et l'italienne Piccili pour Olembe. La même instruction est donnée aux Ministres des Finances Alamine Ousman Mey et Nganou Djoumessi du Minepat pour signer les conventions de financement. Le Minfi signe des conventions de financement pour les facilités locales avec la BGFI pour Japoma et Banque Atlantique pour Olembe. Elles apporteront la contrepartie de l'Etat soit 15% du montant du projet. Le reste étant financé par les fonds de coopération. A Olembe le marché est d'une valeur de 162 milliards. Piccini doit construire un stade couvert de 60000 places, 2 terrains d'entraînement, 2 terrains de baskett, 2 terrain de handball, 01 cour de tennis, 01 piscine olympique de 2000 places, 01 gymnase de 4000 places, 01 hôtel quatre étoiles de 70 chambres tout équipé, un grand centre commercial. A Japoma ça sera la même chose, sauf que le stade a 50000 places. Il coutera 140 milliards. Le Canadien Maguill réhabilitera le stade de la reunification qui passe à 40000 places et le Portugais Monta Gill est retenu pour le stade Roume Dadjia de Garoua. Pour tous ces gros projets le FMI et la même Banque mondiale accpetent uniquement des financements bilatéraux. Il n'y a donc pas risque de détournement.
Les contrats de Piccini pour Olembe et Yonegun pour Japoma, sont signés en décembre 2016 par les Ministères des Sports et celui des Travaux soit 9 mois après les instructions de la même présidence. Le Ministre des Sports exige 500 millions de francs pour le comité chargé d'analyser les offres. Il ne les aura pas. Sous la pressions des missions diplomatiques turque et italienne, le SGPR fait pression et les offres techniques sont transmises à la primature. Pour pallier ces blocages, le Président Paul Biya créé L'unité technique opérationnelle (UTO) placée sous l'autorité de Seraphin Fouda. C'est désormais à la primature que les ingénieurs de tous less ministère se réuniront pour analyser techniquement tous les dossiers relatifs à la Can 2019 avant leur transmission à la présidence.
Quant au Minfi, il signe les conventions de financement en décembre 2016 et Louis Paul Motaze devenu Minepat en janvier 2017 soit 10 mois après les instructions de la présidence. BGFI et UBA qui a remplacé Banque atlantique (qui s'est retirée fatiguée d'attendre) mettront 3 mois pour libérer les facilités locales. Au point qu'au mois de mars 2017 soit 16 mois après les instructions du Président de la République les grands chantiers de la CAN 2019 n'ont pas encore commencé. A Japoma le site qui doit abriter ce complexe sportivo-commercial n'est pas libéré.
En réalité tous ces blocages et retards sont savemment orchestrés. En 2015, beaucoup des membres du gouvernement ne parient pas que Le Président Paul Biya sera candidat à sa succession. Et si bien même il l'est, il doit traîner la CAN comme un boulet. Ferdinand Ngoh Ngoh, Seraphin Fouda et Ayem Moger sont les boucs émissaires d'une large conspiration qui avait pour objet de mettre le Président en difficulté et de faire échouer la CAN 2019. Des péages avaient été installés dans tous les ministères, la casse du siècle était programee. Elle a échoué. Les tontons flingueurs de la CAN 2019 sont donc bien connus. Quand Constant Omari, vice président de la CAF parle de la duplicité de certains membres du gouvernement qui disent une chose au Président et autre chose à la caf c'est bien d'eux qu'il s'agit. Sans la présidence de la République, le Cameroun ne réussirait pas l'exploit qu'il est en train de faire. Construire des stades en moins de deux ans. Il faut noter qu'à Japoma et Olembe ce sont toutes les infrastructures prévues par le cahier des charges qui sont en cours de construction.
Certaines personnes ont publié la liste des marchés passé par la task force pour la CAN. Il faut connaître comment fonctionne notre administration pour comprendre.
Passer un marché en gré à gré est une procédure réglementaire prévue par la loi. Pour une Can dont les travaux accusaient 3 ans de retard, la Task Force n'avait d'autres alternatives que de passer les marchés en gré gré. Le gré à gré ne signifie pas l'absence de concurrence. Plusieurs offres sont souvent disponibles et l'on choisi le moins disant. La procédure de passation d'un marché public dure 6 mois entre la publication de l'appel d'offres et la signature du contrat d'attribution. C'est pour ces lenteurs et ces retards légendaires que le secteur des marchés publics vient d'être réorganisé. Si la task force était passée par des appels d'offres nous serions seulement dans la phase de contractualisation des marchés de la CAN 2019. Nous devons dire Merci au Président de la République d'avoir créé la Task force sous la supervision du Ministre Ferdinand Ngoh Ngoh. C'est elle qui a permis d'éviter les goulots d'étranglement et les péages installés au Ministère des Sports, aux Travaux publics, au Minepat, aux Finances et aux Ministère des marchés publics qui extorquaient les fonds aux entreprises. L'histoire de ces tontons flingueurs de la CAN est donc connue. On sait se cachent les coupables. Ce sont les mêmes qui ont fait échoué le PENDIS avec à la clé un détournement de 16 milliards versés à Exim Bank China pour stades que nous attendons de 16 puis 2008. Les mêmes encore ont fait échoué le plan d'urgence triennal. Ils sont autre gouvernement. N'allez pas les chercher à la présidence.
Anonyme.
Les assises du premier congrès de la FEX (force de l’excellence) se tiendront au palais des congrès de Yaoundé sous la présidence de son président fondateur CHRISTIAN MBOENA, avec en fond de toile une conférence de presse organisée par l’agence de communication ACACOM.
La FEX (FORCE DE L’EXCELLENCE) tisse progressivement sa toile. Ce concept longtemps attendu par des millions de Camerounais a été créé le 1er novembre 2018 par CHRISTIAN MBOENA, président fondateur, un camerounais qui a fait ses preuves et bien connu aussi bien des camerounais que des hautes sphères du pouvoir. L’association a pour dénomination : LA FORCE DE L’EXCELLENCE en abrégé FEX. Sa devise est paix -unité- prospérité. Son emblème est le symbole de l’unité nationale en blanc dans un cercle sous fond vert, manifeste de la paix, l’unité, la liberté et la prospérité. Son drapeau est son emblème sur un tissu blanc. Il a pour siège Yaoundé avec un bureau constitué d’un comité exécutif. La FEX dispose déjà au niveau national des responsables dans les centres régionaux, départementaux et communaux .Au niveau international, des coordinations nationales se mettent progressivement en place. La création de cette association est perçue comme une réponse de son président fondateur à un besoin réel sur le terrain.
A la faveur du congrès de celle-ci qui se tiendra le 22 Décembre 2019 au palais des congrès de Yaoundé, couplée à une conférence de presse, le président fondateur va d’éclairer l’opinion nationale et internationale sur les contours de celles-ci pour une meilleure appropriation du concept appelé :Ma proposition pour le processus de pacification et de conciliation de notre chère patrie avec sa terre chérie .Il sera question dans cet exercice de montrer qu’aucun être humain ne peut s’opposer aux cinq valeurs qui sont à la base de l’humanité (amour, vérité, justice, non violence et paix).Le président donnera donc les étapes de ce processus de pacification. Mais déjà de façon sommaire ces étapes sont articulés en quelques points essentiels :
1-Dénicher les causes de précarité sécuritaire auquel fait face notre beau pays : les causes directes, indirectes, endogènes, exogènes d’une part, les causes historiques, géopolitiques et socioculturelles
2-Identifier, cibler et catégoriser les interlocuteurs : avec qui dialoguer ?comment et ou ?, dialoguer ?oui ?urgent ?oui, mais avec qui donc ?
3-Identifier les leviers sur lesquels il faut actionner en rapport avec chaque cause : levier militaire (désarmement), levier politique, levier économique et levier socioculturel.
4-Créer un GHOST CABINET (cabinet fantôme) pour le suivi et l’évaluation du processus de pacification et de conciliation
Selon les statuts, les l’objectif principal assignés à celle-ci est le soutient aux actions du président de la république et celles du gouvernement sur tous les plans économiques et sociaux. Outre celle-ci, on note la promotion de la paix, l’unité et le vivre ensemble, la création d’entreprise, l’auto emploi, la promotion des droits de l’homme ainsi que des minorités, promotion du développement durable à travers la création en son sein d’un fond social pour l’emploi, la protection de l’environnement et la nature, la promotion de l’excellence académique, l’invention et l’innovation, la lutte contre les migrations clandestines, la promotion et la réinsertions des ex migrants, la lutte contre la corruption, la consommation de la drogue et la délinquance juvénile
ACTION
Pour atteindre ses objectif, LA FEX procédera non seulement à la création de plusieurs structures d’appui déjà en cours, mais aussi des collaborations avec des de renommée mondiale. A titre d’exemple on note déjà la mise en place du conseil de développement industriel (CDI), la Création d’une micro finance internationale dénommée AFRICANO INTERNATIONAL COORPORATION pour soutenir les micros projets de ses membres,
Pour ce qui concerne la collaboration, on note un partenariat en cours avec déjà une réunion le samedi 08 décembre 2019 avec Mme Chantal Malion, écrivaine et présidente fondatrice de l’organisation internationale pour le développement en Afrique(OIDA).Il faut ajouter que qu’au delà des membres ordinaires de LA FEX, on retrouve de hautes personnalités de la république (Ministres, Directeurs Généraux, députés, sénateurs, société civile, et des religieux)
ATTITUDE
Pour le Président fondateur, au delà de ces actions, les membres doivent être des FEXISTES. Il définit cela comme un courant de pensée qui stipule que chaque citoyen du monde doit être excellent dans ce qu’il sait faire le mieux afin que tout le monde entier soit excellent. Selon lui le FEXISME est une dérivée du mot FEX entendons FORCE DE L’EXCELLENCE, mouvement fondé le 1er novembre 2018.Pour le Président, la journée mondiale du FEXISME se célèbrera le 1er novembre de chaque année avec pour symbole un ruban vert croisé en lui-même.
C’est dire qua quelque jours de l’évènement, les différents comités sont à pied d’œuvre sous la coordination du Président.
Nicole Ricci Eyock
Le vice-président du Gabon, Pierre Claver Maganga Moussavou, a reconnu que le président Ali Bongo Ondimba, malade et absent depuis le 24 octobre, avait fait un accident vasculaire cérébral (AVC), une première, aucune source officielle n'ayant jusqu'alors indiqué de quel mal il souffrait.
«Personne ne peut se réjouir de la mort ou de la maladie de quelqu'un d'autre, celui qui n'a jamais connu un AVC, qu'il prie Dieu pour qu'il n'en connaisse jamais», a déclaré M. Moussavou dans un discours prononcé samedi à Franceville (sud-est) en référence à l'état de santé du chef de l'Etat. «De toute façon, je ne le souhaite pas à qui que ce soit, pas même à mon pire ennemi», a-t-il ajouté devant plusieurs responsables la région du Haut-Ogooué, fief de la famille Bongo.
Le vice-président faisait partie d'une délégation de hauts responsables politiques gabonais qui se sont rendus mardi à Rabat pour y rencontrer le président Bongo qui s'y trouve en convalescence. Hospitalisé à Ryad le 24 octobre, M. Bongo, 59 ans, y est resté plus d'un mois avant d'être transféré le 29 novembre à Rabat, d'abord dans un hôpital militaire, puis dans une résidence privée pour y poursuive sa convalescence et sa rééducation.
Le porte-parole de la présidence à Libreville, Ike Ngouoni, n'a communiqué qu'à deux reprises sur son état de santé, parlant d'abord de «fatigue sévère», puis de «saignement». A aucun moment, ni lui ni aucun autre dirigeant gabonais n'avaient dit le mal dont souffrait le chef de l'Etat. Seules des sources non officielles avaient parlé d'un AVC.
Deux vidéos sans son et une photo ont été publiées depuis l'arrivée du président gabonais au Maroc, sur lesquelles il apparaît toujours assis. Son état de santé ayant suscité d'innombrables rumeurs, ces premières images depuis son hospitalisation en Arabie saoudite ont été très partagées sur les réseaux sociaux, avec parfois des doutes sur leur authenticité et des interrogations sur ses capacités à gouverner.
Le président gabonais Ali Bongo Ondimba a quitté l'hôpital militaire de Rabat où il était arrivé fin novembre et poursuit sa convalescence dans une résidence privée de la capitale marocaine, a-t-on appris mercredi dans l'entourage présidentiel.
Son départ a été décidé « après autorisation de l’équipe médicale », selon la même source. Le chef de l’État gabonais avait reçu lundi la visite du roi du Maroc, Mohammed VI, son ami depuis l’enfance, et des images de cette rencontre avaient été diffusées. Son état de santé suscitant d’innombrables rumeurs, ces premières images depuis ses problèmes de santé ont été très partagées sur les réseaux sociaux de la communauté gabonaise, avec parfois des doutes sur leur authenticité.
«Le chef de l’Etat se porte plutôt bien, le processus de sa rééducation évolue très rapidement et positivement», a affirmé mardi soir à Libreville le chef du gouvernement, Emmanuel Issoze Ngondet, à son retour de Rabat. Il n'a pas précisé quand le chef de l'Etat rentrerait à Libreville. M. Ngondet s'y est rendu accompagné du vice-président, Pierre-Claver Maganga Moussavou, de la présidente de la Cour constitutionnelle, Marie-Madeleine Mborantsuo, et du directeur de cabinet d'Ali Bongo, Brice Lacruche Alihanga.
«Le chef de l’Etat est conscient, il reconnaît ses interlocuteurs, il voit bien, il parle bien, sa modulation de ton est bonne. Nous avons été rassurés et apaisés en sortant de cette audience avec le président à laquelle assistaient également M. Maganga et Mme Mborantsuo», a affirmé M. Ngondet à la presse.
Otric N.
La France, par la voix de son ambassadeur à Yaoundé, a tenu à saluer la signature par le président Biya du décret permettant la création du Comité de désarmement et de réinsertion des miliciens camerounais au sein de la société.
Paul Biya confirme ainsi les propos qu’il a tenu lors de son discours d’investiture le 6 novembre dernier, dans lequel il invitait les jeunes engagées dans les milices séparatistes et dans tout autre activité terroriste à déposer les armes.
Il avait ainsi déclaré: “À ces entrepreneurs de guerre, qui mettent à mal notre unité nationale et prônent la sécession, il faut qu’ils sachent qu’ils se heurteront non seulement à la rigueur de la loi, mais aussi à la détermination de nos forces de défense et de sécurité. Je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain” et avait ajouté qu’il avait “ l’intime conviction que l’écrasante majorité de nos compatriotes des deux régions concernées aspirent à retrouver rapidement la paix au sein de la communauté nationale”.
Jeudi 6 décembre dernier, l’ambassadeur de France, Son Excellence Gilles Thibault a été reçu par le chef de l'État camerounais au Palais de l’Unité pour une audience durant laquelle, parmi les nombreux sujets abordés, celui de la création et de la mise en place du Comité de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des combattants de Boko Haram et des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Gilles Thibault a tenu à apporter son soutien à ce projet gouvernemental en saluant cette initiative du Président Biya. Il a précisé qu’il espérait que cette action ouvrirait des perspectives inédites de paix et de retour au calme dans les régions souffrant du terrorisme, et plus particulièrement les zones anglophones du Cameroun.
L’attitude encourageante de la France et de son ambassadeur tranche particulièrement avec la froideur et la dureté des propos du secrétaire d'État adjoint américain pour l'Afrique, Tibor Nagy, qui estimait jeudi dernier, le même jour où Gilles Thibault et Paul Biya s’entretenait, que la situation dans les régions Nord-Ouest et Sud-Ouest allait s’aggraver et que "la dernière chose dont nous avons besoin" est une intensification de la radicalisation en réponse aux opérations menées par les forces armées camerounaises, en omettant de mentionner la création du comité de désarmement.
Paul T.
Quelques 431 638 dollars US seront nécessaires en 2019 pour lutter contre la prolifération des armes légères en Afrique centrale, selon un communiqué conjoint du Bureau des nations unies pour l’Afrique centrale (UNOCA) et la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC).
Les deux institutions ont fait cet annonce vendredi dernier à N’Djamena, capitale du Tchad, à l’occasion du lancement d’un projet conjoint d’appui à la mise en œuvre de la Convention de l’Afrique centrale pour le contrôle des armes légères et de petit calibre [ALPC], de leurs munitions et de toutes pièces et composantes pouvant servir à leur fabrication, réparation et assemblage, dite Convention de Kinshasa.
La cérémonie a eu lieu en marge du segment ministériel de la 47e réunion du Comité consultatif permanent des Nations Unies chargé des questions de sécurité en Afrique centrale (UNSAC). Elle a été marquée par la signature d’un Mémorandum d’entente entre le Secrétariat général de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), le Centre régional des Nations Unies pour la paix et le désarmement en Afrique (UNREC) et le Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA).
Au nom de leurs institutions respectives, MM. Ahmad Allam-mi, Anselme N. Yabouri et François Louncény Fall se sont ainsi formellement engagés à entreprendre des actions conjointes et à soutenir des initiatives visant à « empêcher, combattre et éliminer la fabrication illicite, l’accumulation excessive et déstabilisatrice, le trafic, la possession et l’utilisation illicites des ALPC ».
Le Mémorandum d’entente rappelle d’ailleurs les « effets néfastes de ces activités sur la sécurité de chaque État et de la sous-région, la sécurité humaine, le droit international humanitaire, le développement durable et les droits de l’Homme ». La Convention de Kinshasa reste un cadre idéal pour y faire face ainsi qu’un instrument efficace pour faciliter l’atteinte des objectifs de l’Agenda 2063 de l’Union africaine (UA) qui plaide pour que « toutes les armes soient réduites au silence » d’ici 2020.
Dans le même esprit, elle constitue une base essentielle pour la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD), en particulier l’Objectif 16 dont l’un des points souligne la nécessité de « réduire nettement les flux financiers illicites et le trafic d’armes » d’ici 2030.
Dans ce contexte, le renforcement des capacités techniques et législatives des États membres de la CEEAC en vue de la promotion et de la mise en œuvre effective de la Convention de Kinshasa fait partie des priorités inscrites dans le Mémorandum d’entente. Par ailleurs, des ateliers nationaux de sensibilisation et de plaidoyer seront organisés dans les pays qui n’ont pas encore ratifié la Convention (Burundi, Guinée équatoriale, République démocratique du Congo/RDC et Rwanda).
Il est aussi envisagé un séminaire sous-régional pour l’harmonisation des cadres législatifs des sept Etats parties à ladite Convention (Angola, Cameroun, Congo, Gabon, République centrafricaine, Sao Tomé-et-Principe, et Tchad). L’ensemble des activités prévues dans le cadre de ce projet est financé à hauteur de 431 638 dollars US. Il sera exécuté tout au long de l’année 2019.
Le lancement du projet conjoint d’appui à la mise en œuvre de la Convention de Kinshasa était l’un des temps forts de la 47e session ministérielle de l’UNSAC qui a pris fin vendredi 7 décembre à N’Djamena. Au cours de celle-ci, les Ministres des Affaires étrangères de l’Afrique centrale et les autres chefs de délégation ont procédé à une évaluation critique de la situation politique et sécuritaire de la sous-région.
Le rapport produit par les experts (à l’issue de leur réunion tenue du 3 au 6 décembre) a été examiné et adopté. Les recommandations qui y sont annexées seront mises en œuvre sous la diligence du Tchad, qui assurera la présidence tournante du Comité jusqu’à la 48e session qui aura lieu à Kinshasa (RDC) durant le premier semestre 2019. La RDC a été en effet élue à la première-vice-présidence tandis que l’Angola et la Guinée équatoriale occupent respectivement le poste de 2e vice-présidence et celui de Rapporteur.
Le Représentant spécial et Chef de l’UNOCA, M. François Louncény Fall, a promis à ce nouveau bureau l’appui habituel des Nations Unies dans la réalisation de ses missions et dans l’atteinte des objectifs du Comité. Son collègue Parfait Onanga-Anyanga, Chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA), a également pris part aux travaux de N’Djamena ainsi que plusieurs autres représentants de bureaux spécialisés de l’ONU, des opérations de maintien de la paix, des organisations internationales, régionales et sous-régionales.
Dans ces deux derniers registres, outre la CEEAC, on a noté, entre autres, la présence de l’Union africaine, de la Communauté Economique et Monétaire des Etats de l’Afrique centrale (CEMAC), de la Commission du Bassin du Lac Tchad (CBLT), du Centre interrégional de coordination pour la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée (CIC)…
Otric N.
Ce livre d'entretiens a été écrit avec le journaliste français François Mattei qui s'est rendu plus de vingt fois à la prison de la CPI depuis 2012. Laurent Gbagbo ne l'a ni vu, ni relu avant sa parution, prévue le 13 décembre. Les quelques extraits que nous publions ont été pris auprès de nos confrères de Jeune Afrique
Le secret avait été bien gardé. Libre. Pour la vérité et la justice (éd. Max Milo, 308 p.), un nouveau livre d’entretiens de Laurent Gbagbo avec le journaliste français François Mattei, sort le 13 décembre. Même les plus hauts cadres du FPI, le parti de l’ancien président, en ont été informés il y a seulement quelques jours.
Il n’est guère étonnant de voir Laurent Gbagbo, historien passionné d’ouvrages anciens, choisir le Verbe pour transmettre sa vérité, sa version de la crise ivoirienne, pré ou post-électorale, qui l’a vu chuter. Chantre de la rupture entre l’Afrique et les réseaux de la "Françafrique", l’ancien président est intarissable, bien aidé par la plume convaincue du journaliste François Mattei, qui l’a rencontré à de multiples repris
Sur ses relations avec l’Élysée, sur les causes profondes de la crise ivoirienne, qu’elles soient économiques ou démographiques, sur les tragiques événements de Bouaké et sur les accords de Marcoussis, Laurent Gbagbo livre la réflexion de l’accusé qu’il est, attendant son procès à la Cour pénale internationale (CPI). Surtout, il règle des comptes, de manière plus ou moins véhémente, avec les acteurs de la crise. D’Alassane Ouattara à Blaise Compaoré, de Guillaume Soro à Nicolas Sarkozy en passant par Dominique de Villepin – particulièrement visé. Voici quelques extraits à ne pas manquer de Pour la vérité et la justice, à paraître ce 26 juin.
"La bavure" de Bouaké et les accords de Marcoussis
"Ils [les rebelles] avaient perdu la partie et la France les a remis en selle sur le même plan que le pouvoir légitime… Villepin appelait ça la diplomatie de mouvement, moi j’y vois plutôt un coup d’État en gants blancs. (…) Je suis arrivé le jeudi 23 janvier 2003, par un vol régulier d’Air France : je craignais qu’on tire sur mon avion présidentiel. (…) À 11 heures [le vendredi], je suis parti pour l’Élysée, Le Monde était déjà paru. (…) j’ai découvert qu’ils y donnaient déjà le nom du futur Premier ministre, une proche de Ouattara, Henriette Diabré. (…) Villepin m’a dit que si je n’acceptais pas Diabré, il donnerait les ministères de l’Intérieur et de la Défense aux rebelles. J’ai tout refusé. (…) Ils voulaient juste, au mieux, me transformer en reine d’Angleterre, pour que je n’aie plus de véritable rôle politique."
« À peine informé des événements de Bouaké, j’apprenais qu’une colonne française (…) s’approchait d’Abidjan (…). Au milieu de la nuit, cette colonne encerclait la résidence présidentielle (…). Les Français ont dit après coup "qu’ils avaient fait une erreur de trajet". Quand on connaît Abidjan, c’est impossible à croire. Ils venaient donc pour me faire fuir ou me faire tuer par quelqu’un pour me remplacer : le plan était de mettre Doué [son chef d’état-major, réputé proche des Français] à ma place "en intérim", mais il s’est dégonflé. (…)
"L’Élysée a toujours eu deux fers au feu : "Bédié et Ouattara". Le problème en Côte d’Ivoire est venu de leur rivalité à la mort d’Houphouët, qui est allé jusqu’à l’exclusion de Ouattara par Bédié. (…) Il a même lancé contre lui un mandat d’arrêt international (…), mandat que j’ai levé quand j’ai eu le pouvoir. Ils sont aujourd’hui ensemble contre moi. Je n’aimerais pas être dans l’intimité de leur conscience."
« C’était en 2001 je pense. Villepin et Robert Bourgi m’ont demandé de cracher au bassinet pour l’élection [de Jacques Chirac] en 2002 en France. (…) C’était le prix pour avoir la paix. (…) Je ne suis pas fier de cet épisode mais je pensais y gagner la marge de manœuvre nécessaire pour avancer vers nos objectifs. On me l’a reproché. (…) Comme si on pouvait toujours répondre à des partenaires aussi puissants (…) ».
"J’ai été pendant toutes ces années comme un poisson qu’on voulait asphyxier en le jetant sans arrêt hors de l’eau. Mais je réussissais toujours à replonger dans mon élément (…). Alors Sarkozy a pris un gourdin. Ce que j’avais sous-estimé, c’était [sa] volonté de tout faire pour placer au pouvoir son ami intime Alassane Ouattara. (…) Je n’avais confiance ni en Soro, ni en Compaoré, ni en Ouattara. Je savais que leur but premier était de prendre le pouvoir (…). Il s’agissait pour eux de faire disparaître la Côte d’Ivoire dans un ensemble plus vaste comprenant notamment le Burkina Faso (…)."
CHEZ SARKOZY, À LA PLACE DES IDÉES, IL Y A L’ARROGANCE.
"Ouattara n’a pas compris que le tribalisme était dépassé. Qui a construit la République et qui l’a cassée ? Nous avions une armée et une police, il les a mises de côté et remplacées par des milices tribales. (…) C’est aux armes que Guillaume Soro doit sa place. Il devra s’inquiéter si un jour il ne les a plus avec lui."
"Sarkozy ramène tout à lui. (…) Il était l’ami de Ouattara et il ne m’aimait pas, je l’ai toujours su. (…) Chez lui, à la place des idées, il y a l’arrogance. Georges W. Bush était le symbole achevé de ce type d’homme. Ce sont des hommes sans pensée profonde. C’est dans cette catégorie que je classe Sarkozy. Ou Villepin. Des arrogants, qui utilisent leur arrogance en lieu et place de la pensée. C’est comme cela qu’ils croient montrer que la France est grande, alors qu’ils prouvent seulement qu’elle est devenue petite."
"Pour savoir si on était à la veille d’un coup d’État en Côte d’ivoire, ces dernières années, il suffisait de regarder le cours du cacao ! (…) En 2007, j’avais lancé une grande enquête sur la filière (…), il y a avait eu de nombreuses arrestations, le nettoyage était en train de se faire. (…) Tout menait à des abus et des fraudes caractérisés de la plupart des exportateurs au détriment de l’État et des planteurs, et à la complicité de certains ministres. J’en connais qui ont tourné casaque pendant les dernières élections pour passer dans le camp d’en face et se mettre au sec…"
UN PRÉSIDENT DU FMI (…), JE COMPRENDS QUE C’ÉTAIT PRÉFÉRABLE À LAURENT KOUDOU GBAGBO.
"La Côte d’ivoire est la pierre d’achoppement indispensable de la zone franc en Afrique de l’Ouest. C’est la raison pour laquelle il vaut toujours mieux avoir à sa tête quelqu’un qui ne remettra rien en cause. (…) La Côte d’ivoire avait les moyens de quitter cette dépendance de la zone franc, même seule, et je m’apprêtais à le faire, c’est pourquoi on a voulu m’empêcher de poursuivre ma route. Un président du FMI (…), je comprends que c’était préférable à Laurent Koudou Gbagbo."
"Ma stratégie a réussi, j’ai gagné les élections (…). Alassane Ouattara n’est jamais arrivé deuxième, et n’était donc pas qualifié pour le second tour. C’est Bédié qui était deuxième. Bédié, c’est Ésaü : il a vendu son droit d’aînesse contre un plat de lentilles."
BÉDIÉ, C’EST ÉSAÜ : IL A VENDU SON DROIT D’AÎNESSE CONTRE UN PLAT DE LENTILLES.
"J’ai toujours joué le jeu des élections (…). Et finalement, c’est ça que l’on me reproche : être le porte-parole du peuple. (..) Combien sont-ils les dirigeants africains qui représentent le peuple ? Ils se comptent sur les doigts d’une main. Pourquoi n’ai-je pas été élu avec 80% (…) ? C’est apparemment plus crédible en Afrique (…) ! Au moment où il avait obtenu un de ses scores soviétiques, en 2003, (…) Blaise me menaçait déjà de la CPI. (…) Il est vrai qu’il exprimait les vœux secrets de ses maîtres français."
À Korhogo, (…) on était, mon médecin et moi, dans une toute petite maison, une baraque de trois pièces(…). Je n’avais pas l’autorisation de mettre le nez dehors. (…) Une femme, que je ne connaissais pas, venait nous porter les repas, (…) calculés pour nous affaiblir. Si j’ai pensé être empoisonné, oui, ça m’est arrivé. (..) Je tournais en rond (…). Ils m’auraient tué à petit feu."
SI J’AI PENSÉ ÊTRE EMPOISONNÉ, OUI, ÇA M’EST ARRIVÉ.
"Mes avocats ont su retourner complétement la situation. (…) Désormais, tout le monde sait que les éléments présentés par le procureur (…) ne résistent pas à l’analyse. (..) Pourquoi ne s’intéresse-t-il pas aux élections ? Car après tout, c’est simple : si je les ai perdues, on peut discuter. Mais si je les ai gagnées, alors tout s’écroule. (..) Pourquoi Ouattara et ses soutiens français n’avaient-ils qu’une crainte pendant la crise, que l’on parvienne à un accord qui prévoie le recomptage des votes (…) ?"
Nicole Ricci Minyem
Le lion indomptable vainqueur de la Coupe d’Afrique des Nations il y a deux ans au Gabon et élu meilleur joueur de ce tournoi, a confié à Goal son immense déception.
« Je l’ai très mal vécu car c’était vraiment une joie et une fierté de vivre la CAN dans mon pays. Je ne veux pas aller contre l’avis des dirigeants car ils connaissent mieux le foot que nous. S’ils ont pris cette décision, c’est parce qu’ils veulent le bien du Cameroun et du football africain. Ils ont beaucoup réfléchi ».
Attaquant du Henan Jianye FC, en Chine, Bassogog a une pensée pour ses supporters tout en souhaitant voir son équipe relever la tête pour assurer sa présence lors de cette CAN 2019. « Je me sens mal comme les 24 millions de Camerounais qui auraient voulu que cette compétition se joue à la maison. On ne va pas s’arrêter de jouer à cause de ce retrait. On veut vraiment prouver aux yeux du monde entier que nous sommes une grande nation, en se qualifiant pour la prochaine Coupe d’Afrique des Nations. Je pense que ça serait une très bonne chose pour nous ».
Pour l’instant, la confédération africaine du football n’a pas pris de décision concernant le nouveau pays hôte, même si de nombreux échos annoncent que c’est le Maroc, entraîné par Hervé Renard, qui devrait hériter prochainement de son organisation. La Confédération africaine de football (CAF) a lancé le 6 décembre 2018 son appel à candidatures pour l’organisation de la CAN 2019, après le retrait de la compétition au Cameroun. Le verdict sera rendu au plus tard le 31 décembre 2018.
Le cabinet de conseil français Roland Berger, qui avait déjà été missionné par la CAF pour effectuer des missions d’audit au Cameroun, procédera à un examen des dossiers. « Il n’est d’ailleurs pas impossible que des membres de ce cabinet se rendent dans le ou les pays candidats, avec des membres de la CAF », explique un dirigeant africain. Puis le cabinet communiquera à Ahmad Ahmad, le président de la CAF, les résultats de ses évaluations. Et le dirigeant en adressera une copie aux autres membres du Comité exécutif, qui disposeront de quelques jours pour l’étudier.
Le retrait de l’organisation de la CAN 2019 au Cameroun n’est pas sans conséquences pour l'équipe des Lions indomptables. En perdant leur qualification d'office, ils joueront leur place le 22 mars prochain face aux Comores.
Dans le groupe B, les Lions de l’Atlas, qui occupent la première place du classement avec dix points, disputeront la phase finale, quel que soit leur résultat le 23 mars prochain au Malawi, et que le Maroc organise ou non la CAN 2019. Mais les Camerounais, qui sont deuxièmes avec huit points, ne sont évidemment plus qualifiés d’office, et ils devront au minimum faire match nul à Yaoundé face aux Comores le 22 mars prochain pour valider leur ticket. En cas de défaite, ils seraient éliminés.
Le Cameroun a disputé cinq matches dans ce groupe B. Il s’est imposé à domicile face au Maroc (1-0) et au Malawi (1-0), a fait un match nul aux Comores (1-1) et au Malawi (0-0) et s’est incliné à Casablanca (0-2). Il présente une différence de buts de zéro (trois buts marqués, trois encaissés), alors que les Comoriens, qui comptent cinq points, affichent une différence de buts négative (moins 1).
Otric N.
À J-14, on assiste presque à une campagne normale, malgré les crises redoutées.
Des meetings, des affiches, des promesses : en apparence, la campagne se déroule presque normalement dans l'immense République démocratique du Congo à deux semaines d'élections inédites et deux fois reportées.
La commission électorale met en garde « les responsables politiques qui attisent la violence ». Et même le prix Nobel de la paix congolais Denis Mukwege redoute déjà des troubles après le scrutin.
Pas de nouveau report, a prévenu le président de la commission électorale, Corneille Nangaa: les présidentielle, législatives et provinciales à un tour auront lieu le 23 décembre comme prévu. Les premières tendances pourraient tomber pour Noël, a-t-il ajouté. La proclamation des résultats provisoires est prévue le 30 décembre.
Au total 21 candidats sont en course pour la succession du président Joseph Kabila qui ne peut briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.
Cette guerre de succession est sans précédent dans un pays-continent instable qui n'a jamais connu de transition pacifique du pouvoir.
Sur ces 21 prétendants, seuls trois ont une assise politique : le dauphin de la majorité parrainé par le président Kabila, Ramazani Shadary, et les principaux candidats de l'opposition divisée, Félix Tshisekedi et Martin Fayulu.
Toute cette semaine, les trois hommes ont battu campagne loin de leur fief d'origine.
Originaire du Maniema (est), l'ex-ministre de l'Intérieur Ramazani Shadary a sillonné l'Equateur (nord-ouest), ex-fief de Jean-Pierre Bemba, un soutien de l'opposant Fayulu.
A Gbadolite, M. Ramazani Shadary a fait observer une minute de silence à la mémoire de l'enfant du pays, l'ancien dirigeant Mobutu Sese Seko, au pouvoir de 1965 à 1997.
Dans la capitale provinciale Mbandaka, il a décliné sa promesse anti-corruption: « Tous ceux qui ont détourné l'argent de l'Etat seront arrêtés et jetés en prison ».
Celui qui promet de faire de la RDC un pays émergent a été interpellé par des habitants en colère face au délabrement des routes aggravé par la pluie.
Les deux opposants Tshisekedi et Fayulu ont, eux, lancé leur campagne dans l'Est, dans le Nord Kivu ravagé par l'insécurité et les groupes armés.
Après un accueil poli et réservé à Goma, Félix Tshisekedi a soulevé les foules jeudi à Bukavu, ville de son "ticket" Vital Kamerhe, qui l'accompagne dans tous ses déplacements.
Entre deux promesses sur l'amélioration du sort des policiers et la gratuité de l'enseignement, M. Tshisekedi a invité les électeurs à rester dans les bureaux le jour du vote jusqu'à l'obtention des procès-verbaux pour "éviter la tricherie".
Parti le dernier, Martin Fayulu a réuni des milliers de personnes mercredi à Beni, zone prise entre une épidémie d'Ebola et les tueries attribuées à un mystérieux groupe armé. Le lendemain, une quinzaine de civils ont été tués à l'arme blanche, un nouveau massacre attribué aux Forces démocratiques alliées (ADF) d'origine ougandaise.
A chaque étape, il encourage les électeurs à se rendre aux urnes le 23, tout en refusant la "machine à voter" retenue par la commission électorale. Cet écran tactile doit permettre de cliquer sur la photo des candidats et imprimer les bulletins de vote.
« S'il y a des gens qui viennent créer de la violence au niveau des bureaux de vote, la loi s'en occupera – Attiser la violence comme font certains responsables politiques aujourd’hui, c’est très dangereux pour le pays », a prévenu le président de la commission électorale - M. Nangaa.
Le contexte électoral inquiète le gynécologue congolais Denis Mukwege, prix Nobel de la paix 2018, et critique du pouvoir :
« Ces élections risquent tout simplement de créer des troubles supplémentaires puisque, dans leur organisation, il n'y a ni transparence, ni crédibilité, et les gens ne sont pas libres. Donc certainement que les résultats vont entraîner plutôt des contestations qui ne sont pas bonnes pour la démocratie ».
Nicole Ricci Minyem