Qui d'entre Samuel Eto'o et Joseph Antoine Bell a proposé à l'autre en premier d'être Directeur technique national de football ? C'est la question que ce posent ces camerounais qui votent depuis ce dimanche soir deux grandes icônes de leur sport national se crêper la crinière par message interposé.
La toile s'est littéralement enflammée ce dimanche soir après l'émission "l'Arène" produite sur la chaîne de télévision camerounaise Canal 2 international. Le programme recevait Joseph Antoine Bell comme invité principal. Le candidat à l'élection à la présidence du comité exécutif de la fédération camerounaise de football présentait son projet pour le redressement du sport roi.
Répondant à une question de journaliste, Bell se laisse aller à décrire la mafia autour de la candidature de Seidou Mbombo Njoya. Candidat soutenu par le lobby Samuel Eto'o. Au cours de l'une de ses répliques, le célèbre gardien de but de l'Olympique de Marseille et des Lions indomptables va clairement affirmer que le goleador Samuel Eto'o lui a proposé le poste de directeur technique national en arguant que les autorités de Yaoundé ne veulent pas de lui comme président de la Fecafoot. Ce qui pour Bell est une stratégie pour l'exclure de la course à la tête de la fédération.
Une accusation qui a mis l'ancien joueur d'Anzi Makachkala dans tous ses états. Quelques minutes seulement après la fin du programme télé, Samuel Eto'o qui a visiblement suivi de bout en bout la sortie de Bell Joseph Antoine réagit par une série de posts sur son compte Facebook. En somme, selon Eto'o la déclaration de Bell est "infondée et me désole car c'est mon "père" qui a souhaité que je l'aide à décrocher ce poste en faisant même des propositions de salaire". Dans la suite de son post, Samy dévoile un message électronique à lui envoyé par le candidat Bell. Jojo demanderait à être nommé pour quatre ans avec une rémunération de 12 millions de francs CFA par mois. Selon ce message attribué à Bell, la nomination était attendue pour "les premiers jours de décembre".
Comme dans un vrai match de football, Bell Joseph Antoine contre-attaque quelques minutes par une publication sur sa page personnelle "Joseph Antoine Bell". Une réaction en trois compartiments comme sur un terrain de football.
La première, la défense...
Bell se défend et contient les attaques du buteur Eto'o en lui rappelant que sa sortie épistolaire est la preuve que son histoire n'est pas du tout inventée. Et que Eto'o ne peut prétendre parler au nom des autorités camerounaises. Et qu'il lui a bel et bien suggéré de stopper sa course vers le fauteuil de Tsinga pour se contenter de la tunique de Directeur technique national (DTN).
Deuxième mise au point, la remontée du milieu...
Pour Bell, Samuel est tombé dans son propre piège. En fait sachant que le pichichi n'avait le mandat d'aucune autorité, Bell a fait mine d'accepter la proposition. Il savait que cela n'arriverait jamais.
Mais ce point précis prête à confusion. L'on est enclin de se demander et si la nomination était tombée ? Et si les conditions proposées par Bell avaient été validées ? Pourquoi mettre de l'ombre sur une ambition qu'il nourrit depuis 1996 ? Soit plus de 22 ans de combat pour la direction de la fédération. Pourquoi s'être prêter à ce jeu ?
Des questions qui laissent douter de la sincérité et du niveau de détermination du candidat Bell dans sa quête de redressement du football par la tête.
Troisième point, l'attaque de Bell...
Pour le gardien de but, l'ambarras dans lequel se retrouve Samuel Eto'o et ses amis après le piège à eux tendu par Bell explique logiquement sa stratégie désespérée de déstabiliser la candidature de JOJO.
Au finish, qui des deux dit vrai sur cette affaire de récompense précipitée ? Dans tous les cas, cet événement nous donne de voir comment la mafia se déploie autour de cette campagne électorale. Peut on vraiment attendre un réveil effectif de notre sport roi avec de telles manœuvres en coulisses ? Pourquoi certains lobbies se battent ils autant pour placer Seidou Mbombo Njoya à la tête de la Fecafoot ? Est ce véritablement pour le bien des footballeurs ?
On découvrira très bientôt l'agenda caché des uns et des autres. On ne perd rien à attendre.
Stéphane Nzesseu