Louisa Vesterager Jespersen et Maren Uelan ont été tuées le 17 décembre 2018 au Maroc. Le suspect arrêté et trois de ses présumés complices ont de très forts liens avec le milieu islamiste radical
La police marocaine envisage sérieusement la piste terroriste, après le meurtre de deux jeunes femmes scandinaves, dans le Sud du Maroc. Une thèse avancée à cause du profil du suspect arrêté et de ses trois complices présumés, actuellement en cavale, a-t-on appris de sources concordantes.
« La piste terroriste n’est pas à écarter. Les investigations se poursuivent » après la découverte des corps des deux randonneuses danoise et norvégienne en début de semaine, dans une vallée du Haut-Atlas, a déclaré Boubker Sabik, le porte-parole de la Direction générale de la sûreté nationale : « La piste radicale islamiste n’est pas écartée, du fait du profil du suspect arrêté et des trois hommes recherchés (…) qui ont des liens avec le milieu islamiste radical », a par ailleurs déclaré une source proche du dossier.
Le suspect arrêté lundi dans un quartier populaire de Marrakech appartient à un groupe extrémiste, selon un communiqué du procureur général du roi près la Cour d’appel de Rabat. Les trois autres hommes recherchés « ont été identifiés et sont activement recherchés par tous les services sécuritaires », a précisé M. Sabik. L’un des trois a un « passé judiciaire lié à des actes terroristes », a précisé la source proche du dossier.
Mortes décapitées
Les deux victimes sont des amies, Louisa Vesterager Jespersen, une étudiante danoise de 24 ans et Maren Ueland, une Norvégienne de 28 ans. Elles étaient parties ensemble pour un mois de vacances au Maroc. Leurs corps ont été découverts lundi dans un site isolé où elles avaient planté la tente pour la nuit, sur la route du Mont Toubkal, le plus haut sommet d’Afrique du Nord. L’une des deux a été décapitée, a indiqué aux médias, la source proche du dossier. « Par ailleurs, les investigations se poursuivent pour authentifier une vidéo relayée sur les réseaux sociaux, présentée comme montrant le meurtre d’une des deux touristes », selon le communiqué du procureur.
Le double assassinat a semé la consternation à Imlil, une localité de montagne où vivent plus de 10.000 âmes sans histoire. Ses auberges et ses modestes gites servent de camp de base aux randonneurs étrangers. Ce qui constitue un apport économique aux habitants. Le double de cette semaine inquiète les uns et les autres, sur une possible désaffection des touristes.
A Imlil, qui vit essentiellement du tourisme vert et de l’agriculture, beaucoup préfèrent se taire pour ne pas nuire à l’image de la région. Certains disent avoir été sommés par les autorités de ne pas parler aux journalistes : « Notre région est sûre, ceux qui ont fait ça ne sont pas d’ici », a ainsi déclaré Mohamed, le patron sexagénaire d’une auberge familiale au bout de la route goudronnée qui conduit à Imlil, avant les pistes caillouteuses menant vers les cimes enneigées du Toubkal.
Nicole Ricci Minyem
Les deux hommes ont affiché la bonne entente qui semble régner entre eux et, ont laissé apparaître que la signature d’une alliance entre leurs formations politique ne fait l’ombre d’aucun doute, à moins de deux ans de la présidentielle de 2020.
Les autres apparitions de Guillaume Soro et Henri Konan Bédié, montrent deux hommes, marchant côte à côte mais, désormais ils avancent main dans la main. Mieux, à Daoukro, le 17 décembre dernier, Henri Konan Bédié et Guillaume Soro dansaient ensemble sur le même tempo, sous les applaudissements de la foule. Ces deux fins politiques le savent : parfois, quelques images valent plus que des mots.
La rencontre de cette semaine intervient plus d’un an après leur dernier tête – à – tête. La mise en scène de leurs chaleureuses retrouvailles a été finement préparée. Tambours et trompettes, larges sourires, haie d’honneur : le président de l’Assemblée nationale ivoirienne a été accueilli en grand pompe à Daoukro, le fief de son aîné. Comme un prince, mieux encore, comme un ami, un allié… ont estimé plusieurs médias ivoiriens et un membre du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI).
Alors que les images de cette rencontre ont été largement diffusées, rien n’a filtré sur son contenu. Depuis un an et demi, les deux hommes s’emploient à souligner leur proximité. En juillet 2017, au lendemain des mutineries dans le pays, alors que la relation entre Alassane Ouattara et Guillaume Soro s’était largement dégradée, l’ancien chef de la rébellion est allé à Paris, dans l’appartement du président du PDCI. Depuis, des émissaires, notamment Affoussiata Bamba-Lamine, ancienne ministre de la Communication et proche de Soro, n’ont cessé de faire le lien entre ces deux hommes qui partagent le goût des cigares et de la provocation.
Le rendez- vous du 17 Décembre dernier, avait tout d’un pied de nez à l’égard d’Alassane Ouattara. Longtemps allié du président ivoirien, il a rompu avec la coalition présidentielle au mois d’août et le parti unifié voulu par le chef de l’État. Un projet vertement critiqué par Guillaume Soro, qui continue à entretenir la confusion et le flou sur ses intentions.
S’il est en marge du parti, Guillaume Soro est en effet toujours officiellement vice-président du Rassemblement des républicains (RDR). Il a néanmoins refusé de se rendre à l’assemblée constitutive du parti unifié RHDP, au mois de juillet 2018 et, il n’a pas encore dit s’il se rendrait au congrès, prévu le 26 juillet 2019.
L’heure de la clarification
Déjà, au sein du parti présidentiel, on prévient et menace : l’heure de la clarification est arrivée : « Si Guillaume Soro n’adhère pas au RHDP, il va devoir quitter la présidence de l’Assemblée nationale » estime Adama Bictogo. Et, au sein de l’hémicycle, les grandes manœuvres ont débuté : « Il serait plus raisonnable qu’il démissionne, sinon, nous avons les moyens de le faire partir », assure un des responsables du parti présidentiel, agitant la possibilité d’une destitution.
Alors qu’il n’a jamais caché ses ambitions présidentielles, Guillaume Soro n’a encore rien révélé de ses intentions pour 2020. Pourrait-il renoncer à briguer la magistrature suprême pour former un ticket avec Henri Konan Bédié ? Les deux hommes se gardent bien de répondre. Mais en s’affichant, comme s’ils étaient en campagne électorale, c’est bien ce qu’ils voulaient suggérer.
Nicole Ricci Minyem
L’affaire passe depuis le début de la semaine à Porto – Novo et, certains le qualifie de procès hors norme parce qu’il met au devant de la scène, certains barons de la politique au Bénin.
Il a fallu attendre huit années, et vivre de nombreux reports pour connaître enfin ce dénouement. Finalement, le procès ICC - Services, encore appelée affaire Madoff béninoise, s’est ouvert devant la cour de répression des infractions économiques et du tourisme (CRIET).
On parle de 150 000 victimes et de plus de 150 milliards de francs CFA spoliés dans cette affaire qui met en cause, dix personnes poursuivies pour association de malfaiteurs, escroquerie, exercice illégal d’activités bancaires et corruption. Parmi les accusés, Guy Aplogan, président directeur général de ICC-Services (Investment Consultancy and Computering Services), soupçonné d’avoir chapeauté un système de fonctionnement de la structure de 2006 à 2010.
De quoi s’agit –il ?
C’est un véritable système de Ponzi qui a permis de rémunérer des investissements des clients, à travers les fonds obtenus auprès des nouveaux entrants dans lequel les épargnants béninois étaient attirés avec la promesse alléchante de taux d’intérêts mirobolants estimés entre 100 et 300%. La thèse qui se dessine est celle de la distribution régulière des pots-de-vin, qui a permis au système ICC-Services de perdurer dans le temps et à ses promoteurs d’exercer en toute illégalité et en toute impunité de 2006 à 2010.
Le pays entier ne parle plus que de ce procès. Et les premières audiences ont été riches, déjà, en révélations toutes plus fracassantes les unes que les autres. Les accusés et témoins qui se succèdent à la barre ne cessent d’évoquer la grande collusion qui aurait existé entre les responsables de IIC - Services et, le régime de l’ancien président Thomas Boni Yayi.
Devant les juges, Guy Aplogan, directeur général d’ICC-Services, s’est montré calme et serein : « Nous n’avons jamais eu de problème pour payer nos clients avant la crise », a-t-il assuré. Et lorsqu’il a été interrogé sur les raisons de la cessation de paiement de ses clients, Guy Aplogan a lancé que la question devait être posée à l’ancien président, Thomas Boni Yayi, car lui-même n’était pas en mesure de répondre.
Le patron d’ICC-Services a poursuivi en affirmant qu’« au moment de la crise, des hommes sont venus en hélicoptère au domicile d’Emile Tégbénou, l’un des responsables de la société, pour récupérer des coffres contenants pas moins de 27 milliards de francs CFA… ».
Interrogé sur des dons de véhicules à plusieurs autorités administratives et politiques, Guy Aplogan a botté en touche, affirmant n’avoir jamais offert de véhicule et que, si don il y a eu, cela ne pouvait provenir que de l’un de ses collaborateurs.
Le deuxième à répondre aux questions des juges, c’est Emile Tégbénou, considéré par l’accusation comme l’un des cerveaux du système mis en place par ICC-Services. Il a été invité à donner sa version des faits, par rapport à l’origine des 27 milliards de francs CFA : « Je conservais cinq coffres chez moi, parce que j’ai une sainte horreur des tracasseries banquières. Ces 27 milliards provenaient d’investissements personnels dans le BTP, les forages et la location de véhicules… ».
Au détour de son audition, Emile Tégbénou a même affirmé que le ministère de l’Économie et des Finances lui devait encore 27 millions de F CFA pour un contrat de location de véhicules.
Lorsqu’il a abordé sa relation avec Thomas Boni Yayi, Emile Tégbénou a affirmé que : « Le Président de la République m’a demandé de trouver du travail à l’un de ses frères, Abou Salomon Yayi… ».
Des propos qui reflètent l’effectivité des faits, a assuré son avocat, Me Hervé Gbaguidi : « Le pouvoir en place est une puissance qui permet d’accorder des facilités aux hommes d’affaires et, en retour, les hommes d’affaires aussi accordent des facilités financières au pouvoir, ce qui fait que la balance est équilibrée ».
L’ancien procureur général auprès de la cour d’appel de Cotonou, Georges Constant Amoussou, a lui aussi été appelé à la barre, d’où il a affirmé que Thomas Boni Yayi et son Premier ministre d’alors, Pascal Irénée Koupaki, étaient les véritables têtes pensantes de la nébuleuse ICC-Services, évoquant même l’existence d’un pacte entre les deux hommes pour se maintenir au pouvoir.
Dans les jours qui viennent, d’anciens ministres, des hauts fonctionnaires et des responsables de la sécurité et des renseignements à l’époque des faits doivent témoigner devant la Criet. De quoi sustenter l’appétit pour les révélations et les rebondissements d’audience que les huit années de procédures avant le procès ont suscité.
Nicole Ricci Minyem
Les Togolais se rendaient aux urnes ce jeudi dans le calme et sous une forte présence militaire pour élire leurs députés, dans un scrutin boycotté par 14 partis d'opposition qui dénoncent un «hold-up électoral» du parti au pouvoir.
Selon l’AFP, à Lomé, la plupart des bureaux de vote ont ouvert à 7h00 (locales et GMT) comme prévu et dans le quartier de Doumassessé, fief d'UNIR, le parti au pouvoir, les électeurs faisaient déjà la queue. Boycotté par les principaux partis de l'opposition, le scrutin pourrait permettre au parti au pouvoir UNIR de remporter les 4/5 des sièges au Parlement où il pourrait alors faire passer une réforme constitutionnelle autorisant le président Faure Gnassingbé de se représenter en 2020 et 2025.
Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, a succédé dans la violence à son père, le général Eyadema Gnassingbé, qui a dirigé le pays d'une main de fer pendant 38 ans. «Je suis sorti pour exprimer mon vote, comme doit le faire un bon citoyen», confiait Adjé Messo-Hanam, un électeur. "Je n'ai pas peur car le Togo est un pays de paix".
La veille, le général Yark Damehame, le ministre de la Sécurité, avait prévenu les gens qui souhaitent empêcher les élections, lors d’une conférence de presse: «Nous avons pris les dispositions qui s’imposent pour accompagner nos compatriotes pour qu'ils puissent accomplir leur devoir civique».
Aux carrefours de la capitale, et aux stations-services, les forces de sécurité (gendarmes, policiers et militaires) étaient déployées pour prévenir toute violence lors de ce vote, sous haute tension. Dans les quartiers de l'opposition, l'affluence était très mitigée. A Agoé, fief du Parti National Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, un des leaders de l'opposition, les gens viennent au compte-gouttes depuis 7h00, explique le président du bureau de vote d'Alfourkane. Dans le courant de la journée, je suis sûr que les gens vont essayer de surmonter leur peur.
Pour nombre de partisans de l'opposition, ce n'est pas la peur qui les éloigne des bureaux de vote, mais bien l'appel au boycott de la coalition de l'opposition C-14. «Je ne vote pas parce que les réformes (constitutionnelles et électorales) n'ont pas été faites», justifie François Atandji, jeune résident du quartier de Bé, fief de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC), le parti historique de l'opposition.
A Sokodé, dans le centre du pays, ville natale de Tikpi Atchadam, les rues étaient quasiment désertes. Après les violences de la semaine dernière, qui ont fait deux morts et de nombreux blessés dans ce bastion du PNP, beaucoup d'habitants ont regagné les villages par peur de débordements. «Les opérations de vote se passe normalement», affirmait néanmoins Tchagnao Kader, membre de la Commission électorale locale (Céni). «Il y a de l'engouement malgré les intimidations», insiste-t-il.
Les électeurs se plaignaient dans la matinée d'un mauvais affichage de leur nom, et de la lenteur des agents, mais il n'y a eu aucun empêchement de voter jusqu'à la mi-journée. Dans un communiqué largement partagé sur les réseaux sociaux, la C-14 a appelé à "la mobilisation générale" du peuple Togolais.
L'opposition reproche au pouvoir «d'organiser les élections législatives par un organe (la Céni) uniquement composé de représentants au pouvoir afin de conduire le processus électoral de manière unilatérale et de favoriser un énième hold-up électoral».
La France, ancien pays colonisateur, a annoncé via le Quai d'Orsay qu'elle n'avait pas envoyé de mission d'observation des élections, contrairement à ce qu’avaient annoncé des journaux locaux, et s'en remet à la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest. La Cédéao, qui a joué un rôle de médiateur dans la crise et a coordonné des négociations ratées, a été fortement critiquée par l'opposition, certains reprochant à l'organisation régionale de complaisance avec le pouvoir togolais.
Depuis plus d'un an, l'opoosition multiplie les marches de protestation pour demander la démission du président Faure Gnassingbé et la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Les manifestations des 8 et 10 décembre ont fait au moins quatre morts - six selon l'opposition - tués par balles à Lomé et Sokodé.
Otric N.
La France vient de déclassifier une première partie des archives diplomatiques, portant la mention «Très secret» et relatives à la répression des nationalistes camerounais pour la période 1957-1969, a annoncé jeudi le Quai d'Orsay.
«Comme elle s’y était engagée en 2015, la France contribue à faire toute la lumière sur les épisodes tragiques de la répression des maquis indépendantistes des années 1950 et 1960 au Cameroun», a indiqué le Quai d'Orsay dans une note d'information, reprise par l’AFP.
Il a indiqué qu'une première série de plusieurs fonds d’archives diplomatiques (une centaine) relatifs à ces événements pour la période 1957-1969 a été «classée, inventoriée et rendue consultable» à la salle de lecture du centre des Archives diplomatiques de La Courneuve. Tous les documents de ces fonds émis par le quai d’Orsay et portant une mention «très secret», soit une centaine, ont été déclassifiés.
Le ministère français a précisé que le travail d’inventaire, de classement et de déclassification des documents relatifs au Cameroun pour la période allant jusqu’à 1971 «se poursuit et devrait s’achever en 2019».
En juin 2015, rappelle-t-on, le président français à l'époque François Hollande avait promis, lors d'une conférence de presse conjointe avec le président camerounais, Paul Biya, de déclassifier les archives camerounaises de la période 1950-1960.
La génération d’aujourd’hui pourrait bientôt connaitre les vérités cachées de la guerre pour l’indépendance du Cameroun qui a opposé entre les années 50 et 60, les nationalistes au pouvoir colonial français.
Selon plusieurs observateurs de la scène politique, il s’agit là, d’une suite favorable à une préoccupation du journaliste et parton de presse Severin Tchounke pendant une conférence de presse conjointe de François Hollande et son homologue camerounais Paul Biya, à Yaoundé le 03 juillet 2015.
«Monsieur le Président, 50 ans après les indépendances, il demeure un conflit latent, historique, sur la période d’administration du Cameroun par la France. Le moment n’est-il pas venu d’adresser cette question en déclassifiant les documents y relatifs ? Le Cameroun peut-il s’attendre à une démarche de votre part, similaire à celle que vous avez effectuée en Algérie». Telle était la question du journaliste.
Elle avait reçu la réponse suivante de la part du prédécesseur d’Emmanuel Macron: «C’est vrai qu’il y a eu des épisodes extrêmement tourmentés et tragiques même. Puisqu’après l’indépendance, il y a eu une répression en Sanaga-Maritime, au pays Bamiléké, et nous sommes, comme je l’ai fait partout, ouverts pour que les livres d’histoire puissent être ouverts, les archives aussi».
En 2015, le Pr Daniel Abwa, historien, vice-recteur chargé des enseignements, université de Yaoundé I, estimait qu’ «il y en a beaucoup de documents relatifs à la période dite de rébellion ou du maquis que le Cameroun n’a pas. Pendant la présence française ici, du temps de la guerre pour l’indépendance, l’administration sous son autorité a pris plusieurs documents appartenant à l’Union des populations du Cameroun (UPC). Ce parti avait sa manière d’écrire l’histoire politique du Cameroun, telle qu’il l’a voyait. Et nous ne pouvons retrouver ces documents que dans les archives qui ont été emportées et classifiées par les Français. S’ils sont déclassifiés, nous avons la possibilité de connaître l’histoire du Cameroun pendant cette période, telle qu’elle était vécue par les upécistes à l’époque».
«En ce qui me concerne, par exemple, j’ai obtenu l’autorisation de consulter certains messages dans la région bamiléké. Il s’agit des messages que ceux qu’on appelait « maquisards » élaboraient pour empêcher les Camerounais de collaborer avec les autorités françaises. Nous aurons donc là une aubaine, si la déclassification se fait. En fait, ce sont les Français seuls qui savent ce qu’il y a dans les archives concernées. Et ce sont eux seuls qui peuvent dire s’ils vont tout déclassifier, car personne n’ira le vérifier, ne sachant pas ce qu’il y a dans ces sources-là», concluait-il.
Otric N.
Installé dans ses fonctions de président de la fédération camerounaise de football lundi dernier, Seidou Mbombo Njoya entend tout faire pour redorer le blason du football camerounais.
«L’éthique est la base sur laquelle repose notre programme de refondation. La crise à la Fecafoot est une crise morale profonde. Aujourd’hui, reconstruire sans remettre de l’ordre est impossible. C’est pour cela que nous en faisons une priorité. C’est pour cela que nous allons être très regardants sur les comportements des uns et des autres. Qu’il s’agisse des footballeurs, des administrateurs, tout le monde sera sommé de respecter les règles. Il n’y a pas de beau match si les acteurs ne respectent pas les règles. C’est un de mes chevaux de bataille», affirme le nouveau président de la Fecafoot dans un journal de la place.
Plus précisément, il devra tout faire pour sortir le football camerounais dans la crise actuelle. Notamment le report des championnats locaux pour des raisons diverses. Pour y arriver, «nous avons prévu une réunion avec le président de la LFPC dans les prochains jours pour une prise de contact déjà et à la suite, nous nous pencherons sur le problème actuel pour trouver des solutions à cette situation qui doit être vite réglée pour que le championnat reprenne au plus vite, compte tenu des impératifs de calendrier», affirme Seidou Mbombo Njoya.
«Nous sommes la tutelle de cette Ligue et nous devons jouer notre rôle. Il est d’ailleurs question dans les prochains mois qu’une nouvelle plateforme de collaboration se mette en place avec toutes les ligues spécialisées, qui sont des démembrements de la fédération même si elles sont autonomes. Car il y va de l’image de la fédération. L’Elite One et Two sont la vitrine de notre football. La fédération ne peut pas se débiner face à ses responsabilités car ça concerne le football camerounais dans son ensemble», ajoute-t-il.
C’est Lions Indomptables, l’équipe fanion du Cameroun, ne sera pas en reste: «C’est sûr que les Lions occupent une place prépondérante dans notre vision. Mais pour moi, les Lions sont cet arbre qui a longtemps caché la forêt. Car derrière, qu’est-ce qu’il y a ? Un football qui va mal, un championnat qui est mal organisé, des clubs qui ne gagnent pas sur la scène continentale, des problèmes d’infrastructures, le football jeunes qui ne marche pas. Quand les Lions ramènent une CAN, tout le monde est content mais en réalité, ça cache beaucoup de choses. Et ça a été peut être le problème car à chaque fois, ça nous a un peu endormis».
«Nous voudrions faire en sorte que les Lions soient encore meilleurs à travers un travail cohérent à la base. Si vous développez le football jeunes, si vous avez un management moderne au niveau de l’administration, un championnat de haute qualité, vous êtes certain d’avoir dans quatre ans une meilleure équipe nationale et de grands joueurs. On va continuer à professionnaliser l’encadrement des équipes nationales, car elles sont toutes concernées, mais le vrai travail qui produira des résultats plus tard, c’est la réorganisation de la gestion du football», conclut le nouveau président de la Fecafoot.
Otric N.
Déjà deux fois reportées depuis 2016, les élections prévues ce dimanche en République démocratique du Congo pourraient être de nouveau retardées d'une semaine, a indiqué mercredi soir une source de la commission électorale.
Violente et tendue, la campagne électorale a été suspendue mercredi par les autorités locales dans la capitale Kinshasa aux douze millions d'habitants. Les élections, fixées depuis plus d'un an au dimanche 23 décembre, doivent organiser la sortie du pouvoir du président Joseph Kabila, qui a renoncé à briguer un troisième mandat, interdit par la Constitution.
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) en charge de l'organisation du scrutin est en consultation pour solliciter un report de sept jours des trois scrutins présidentiels, législatifs et provinciaux, a indiqué l'un de ses responsables, joint par l'AFP mercredi soir à Kinshasa, qui a requis l'anonymat.
Le président de la Céni, Corneille Nangaa, va donner une conférence de presse jeudi matin à Kinshasa, a indiqué un porte-parole de la Céni. Il aurait rencontré mercredi des diplomates en poste à Kinshasa et devrait faire de même avec l'influent épiscopat, rapportent plusieurs sources.
Selon l’AFP, c'est la première fois qu'un report est envisagé depuis la publication du calendrier électoral par la Céni le 5 novembre 2017. Une telle décision, qui pourrait être officielle jeudi, est du seul ressort de la commission électorale. «On ne va solliciter l'avis de personne, même pas du chef de l'État», a indiqué le responsable de la Céni à l'AFP.
Ces élections auraient dû être organisées à la fin du deuxième et dernier mandat de M. Kabila en décembre 2016. Elles ont été reportées à fin 2017, puis à ce dimanche 23 décembre. L'incendie d'un entrepôt de la commission électorale jeudi dernier à Kinshasa a porté un grand coup au processus électoral, explique la source de la Céni pour justifier un éventuel nouveau retard. Cet incendie, sans doute d'origine criminelle d'après les autorités, a détruit une bonne partie du matériel électoral destiné à Kinshasa.
Le feu a brûlé près de 80% des machines à voter de fabrication sud-coréenne, la procédure de vote retenue par Céni. «Des dispositions utiles sont prises (...) afin de garantir sans faille la poursuite du processus électoral», avait affirmé le président de la Céni, Corneille Nangaa. «Des efforts ont été faits pour ramener du matériel électoral vers Kinshasa et commander d'autres machines en Corée du Sud», a-t-il poursuivi.
Cependant, des bulletins de vote ne seront disponibles à Kinshasa que le samedi 22, à la veille du scrutin selon l'actuel calendrier électoral. Au nom de sa souveraineté nationale, la RDC s'est engagée à financer seule l'organisation de ses élections (40 millions d'électeurs inscrits, 80.000 bureaux de vote).
Commencée le 22 novembre, la campagne électorale a été rattrapée par la violence avec au moins six morts, dix d'après l'ONG Association congolaise pour l'accès à la justice (Acaj). Le pouvoir nie tout décès en lien avec le scrutin. Il a déjà annoncé des mesures de sécurité le jour du vote (fermeture des frontières, déploiement de l'armée en renfort de la police).
Pour des impératifs sécuritaires, la campagne électorale a été suspendue sine die mercredi par les autorités provinciales à Kinshasa. La décision a été annoncée au moment où le candidat d'opposition Martin Fayulu était en chemin par route vers la capitale pour y tenir une réunion publique. Des centaines de ses partisans, qui tentaient de venir à sa rencontre, ont été dispersés à coups de gaz lacrymogène par des policiers.
Réunis mardi, les membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont exprimé leur conviction que les élections du 23 décembre 2018 (...) constituent une opportunité historique pour la RDC. Ils ont salué les progrès dans les préparations techniques et exprimé leur préoccupation, après des incidents dont certains ont entraîné des pertes en vie humaine et des dégâts significatifs.
Otric N.
La télévision privée Vision 4, émettant depuis Yaoundé, qui avait faussement annoncé fin octobre la mort du président gabonais Ali Bongo Ondimba, alors hospitalisé en Arabie Saoudite, a été suspendue mercredi pour un mois, a annoncé le régulateur camerounais des médias, le Conseil national de la Communication.
«Suite à la diffusion dans l'édition du journal télévisé du 27 octobre 2018 d'une déclaration non fondée annonçant le décès du président de la République du Gabon», le Conseil national de la communication (CNC), «a décidé de suspendre pour une durée d'un mois la chaîne (...) Vision 4», a indiqué le CNC dans un communiqué lu sur la radio nationale.
Dans ce texte, le CNC dit avoir «constaté le non-respect» par cette chaîne «des exigences professionnelles d'investigation et de recoupement dans le traitement de l'information».
Fin octobre, Vision 4 avait déjà été suspendue six mois au Gabon pour les mêmes raisons. Le média camerounais avait annoncé, lors du journal télévisé de 20h du dimanche 27 octobre, la mort du président Ali Bongo Ondimba. Une information immédiatement démentie par le gouvernement gabonais.
Un incident majeur que la Haute autorité de communication du Gabon n’a pas laissé passer lors de sa réunion du mardi 30 octobre 2018. Siégeant en séance plénière, l’institution qui régule le secteur de la communication au Gabon a décidé de suspendre, pour une durée de 6 mois, la chaîne Vision 4. Le communiqué y afférent avait été lu en direct à la télévision nationale gabonaise.
«La télévision Vision 4 a annoncé la mort du président Ali Bongo, au mépris des règles élémentaires qui sous-tendent les fondements du droit à la communication, à savoir l’honnêteté et l’exactitude de l’information. Or, en diffusant cette information, à une heure de grande écoute, cette chaîne de télévision a manqué d’assurer à l’ensemble de la population une information honnête», précise le communiqué.
La chaîne Vision 4 s’est excusée de cette faute dans l’édition suivante du journal télévisé. Le média camerounais explique qu’il a été induit en erreur par une source pourtant bien introduite dans le sérail gabonais.
L’ambassade du Cameroun au Gabon avait publié un communiqué dans lequel elle annonçait que le gouvernement du Cameroun se désolidarise des informations diffusées par cette chaîne. Le texte précisait que l’annonce du décès du numéro un gabonais par cette chaîne est contraire aux relations fraternelles qui existent entre le président camerounais Paul Biya et son homologue gabonais, Ali Bongo Ondimba.
Le président gabonais, âgé de 59 ans, avait été hospitalisé le 24 octobre à Ryad, à la suite d'un accident vasculaire cérabral (AVC). Il a été transféré fin novembre au Maroc pour y poursuivre sa convalescence et sa rééducation.
Mercredi, la CNC a également suspendu pour un mois un journaliste de la chaîne pour «diffusion de propos incitant à la haine tribale». Le CNC a déjà prononcé des sanctions contre des journalistes de Vision 4 sans qu'elles soient suivies d'effet. Le promoteur de la chaîne, Jean-Pierre Amougou Belinga, est réputé proche du ministre camerounais de la Justice Laurent Esso.
Otric N.
Le président des Etats-Unis Donald Trump, qui estime avoir atteint son objectif de vaincre le groupe Etat islamique (EI) en Syrie, envisage désormais un retrait complet des troupes américaines stationnées dans ce pays.
«C'est un retrait total», qui interviendra «aussi rapidement que possible», a indiqué mercredi à l'AFP un responsable américain sous couvert d'anonymat, précisant que la décision avait été prise mardi. Quelque 2.000 soldats américains sont actuellement déployés dans le nord de la Syrie, essentiellement des forces spéciales présentes pour combattre l'EI et entraîner les forces locales dans les zones reprises aux djihadistes.
«Nous avons vaincu le groupe Etat islamique en Syrie, la seule raison pour moi pour laquelle nous étions présents pendant la présidence Trump», a tweeté le président américain, sans autres précisions. Nombre d'observateurs mettent régulièrement en garde contre un retrait américain précipité qui laisserait la voie libre en Syrie aux alliés du régime de Bachar al-Assad, à savoir la Russie, grande rivale des Etats-Unis, et l'Iran, véritable bête noire de l'administration Trump.
Le locataire de la Maison Blanche, élu sur le slogan «l'Amérique d'abord», a, à plusieurs reprises, exprimé le souhait de «ramener les troupes à la maison». Ses arguments, maintes fois avancés sur les estrades de campagne? L'engagement des Etats-Unis au Moyen-Orient coûte des milliards de dollars, qui seraient mieux dépensés au profit du contribuable américain, et il faut laisser "d'autres", notamment les pays arabes du Golfe, faire le travail sur place.
Mais plusieurs membres de son administration ont exprimé leurs différences sur ce dossier sensible. Au printemps, lorsque le sujet avait été remis sur la table, un compromis pour confirmer le statu quo sans heurter la susceptibilité du magnat de l'immobilier avait été trouvé: l'administration avait affirmé que le retrait restait l'objectif, mais aucun calendrier n'avait été fixé.
La semaine dernière encore, l'émissaire des Etats-Unis pour la coalition internationale antijihadistes, Brett McGurk, assurait que les Américains avaient vocation à rester encore pendant un bon moment en Syrie. «Même si la fin du califat en tant que territoire est maintenant clairement à portée de main, la fin de l'EI prendra beaucoup plus longtemps», avait-il dit devant la presse à Washington, car «il y a des cellules clandestines» et «personne n'est naïf au point de dire qu'elles vont disparaître» du jour au lendemain.
«Personne ne déclare mission accomplie», avait-il insisté. «Nous avons bien entendu appris beaucoup de leçons dans le passé, donc nous savons qu'une fois que les territoires sont libérés, on ne peut pas simplement plier bagage et partir». A plusieurs reprises, le ministre américain de la Défense Jim Mattis a lui aussi mis en garde contre un départ précipité de la Syrie, évoquant le risque de «laisser un vide qui puisse être exploité par le régime d'Assad ou ses soutiens».
Le sénateur républicain Lindsey Graham a immédiatement exprimé ses réserves mercredi, estimant sur Twitter que «le retrait de cette petite force américaine en Syrie serait une énorme erreur, façon Obama». «Le groupe EI n'est pas vaincu en Syrie, en Irak, et certainement pas en Afghanistan, où je viens d'effectuer une visite», a-t-il martelé.
«Nous sommes sur le point de faire la même erreur que nous avons fait tant et tant de fois au Moyen-Orient au cours des 20 années écoulées», a de son côté déploré Ilan Goldenberg, ancien haut diplomate sous Barack Obama.
Otric N.
Madagascar a commencé mercredi 19 décembre à voter pour le second tour d'une élection présidentielle au fort goût de règlement de comptes personnel entre deux de ses anciens chefs de l'Etat, Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, déterminés à retrouver le pouvoir.
C’est depuis 6h00 du matin que les premiers des quelque 10 millions d’électeurs inscrits accomplissent leur devoir civique dans la capitale Antananarivo.
« Mon choix est déjà fait mais je le garde pour moi », a déclaré une mère au foyer de 45 ans, Monique Norosoa, en glissant son bulletin dans l’urne dans le quartier de Ampadrana. Les quelque 25 000 bureaux de vote du pays doivent fermer dans quelques minutes.
« Fausses cartes d’électeurs »
Le scrutin s’est déroulé dans un climat inquiet. La rivalité féroce qui oppose les deux finalistes fait redouter de vives tensions post-électorales dans un pays habitué à des crises politiques depuis son indépendance en 1960.
Lors du deuxième débat télévisé d’entre deux tours dimanche dernier, Marc Ravalomanana a mis en garde contre le risque de fraude : « Il y a de fausses cartes d’identité et de fausses cartes d’électeurs qui circulent en ce moment - si le ministère de l’Intérieur ne fait rien, il va y avoir de sérieux problèmes… ».a-t-il affirmé.
« Ca ne va pas si, dès maintenant, nous nous mettons à contester les résultats d’une élection qui n’a pas encore eu lieu », lui a rétorqué, sûr de lui, Andry Rajoelina.
Lors du premier tour du 7 novembre, Andry Rajoelina, un ancien disc-jockey de 44 ans, a pris un léger avantage en recueillant 39,23% des suffrages. Riche patron d’un groupe laitier, Marc Ravalomanana, 69 ans, l’a suivi de près avec 35,35% des voix.
Rajaonarimampianina sèchement remercié
Le président sortant Hery Rajaonarimampianina a été sèchement remercié avec 8,82% des voix. Débarrassés de leurs concurrents, les deux hommes ont laissé ces dernières semaines libres cours à leurs rancunes personnelles, nombreuses.
Élu chef de l’État en 2002, Marc Ravalomanana a été contraint à la démission sept ans plus tard par une vague de violentes manifestations ourdies par Andry Rajoelina. Maire de la capitale Antananarivo, ce dernier avait alors été installé par l’armée à la tête du pays.
Les deux rivaux avaient été privés de candidature à l’élection de 2013, dans le cadre d’un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
A longueur de discours, Marc Ravalomanana a dénoncé le « coup d’Etat » mené par son successeur et vanté sa propre expérience. « Je ne travaille pas pour moi ou pour m’enrichir », a-t-il lancé, « je ferai tout pour faire de Madagascar un pays développé ».
Le vieillard et la retraite
Andry Rajoelina a riposté en qualifiant son adversaire de « vieillard » et en lui conseillant de « prendre sa retraite pour aller traire ses vaches ». « Je serai un président du petit peuple qui protège les pauvres », a-t-il assuré.
Ces derniers jours, les deux prétendants ont quadrillé le pays dans leurs hélicoptères pour consolider leurs bastions et rallier les abstentionnistes, de loin le premier parti de la Grande île avec 45,7% au premier tour.
Leur duel personnalisé à l’extrême a largement occulté les problèmes de fond du pays, l’un des plus pauvres du continent africain et le seul épargné par la guerre à s’être appauvri depuis son indépendance de la France en 1960.
Manque criant d’infrastructure, corruption, insécurité, pauvreté, Madagascar et ses 25 millions d’habitants cumulent tous les handicaps. Victime du réchauffement climatique, sa pointe sud souffre depuis des années d’une sécheresse qui met en péril sa population.
Premiers résultats significatifs après Noël
« Il n’y a pas eu de vrai débat sur les solutions à apporter à ces problèmes, juste de la propagande - « je doute qu’aucun des deux (candidats) ait tiré les leçons des échecs du passé » déplore Hony Radaert, du Collectif des citoyens,
« Nous avons assisté au choc de deux egos qui ne se voient pas perdre- Ils pourraient aller jusqu’à la rupture en cas de défaite, surtout si les résultats sont très serrés », redoute pour sa part Sahonda Rabenarivo, de l’Observatoire de la vie politique malgache (Sefafi).
« Pour Marc Ravalomanana, c’est une question de vie ou de mort. Son groupe agroalimentaire ne peut pas survivre s’il ne reprend pas le pouvoir - Quant à Andry Rajoelina, son histoire personnelle est salie par le coup d’Etat. Il doit gagner pour laver son honneur », dit-il.
Inquiète, l’influente conférence des évêques catholiques de Madagascar a exhorté il y’a deux jours, les deux camps à accueillir humblement le vrai choix du peuple. Les premiers résultats significatifs doivent être publiés par la Commission électorale (Ceni) après Noël.
Nicole Ricci Minyem