Cela fait à peine quelques jours que madame le maire de la commune d’arrondissement de Yaoundé V a reçu une marque de reconnaissance qui fait de sa circonscription municipale, l’une des plus propres dans la capitale politique camerounaise.
Pour les habitants de cette commune, la marque de reconnaissance mise à la une d’un journal paraissant à Yaoundé, suscite quelques suspicions. Peut-être un pavé lancé dans la mare dans l’espoir d’obtenir des faveurs de madame Yvette Claudine Ngono, epse Etoundi, le maire.
Les débris de toute sorte jonchent les chaussées et les trottoirs, les caniveaux sont pleins d’ordures ménagères et autres. Les maisons, construites pour certaines en terre battue sont dans un état de délabrement indescriptible, au point où on est amené à se poser la question de savoir si les êtres humains y vivent. Malheureusement, la réponse est positive et la cohabitation avec les rats et autres bestioles est devenue chose normale. Au niveau de la « Casse », ruelle occupée en majorité par les ressortissants du grand Ouest ainsi que par les nigérians, c’est innommable. Les bouts de ferrailles sont disséminés aux quatre coins. Evoquer ici les coupures d’énergie électrique ou d’eau ne serait pas un scoop ; c’est un phénomène quasi normal que partagent les habitants de toutes les grandes villes camerounaises.
L’état d’insalubrité dans lequel les populations sont obligées de vivre, aurait peut-être pu trouver une légère amélioration, si les dons offerts par une mission diplomatique, partenaire au développement de cette commune d’arrondissement avaient été mis à leur disposition. Hélas, bien malin sera-t-il, celui qui pourra donner la destination finale des lampadaires, des pelles, des brouettes, des bottes, des gangs, des manchettes … Les chefs de blocs qui ont réceptionné ces présents avaient reçu pour instruction d’organiser des journées d’investissement humain, afin de donner un nouveau visage à toutes ces ruelles sombres, qu’il est déconseillé d’emprunter dès la tombée de la nuit.
Derrière la chapelle de mvog ada, par exemple, les locataires du chef de bloc n’ont pas de toilette. Ils sont obligés de requérir de l’aide auprès des voisins, lorsqu’ils veulent soulager un besoin pressant et, les bains se prennent quand il fait sombre. Rien jusqu’à date n’a été fait par le bailleur qui n’a d’ailleurs rien trouvé de mieux que de jeter devant les portes, des monceaux d’ordures.
Il faut donc s’organiser personnellement et les jeunes, ont pris la résolution de cuver les caniveaux et de nettoyer devant chaque domicile. A la fin de leur journée de travail, l’on voit les cadavres des rats et autres animaux qu’ils sont obligés de brûler, de peur que ces derniers ne causent des maladies aux habitants des quartiers populeux. La journée de « Jeudi Propre » est un plus mais, il faut reconnaitre que jusqu’à ce jour, nul n’a pu égalé le chef Kamdem. Un monsieur qui a passé une partie de sa vie à balayer, nettoyer les rues de cette commune.
Madame le maire de Yaoundé V se donne certes les moyens de rendre sa commune d’arrondissement belle à voir et où il fait bon vivre. Seulement, elle refuse de se rendre compte que ce qu’elle initie comme action ne trouve pas toujours un écho favorable auprès de ses collaborateurs. Ces derniers ne pensent qu’à se mettre pleines les poches, au détriment des populations.
Nicole Ricci Minyem
Ils ont présenté les copies figurées de leur lettre de créance le 10 octobre dernier à Félix Mbayu, ministre délégué au ministère des Relations extérieures en charge de la coopération avec le Commonwealth.
Les nouveaux hôtes du Cameroun ont été reçus successivement au ministère des Relations extérieures. Il s’agit respectivement de Son Excellence Ramon Maria Morone Gonzales, nouvel ambassadeur d’Espagne au Cameroun et de Son Excellence Osawa Tsutomu, nouvel ambassadeur du Japon au Cameroun.
Les copies figurées de leur lettre de créance les accréditent en tant qu’ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire dans notre pays. Les présentations des copies figurées ont été suivies d’un entretien au cours duquel les différentes parties ont manifesté leur souhait réciproque de développer et de raffermir davantage les relations bilatérales entre Yaoundé et les pays concernés.
Par cette accréditation, le nouvel ambassadeur d’Espagne au Cameroun vient remplacer Jorge de Orueta Permatin arrivé en fin de son mandat qui a duré trois années. Le diplomate espagnol a affirmé au ministre des Relations extérieures Lejeune Mbella Mbella qu’il garde de bons souvenirs de son séjour au Cameroun.
«Il y a un énorme champ de possibilités, de parallélisme et de similarités entre nos deux pays. Nous sommes très proches. Nous aimons la fête, le sport, on a une jeunesse aussi très active qu’au Cameroun. Je suis sûr qu’une coopération économique plus active et sanitaire est envisageable. Je crois que ça va se produire. Il y a plus de 500 personnels médicaux espagnols qui viennent tous les ans pendant leurs vacances pour travailler ici au Cameroun. Ce qui est une preuve de générosité. Il y a des opportunités énormes pour les espagnols et je crois que ça va augmenter la coopération de nos deux pays dans le futur», a déclaré Jorge De Orueta Permatin aujourd’hui affecté en Chine.
Pour ce qui est du nouvel ambassadeur japonais, il vient remplacer Kunio Okamura arrivé également en fin de séjour après trois années au Cameroun. Ce diplomate n’a pas manqué de dire ses adieux au chef de l’Etat le 01er octobre dernier.
De manière générale, le Cameroun a toujours entretenu des relations cordiales avec l’Espagne et le Japon. Une coopération appelée à se renforcer grâce l’action conjuguée des gouvernements de ces trois pays. Il faut ajouter que la coopération entre le Cameroun et le Japon, le Cameroun et l’Espagne est très diversifiée. Elle couvre les domaines de l’éducation, de la science, de la santé et des infrastructures.
Dans le cadre de cette coopération, le Cameroun a bénéficié d’un don japonais en vue d’assurer la modernisation des infrastructures scolaires. Un programme qui, depuis son démarrage, a déjà permis, la construction de 1533 salles de classes dans 122 écoles primaires à travers le pays, 152 blocks de latrines pour élèves et enseignants. Le tout pour un montant total de 52 milliards de FCFA.
En dehors du secteur de l’éducation, la coopération japonaise au Cameroun est également visible dans le secteur de l’agriculture, notamment dans la gestion des forêts, les appuis au développement des filières telles que le riz, l’encadrement des PME
Otric N.
Le candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), qui avait revendiqué sa victoire dès le lendemain de l’élection, a déposé au Conseil constitutionnel une «requête en annulation partielle des opérations électorales». Une incongruité selon ses détracteurs qui estiment que Maurice Kamto tente de sauver sa tête.
Maurice Kamto sollicite l’annulation du vote dans sept des dix régions du pays en raison «des multiples irrégularités, d’importantes cas de fraudes et des cas de violation de la loi». Il demande ainsi l’annulation dans les régions anglophones du Nord-Ouest et Sud-Ouest, en proie à un conflit armé depuis un an entre séparatistes et forces armées, qui a rendu impossible d’y «respecter les règles d’organisation de l’élection présidentielle».
Une attitude qui suscite des interrogations au sein de l’opinion politique camerounaise, notamment chez ses détracteurs, qui n’arrivent pas à cerner cette attitude du candidat du MRC. Plusieurs estiment que Maurice Kamto est certainement en train de se raviser, après la flopé de condamnations sur sa déclaration au lendemain du scrutin.
«J’ai reçu mission de tirer le penalty. Je l’ai tiré. Le but a été marqué… Je prends à témoin l’opinion nationale et internationale, l’évènement historique qui a rendu possible, dans notre pays, une alternance démocratique… J’ai reçu du peuple camerounais, un mandat clair, que j’entends défendre fermement.
Jusqu’au bout. J’invite le président de la République à organiser les conditions d’une transition pacifique du pouvoir afin de mettre le Cameroun à l’abri d’une crise post-électorale dont notre pays n’a nullement besoin, car, elle compromettrait son avenir. Comme je me suis engagé, je lui assure, à lui-même et à sa famille, toutes les garanties de sécurité, de dignité et de respect dus à son statut et son rang… J’en appelle au sens républicain des autorités administratives», avait-il déclaré.
Son porte-parole, Bibou Nissack, est revenu sur ses propos mercredi dernier, au cours d’une conférence de presse donnée à Yaoundé. Dénonçant les attaques dont Maurice Kamto serait la cible, ce dernier a déclaré qu’il n’a nullement été question pour son candidat d’«inviter à l’insurrection et à la violence», mais que «partout et à chaque fois, nous avons dit: la fraude nous y résisterons».
«Relisez ma déclaration: je n’ai jamais incité à l’insurrection. J’ai parlé de «changement dans la paix», j’ai offert des garanties d’immunité au président sortant. Nous allons pacifiquement mais fermement défendre les résultats que nous avons compilés», a également confié Maurice Kamto au journal Français Libération cette semaine, expliquant que ses déclarations ont été faites «sur la base d’informations fiables que nous avons déjà rassemblées».
Une prise de position qui ressemble fort à un rétropédalage. L’attitude de Maurice Kamto est d’autant plus surprenante que nulle part ailleurs en Afrique, un candidat s’étant auto-proclamé vainqueur au lendemain d’une élection présidentielle n’est finalement arrivé au pouvoir. Toute chose qui fait dire à bon nombre d’analystes que l’attitude de Kamto est «politiquement suicidaire». Mais visiblement, face aux multiples condamnations, Kamto s’est peut-être assagi, surtout que cela n’arrive pas trop tard.
Otric N.
Les lions indomptables ont pu arracher une victoire à la jeune équipe du Malawi. Nul été le but de Choupo moting inscrit à la 62e minute, ce match serait resté dans la mémoire des spectateur, une rencontre insipide. Retour sur les temps fort de ce Cameroun - Malawi.
Ce n'est pas un public des grands jours. Le stade omnisports de Mfandena sonne presque vide. Ils sont moins de 20 mille spectateurs à s'être déplacés pour cette affiche de la 3e journée des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations Total 2019.
Il est 15h30 à Yaoundé quand le coup d'envoi est donné. Il faut attendre la 10e minute de jeu pour voir la première occasion des lions indomptables. C'est Choupo Moting, le capitaine du jour se qui annonce les couleurs. Sur l'action de jeu, il réussi un débordement sur le couloir droit de la défense malawite, il décoche une belle frappe qui vient s'échouer dans le petit filet. 2 minutes plus tard, Choupo Moting, toujours lui, récupère un ballon au milieu du terrain, glisse une passe pour Toko Ekambi, mais la pichenette qui s'en suit semble mal inspiré et finit sur le gardien de but. C'est dans le même élan qu'intervient un double corner en faveur du Cameroun. Le premier repoussé par la défense, et le deuxième Fabrice Olinga va le mettre dans les bras du gardien.
Dans la suite du match, des déchets techniques au sein des lions qui donnent à s'interroger sur la qualité des joueurs convoqués. Pas de mobilité, aucune coordination dans les déplacements, des joueurs qui se cherchent et ne se trouvent pas sur l'aire de jeu. Le coup franc qu'execute Oyongo Bitolo passe très loin sur la droite du but malawite.
C'est dans cette morosité qu'intervient la toute première attaque inquietante du Malawi. Sur une belle organisation du jeu. Orchestré depuis le flanc gauche de la défense, le ballon va traverser le terrain pour finir par un tir bien asséné des 25 metres, qui n'inquiète pas le gardien Onana. Les lions mal inspirés dans cette fin de première partie vont enchainés des mauvais choix tactiques. Ce qui va continuer d'exaspérer le public peu nombreux dans les grandins du stade omnisports. C'est le cas vers la 40e minute lorsque Olinga décoche un tir des 30 mètres qui finit dans les nuages alors que Jacques Zoua et Choupo Moting lui offraient une meilleure solution dans l'intervalle. C'est sur cette stérilité offensive que va prendre fin la première mi - temps de cette rencontre. Score nul, 0-0 entre le Cameroun et la Malawi.
2e mi-temps
Le début de la 2e phase va être à l'avantage du Malawi. Flairant le bon coup, du fait de la fébrilité de l'équipe du Cameroun, le Malawi qui jusqu'ici n'avait qu'un seul attaquant sur l'aire de jeu, procède à un remplacement pour faire entrer le feu-follet Mbulu. Il va marquer la suite de la rencontre par son aisance technique et sa vitesse de jeu. Les malawites vont poser le pied sur le ballon, mais sans pour autant inquiéter la défense des lions indomptables.
La 61e minute va être le tournant du match. Avec l'entrée en jeu du jeune prodige Georges Ntep. C'est sa toute première sélection au sein de l'équipe fanion du football camerounais. Et sa présence va apporter comme un bol d'air dans le bloc offensif des lions. 62e, sur une action de jeu, Kunde Malong trouve Jacques Zoua bien démarqué, devant la surface de réparation il combine avec Choupo Moting qui au bout d'un contrôle, fait le bon geste et enroule une belle frappe qui fait trembler les filets du goal du Malawi. Cameroun 1 - Malawi 0.
Cette avance au marquoir va donner une ascendance à l'equipe du Cameroun. Malgré la grossière faute de Ngadeu et la carton jaune qui va suivre, les lions vont maintenir la pression sur l'équipe adverse. Pour casser le rythme, les Malawi tes vont simuler des fautes qui ne vont pas intimider le quatior arbitral. Quelques minutes plus tard, Joel Tagueu va prendre la place de Jacques Zoua. Choupo Moting va une fois de plus chercher à enflammer le jeu. Mais ses offensives resteront stériles. Et même le corner de la 80e ne donnera rien. C'est sur ces entrefaits que le coup de sifflet final intervient. Score final Cameroun 1 - Malawi 0.
Match retour le mardi 16 octobre au stade Kamuzu du Malawi.
Stéphane Nzesseu
Ce vendredi 12 octobre s'est joué le match Cameroun vs Malawi au stade Omnisports à Yaoundé.
Maxim Choupo-Moting, le jeune capitaine des Lions Indomptables, marque un but impressionnant depuis l'extérieur de la surface de réparation
La sélection camerounaise est en première position devant le Maroc
Le match retour sera le 16 octobre 2018 à 13h30
La sortie du 8 octobre dernier, du président du mouvement pour la renaissance du Cameroun, continue de susciter des réactions au sein de la classe politique de notre pays.
Les membres des 20 partis politiques de l’opposition, qui ont décidé à la veille de la présidentielle du 7 octobre dernier, de s’aligner derrière le président du rassemblement démocratique du peuple camerounais ont rendu publique, la position qui est la leur, après la conférence de presse au cours de laquelle, Maurice Kamto s’était proclamé vainqueur à l’issue des élections. Il avait par ailleurs, demandé au Chef de l’État Paul Biya, d’organiser une transition sans aucune résistance.
Les membres du G 20 ont avancé des arguments tel que manœuvres dilatoires et dangereuses, tendant à déstabiliser le Cameroun.
Pour maître Jean de Dieu Momo, Robert Bapoh Lipot, Banda Kani et leurs collègues, le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun est une marionnette, entre les mains de quelques pays étrangers, qui entendent récoloniser le Cameroun. Leur déclaration tend dès lors à appeler les populations à rester sur leur garde.
Les réactions de quelques candidats, membres du G 20.
Banda Kani: président du Nouveau Mouvement Populaire
Ma présence dans le G20 n’est pas une surprise. Pour ceux qui me connaissent depuis longtemps, ils savent qu’en 2011, j’ai appelé à voter pour le Chef de l’État Camerounais. Je ne suis pas militant du rassemblement démocratique du peuple camerounais, je ne suis pas membre du pouvoir, je suis simplement un patriote qui aime son pays et qui a choisi de faire passer l’intérêt supérieur de la nation au dessus des intérêts personnels.
La scène politique dans notre pays est caractérisée par un glissement, qui ne permet pas de stigmatiser particulièrement ma démarche. Aujourd’hui, ceux qui sont en vogue, ceux qui sont considérés comme des stars viennent d’où? La plupart sont les anciens ministres du Président Biya.
Il y’en a qui sortent du cabinet civil et, qui se découvrent les talents d’opposant. Moi, je ne suis pas une créature de Biya. Les clivages habituels ne sont plus aptes à renseigner sur les positions politiques des uns et des autres dans notre pays. Le jeu politique est devenu transpartisan. A défaut de concourir en première ligne, on soutient celui qui peut répondre à une partie de nos aspirations.
Et cette loi fonctionne partout dans le monde. Après la sortie du président qui s’est autoproclamé vainqueur de l’élection du 7 octobre dernier et qui convie la communauté internationale à venir l’installer, nous nous levons pour dire que celui qui seul possède les manettes et peut conduire ce peuple, c’est le Président Paul Biya.
Mme Nkou Essomba Marguerite, présidente du Pouc
Je suis membre du G20 et je me suis engagée à soutenir le Chef de l’État Camerounais avec qui nous nous sommes découverts quelques points communs: La paix, l’intégrité nationale, la stabilité, l’union. Vous savez, ce sont des valeurs indispensables dans un pays et, lorsqu’un Président peut vous apporter ces valeurs, il y’à lieu de s’aligner derrière lui, même si on est membre d’un parti politique de l’opposition. Nous avons décidé, après l’appel au désordre lancé par le président du mouvement pour la renaissance du Cameroun, d’appeler le peuple à rester serein. Tout le monde est invité à attendre la proclamation des résultats, par le seul organe en charge de la faire: le conseil constitutionnel.
Friz Pierre Ngo: Président du mouvement des écologistes Camerounais
Nous nous sommes résolus à apporter notre soutien au Président Paul Biya, parce que nous pensons qu’il est le seul capable de sécuriser notre pays. La deuxième raison, c’est l’implémentation de la politique écologique et la dernière c’est que Paul Biya est le seul qui maîtrise les rouages de la politique étrangère. Il était donc important pour nous qui sommes du G20 de faire cette sortie après les déclarations de Maurice Kamto, afin de contrecarrer ses plans. On ne sait jamais, les populations sont versatiles, donc il faut des actions fortes, pour mettre un frein aux plans machiavéliques du candidat pour la renaissance du Cameroun.
Nicole Ricci Minyem
Louise Mushikiwabo, ministre rwandaise des Affaires étrangères, a été nommée secrétaire générale par consensus lors d’une réunion à huis clos, au dernier jour du sommet à Erevan de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), sorte de mini-Onu de 84 États et gouvernements.
Dès l’annonce officielle de sa candidature depuis l’Elysée, le 23 mai, à l’occasion d’une rencontre entre Emmanuel Macron et Paul Kagame, Louise Mushikiwabo était donnée largement favorite grâce à ce double parrainage. Son habilité et ses réseaux ont fait le reste.
Sa nomination ne faisait plus aucun doute depuis que sa rivale, la sortante canadienne Michaëlle Jean, avait perdu ses deux plus importants soutiens: le Canada et le Québec, commente l’AFP. La Canadienne a donc tenu des propos jugés amers lors de la cérémonie d’ouverture où elle a ouvertement fustigé les arrangements entre Etats en estimant qu'une «organisation qui ruse avec ses valeurs et ses principes est déjà une organisation moribonde».
Le Canada et le Québec deux piliers de la francophonie, qui en sont, à eux deux, le deuxième bailleur de fonds, ont été contraints de renoncer face à la multiplication des pays se ralliant au Rwanda, apprend-on. La France d’abord, premier bailleur de fonds de l’OIF, où la candidature de Mme Mushikiwabo a été annoncée lors d’une conférence conjointe entre les présidents rwandais Paul Kagame et français Emmanuel Macron, à tel point que beaucoup y ont vu un dossier téléguidé par Paris.
L’Afrique ensuite, après le soutien de l’Union africaine, il est vrai, présidée cette année par le même Paul Kagame. Cette offensive diplomatique a eu raison des sévères critiques que la candidature du Rwanda avait suscitées, d’abord sur les droits de l’Homme.
Élue pour un mandat de quatre ans, Louise Mushikiwabo devient la quatrième secrétaire générale de l’organisation, après l’Égyptien Boutros Boutros Ghali (1997-2002), le Sénégalais Abdou Diouf (2002-2014) et la Canadienne Michaëlle Jean (2014-2018).
Louise Mushikiwabo naît à Kigali en 1961. En 1981, elle entreprend des études d'anglais à l'université nationale du Rwanda à Butare, où elle obtient son diplôme en 19841. Elle quitte en 1990 le Rwanda pour les États-Unis où elle fait des études d'interprétariat. Cet exil lui sauve sans doute la vie: en effet, la plupart des membres de sa famille sont victimes du génocide en 1994, notamment son frère, Lando Ndasingwa, figure de l’opposition libérale rwandaise. Elle consacre un ouvrage au génocide, Rwanda Means the Universe: A Native’s Memoir of Blood and Bloodlines (2006).
Bilingue, mariée à un Américain, elle travaille comme traductrice aux États-Unis, puis revient au Rwanda en 2008. Elle travaille en Tunisie, comme directrice de la communication de la Banque africaine de développement puis rentre au Rwanda, où elle est nommée ministre de l'Information par Paul Kagame, dont elle est proche, sans jamais avoir rejoint le Front patriotique rwandais. Elle est ensuite ministre des Affaires étrangères de décembre 2009 à octobre 2018.
Otric N.
Le constat est assez troublant et les responsables en appellent au respect de la liberté de la presse dans le monde entier.
Le dernier rapport de L’ONG Reporters sans frontières dresse un bilan alarmant des hommes de médias tués au cours de leurs activités professionnelles. Au 1er octobre de cette année, 56 professionnels de médias ont déjà été tués et une dizaine de cas sont en cours d’investigation par l’ONG. Pourtant, des réels efforts avaient été constatés et salués dans cette lutte l’année dernière qui se présentait comme l’année la moins meurtrière depuis 14 ans.
Selon le rapport de L’ONG Reporters sans frontières, l’Afghanistan reste en tête des pays les plus meurtriers avec 13 journalistes tués. 10 d’entre eux ont péri le 30 avril dernier lors d’un double attentat à Kaboul. Sur ces 56 hommes de médias tués, 29 soit 52% le sont en zone de guerre et de conflit armé. Les responsables de RSF font la remarque selon laquelle «quand les journalistes ne meurent pas sous les bombes, ils périssent dans les prisons, victimes de mauvais traitements».
L’Afrique n’est pas épargnée de ces atrocités réservées aux journalistes. En Somalie, on enregistre le décès de Abdirisag QasimIman, lors d’un contrôle policier et de Abdirizak Said Osman poignardé à mort à la sortie de sa rédaction. En République Centrafricaine, les zones d’ombre autour de l’assassinat Orhan Djemal, Kirill Radtchenko et Alexandre Rasstorgouïev, trois journalistes russes sont encore nombreuses. Ils ont été assassinés par un groupe d’hommes armés non-identifiés le 31 juillet dernier, alors qu’ils enquêtaient sur la présence de mercenaires appartenant à Wagner, une société militaire privée russe également connue pour ses activités en Syrie.
Pour tous ces cas, l’ONGrendun vibrant hommage et loue le travail quotidien des seigneurs du micro, du stylo et des vedettes de l’écran. «A l’heure où nous nous apprêtons à dévoiler à Bayeux la stèle 2018 des journalistes tués, il est important de rendre hommage à tous ces hommes et ces femmes tués alors qu’ils enquêtaient ou couvraient des zones de guerre», déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF.
«Le nombre alarmant de morts nous rappelle la nécessité urgente de protéger davantage les journalistes. RSF demande la nomination d’un représentant spécial du secrétaire général des Nations unies. «Notre initiative est soutenue par un nombre croissant d’Etats, 130 médias, organisations et syndicats dans le monde», témoignent les RSF.
Reporters sans frontières (RSF) est une organisation non gouvernementale internationale reconnue d'utilité publique en France se donnant pour objectif la défense de la liberté de la presse et la protection des sources des journalistes. Fondée à Montpellier par quatre journalistes (Robert Ménard, Rémy Loury, Jacques Molénat et Émilien Jubineau) en 1985, sa devise est : « Sans une presse libre, aucun combat ne peut être entendu ».
Dans ses communiqués de presse et publications, RSF se définit ainsi: «Reporters sans frontières défend les journalistes emprisonnés et la liberté de la presse dans le monde, c'est-à-dire le droit d'informer et d'être informé, conformément à l'article 19 de la Déclaration universelle des droits de l'homme».
Otric N.